Le VIIème arrondissement de Paris se déploie le long de la rive gauche de la Seine, entre la rue des Saints Pères et le Champ de Mars. Les frontières actuelles définie par le découpage en vingt arrondissements de 1860, loi d'annexion des communes limitrophes au territoire de la ville de Paris, détermine une superficie importante de 409 hectares. Parcouru par trois grandes voies parallèles, rue de l'Université, rue Saint Dominique, rue de Grenelle, le VIIème arrondissement se divise en quatre quartiers administratifs Saint Thomas d'Aquin, Invalides, École Militaire, Gros-Caillou. Fonctionnaires des ministères, héritiers de la grande bourgeoisie, religieux des congrégations encore très actives, professions libérales, sa diversité lui confère un cachet unique. Dans les faits, le VIIème arrondissement offre un paysage contrasté, où six quartiers se distinguent : Saint Thomas d'Aquin et le carré des antiquaires, la rue du Bac et Sèvres Babylone, le Faubourg Saint Germain et les hôtels particuliers du XVIIème et XVIIIème siècles, les Invalides quartier des ambassades et des ministères, École Militaire, son Champ de Mars, sa Tour Eiffel, le siège de l'UNESCO et enfin le cossu bourg du Gros-Caillou.
Le VIIème arrondissement, secteur sauvegardé grâce à la loi Malraux de 1962, fait l'objet de mesures juridiques de protection du patrimoine architectural à caractère historique et esthétique. Les plans de sauvegarde et valorisation permettent de restaurer les anciennes demeures et de les adapter à leurs fonctions contemporaines. Au XVIIème siècle, le "Noble Faubourg" Saint Germain voit le jour dans l'aire d'influence de l'abbaye de Saint Germain des Prés fondée au VIème siècle. En parallèle, les congrégations religieuses y fondent hospices et établissements hospitaliers, tels que les Incurables, la Charité. Séjour favori de la Cour, au XVIIIème siècle, les aristocrates acquièrent des domaines prestigieux où édifier leurs palais et hôtels. L'arrondissement contemporain se caractérise par l'importance accordée aux espaces verts, jardins publics et privés, squares, héritage des parcs liés aux hôtels particuliers du XVIIIème siècle, morcelés au XIXème. Le faubourg des grandes familles devient le cadre des plus prestigieux salons littéraires, soirées musicales. Hommes de lettres, poètes, philosophes, écrivains, politiciens, musiciens, compositeurs, artistes, comédiens, peintres, sculpteurs se pressent chez Madame de Deffand (1696-1780), Julie de Lespinasse (1732-1776), aux soirées de Marie d'Argoult (1805-1876), au salon de Madame Récamier (1777-1849).
Au cours de la Révolution et de l'Empire, les grandes propriétés sont confisquées aux aristocrates comme aux congrégations religieuses. Les bâtiments sont souvent réaffectés contrairement aux autres arrondissements où les démolitions sont plus courantes. Le quartier militaire se développe autour des Invalides, de l'École Militaire. A la suite du Concordat de 1801, de nouvelles communautés religieuses s'installent au sein de l'arrondissement assurant la vitalité des paroisses. Elles animent des oeuvres caritatives, associations d'entraide, à l'instar du secours Catholique. Second Empire et Troisième République sont marqués par les travaux du baron Haussmann, la transformation de Paris en ville moderne. Le VIIème arrondissement se dote de vastes avenues arborées. L'urbanisation des terrains entre l'École Militaire et le Champ de Mars offre l'opportunité aux architectes les plus en vue d'affirmer leurs statuts par le biais d'immeubles de rapport d'une grande opulence. Les Expositions Universelles de 1867, de 1889 (et la construction de la Tour Eiffel), de 1900, insufflent une inventivité portée par les technologies nouvelles.
Au XXème siècle, le VIème arrondissement devient le centre de la vie politique. Le pouvoir législatif avec l'Assemblée Nationale côtoie le pouvoir exécutif, l'Hôtel Matignon du Premier Ministre, les Ministères de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Éducation, de l'Agriculture, de l'Industrie, du Travail. Les ambassades, Chili, Corée du Sud, Finlande, Pays-Bas, Suède, Suisse, Pays-Bas, Pologne s'installent dans les anciens palais. Les grandes écoles, Sciences, les Ponts et Chaussées, The American University of Paris, l'ENA s'y implantent également. Néanmoins depuis le début du XXIème siècle, la tendance est au déplacement des campus vers la banlieue et de nouveaux complexes ultra-modernes. Centre intellectuel, le VIIème arrondissement rayonne grâce à ses institutions culturelles de prestige, Musée d'Orsay, Musée Rodin, Musée du Quai Branly, Musée Maillol, Fondation EDF. Il comporte également de nombreuses galeries d'art et d'antiquités. La Maison des écrivains, le Club des poètes, le Conservatoire de musique et de danse font vivre la culture.
1/ Musée Rodin
77 rue de Varenne - Paris 7
Tél : 01 44 18 61 10
Horaires : Du mardi au dimanche de 10h à 18h30 - Fermé le lundi
Métro Varenne ligne 13
Le Musée Rodin déploie au coeur de Paris les charmes d’un vaste hôtel particulier préservé. A deux pas des Invalides, l’Hôtel Peyrenc de Moras dit de Biron, flanqué d’un jardin de trois hectares, a été la dernière demeure d’Auguste Rodin (1840-1917) avant de devenir, l'un des musées les plus visités de France. Depuis 1919, un siècle tout juste, ce lieu privilégié a pour vocation de valoriser et préserver un inestimable héritage légué par le maître à l’Etat. La rénovation d’envergure menée de 2012 à 2015 au Musée Rodin a permis cette institution culturelle de retrouver un parcours muséographique modernisé, recentré sur la compréhension du processus créatif. Les œuvres incontournables d’Auguste Rodin côtoient des sculptures signées Camille Claudel, élève, muse, amante mais également les pièces de la collection personnelle du maître avec de nombreux antiques et des peintures de Van Gogh, Claude Monet, Edvard Munch, Auguste Renoir, Eugène Carrière et Rodin lui-même.
2/ Station Varenne - Paris 7
Métro Varenne ligne 13 - quai direction Châtillon-Montrouge
La Station Varenne du métro parisien introduit joliment le Musée Rodin voisin. Sur le quai de la ligne 13 direction Châtillon-Montrouge. Les répliques du « Monument à Balzac » et du « Penseur » accueillent les usagers. Sombres silhouettes de simili-bronze sous les néons modernes. Installées depuis 1979, ces reproductions nous invitent à une visite autrement plus agréable, celle du Musée Rodin créé en 1916 à l’initiative de l’artiste et inauguré en 1919. La station Varenne mise en service le 30 décembre 1923, fermée durant la Seconde Guerre Mondiale et réinventée en 1976 pour accueillir la ligne 13, a fait l’objet d’un aménagement particulier dans le cadre du programme des stations culturelles. Le projet, soutenu par André Malraux alors ministre de la Culture, marque sa première étape en 1968 avec la station Louvre-Rivoli. Le succès de cette initiative auprès du public a essaimé dans de nombreuses stations, Concorde et la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, Pont Neuf et la Monnaie de Paris, Arts et Métiers et le musée éponyme, Bastille et la Révolution française, Parmentier et l’histoire de la pomme de terre. La station Varenne et son accès au Musée Rodin se devaient de rendre hommage à cet artiste majeur de la seconde moitié du XIXème siècle. L’aménagement originel aurait dû se déployer autour de vitrines dans lesquelles exposer dessins et photographies ainsi que des répliques de sculptures iconiques susceptibles de former un ensemble représentatif et attractif. Mais les vitrines ont été déposées et seules deux statues demeurent.
3/ Hôtel Monttessuy / lycée italien Leonardo da Vinci.
12 rue Sédillot - Paris 7
Au 12 rue Sédillot, l’ancien hôtel Monttessuy est devenu en 1949 le lycée italien Leonardo da Vinci. Edifié en 1899 par Jules Lavirotte (1864-1929) pour la comtesse Pauline de Monttessuy (1825-1905), ce bâtiment s’inscrit dans la carrière de l’architecte comme la première réalisation d’envergure embrassant pleinement le style Art Nouveau. La structure classique en pierre de taille s’anime par la fantaisie des lignes. L’asymétrie des trois derniers niveaux marque la recherche d’une esthétique novatrice. L’architecte imagine des mansardes surmontées d’imposants frontons. Le vocabulaire plastique mêle mondes végétal et animal, mascaron à tête féminine, et volutes abstraites des grilles et balustrade dessinées par l’architecte lui-même. L’atelier d’Auguste Dondelinger conçoit les ferronneries tandis que le programme décoratif sculpté est confié à Léon Binet. Le portail à colonnes polychromes traduit une ambition décorative alternative. Les éléments en gré flammé sont signés Alexandre Bigot, collaborateur historique de Jules Lavirotte. Les balustres en fuseaux du balcon filant au deuxième étage sont caractéristiques. Le modèle des piliers des garde-corps sera réemployé pour l’immeuble Lavirotte voisin au 29 avenue Rapp ainsi que pour l’hôtel du 23 avenue de Messine.
4/ Fontaine de Mars
129-131 rue Saint-Dominique - Paris 7
Métro École Militaire ligne 8, La Tour-Maubourg ligne 8, RER Pont de l'Alma ligne C
La Fontaine de Mars s’est nichée dans un décrochement charmant le long de la rue Saint Dominique. La placette sur laquelle elle est isolée donne accès à la rue de l’Exposition, baptisée en l’honneur de l’Exposition Universelle de 1867. Sous le Premier Empire, un décret de 1806 ordonne la création de douze fontaines monumentales conçues par les meilleurs architectes, Percier, Fontaine… Napoléon Ier décrète que "l'eau coulera dans toutes les fontaines le jour et la nuit, de manière à pourvoir non seulement aux services particuliers, mais encore à rafraîchir l'atmosphère et les rues… Ce sera un beau réveil pour Paris". Ce réseau de distribution de l’eau basse pression, brute et désormais considérée comme non potable puise dans l'Ourcq, affluent de la Marne, qui aménagé est détourné vers le grand bassin de La Villette, se prolonge avec le canal Saint-Martin et aboutit au bassin de l'Arsenal. L'infrastructure hydraulique constituée au cours des années 1820-1850, peu entretenue, inspire néanmoins celle imaginée par Haussmann et ses ingénieurs. Girard, Gényès, Darcy puis Belgrand réalisent des prouesses techniques. La fontaine de Mars est édifiée entre 1806 et 1809 sur une place semi-circulaire plantée de peupliers. En 1858, à la suite de travaux d’urbanisme, elle devient la placette à arcades qui nous est familière. Ce point d’eau, voisin de l’hôpital militaire du Gros-Caillou qui sera rasé en 1900, est tout d’abord baptisé fontaine du Gros-Caillou.
5/ Immeuble Lavirotte
29 avenue Rapp - Paris 7
Métro École Militaire ligne 8, La Tour-Maubourg ligne 8, RER Pont de l'Alma ligne C
L’immeuble Lavirotte au 29 avenue Rapp, exemple frappant du Baroque 1900, érotique et décadent, est l’oeuvre de l’architecte Jules Lavirotte (1864-1929) l’un des maîtres de l’Art Nouveau en France avec Hector Guimard. Auteur d’immeubles aux façades remarquables, il a choisi de bannir les lignes droites, de célébrer les courbes et l’exubérance asymétrique. Ses structures ouvragées, richement ornées, s’illustrent par leurs foisonnants décors de grès flammé imaginés en collaboration avec Alexandre Bigot, le céramiste du Modern’ Style, ainsi que par l’utilisation inédite du béton. Achevé en 1901, le curieux édifice du 29 avenue Rapp, source d’étonnement lors de sa révélation, attire toujours les regards curieux des passants sur le chemin de la Tour Eiffel et du Champ de Mars voisins. L’immeuble Lavirotte, prouesse technique, morceau de bravoure, explore les possibilités plastiques des panneaux de grès flammé dans une débauche de formes et de couleurs. La théorie selon laquelle Alexandre Bigot serait le commanditaire de l’immeuble du 29 avenue Rapp est sujette à controverse. Si certaines sources mentionnent l’idée de promouvoir le travail du grès flammé sous toutes ses formes, les Archives de la ville de Paris conservent la demande de permis de construire du 30 Octobre 1899 déposée par Lavirotte lui-même. Ce document indique en maîtres d’ouvrage, c’est à dire propriétaires de l’immeuble, Jules Lavirotte et Charles Combes, un industriel, associé dans cette affaire de spéculation immobilière. L’architecte serait donc celui qui aurait imaginé de faire valoir ses talents à travers cette construction. Ne manquez pas du même architecte l'immeuble de fond de parcelle au 3 square Rapp voisin.
6/ Immeuble les Arums
33 rue du Champ de Mars - Paris 7
Métro École Militaire ligne 8
L'immeuble Les Arums situé au 33 rue du Champ de Mars à Paris, développe toutes les caractéristiques esthétiques de l'Art Nouveau, à quelques encablures des manifestes du genre signés Jules Lavirotte, avenue et square Rapp. Sa façade au décor foisonnant surprend dans le cadre très beige de cette portion du VIIème arrondissement. Construit vers 1900 sur les plans d'Octave Raquin, l'édifice est primé au concours des façades de la Ville de Paris en 1902. L'architecte fréquente les milieux de l'avant-garde artistique. Toulouse-Lautrec peint son portrait en 1901. Son nom apparait dans la liste des collaborateurs ponctuels de la Revue Blanche, revue littéraire et artistique à tendance anarchiste publiée en Belgique puis en France entre 1889 et 1903. Octave Raquin intervient en 1892 sur l'hôtel particulier Echaurren-Valero qu'il transforme en immeuble de rapport au 58 avenue Kléber dans le XVIème. En 1906, il dessine l'hippodrome du Tremblay dans un style néonormand. L'urbanisation du quartier de l'École Militaire à Paris, désormais site inscrit secteur sauvegardé depuis le 6 août 1975, représente au début du XXème siècle une opportunité pour les architectes. Répondre aux désirs de représentation et d'extravagance des riches commanditaires leur offre l'opportunité de faire leur réclame en exposant la part flamboyante leurs talents. L'immeuble, façade sur rue et hall d'entrée, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 29 novembre 1985.
7/ Tour Eiffel
Champ de Mars - 5 avenue Anatole France - Paris 7
Horaires : Ouvert tous les jours de 9h à 00h45 l'été / de 9h30 à 23h45 l'hiver
Métro Bir-Hakeim ligne 6 / RER C Champ de Mars Tour Eiffel
La Tour Eiffel, symbole de la France et de Paris, occupe une place particulière dans l'imaginaire mondial. Sa silhouette unique, illuminée la nuit, s'éteint parfois le soir lors d'événements dramatiques ou se pare des couleurs d'une cause en signe de soutien. Au XIXème siècle, la Tour Eiffel, conçue et édifiée par les Ateliers de l'ingénieur Gustave Eiffel, incarne le savoir-faire français en matière d'ingénierie. Ces spécialistes des constructions métalliques, viaducs, ponts, gares, se sont déjà illustrés en réalisant, à partir de 1879, la structure interne de la Statue de la Liberté d'Auguste Bartholdi, oeuvre offerte aux États-Unis par des philanthropes français au nom du peuple français à l'occasion du centenaire de la déclaration d'indépendance de 1776. Attraction principale de l'Exposition Universelle de 1889, évènement placé sous le signe de la modernité industriel, du progrès technologique et des constructions métalliques, la Tour Eiffel est alors présentée sous le nom de Tour de 300 mètres. La première année, elle attire près de deux millions de visiteurs. Aujourd'hui, gérée par la Société d'exploitation de la Tour Eiffel, la SETE, elle est visitée par environ six millions de personnes chaque année. Trois étages sont ouverts au public. Le deuxième étage et le sommet comportent deux niveaux chacun, l'un abrité et l'autre ouvert sur l'extérieur.
8/ Immeuble de rapport
12 avenue Elisée Reclus - Paris 7
Métro Bir-Hakeim ligne 6 / RER C Champ de Mars Tour Eiffel
Le 12 avenue Élisée Reclus, élégant immeuble de rapport, oeuvre en 1910 de l'architecte Henri Deglane (1855-1931), se caractérise par la joyeuse polychromie des briques et de la pierre associées. Le décor foisonnant qui emprunte ses motifs au registre de la nature rappelle que l'Art Nouveau était il y a encore peu le summum de la mode. L'avenue Élisée Reclus est percée en 1907 lors du réaménagement du Champ de Mars, ancien terrain de manœuvres de l'École Militaire, esplanade tracée sur d'anciennes terres maraîchères. A l'occasion de cette opération, les terrains entre l'avenue de la Bourdonnais et l'allée Adrienne-Lecouvreur au nord-est, entre l'avenue de Suffren et l'allée Thomy-Thierry au sud-ouest sont lotis afin d'édifier de fastueux immeubles résidentiels. Au 12 avenue Élisée Reclus, Henri Deglane s'associe à Georges Gardet (1863-1939), artiste particulièrement réputé pour sa sculpture animalière. Le motif des cigognes, oiseau de bon augure, revient à plusieurs reprises dans le programme décoratif sculpté. Guirlandes de fleurs et de fruits, bouquets ponctuent chacune des faces de l'immeuble.
9/ Musée du Quai Branly Jacques Chirac
37 quai Branly - Paris 7
Tél : 01 56 61 70 00
Horaires : lundi, mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h, jeudi, vendredi et samedi de 11h à 21h
Métro Alma Marceau ligne 9 / RER C Pont de l'Alma
Le Musée du Quai Branly Jacques Chirac, lieu de dialogue entre les civilisations et les siècles, entre les démarches scientifique et esthétique, invite à porter un regard alternatif sur les pratiques artistiques non-occidentales. Afrique, Proche-Orient, Asie, Amérique, Océanie, les collections célèbrent la beauté formelle, les qualités plastiques des œuvres, la puissance du geste créatif de l’artiste. Fondée sur le principe d’« engagement en faveur d’une approche humaniste de la culture », l’institution s’engage à accorder une considération égale à toutes les civilisations. Expérience visuelle, sensorielle, esthétique et pédagogique, le musée conserve 370 000 artefacts, 700 000 pièces iconographiques, 200 000 titres d’ouvrages de références. Immersion dans les civilisations extra-européennes du Néolithique au XXème siècle, le plateau des collections permanentes, vaste de 12 000 m2, présente 3500 pièces réparties selon les zones géographiques. Les mezzanines du plateau des collections et la Grande galerie du rez-de-chaussée dédiée aux événements d’envergure internationale accueillent chaque année une dizaine d’expositions temporaires. Le musée organise en parallèle de nombreuses activités culturelles, concerts, spectacles vivants variés, danses, théâtres, lectures, conférences. Le Musée du Quai Branly Jacques Chirac se distingue comme l’une des plus importantes institutions publiques engagée dans l’études, la conservation et la promotion des civilisations et arts extra-européens.
10/ Hôtel Pioust de Saint Gilles
13 quai Voltaire - Paris 7
Métro Rue du Bac ligne 12 / Palais Royal Musée du Louvre lignes 1, 7
Immeuble le plus étroit de Paris, voici un titre que revendique au 3 quai Voltaire un ancien hôtel particulier tour à tour hôtel Brigallier, hôtel Moisnet, puis finalement hôtel Pioust de Saint-Gilles. Cet édifice assume sa largeur atypique dans l’alignement majestueux du quai Voltaire où les bâtisses professent des proportions élégamment imposantes, symboles d’un certain statut social. Dans le quartier Saint Thomas d’Aquin, sa façade assume une singularité piquante. Cette étonnante étroitesse est le fruit d’un phénomène architectural à la cocasse récurrence. Il semblerait qu’à l’instar de la plus petite maison de Paris au numéro 39 de la rue du Château d’Eau ici, l’hôtel Pioust de Saint-Gilles ait été imaginé sur une parcelle restée vacante entre des constructions antérieures. La curieuse bâtisse semble avoir poussée, mauvaise herbe, entre deux plantes grasses richement entretenues. Sur le quai Voltaire, l’envergure des immeubles souligne son étroite façade d’à peine 2,50 mètres et toute entière prise par la largeur d’une monumentale porte bleue. Cette dernière curieusement massive semble disproportionnée d’autant que celles voisines ouvrant sur des édifices plus conséquents paraîtraient presque modestes à ses côtés. Imposante et mystérieuse, cocasse et excessive, la porte bleue du 13 quai Voltaire confère un caractère supplémentaire à la façade d’hôtel particulier la plus étroite de Paris.
11/ Musée d'Orsay
Esplanade Valéry Giscard d'Estaing - Paris 7
Horaires : Du mardi au dimanche de 9h30 à 18h - Nocturne le jeudi jusqu’à 21h45 - Fermé le lundi
Métro Solférino ligne 12 / RER C Musée d’Orsay
Le Musée d’Orsay conserve la plus importante collection de peintures impressionnistes et postimpressionnistes au monde, avec près de mille-cent toiles sur les trois-mille-six-cent-cinquante de ses collections. De l'académisme au post-impressionnisme et aux Fauves, de l'impressionnisme aux Nabis jusqu’au encore le symbolisme, l’institution expose peintures, sculptures, photographies, pastels, architecture, arts graphiques et arts décoratifs de la période 1848-1914. Parmi les chefs-d'œuvre du Musée d’Orsay, se trouvent « Le Déjeuner sur l'herbe » et « l'Olympia » d'Édouard Manet, une épreuve de « La Petite Danseuse de quatorze ans » d’Edgar Degas, « L'Origine du monde », « Un enterrement à Ornans », « L'Atelier du peintre » de Gustave Courbet, « Les Joueurs de cartes » de Paul Cézanne ou encore cinq tableaux de « la Série des Cathédrales de Rouen » de Claude Monet et « Le Bal du moulin de la Galette » d’Auguste Renoir.
12/ Fontaine du Fellah
42 rue de Sèvres - Paris 7
Métro Vaneau ligne 10
La fontaine dite du Fellah, au 42 rue de Sèvres, est l’un des quinze points d’eau créés à la suite du décret impérial de Saint Cloud en 1806. Inscrits aux Monuments historiques, au titre d’éléments préservés de l’hôpital Laennec, par arrêté du 25 juillet 1977, mur et édicules ont été intégrés en 2012 à un ensemble immobilier édifié sur l’emplacement libéré par la démolition d’anciens bâtiments attenants. Ces extensions du XIXème et du XXème siècle de l’hospice des Incurables, fondé par le cardinal de la Rochefoucauld et Marguerite Rouillé, construit par l’architecte Christophe Gamard de 1653 à 1640, n’avaient guère d’intérêt patrimonial. La fontaine du Fellah répond au style dit retour d’Egypte, en vogue à la suite de la campagne menée entre 1798 et 1801 par celui qui n’était alors que le général Napoléon Bonaparte. Son arche aux piédroits inclinés, haut de 2,8 mètres, évoque l’entrée d’un temple égyptien, au fronton duquel l’aigle éployé rend hommage à l’Empereur. La fontaine du Fellah, bâtie en applique sur les plans de l’ingénieur François-Jean Bralle (1750-1831) également auteur de la fontaine de Mars a pour vocation d’alimenter un quartier qui manque de points d’eau publics.
13/ Hôtel Genaille
14 rue Vaneau - Paris 7
Métro Vaneau ligne 10
L'Hôtel Genaille au 14 rue Vaneau, aux confins du Faubourg Saint Germain, se démarque par son style néo-renaissance joyeusement décalé. La maison est édifiée en 1835 sur les plans de l'architecte Pierre-Charles Dussillion (1804-1878) pour Jean Pierre François Genaille ou son fils Louis Genaille. Cette famille de maîtres maçons s'est enrichie grâce aux nombreux contrats conclus avec l'administration royale sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). Le siège de leur entreprise se trouvait au 102 rue de Grenelle. La structure symétrique de l'édifice du 14 rue Vaneau emprunte à l'esthétique classique. La composition géométrique, marquée par un panneautage systématique, trouve sa fantaisie dans les incrustations de marbre de Sienne qui introduisent la polychromie et un programme décoratif pléthorique. Dominique Molknecht (1793-1876) sculpteur français d'origine autrichienne, auteur de statues pour l'église de la Madeleine, l'Hôtel du Ministre des Affaires étrangères (le Quai d'Orsay), l'Hôtel des Invalides, signe un décor foisonnant aux détails piquants.
14/ Jardin Catherine Labouré
29 rue de Babylone - Paris 7
Métro Sèvres Babylone lignes 10, 12 / Vaneau ligne 10 / Saint François Xavier ligne 13
Le jardin Catherine Labouré, ancien verger potager de la communauté des Filles de la Charité, en a conservé le plan en croix et les allures de parcelle maraîchère. Vaste de 7000m2 ce havre de paix ouvert au public en 1977, est le terrain de jeux privilégié des enfants du quartier, espace vert idéal pour flâner, déployer ses nappes de pique-nique sur les pelouses, ouvrir un livre à l'ombre de la tonnelle où court la vigne. À deux pas du Bon Marché, le jardin Catherine Labouré préserve ses secrets à l'abri des regards derrière une haute enceinte. Il demeure méconnu. Ce cadre champêtre réserve ses attraits aux promeneurs dans la confidence. Aux pelouses bordées de tilleuls et de peupliers, invitation à s'allonger dans l'herbe, s'ajoutent de beaux arbres fruitiers, cerisiers, poiriers et pommiers, des noisetiers. Au pied des treilles chargées de raison, groseilliers et framboisiers tentent les gourmands à la belle saison. Une petite roseraie côtoie un potager pédagogique animé par une association de quartier, qui propose aux enfants de découvrir le jardinage. Une aire de jeux située à droite de l'entrée leur est consacrée.
15/ Jardin du Potager
Accès depuis le Jardin Catherine Labouré au 29 rue de Babylone ou depuis l'impasse Oudinot au 55 rue Vaneau - Paris 7
Métro Sèvres Babylone lignes 10, 12 / Vaneau ligne 10 / Saint François Xavier ligne 13
Le Jardin du Potager, inauguré en 2014, est le dernier fruit d'un projet de réaménagement d'envergure mené sur les anciens bâtiments de l'Hôpital Laennec. L'activité de celui-ci a cessé en 1999 tandis que les services déménageaient à l'Hôpital Européen Georges Pompidou. La friche réhabilitée accueille désormais un ensemble résidentiel haut de gamme. Précieuse enclave verdoyante, le Jardin du Potager, vaste de 3500m2, déploie les charmes d'un verger structuré par de vastes allées aux pelouses verdoyantes. Arbres fruitiers, cerisiers et pommiers, offrent dès le mois de mars le spectacle des floraisons printanières. Le lieu confidentiel, et néanmoins ouvert au public, est accessible depuis le Jardin Catherine Labouré au 29 rue de Babylone ou depuis l'impasse Oudinot au 55 rue Vaneau.
16/ Bon Marché
24 Rue de Sèvres, 75007 Paris
Tél : +33 (0) 1 44 39 80 00
Horaires : Toute l'année de 10h à 19h45. Fermetures exceptionnelles 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. Le dimanche de 11h à 19h45.
Métro Sèvres Babylone lignes 10 et 12
Le Bon Marché, le premier grand magasin, fondé au XIXème siècle par un couple visionnaire Aristide Boucicaut (1810-1877) et son épouse Marguerite Guérin (1816-1887), sera le premier grand magasin, pionnier en son genre. Cette "cathédrale du commerce moderne" selon Emile Zola qui s'inspire de son histoire dans le roman "Au bonheur des dames" en 1883, marque l'avènement de la société de consommation tandis que les classes moyennes prennent leur essor. Aujourd'hui propriété du groupe LVMH, le Bon Marché déploie l'ensemble de ses bâtiments entre les rues de Sèvres, de Babylone, du Bac, Velpeau. Plusieurs architectes président aux plans du Bon Marché, Alexandre Laplanche, puis la famille Boileau, successivement Louis-Charles Boileau, Louis-Auguste et Louis-Hippolyte, soutenus par le travail novateur des ingénieurs Armand Moisant et de façon plus anecdotique Gustave Eiffel. Aux principes architecturaux précurseurs, largement diffusés au XXème siècle, Aristide Boucicaut associe un décor XIXème foisonnant dont il reste peu d'éléments, quelques ferronneries, notamment les balustrades en fer forgé. Après quelques baisses de régime au milieu du XXème siècle, le Bon Marché, ses annexes, rayonnent à l'international. Histoire d'un commerce précurseur.
17/ Chapelle Notre Dame de la Médaille Miraculeuse
140 rue du Bac - Paris 7
Métro Sèvres Babylone lignes 10 et 12
La Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse au 140 rue du Bac dans le VIIème arrondissement de Paris, est l’un des lieux les plus visités par les touristes. Chaque année près de deux millions de fidèles, venus du monde entier s’y pressent. Ils viennent se recueillir sur le lieu des apparitions de la Vierge à Catherine Labouré en 1830. Encore novice, la future sainte suit alors le séminaire pour entrer dans les Ordres et rejoindre les Filles de la Charité, communauté fondée en 1634 par sainte Louise de Marillac (1591-1660) et saint Vincent de Paul (1581-1660). A trois reprises, la Vierge aurait visité Catherine Labouré au sein de la chapelle privée du couvent. A ces occasions, sainte Marie aurait confié des instructions à la religieuse afin de faire frapper une médaille aux vertus nombreuses. Le récit des miracles associés à celle-ci, guérison et conversion, entretiennent la ferveur persistante jusqu’à nos jours. La communauté des Filles de la Charité perpétue la tradition de ce lieu de dévotion. Une échoppe à l’entrée de la chapelle permet d’acheter la médaille de la Vierge à laquelle les fidèles attribuent des pouvoirs miraculeux.
18/ Square Roger Stéphane
7 rue Juliette Récamier - Paris 7
Métro Sèvres Babylone lignes 10, 12 / Saint Sulpice ligne 4
Le square Roger Stéphane, espace vert du VIème arrondissement, se dissimule aux regards tout au fond de la rue Juliette Récamier, discrète impasse résidentielle. Méconnu presque secret, ce jardin à l'anglaise recèle quelques arbres remarquables, un beau figuier à l'entrée, un majestueux hêtre pleureur, un sophora. Sa topographie vallonnée associe douces buttes plantées de plantes d'ombre, rhododendrons, azalées, bruyères et terrasses fleuries de fuchsias, géraniums, pervenches, magnolias ou lavandes. D'une superficie de 1438m2, le square Roger Stéphane a été aménagé en 1933 sur les anciens jardins de l'Abbaye aux Bois disparue et de l'Hôtel de Vaudreuil dont l'entrée se trouve 7 rue de la Chaise. Ouvert sous le nom de square Récamier en hommage à la belle Juliette, muse de Chateaubriand, il a changé d'appellation pour devenir en 2008, square Roger Stéphane (1919-1994), journaliste, écrivain, résistant, co-fondateur de Combat durant la Seconde Guerre Mondiale, et de l'Observateur.
19/ Allée Beaupassage
54 rue de Grenelle / 83 rue du Bac / 14 boulevard Raspail – Paris 7
Métro Rue du Bac ligne 12
Beaupassage, promenade piétonne des beaux quartiers, entraîne le visiteur sur des versants gourmands loin du tumulte urbain. Au cœur de l’élégant VIIème arrondissement, ce passage à ciel ouvert dédié aux expériences gustatives déploie les charmes d’une parenthèse inattendue. Inauguré le 25 août 2018, ce complexe résidentiel et commercial développé par le promoteur immobilier Emerige occupe un ilot reconstitué entre les rues de Grenelle et du Bac et le boulevard Raspail. L’allée Beaupassage ouvre son cadre apaisé, écrin chic et arboré, aux expériences gustatives caractérisées par une grande variété. La quinzaine de commerces séduit par son offre pléthorique. Les chefs aux noms prestigieux installés au sein du complexe manifestent la volonté de maintenir des prix accessibles. Yannick Alléno, Pierre Hermé, Thierry Marx ainsi que des artisans haut de gamme ont conçu des offres ancrées dans le quotidien pour se restaurer, déjeuner au soleil, apprécier un thé, siroter un cocktail, faire ses courses d’épicerie. Pensée pour séduire la clientèle de l’Ouest parisien, l’allée Beaupassage associe les grands noms de la gastronomie, l’art contemporain et les adresses bien-être. Concept marketing redoutable calibré pour répondre aux exigences des riverains comme touristes. Le 6 octobre 2022, l’allée de Beaupassage devient allée de Beaupassage-Antoine-Alléno en hommage à Antoine Alléno (1997-2022), fils de l’étoilé Yannick Alléno, jeune chef qui tenait un restaurant dans le passage, tué par un chauffard.
20/ Église Saint Thomas d'Aquin
Place Saint Thomas d’Aquin – Paris 7
Métro rue du Bac ligne 12
L’église Saint Thomas d’Aquin actuelle est édifiée à partir de 1682 à l’emplacement d’une ancienne chapelle. L’architecte Pierre Bullet (1639-1716) conçoit un lieu de style classique, dont l’élégance doit être rehaussée par des œuvres à venir. Les défis du financement relevés par la congrégation des Dominicains réformés, dits aussi Jacobins, imposent une construction en plusieurs étapes. Le chantier s’arrête en 1686 faute d’argent pour poursuivre. La chapelle Saint-Louis, chœur des religieux, ne sera ajoutée qu’en 1722. Plus étonnant, la façade d’inspiration italienne est élevée tardivement en 1765 sur des dessins du frère Claude Navar. A l’origine chapelle privée des Jacobins dont le monastère se trouve dans le voisinage direct, elle devient paroisse Saint Thomas d’Aquin à la Révolution avec d’être réquisitionnée, nationalisée, pillée. Elle est rendue au culte catholique par le Concordat de 1801.
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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