Ailleurs : Tombe de Georges Brassens au Cimetière Le Py, la dernière demeure du poète à Sète

 


La tombe de Georges Brassens (1921-1981) au cimetière Le Py, de la ville de Sète se trouve tout au bout de l’Île Singulière. De l’autre côté de la colline Saint-Clair, sa dernière demeure au « cimetière des pauvres », à l’opposé du « cimetière des riches », des notables, le cimetière Marin où se trouvent les sépultures de Jean Vilar et Paul Valéry, est visitée chaque année par cinquante mille à quatre-vingt mille admirateurs. Quarante ans après la mort du poète, du troubadour, la ferveur demeure intacte. A l’ombre des cyprès, la modeste concession achetée de son vivant, allée numéro 4, 9ème section, répond au vœu exprimé dans la « Supplique pour être enterré à la plage de Sète ». Resté proche de son public, du peuple, Georges Brassens a été enterré au pays natal. Il repose des siens, Simone, sa demi-sœur, Yves Cazzani son beau-frère et Serge leur fils. Le caveau familial a été rejoint en 1999 par sa muse, Joha Heiman dite Püppchen, la compagne qui lui a inspiré « La non-demande en mariage ». Une erreur qui interroge les germanophones s’est glissée sur la plaque de cette dernière. « Püppchen », petite poupée, est orthographié « Püpchen », petit pet. La tombe est si discrète, qu’elle passerait presque inaperçue sans les panneaux placés par les administrateurs du cimetière, pour indiquer la direction. 



Né 22 octobre 1921 à Sète, mort le 29 octobre 1981 à Saint-Gély-du-Fesc, Georges Brassens a été inhumé le 31 octobre 1981 au cimetière Le Py, face à l’étang de Thau. Lieu fait partie de son identité. C’est là qu’il jouait petit, faisait du bateau, véritable refuge, paradis de l’enfance. A l’occasion du quinzième anniversaire de sa mort, les amis l’artiste ont planté derrière la sépulture entre deux cyprès, un pin parasol qui aujourd’hui prospère.  

Sur la tombe d’une grande simplicité, l’épitaphe gravée sur une plaque de marbre se cache sous les fleurs. Il s’agit des premiers vers de « Stances à Marquise » de Corneille, « Le temps aux plus belles choses / Se plaît à faire un affront / Et saura faner vos roses / Comme il a ridé mon front. », un poème mis en chanson par Brassens, complété d’une dernière strophe de Tristan Bernard : « Peut-être que je serai vieille / Répond Marquise, cependant / J’ai 26 ans, mon vieux Corneille / Et je t’emmerde en attendant. »





A l’occasion du centenaire de Georges Brassens en 2021, la ville de Sète a organisé de nombreuses célébrations. Situé juste en face du musée Georges Brassens, les admirateurs poursuivent leur visite au cimetière Le Py où ils laissent des hommages variés, des bouquets, des galets, des pommes de pins, des pipes, des petits mots. L’émotion perdure.

Le cimetière Le Py ouvert en 1877, dédié à Saint Lazare, a pris le nom Mas del Py en probable référence à un grand pin. Séparé de l’étang de Thau par le chemin de fer, la nécropole, à l’origine cimetière des indigents, comporte de nombreuses fosses communes. Quatre carrés militaires accueillent les morts des deux guerres mondiales, d’Indochine et d’Algérie.

Tombe de Georges Brassens 

Cimetière Le Py 
77 rue des Loriots / Bd Camille Blanc - 34200 Sète
Tél. : 04 99 04 72 12
Horaires : Ouvert de 8h à 18h du 1er octobre au 30 juin et de 8h à 19h du 1er juillet au 30 septembre



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.