Paris : Allée Beaupassage, promenade piétonne aux terrasses de charme, complexe commercial et résidentiel à ciel ouvert - VIIème

 

Beaupassage, promenade piétonne des beaux quartiers, entraîne le visiteur sur des versants gourmands loin du tumulte urbain. Au cœur de l’élégant VIIème arrondissement, ce passage à ciel ouvert dédié aux expériences gustatives déploie les charmes d’une parenthèse inattendue. Inauguré le 25 août 2018, ce complexe résidentiel et commercial développé par le promoteur immobilier Emerige occupe un ilot reconstitué entre les rues de Grenelle et du Bac et le boulevard Raspail. L’allée Beaupassage ouvre son cadre apaisé, écrin chic et arboré, aux expériences gustatives caractérisées par une grande variété. La quinzaine de commerces séduit par son offre pléthorique. Les chefs aux noms prestigieux installés au sein du complexe manifestent la volonté de maintenir des prix accessibles. Yannick Alléno, Pierre Hermé, Thierry Marx ainsi que des artisans haut de gamme ont conçu des offres ancrées dans le quotidien pour se restaurer, déjeuner au soleil, apprécier un thé, siroter un cocktail, faire ses courses d’épicerie. Pensée pour séduire la clientèle de l’Ouest parisien, l’allée Beaupassage associe les grands noms de la gastronomie, l’art contemporain et les adresses bien-être. Concept marketing redoutable calibré pour répondre aux exigences des riverains comme touristes.

La création contemporaine, soutenue par le groupe Emerige et sa branche mécénat culturel, appartient à l’ADN de l’allée Beaupassage. Les œuvres d’art s’exposent au fil de la promenade, la sculpture « Arbre neuronal » de Marc Vellay, « Les mangoustes de Beauvais » totem souriant de Stefan Rinck, la peinture murale de Romain Bernini « Grans Bwa ». Aux deux entrées principales du passage, des réalisations d’envergure accueillent les visiteurs. Eva Jospin déploie une forêt de carton, « La traversée » au 83 rue du Bac. Fabrice Hyber surprend par « Les deux chênes », visibles sur l’accès du 53 rue de Grenelle.

Le 6 octobre 2022, l’allée de Beaupassage devient allée de Beaupassage-Antoine-Alléno en hommage à Antoine Alléno (1997-2022), fils de l’étoilé Yannick Alléno, jeune chef qui tenait un restaurant dans le passage, tué par un chauffard.






Eva Jospin - La Traversée


Le nom de Beaupassage rend hommage aux passages parisiens du XIXème siècle. Fruit d’un projet immobilier porté par le promoteur Emerige, de Laurent Dumas, le chantier d’un montant de quarante millions d’euros a duré trois ans, mené par les architectes Franklin Azzi et Frédéric Bourstin, ainsi que les architectes des Bâtiments de France. La végétalisation des espaces a été pensée par le paysagiste Michel Desvigne. Pavée de granit, l’allée Beaupassage distribue un ensemble de six bâtiments comprenant cinquante-neuf logements, du studio au cinq pièces en duplex, parmi lesquels dix logements sociaux, et quatorze boutiques.

Lieu de vie de 10 000m2, le complexe Beaupassage réunit trois parcelles du Paris historique, associée en un seul espace pour créer un passage à ciel ouvert autonome et accueillant. En 2010, le groupe Emerige acquiert un immeuble au 14 boulevard Raspail. L’année suivante, il investit le cœur de l’îlot constitué des vestiges de l’ancien monastère de l’Immaculée Conception au 83/85 rue du Bac, ancien couvent des Récollets du XVIIème siècle, d’un ensemble industriel fin XIXème, début XXème, composé d’un ancien garage Renault et d’un immeuble résidentiel de l’architecte suisse Denis Honegger (1907-1981), achevé en 1950 au 53/55 rue de Grenelle ainsi que les terrains de l’ancien patronage de la paroisse de Saint Thomas d’Aquin, édifié au début du XXème 1911-1926, accessible jusque-là par un passage traversant un immeuble signé Henri Sauvage (1873-1932). Le bâti d’origine a été profondément modifié et de nouveaux immeubles au design très modernes ont vu le jour en fond de cour.





Arbre neuronal - Marc Vellay




Le projet de l’allée Beaupassage a pour objectif de décliner en version haut de gamme le concept des Food Court, à l’instar de la Felicità, Ground Control. Echoppes et restaurants se substituent aux grandes aires de restaurations rapide. Qualité est le maître mot. La boulangerie bio de Thierry Marx, pains, viennoiseries, salades, côtoie l’annexe de la crèmerie fromagerie historique de Nicole Barthélémy. Le café de Pierre Hermé diversifie ses propositions, classiques pâtisseries à l’assiette, macarons, chocolats, ainsi qu’une carte déjeuner très parisienne entre croque-monsieur et club sandwichs. 

Père et fils Alléno invite à découvrir des burgers grand luxe tout embaumés des saveurs du terroir français. Chez Mersea, le chef breton Olivier Bellin imagine une street food marine inspirée, fish and chips, burger de la mer, ceviche auxquels il associe des plateaux de fruits de mer, des huîtres. Le Café Certified du barista Junichi Yamaguchi réveille les petits matins difficiles. Serge Ventura entrepreneur dans la restauration, s’est adjoint les talents du chef Guiseppe Franco pour animer les cuisines de la trattoria Cantinetta Ventura. Le Bistrot du Passage séduit par sa bistronomie locavore tandis que les assiettes péruviennes de Coya établissement aux accents sud-américains se dégustent en compagnie de jolis cocktails.



Les mangoustes de Beauvais - Stefan Rinck




Pour éliminer après tous les excès, la salle de sport, Champion Spirit Rive Gauche, franchise de l’ancien champion de boxe thaï Abdoulaye Fadiga, affiche au programme des remise en forme de qualité grâce à ses équipements variés, mur d’escalade, piste d’athlétisme, ring de boxe, plateau de musculation.

Au quotidien, un Carrefour city orienté bio s’est niché à l’entrée côté rue de Grenelle. Si à la suite de la pandémie et de la généralisation du télétravail, quelques disparitions sont à déplorer - le Daily Pic d’Anne-Sophie Pic, la boucherie d’Alexandre Polmard - l’allée Beaupassage demeure un lieu privilégié, reflet d’une ville repensée dans sa contemporanéité.

Allée Beaupassage 
54 rue de Grenelle / 83 rue du Bac / 14 boulevard Raspail – Paris 7
Métro Rue du Bac ligne 12



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 


Les deux chênes - Fabrice Hyber

Les deux arbres - Fabrice Hyber