Paul Belmondo (1898-1982), sculpteur figuratif, repose dans la division 2 du cimetière du Montparnasse. Il est le patriarche d'une famille renommée, père de l'acteur Jean-Paul Belmondo, du producteur Alain Belmondo, grand-père du coureur automobile Paul Belmondo, arrière-grand-père de l'acteur Victor Belmondo. Sculpteur figuratif au style marqué par l'épure et la sensibilité, l'harmonie des lignes, les formes souples, il puise son inspiration dans l'esthétique de l'Antiquité et de la Renaissance. Ses positions durant l'Occupation lui vaudront quelques soucis à la Libération. Professeur à l'École des Beaux-Arts, académicien, il est commandeur de la Légion d'honneur, de l'ordre des Arts et des Lettres, et officier de l'ordre de Léopold de Belgique.
À la suite du décès de son fils Jean-Paul Belmondo (1933-2021), figure du cinéma, rayonnement de la France, des obsèques nationales sont organisées. L'hommage de la Nation se déroule le 21 septembre 2021 cérémonie dans la cour d'honneur des Invalides, éloge funèbre prononcé par le président Emmanuel Macron. Incinéré au crématorium du Père Lachaise, l'urne n'est pas déposée au colombarium du cimetière. Les cendres sont dispersées par la famille à Piriac-sur-Mer, en Bretagne, dans le jardin de sa maison d'enfance.
Une rumeur fausse circule alors selon laquelle les cendres de l'acteur auraient été déposées auprès de son père au cimetière du Montparnasse. Les administrateurs de la nécropole sont obligés, un temps, de placer un écriteau sur la tombe de Paul Belmondo afin de dissuader les admirateurs de son fils d'y déposer présents, fleurs ou hommages variés.
Né le 8 août 1898, à Alger dans une famille d'origine italienne, Paul Belmondo s'essaie à la sculpture dès l'âge de treize ans. Ses études d'architecture à l'École des Beaux-Arts d'Alger sont interrompues par la Première Guerre Mondiale. Mobilisé en 1917, démobilisé en 1920, il intègre l'atelier de Jean Boucher (1870-1939), aux Beaux-Arts de Paris où il se lie d'amitié avec Charles Despiau. Lauréat de la Fondation Blumenthal en 1926, il est distingué par le Grand prix artistique de l'Algérie en 1932 puis le Grand prix de la Ville de Paris en 1936. L'État lui commande de nombreuses oeuvres, notamment pour le Palais de Chaillot.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, il adopte une attitude controversée. En novembre 1941, il participe, à l'instar de nombreux artistes français - Paul Landowski, Henri Bouchard, André Dunoyer de Segonzac, Maurice de Vlaminck, Kees Van Dongen, André Derain, Otto Friesz etc. - au voyage d'études en Allemagne, organisé par le sculpteur Arno Breker (1900-1991) et l'ambassadeur d'Allemagne en France, Otto Abetz. Paul Belmondo est membre du Groupe Collaboration, section arts dont il est vice-président de section de 1941-à 1945. En 1942, il intègre le comité d'organisation de l'exposition Arno Breker, qui se tient au sein de l'Orangerie, aux côtés de figures fascistes françaises, Robert Brasillach, Pierre Drieu La Rochelle et Abel Bonnard. L'évènement relayé par le IIIème Reich devient outil de propagande culturelle.
Ces positions et liens seront reprochés à Paul Belmondo à la Libération. En juin 1946, le Comité d'épuration des artistes lui interdit ventes et expositions pour une durée d'un an rétroactive, à partir du 1er septembre 1944.
Ces positions et liens seront reprochés à Paul Belmondo à la Libération. En juin 1946, le Comité d'épuration des artistes lui interdit ventes et expositions pour une durée d'un an rétroactive, à partir du 1er septembre 1944.
Paul Belmondo devient professeur à l'École des Beaux-Arts de Paris en 1956, puis membre de l'Institut de France, élu à l'Académie le 18 février 1960. Il réalise la copie en 1963 de La Danse de Jean-Baptiste Carpeaux, destinée à la façade de l'Opéra Garnier.
Paul Belmondo décède le 1er janvier 1982. Depuis 1988, "Jeannette et Apollon", don de la famille, a rejoint la collection du jardin des Tuileries.
Tombe de Paul Belmondo
Division 2
Cimetière du Montparnasse
3 boulevard Edgar-Quinet - Paris 14
Tél : +33 (0)1 44 10 86 50
Horaires : Du 16 mars au 05 novembre, tous les jours de 8h à 18h. 8h30 le samedi et 09h00 le dimanche. Du 06 novembre au 15 mars, tous les jours de 8h à 17h30. 8h30 le samedi et 09h00 le dimanche
Métro Raspail lignes 4 et 6 / Gaîté ligne 13
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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