Sélestat, au cœur de l'Alsace, entre la plaine de Ried et le massif des Vosges, associe patrimoines architectural et culturel. Labellisée Ville d'art et d'histoire depuis 2016, elle présente un bâti exceptionnel, en particulier médiéval et Renaissance. Aux cinq édifices classés s'ajoutent trente inscrits à l'inventaire des Monuments historiques. Parmi les étapes patrimoniales, la Bibliothèque humaniste, l'église romane Sainte-Foy, l'église gothique Saint-Georges s'imposent comme incontournables. Et le charme incomparable des vieilles maisons typiques de la région Grand-Est ne manque pas de séduire les visiteurs.
Mentionnée dans les archives dès le VIIIème siècle. Ville libre du Saint Empire Romain germanique, Sélestat connait un essor rapide à partir du Moyen-Âge pour atteindre son âge d'or durant la Renaissance. Au carrefour des voies commerciales, dotée d'un port très fréquenté sur la rivière Ill - affluent du Rhin - Sélestat devient une ville prospère où les corporations marchandes jouent un rôle important. Elle se dote de fortifications défensives à partir du XIIIème siècle, enceinte qui évoluera au gré des conflits armés. En 1354, Sélestat rejoint la Décapole, alliance formée par dix villes indépendantes du Saint Empire, relevant de l'autorité de l'empereur, ce qui assoit son statut. Au XVème siècle, l'école latine de Sélestat fondé en 1452, épicentre de l'humanisme alsacien sous l'influence prestigieuse de penseurs tels que Beatus Rhenanus, Mathias Schurer, Martin Bucer et Jacques Wimpfeling, participe du rayonnement de la cité dans toute l'Europe.
La Guerre des Paysans (1524-1526), les troubles liés à la Réforme au XVIème siècle viennent perturber l'évolution de la ville. À la suite de la Guerre de Trente ans (1618-1648), Sélestat - qui a été assiégée par les Suédois en 1632 puis par leurs alliés français en 1634 - est rattachée au royaume de France. Sous Louis XIV, l'architecte militaire Sébastien Le Pestre de Vauban (1633-1707) image un système défensif nouveau et dessine les plans de remparts édifiés entre 1675 et 1691.
Assiégée deux fois par la Coalition lors des guerres napoléoniennes au début du XIXème siècle, Sélestat résiste grâce à ses fortifications. Mais au lendemain de la guerre franco-prussienne de 1870 qui marque la chute du Second Empire français, l'Alsace-Moselle est rattachée à l'Empire allemand. À Sélestat, en 1874, l'administration militaire fait raser l'enceinte Vauban. Désormais libérée des contraintes d'une muraille qui l'enserrait depuis le Moyen-Âge, la ville peut s'étendre et créer de nouveaux quartiers.
Aujourd'hui, le parcours de visite développé par l'office du tourisme invite à se promener dans les pas du lion - emblème de la ville à retrouver sur les armoiries - et du géant Sletto - fondateur légendaire de la cité. La rédaction a sélectionné vingt étapes patrimoniales afin de découvrir la ville de Sélestat le temps d'une balade riche en histoire.
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