Ailleurs : Église protestante de Sélestat, ancien choeur de l'église des Franciscains, sanctuaire patrimonial dont l'origine remonte au XIIIème siècle

 

L'Église protestante de Sélestat, consacrée au culte luthérien, dresse sa silhouette composite place du Marché aux Pots. Le sanctuaire répond à un plan allongé, flanqué d'une tourelle. Il a été conçu au XIXème siècle à partir du choeur de l'ancienne église des Franciscains et des Récollets datant du XIIIème siècle. Le clocher polygonal à contreforts s'achève en une flèche néogothique. Le vaisseau central s'achève en un chevet polygonal à pans coupés. Sa façade principale se développe sur deux niveaux. Un portique à deux vantaux encadré de deux baies en arc brisé perce le premier. L'église protestante de Sélestat fait l'objet d'une inscription à l'inventaire des Monuments historiques par arrêté du 21 mars 1983. 





La communauté des Franciscains s'installe à Ebersmunster au début du XIIIème. La noble famille Rathsamhausen, protectrice de l'ordre mendiant fondé par saint François d'Assise, favorise l'établissement du monastère au sein de la cité. Les religieux s'installent dans l'une de leur maison. La construction de l'église débute en 1281 avec le choeur dédié à l'Immaculée Conception.

Les Rahtsamhausen leur accordent des terrains au sein de leur domaine sélestadien au début du XIVème siècle. Au Sud de l'église, un couvent est bâti autour d'un cloître. En parallèle, le développement de l'église se poursuit. La chapelle dédiée à la Vierge est édifiée vers 1350. La flèche néogothique de pierre se dresse en 1430 au-dessus de la chapelle Notre-Dame. Côté Nord, la nef est achevée à la fin du XIVème siècle.

Les bâtiments conventuels et l'église sont abandonnés au départ des Franciscains en 1522. La ville de Sélestat leur invente de nouvelles vocations, école, résidence destinée aux sage-femmes, dépôt de matériel de chasse. En 1619, les Frères mineurs récollets, un ordre mendiant de droit pontifical issu d'une réforme de l'ordre franciscain, s'établissent dans l'ancien monastère. 

En 1791, les biens du Clergé sont nationalisés par les Révolutionnaires, les communautés religieuses dispersées. Les Récollets sélestadiens chassés, les bâtiments sécularisés servent de grange à fourrage destiné à l'armée, annexes de la caserne, salpêtrière, prison. L'église est vidée de son mobilier et de ses décors sans pourtant être menacée de démolition, la bibliothèque conventuelle dispersée.






La municipalité se porte acquéreur du couvent en 1810. Elle confie l'église des Récollets à la Paroisse protestante en 1878. Les anciens bâtiments conventuels sont rasés en 1880. Sur les terrains libérés, un vaste complexe scolaire voit le jour. La nef de l'église, vétuste, est à son tour démolie. Le choeur préservé, restauré et clos à l'Ouest d'une façade néogothique permet l'ouverture d'un nouveau lieu de culte. L'église protestante est inaugurée en 1881. Le facteur Martin Rinckenbach (1834-1917) en réalise l'orgue.

Les vitraux exécutés après la Seconde Guerre Mondiale représentent, dans le choeur, le Christ et Moïse ainsi que les quatre évangélistes sur les côtés. 

L'Église protestante de Sélestat, inscrite aux Monuments historiques en 1983, est restaurée lors d'une campagne qui se déroule entre juin 2011 et janvier 2012.

Église protestante de Sélestat, ancienne église des Franciscains
Place du Marché aux Pots - 67600 Sélestat
Horaires d'ouverture : ouverture touristique de mi-juillet à mi-août du mardi au samedi de 15h00 à 17h30



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.