L'arsenal Sainte-Barbe, dans le centre historique de la ville de Sélestat, dresse une silhouette caractérisée par son pignon à redents, spécifique à la Renaissance rhénane. Édifié au XVème siècle, successivement entrepôt de marchandises, arsenal, grenier municipal, salle de spectacle et des fêtes, il abrite aujourd'hui une salle d'exposition au rez-de-chaussée, une salle de conférence à l'entresol et une salle festive au deuxième étage. Couronné de poétiques nids de cigognes, l'arsenal Sainte-Barbe multiplie les éléments emblématiques alsaciens. Tour à tour marchand, guerrier, festif, il s'inscrit pleinement, aujourd'hui, dans le paysage culturel de la ville.
Vers 1470, la municipalité de Sélestat entreprend la construction d'une halle dédiée au stockage de marchandises et de vivres sur les terrains libérés par la démolition d'une synagogue médiévale. Au tournant des XVIème et XVIIème siècles, la réputation internationale de la ville croit sous l'influence de nombreux lettrés, prédicateurs ou poètes. Elle devient capitale de l'humanisme rhénan et sa richesse, objet de convoitise. Le Magistrat organise une défense militaire à l'avenant. L'arsenal Saint-Hilaire, inauguré en 1518, se révèle trop exigu pour contenir l'ensemble du matériel d'artillerie. En 1534, la halle aux denrées est dévolue au stockage des armes. Le bâtiment devient arsenal Sainte-Barbe, dédié à la patronne des artilleurs.
Au XIXème siècle, l'édifice retrouve sa vocation originelle d'entrepôt, grenier municipal destiné à la conservation des marchandises, notamment blé, houblon et tabac. Entre 1899 et 1902, mandaté par le Magistrat, l'architecte municipal Jean-Jacques-Alexandre Stamm (1835-1906) réhabilite l'arsenal Sainte Barbe et mène des transformations d'envergure.
Le rez-de-chaussée conserve son décor originel et sa structure apparente, colonnes à chapiteaux sculptés. Au premier étage, une salle de spectacle voit le jour à la suite de la démolition de l'ancien théâtre municipal trop vétuste. Cet espace deviendra, au cours de la seconde moitié du XXème siècle, une salle de réunions. Le second étage se voit attribuer la fonction de salle des fêtes municipale.
La porte gothique en accolade, du XVème siècle, au rez-de-chaussée, cesse d'être l'entrée principale du bâtiment. L'architecte imagine un escalier à double rampe, accès direct au premier étage. La fenêtre centrale s'agrandit à cette occasion pour faire office de porte.
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