Ailleurs : Château d'eau de Sélestat, un patrimoine bâti remarquable édifié au début du XXème siècle

 

Le château d'eau de Sélestat, édifié entre 1905 et 1906, sous la houlette de l'ingénieur allemand Behr, est toujours en service de nos jours, élément du réseau d'eau potable. Au cœur du quartier allemand, développé au lendemain de la démolition des remparts médiévaux à partir de 1874, l'ouvrage de style néo-roman culmine à 48 mètres. Il se compose de trois modules distincts. La tour de briques jaunes, fût cylindrique, est surmontée d'une cuve de tôle rivetée en encorbellement couronnée d'un toit en poivrière. La cuve supérieure contient un réservoir d'une capacité de 500m3. Les matériaux employés pour la conception du château d'eau témoignent des innovations technologiques de son époque. L'association du fer et du béton ouvre les possibilités, volumes inédits, longévité, étanchéité. Le parement de brique jaune et rose s'inscrit dans l'esthétique du temps. L'aigle impérial de la Maison Hohenzollern trône au sommet de 1915 à 1918. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, il est remplacé par le coq gaulois lorsque l'Alsace redevient française. Il disparaît en 1940 avec l'Occupation allemande. Aujourd'hui, le sommet est occupé par un paratonnerre. Le château d'eau de la ville de Sélestat est classé à l'inventaire des Monuments historiques par arrêté du 2 juillet 1992.

 

À la suite de la guerre franco-prussienne de 1870, le traité de Francfort en 1871 prévoit l'annexion de l'Alsace-Lorraine. Sélestat passe sous autorité allemande. La municipalité et l'administration militaire allemande s'accordent sur la destruction des remparts défensifs en 1874. Un nouveau quartier, dit quartier allemand, au-delà des anciennes limites de la ville, voit le jour à cette occasion. 

L'administration militaire évoque, dès 1880, la construction d'un "Wassertum", un château d'eau, élément clé d'un réseau d'alimentation de Sélestat en eau courante. La municipalité s'y oppose du fait des difficultés techniques et du coût important. Sous la menace d'abandon de l'extension de la garnison voisine, l'administration militaire allemande obtient de la Mairie la création d'un réseau d'eau potable dont le futur château d'eau est une pièce maîtresse. La municipalité de Sélestat entérine l'entreprise en 1887. 

Behr, l'ingénieur du Meliorationsamt, Bureau allemand d'amélioration foncière, détaché à Sélestat, supervise la construction de 1905 à 1906. Il s'inspire du château d'eau de Deventer, au Pays-Bas, édifié en 1893. 

Le nouveau réseau d'eau potable est entièrement mis en service en 1907. Il dessert alors 9 699 logements. 

Château d'eau de Sélestat

Place du Général de Gaulle - 67600 Sélestat 

Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.