Ailleurs : Hôtel Fels, ancien hôtel du Préteur Royal, bâtiment classé du XVIIIème siècle à Sélestat

 

L'Hôtel Fels, ancien hôtel du préteur royal de Sélestat, borde la rue Sainte Barbe, en plein coeur historique de la ville de Sélestat. En absence de documentation précise, la date de construction du bâtiment est estimée au début du XVIIIème siècle, environ au deuxième quart. Établi aux abords des dépendances de l'ancien couvent des Dominicains, l'ensemble composé d'un logis principal et d'annexes, cour, écuries, remise et dépendances, s'inscrit dans un plan en équerre. La bâtisse principale se développe sur deux niveaux, un sous-sol et un étage carré, sous un toit à longs pans brisés. Elle se distingue par une porte cochère de style Régence surmonté d'écus jumelés encadrés par deux lions. Le 25 octobre 1929, l'Hôtel Fels dit Hôtel du Préteur royal est inscrit partiellement à l'inventaire des Monuments historiques. La protection patrimoniale concerne la façade, notamment les vantaux de la porte, et la toiture. 





Propriétaire attesté de l'hôtel du 6 rue Barbe dès les années 1730, Bernard Joseph Fels (1701-1761), premier médecin-physicien et bourgmestre de la ville de Sélestat, avocat au Conseil souverain d'Alsace, médecin-spécialiste à Paris réputé pour sa tisane contre les maladies vénériennes, bourgmestre de Sélestat à partir de 1740, pourrait également en être le commanditaire. Ses armes, blason à la licorne, figurent au-dessus de la remarquable porte cochère. Elles y côtoient celles de sa seconde épouse, née Rebstock, deux têtes de lions affrontées. 

À la suite du rattachement de la Décapole alsacienne au royaume de France en 1679, l'autorité royale créée la charge de préteur royal, représentant du roi de France nommé à la tête d'une ancienne ville impériale. Ce fonctionnaire, conseiller délégué du roi, qui en réfère à l'intendant de la province d'Alsace, dirige et contrôle le Magistrat, administration municipale de chaque ville.

À la fin des années 1740, Bernard Fels met son hôtel particulier sélestadien à disposition de l'administration de Louis XIV afin d'en faire la résidence officielle du préteur royal. La fonction créée en 1747 à Sélestat, assoit l'autorité du souverain au sein du Magistrat local. 

Jean Albert Kuhn (1695-1766), dont la sépulture se trouve au sein de l'église Saint Georges, en est le premier titulaire. Avocat au barreau de Colmar, il devient substitut du procureur général en 1722, avant d'être nommé prévôt royal de la ville d’Obernai en 1730. Par lettres patentes du roi du 25 mars 1747 et arrêt du Conseil souverain d’Alsace du 7 juin 1747, il reçoit la charge de conseiller du roi et préteur royal "pour l’administration régulière de la justice et de l’économie des revenus de cette ville (Sélestat)". Il demeure en fonction jusqu'en 1769.





En 1762, à la suite d'un incendie dévastateur, l'Hôtel du Préteur royal, fait l'objet d'une restauration et d'une extension importante. Après 1774, il accueille les fonctionnaires successifs, Conrad-Alexandre Gérard (1763–1776), Alexandre Duboys (1776–1780), Charles-Mathieu-Sylvestre de Dartein de Pageiral (1780–1789). La fonction trouve un terme à la Révolution française de 1789.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, les vantaux de la porte cochère sont endommagés et en absence de restauration, rapidement démolis malgré leur inscription à l'inventaire des Monuments historiques. 

L'Hôtel Fels devient le siège de la Ligue d’Alsace de Football Association fondée le 10 janvier 1919. La même année, le Sport-Club de Sélestat remporte le premier championnat d’Alsace. 

Hôtel Fels ancien hôtel du préteur royal de Sélestat 
6 rue Sainte Barbe - 67600 Sélestat




Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.