Paris : La Nouvelle Athènes en 20 étapes patrimoniales, de la place Saint-Georges à la place Pigalle, en passant par la rue Blanche, le Théâtre de Paris, le Musée de la vie romantique, le Musée Gustave Moreau, jusqu'à la rue Saint-Lazare et l'église Notre-Dame de Lorette - IXème arr

 

La Nouvelle Athènes, quartier parisien du IXème arrondissement, a acquis une réputation d'élégance en devant l'épicentre du mouvement romantique au XIXème siècle. Aujourd'hui, le quartier au Sud de Pigalle, devenu branché, conserve un riche patrimoine entre hôtels particuliers séculaires, résidences d'artistes et théâtres anciens. 

La Nouvelle Athènes voit le jour sous l'impulsion du receveur général des finances publiques Augustin de Lapeyrière (1779-1831), plus importante fortune particulière de la Restauration (1814-1830) et l'architecte Auguste Constantin (1791-1842). Ils s'associent dans une entreprise de spéculation immobilière. Ensemble, ils organisent le lotissement des terrains de l'hôtel de Valentinois, ancienne propriété d'Honoré de Grimaldi, prince de Monaco, et des derniers vestiges du domaine de l'abbaye de Montmartre. Les limites de ce nouveau quartier, construit à partir de 1819, s'inscrivent dans un triangle compris entre les rues Saint-Lazare, Blanche, La Bruyère et Notre-Dame-de-Lorette.

Lapeyrière et Constantin imaginent un quartier résidentiel, dans un cadre champêtre, où hôtels particuliers, pavillons et immeubles de rapport sont adaptés aux fortunes diverses des futurs résidents. Les deux promoteurs souhaitent attirer une belle clientèle issue du monde des lettres, des arts, de la science ainsi que des militaires et des hommes d'état. Afin de séduire ces clients raffinés, ils font appel à de jeunes architectes prometteurs qui impriment dans la pierre les styles à la mode, notamment un néo-classicisme palladien très en vogue. Cette architecture marquée par les références à la Grèce antique ainsi que la création d'une communauté d'artistes qui cultivent leur hellénisme - véritable "république des lettres et des arts".

Adolphe Dureau de la Malle (1777-1857), géographe, écrivain, naturaliste, féru de Grèce antique, domicilié au 11 rue de la Rochefoucauld, entérine le nom de Nouvelle Athènes dans le Journal des débats. Il signe l'article du 18 octobre 1823, intitulé "Deuxième lettre sur les nouveaux quartiers de Paris. Clos Saint-Georges ou Nouvelle Athènes". Dureau de la Malle écrit : "Ce nom doit paraître un peu ambitieux ; mais il est déjà imposé, depuis deux ans, par le public, à cette portion du faubourg renfermée entre les rues des Martyrs, Saint-Lazare et de la Rochefoucauld. Ce quartier se lie au quartier déjà très avancé que bordent à l'Ouest la rue Blanche, au Sud la rue Saint-Lazare, à l'Est la rue de la Rochefoucauld, et que traverse la rue de la Tour-des-Dames."

Parmi les célèbres résidents, se trouvent les peintres Ary Scheffer, Eugène Delacroix, Gustave Moreau, Théodore Chassériau, Théodore Géricault, Camille Pissarro, Claude Monet, Paul Gauguin, Horace Vernet, Paul Delaroche, Eugène Isabey, les écrivains George Sand, Alexandre Dumas, Victor Hugo, les comédiens, François-Joseph Talma, Marie Dorval, Joséphine Duchesnois et Mademoiselle Mars ou encore la danseuse et chorégraphe Marie Taglioni, les musiciens Frédéric Chopin, Pauline Garcia Viardot, cantatrice et compositrice, soeur cadette de l'artiste lyrique Maria-Felicia Garcia dite la Malibran, Antoine Marmontel pianiste et musicographe, Friedrich Kalkbrenner, compositeur et pianiste, le chansonnier Pierre-Jean de Béranger... Sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), le quartier de la Nouvelle Athènes acquiert une réputation plus interlope avec la présence des Lorettes, jeunes femmes entretenues ni tout à fait vénus mercenaires, ni courtisanes, ni grisettes qui pourtant vivent de leurs charmes.

La rédaction a sélectionné 20 étapes patrimoniales pour découvrir le quartier unique de la Nouvelle Athènes.


Accès 7 rue Catherine de la Rochefoucauld / 12 rue Blanche / 2 rue Pigalle - Paris 9
Métro Trinité d'Estienne d'Orves ligne 12

La rue de la Tour des Dames, se trouve au coeur de la Nouvelle Athènes, micro-quartier initié sous la Restauration (1814-1830) par des spéculateurs et devenu l'épicentre du mouvement romantique. Son nom évoque la présence d'un ancien moulin édifié vers 1320, propriété de l'abbaye de Montmartre, privé de ses ailes au XVIIIème siècle et rasé en 1822. Prisé des artistes du XIXème siècle, les lieux conservent un certain cachet grâce à la préservation de nombreux hôtels particuliers où ont résidé les célébrités de leur temps notamment les grands comédiens du Théâtre français, Talma, Mademoiselle Mars, Mademoiselle Duchesnois. La voie adopte pour dénomination rue de la Tour des Dames sur le plan de Verniquet en 1789. 



14 rue Catherine de la Rochefoucauld - Paris 9
Tél : 01 83 62 78 72
Horaires : Ouvert du mercredi au lundi de 10h à 18h - Fermé le mardi - Visites commentées sur réservation
Métro Trinité d'Estienne d'Orves ligne 12 / Saint Georges ligne 12 / Pigalle lignes 2, 12

Le Musée Gustave Moreau, au coeur du quartier de la Nouvelle Athènes, témoigne de la démarche du peintre symboliste dans un cadre intime, rare exemple d'une maison-atelier transformée en musée monographique, pensé et scénographié par l'artiste lui-même. Oeuvres lyriques, thématiques bibliques, mythologiques, littéraires, l'institution conserve près de 25 000 pièces, productions de jeunesse et dernières esquisses, vastes collections de plus de 1 200 peintures, des pastels, des aquarelles. 4830 dessins sont présentés dans les armoires et placards à volets pivotants et plus de 7800 conservés en réserve. L'accrochage esthétique par format, muséographie inchangée depuis l'ouverture du musée en 1903, reflète la personnalité de Gustave Moreau (1826-1898), son érudition, sa curiosité vis-à-vis de ses pairs et des jeunes générations. 



12 rue Cardinal Mercier - Paris 9
Métro Place Clichy lignes 2, 13 / Liège ligne 13

L'Hôtel Judic, au 12 rue Cardinal Mercier, perpétue le nom de sa commanditaire Anna Judic (1849-1911), comédienne et chanteuse à succès de la Belle Époque. Elle confie la réalisation de sa prestigieuse résidence parisienne à l'architecte Jacques Devret (1832-1900). Il invite le sculpteur Georges Trugard (1848-1904) pour réaliser le programme décoratif d'une façade néo-Renaissance éclectique. Originale, elle se divise en deux parties asymétriques. À gauche, le portail en bois sculpté, surmonté d'un cadre fleuri dans lequel un putto joue de la lyre, est encadré de lanternes ouvragées. Chimères, sphinx, bestiaire fantastique, soulignent les balustrades des balcons. Motifs végétaux et guirlandes variés ont des inflexions Art Nouveau. À droite sur deux étages, se déploie une immense verrière, vitrail réalisé par le maître-verrier Charles Champigneulle (1853-1905), d'après la fresque "La rencontre d'Antoine et Cléopâtre" de Giambattista Tiepolo (1696-1770) au Palais Labia de Venise. 



16 rue de Clichy - Paris 9
Tél : +33 800 00 89 26
Métro Place de Clichy lignes 2, 13

Le Casino de Paris se distingue par la diversité de sa programmation, concerts, spectacles d'humour, comédies musicales. Son nom "casino", mot d'origine italienne signifie petite maison et salle de spectacle, sens adopté en français au milieu du XIXème siècle avant d'évoluer plus tard vers celui actuel de salle de jeu. Depuis ses origines au XIXème siècle, avec le cabaret et les grandes revues, le Casino de Paris a connu les heures historiques du music-hall avec les figures du genre, Mistinguett, Maurice Chevalier, Tino Rossi, Line Renaud, Zizi Jeanmaire, avant de devenir une salle moderne incontournable de la Capitale dès les années 1980, avec Serge Gainsbourg, Jacques Dutronc, Maxime le Forestier etc.



15 rue Blanche - Paris 9
Métro Trinité d'Estienne d'Orves ligne 12 / Blanche ligne 2

Le Théâtre de Paris, institution incontournable de la Nouvelle Athènes, a pour origine commune avec le Casino de Paris, une salle privée du XVIIIème siècle. Aujourd'hui, l'établissement dispense des spectacles variés alternant classiques du boulevard, créations contemporaines, comédies musicales. Le théâtre dispose de deux salles, dont la plus petite, la salle Réjane rend hommage à la grande comédienne du début du XXème siècle, un temps propriétaire des lieux.



21 rue Blanche - Paris 9
Métro Trinité d'Estienne d'Orves ligne 12 / Blanche ligne 2

L'Hôtel de Choudens, au 21 rue Blanche, ancienne École de la rue Blanche, aujourd'hui Blanche, un club de sport du groupe Masada, s'inscrit dans l'esthétique des hôtels particuliers de la Nouvelle Athènes, quartier des artistes au XIXème siècle. Inscrit aux Monuments historiques par arrêté du 25 mars 1980, il fait l'objet d'une protection patrimoniale partielle. Elle concerne façades et toitures, escalier intérieur avec sa rampe en fer forgé, jardin d'hiver. L'Hôtel de Choudens est construit en 1901, à l'initiative de Paul de Choudens (1850-1925), éditeur de musique, musicien, librettiste, sur les plans de l'architecte Charles Girault (1851-1932). Il répond à une esthétique Beaux-Arts, caractéristique de la Belle Époque : symétrie de la façade et éclectisme, association d'inspirations néorenaissance, néogothique, néoclassique. Profusion des détails et des éléments architecturaux témoignent d'un goût pour le foisonnement décoratif. Le travail des ferronneries d'art rappelle les débuts de Charles Girault en tant que dessinateur dans l'entreprise Bardin spécialiste des serrureries et ferronneries.  



25 rue Blanche - Paris 9
Métro Trinité d'Estienne d'Orves ligne 12 / Blanche ligne 2

L'Église Protestante Allemande à Paris - Christus Kirche, au 25 rue Blanche, dans le IXème arrondissement, a fêté ses 120 ans en 2024. Édifiée entre 1893 et 1894 sur les plans de l'architecte allemand Karl Mohrmann (1857-1927), elle se distingue par l'élégance de sa façade néo-romane. Un pélican et un phénix sculptés, symboles de chrétienté, ornent le beau portail.



78 rue Blanche - Paris 9
Métro Blanche ligne 2

L'Hôtel Ballu, situé au 78 rue Blanche dans le IXème arrondissement, témoigne de l'éclectisme épanoui de la Belle Époque. Cette maison néo-renaissance a été édifiée par l'architecte Théodore Ballu (1817-1885), qui en fit sa résidence personnelle, avec la collaboration de son fils Albert Ballu (1849-1939) au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. Le goût pour l'historicisme émerge sous la Monarchie de Juillet (1830-1848) alors que le quartier de la Nouvelle Athènes prend son essor. Entretenus par le mouvement romantique et l'influence croissante de l'architecte Viollet-le-Duc (1824-1879) en charge de diverses campagnes de restauration du patrimoine, notamment la cathédrale Notre-Dame, l'esthétique et les motifs d'un Moyen-Âge fantasmé se diffusent jusque dans l'architecture privée.



23 rue Ballu - Paris 9
Métro Place de Clichy lignes 2, 13 - Blanche ligne 2

La Villa Ballu, enclave champêtre caractéristique du quartier de la Nouvelle Athènes, se dissimule derrière l'immeuble du numéro 23 rue Ballu. L'intéressante façade de celui-ci, développe un décor éclectique, aux inflexions Art Nouveau marquées. Le rez-de-chaussée se compose autour de deux arcades, l'une ouverte sur un porche fermé à l'occasion par une grille, qui mène à la villa Ballu, la seconde close par une porte modern style. L'immeuble du 23 rue Ballu, propriété de Mme Petit de Gâtines en 1856, accueille à l'origine un atelier de sculpteur et un second de peintre. Résidence personnelle de l'écrivain Émile Zola (1840-1902), il habite au deuxième puis au premier étage. Il quitte la rue Ballu en 1889 pour la rue de Bruxelles. Le peintre Edgar Degas (1834-1917) y habite quelque temps. 



28 rue Ballu - Paris 9
Métro Place de Clichy lignes 2, 13 - Blanche ligne 2

Au 28 rue Ballu, un hôtel particulier néo-Renaissance impose avec panache des inflexions flamandes à cette voie parisienne de la Nouvelle Athènes. Campanile et pignons hollandais en pas de moineau, fantaisie du commanditaire, la silhouette singulière de l'édifice détone. Charles Wislin (1852-1932), artiste impressionniste, rentier, héritier d'une fortune de l'industrie pharmaceutique fait construire cette maison-atelier en 1891. Depuis 2021, elle abrite un hôtel de voyageurs après avoir longtemps accueilli le siège social de la Sacem. 



11/ Musée de la Vie Romantique - Lire l'article complet ici - [Fermé pour travaux - Réouverture prévue en mars 2026]
16 rue Chaptal - Paris 9
Horaires : Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les lundis et le 1er janvier, 1er mai et 25 décembre
Métro Pigalle lignes 2, 12 / Saint Georges ligne 12 / Blanche ligne 2

Le Musée de la Vie Romantique, ancienne demeure parisienne du peintre Ary Scheffer (1795-1858), également son atelier, propose au visiteur une parenthèse champêtre hors du temps. Pavillon dans un écrin de verdure, il dispose d'un ravissant jardin et de deux ateliers reconstitués. Un salon de thé se niche dans la serre restaurée. Ce cadre historique et patrimonial, musée de la Ville de Paris, est géré par Paris Musées depuis 2013. L'institution consacrée à l'art du XIXème siècle témoigne dans ses murs préservés du cadre de vie typique du quartier de la Nouvelle Athènes développé dans les années 1830. Inauguré en 1982, alors annexe du Musée Carnavalet, le Musée de la Vie Romantique ne prend son nom qu'en trouvant sa nouvelle vocation autonome en 1987. 



80 rue Taitbout - Paris 9
Métro Saint Georges ligne 12

Le Square d'Orléans, situé au 80 rue Taitbout, prend sa forme actuelle sous la houlette de l'architecte anglais Edward Cresy (1792-1858) dans les années 1830. Cette cité privée du quartier de la Nouvelle Athènes, résidence au XIXème de nombreux artistes, est depuis 2020 la propriété du fonds de pension danois PFA. Une restauration d'envergure a favorisé le développement de bureaux de prestige en conservant un nombre plus restreint de logements. L'ensemble immobilier, 14 000m2 sur une parcelle de 5 700m2, se déploie sur trois cours, deux modestes l'entrée et la cour George Sand, une troisième plus importante au coeur de la composition, le Square d'Orléans à proprement parler. La cité surprend par sa quiétude et ses allures résolument britanniques. Quatre corps de bâtiments délimitent la cour principale déployée autour d'un jardinet ovale où chante une fontaine. L'utilisation de colonnes ioniques, assez courantes en Angleterre, plus rares en France, confère à l'ensemble cet esprit anglo-saxon, très exotique à Paris. Le Square d'Orléans est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 30 décembre 1977.



9 rue La Bruyère - Paris 9
Métro Saint Georges ligne 12

Au 9 de la rue La Bruyère, un hôtel particulier néo-Renaissance conserve en façade les initiales de son plus fameux propriétaire, Daniel-Osiris Iffla (1825-1907). Philanthrope, humaniste et patriote, il met sa fortune au service d'un idéal de générosité et de dévouement aux causes chères à son coeur. Propriétaire de cinq hôtels particuliers à travers le IXème arrondissement, et en particulier rue La Bruyère, aux numéros 7, 8, 9, Daniel Iffla les met à disposition des réfugiés lors du siège de 1870, un épisode de la guerre franco-allemande au cours duquel Paris est assiégé par l'armée prussienne. L'hôtel particulier du n°9 de la rue La Bruyère serait contemporain de la création de la voie, percée en 1824 dans le cadre de l'opération immobilière menée par la Compagnie Saint Georges, propriété de MM. Dosne, Loignon, Censier et Constantin. 



2 rue La Bruyère - Paris 9
Tél : +33 1 42 82 13 13
Métro Saint Georges ligne 12

La Petite Loge détient le titre de plus petit théâtre de Paris avec une jauge record de vingt-cinq places. À deux pas de la place Saint-Georges dans le IXème arrondissement, au coeur du quartier de la Nouvelle Athènes, cette salle intimiste vaste de 16m2 fait la taille d'un salon privé. Ces volumes particuliers entretiennent la proximité entre les spectateurs et les artistes, initiant des interactions uniques. La contrainte de performer sur une scène restreinte de 2m2 exacerbe la créativité. À la tête de cet établissement de poche, Perrine Blondel et Melissa Rojo exercent leur vocation de dénicheuses de talents. Depuis 2016, la Petite Loge recentre sa programmation autour du rire. Véritable pépinière de jeunes humoristes, le théâtre a vu les débuts de Gaspard Proust, Marina Rollman, Paul Mirabel, Haroun, Arnaud Ducruet. Et parfois les artistes établis reviennent pour tester, rôder leurs nouveaux textes, à l'instar d'Hakim Jemili, en janvier 2022 juste avant de monter sur la scène de l'Olympia.



27 place Saint Georges - Paris 9
Métro Saint Georges ligne 12

L'Hôtel Dosne-Thiers, au 27 place Saint-Georges, coeur du quartier de la Nouvelle Athènes dans le IXème arrondissement, abrite aujourd'hui la Fondation Dosne-Thiers, musée-bibliothèque dédié à l'histoire de France du XIXème siècle. L'architecte Alfred-Philibert Aldrophe (1834-1895) dessine les plans de ce bâtiment désormais propriété de l'Institut de France. Il est édifié entre 1871 et 1873, pour Adolphe Thiers (1797-1877) - avocat, historien, ministre de la Monarchie de Juillet, président de la Troisième République - sur les ruines de sa résidence incendiée au cours de la Commune de Paris en 1871. Au premier étage les anciens appartements de Félicie Dosne ont été convertis en salle Edouard Bonnefous destinées à accueillir conférences concerts réunions d'entreprise. Les anciens appartements d'Adolphe Thiers, conservés, sont devenus un espace muséal dédié à l'homme d'État. La salle Jacques Rueff, bibliothèque-salon, occupe les anciens appartements d'Élise Thiers. Les éléments les plus remarquables de l'Hôtel Dosne-Thiers désormais fondation, font l'objet d'une protection patrimoniale. Ils sont inscrits à l'inventaire des Monuments historiques par arrêté du 31 mars 2021.



28 place Saint Georges - Paris 9
Métro Saint Georges ligne 12

Au 28 place Saint Georges, un curieux immeuble de rapport de style troubadour, associe des éléments néogothique et néo-Renaissance. Construit en 1840 sur les plans de l'architecte Edouard Renaud (1808-après 1886), il témoigne de l'urbanisation du quartier sous la Monarchie de Juillet, où se comptent nombreux immeubles de type Louis-Philippe. L'édifice du 28 place Saint Georges se caractérise par le foisonnement de son programme décoratif, murs aux motifs de rinceaux, grotesques, bestiaire éclectique, figures allégoriques et symboles varié. Deux résidents célèbres ont habité cet immeuble, la Païva, courtisane à succès, de 1851 à 1852, et Paul Gauguin, à partir de 1873, dans les premières années de son mariage, lorsqu'il exerce encore une activité d'agent de change.



24-26 rue d'Aumale - Paris 9
Métro Saint Georges ligne 12

L'immeuble au 26 rue d'Aumale, de style néo-Renaissance, se distingue par l'élégance des détails ouvragés et la recherche de pittoresque. Édifié en 1849, il témoigne de l'éclectisme architectural d'une époque pré-haussmannienne. Le soin accordé au programme décoratif évoque le foisonnement ornemental les hôtels particuliers, garde-corps sculptés dans la pierre, motifs différents à chaque étage, guirlandes végétales, mascarons à figure humaine.



58 rue Saint Lazare - Paris 9
Métro Trinité d'Estienne d'Orves ligne 12

L'immeuble du 58 rue Saint Lazare, dans le IXème arrondissement, est édifié en 1829 dans un style inspiré de la Renaissance toscane. Outre son allure chamarrée peu commune dans un quartier dominé par la pierre blonde, la bâtisse est connue pour avoir été durant dix années, la résidence Paul Delaroche (1797-1859), artiste en vue de la Monarchie Juillet, aussi réputé que Delacroix en son temps. La façade polychrome du 58 rue Saint Lazare a été repeinte en bleu, rose, blanc à l'initiative d'une agence de publicité anglaise en 1974. Elle s'ingénie à retranscrire les couleurs originelles présupposées du bâtiment. L'immeuble du 58 rue Saint Lazare fait l'objet d'une inscription partielle à l'inventaire des monuments historiques par arrêté du 30 décembre 1977. 



36-38 rue Saint Lazare - Paris 9 
Métro Trinité d'Estienne d'Orves ligne 12

La Poste du 36-38 rue Saint-Lazare, dans le IXème arrondissement, voit le jour vers 1935 sur les plans de l'architecte Paul Bessine (1869-1950). Le bâtiment dont la monumentalité cherche à témoigner de la modernité de l'administration des Postes, Téléphones et Télégraphes (PTT), se caractérise par des volumes massifs sur une structure de béton armé et une influence esthétique Art déco dans la symétrie et la géométrie formelle. Développé sur quatre niveaux, au croisement des rues Taitbout et Trudaine, le bureau de Poste ouvre sur un angle en biseau. Une frise gravée porte les mentions en façade de la rue Taitbout, PTT, Bureau Paris N°22 et côté rue Saint-Lazare, Téléphone, Poste, Télégraphe. Le rez-de-chaussée de pierre blonde se distingue par sa hauteur sous plafond importante et ses larges ouvertures verticales. Les trois étages à parement de briques apportent la couleur aux lignes sobres.



8bis rue Choron / 18 rue de Châteaudun - Paris 9
Métro Notre-Dame-de-Lorette ligne 12

L'Église Notre-Dame-de-Lorette, oeuvre de l'architecte Hippolyte Le Bas (1782-1867), est édifié entre 1823 et 1836. Son style néoclassique extérieur contraste avec l'opulence du programme décoratif intérieur. La façade et son portique scandé par quatre colonnes répondent à une certaine épure géométrique. Au fronton, le sculpteur Charles-François Nanteuil a représenté l'hommage de quatre anges à la Vierge et l'Enfant. Au-dessus du fronton, trois statues symbolisent les trois vertus théologales : la Charité par Charles-René Laitié, l'Espérance de Philippe Joseph Henri Lemaire, et la Foi par Denis Foyatier. Cette sobriété extérieure tranche avec le foisonnement ornemental de l'intérieur, inspiré des églises italiennes, polychromie, marbre, abondance des dorures, variété du décor peint et sculpté. L'église Notre-Dame-de-Lorette fait l'objet d'une protection patrimoniale dans son intégralité. Elle est inscrite au titre des Monuments historiques par arrêté du 28 décembre 1984.