Paris : Villa Ballu, le charme champêtre de la Nouvelle Athènes, le territoire des artistes - IXème



La Villa Ballu, enclave champêtre caractéristique du quartier de la Nouvelle Athènes, se dissimule derrière l'immeuble du numéro 23 rue Ballu. L'intéressante façade de celui-ci, développe un décor éclectique, aux inflexions Art Nouveau marquées. Le rez-de-chaussée se compose autour de deux arcades, l'une ouverte sur un porche fermé à l'occasion par une grille, qui mène à la villa Ballu, la seconde close par une porte modern style. L'immeuble du 23 rue Ballu, propriété de Mme Petit de Gâtines en 1856, accueille à l'origine un atelier de sculpteur et un second de peintre. Résidence personnelle de l'écrivain Émile Zola (1840-1902), il habite au deuxième puis au premier étage. Il quitte la rue Ballu en 1889 pour la rue de Bruxelles. Le peintre Edgar Degas (1834-1917) y habite quelque temps. Le poète Stéphane Mallarmé évoque l'adresse dans son poème dédié à ses amis, "Les loisirs de la Poste" : "Rue, au 23, Ballu. / J'exprime / Sitôt juin à Monsieur Degas / La satisfaction qu'il rime / Avec la fleur des syringas". 








L'ensemble formé par les 17, 21 et 23 de la rue Ballu a été conçu lors d'une opération immobilière menée en 1854 par l'architecte Félix Pigeory (1813-1873). Ce lotissement inclut la villa Ballu. Inspecteur des travaux de la Ville de Paris, également promoteur, Pigeory est le principal fondateur de la station balnéaire de Villers-sur-Mer en Normandie. Il dessine les plans de l'une des premières cités ouvrières en 1854, pour le couple Cazeaux. Dans le XIVème arrondissement, le cité Cazeaux, puis cité d'Enfer s'appelle aujourd'hui le passage d'Enfer. L'architecte historien d'art, membre de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne en 1850, devient directeur de la Revue des Beaux-Arts en 1855. 

La Villa Ballu, allée pavée de guingois au charme authentique, est bordée de villas, pavillons édifiés vers 1854. Les maisons individuelles au 8 et 6 de la villa Ballu, dotées de jardins privés hôtels particuliers. Elle attire des résidents prestigieux, artistes et écrivains établis, élites financières et aristocrates. En 1857, y demeure le banquier Antoine Grenouillet fondateur en 1830 de la banque Grenouillet & Cie, devenue Banque Hervet au cours du XIXème siècle, puis en 2005 HSBC Hervet, et enfin absorbée par la maison mère HSBC France en 2008. Grenouillet mentionne dans sa correspondance personnelle "un petit hôtel en forme de chalet" aujourd'hui façade de bois préservée peinte en bleu et rouge. 








Le marquis Astolphe de Custine (1790-1857), homme de lettres auteur notamment de l'ouvrage de référence, "La Russie en 1839" emménage en 1858. Le comte Eugène Charles Feydeau de Brou (1815-1882) prend sa suite en 1868. La Villa Ballu est ouverte en semaine du fait de la présence de bureaux.

Villa Ballu 
23 rue Ballu - Paris 9
Métro Place de Clichy lignes 2, 13 - Blanche ligne 2



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 

Bibliographie
Le guide du patrimoine Paris - sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos - Hachette
Le guide du promeneur 9è arrondissement - Maryse Goldemberg - Parigramme
Grammaire des immeubles parisiens - Claude Mignot - Parigramme