L'Église Notre-Dame-de-Lorette, oeuvre de l'architecte Hippolyte Le Bas (1782-1867), est édifié entre 1823 et 1836. Son style néoclassique extérieur contraste avec l'opulence du programme décoratif intérieur. La façade et son portique scandé par quatre colonnes répondent à une certaine épure géométrique. Au fronton, le sculpteur Charles-François Nanteuil a représenté l'hommage de quatre anges à la Vierge et l'Enfant. Au-dessus du fronton, trois statues symbolisent les trois vertus théologales : la Charité par Charles-René Laitié, l'Espérance de Philippe Joseph Henri Lemaire, et la Foi par Denis Foyatier. Cette sobriété extérieure tranche avec le foisonnement ornemental de l'intérieur, inspiré des églises italiennes, polychromie, marbre, abondance des dorures, variété du décor peint et sculpté. L'église Notre-Dame-de-Lorette fait l'objet d'une protection patrimoniale dans son intégralité. Elle est inscrite au titre des Monuments historiques par arrêté du 28 décembre 1984.
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Paris : Église Notre Dame de Lorette, lieu de culte néoclassique du XIXème siècle au décor intérieur luxuriant d'inspiration italienne - IXème arr
By La Rédaction At août 09, 2025 0
À l'origine, le hameau des Porcherons, développé sur les terres d'une ancienne propriété le château Porcheron devenu château Coq, est desservi par une première église Notre-Dame-de-Lorette. Elle est construite en 1645, sur une parcelle qui correspond à l'emplacement des numéros 52-54 de l'actuelle rue Lamartine. Son vocable fait référence à La Sainte Maison couramment nommée La Sainte Maison de Lorette, qui est selon la tradition catholique, la Maison de Nazareth où l'Annonciation fut faite à la Vierge Marie et où vécut Jésus. Cet édifice aurait été transféré, en 1291, depuis la Galilée, en Terre sainte, vers la ville italienne de Lorette. La Sainte Maison, sanctuaire marial, constitue le cœur de la basilique de Lorette. La Vierge de Lorette devient patronne universelle de tous les voyageurs aériens en 1920.
L'église Notre-Dame-de-Lorette parisienne du XVIIème siècle est bientôt surnommée Notre-Dame des Porcherons et Notre-Dame des Cabaretiers du fait des nombreuses guinguettes environnantes à partir de la fin du XVIIème siècle. Élevée en église paroissiale en 1791, Notre-Dame-de-Lorette est nationalisée en 1793, vendue puis rasée en 1796.
Le développement du quartier à la fin du XVIIIème siècle prend de l'ampleur au début du XIXème avec la construction de nombreux hôtels particuliers et immeubles de rapport élégants. Le Concordat de 1801, traité entre la République française et le Saint-Siège, signé par le premier consul Napoléon Bonaparte, organise les relations entre la France et l'Église catholique, permet la réouverture des églises. Des solutions provisoires permettent de reprendre le culte dans le quartier, notamment au sein de la chapelle Saint-Jean-Porte-Latine.
La croissance de la population rend nécessaire la création d'un sanctuaire pérenne afin d'accueillir les fidèles. La Ville de Paris lance un concours en 1823 dont le programme réserve des emplacements spécifiques pour les fresques peintes directement sur les murs, ainsi que les tableaux et les sculptures à venir. Le projet sélectionné, imaginé par l'architecte Hippolyte Le Bas, s'inspire de deux églises romaines, la basilique Sainte-Marie Majeure et l'église Sainte Chrysogone. Le chantier débute en 1823.
L'église ouverte au culte en 1836 reçoit un accueil peu enthousiaste. L'esthétique italianisante intérieur se voit éreinter dans la presse notamment par Théophile Gautier qui goûte peu son esthétique et dénonce un pastiche malheureux. Pourtant le programme décoratif témoigne du renouveau de l'art sacré à l'époque romantique et en particulier sous la Restauration (1814-1830).
Développée sur un plan basilical, l'église dispose d'une large nef principale flanquée de doubles collatéraux le long d'un alignement de colonnes ioniques. Les bas-côtés sont cloisonnés en chapelles. Le haut de la nef dispose d'un remarquable plafond à caissons. Huit grands tableaux illustrent des épisodes de la vie de la Vierge. Entre nef et abside, Pierre-Claude François Delorme réalise la coupole, représentation du miracle de la translation de la Maison de Lorette, ponctuée de pendentifs, les quatre Évangélistes. Dans l'abside, la voûte en cul de four est ornée d'un Couronnement de la Vierge par François Piot.
Les nefs latérales s'achèvent sur des chapelles de plan centré, plus importantes. Elles représentent les quatre sacrements de la vie du chrétien : à gauche de l'entrée, se trouve la chapelle du Baptême peinte par Adolphe Roger. À droite la chapelle des Morts ou du Sacrement des Malades peinte par Blondel. À gauche du choeur, au Nord-Est, la chapelle de l'Eucharistie par Alphonse Périn, à droite, la chapelle du Mariage ou de la sainte Vierge par Victor Orsel au Nord-Ouest.
Parmi les fresques murales, "Jésus au milieu des docteurs" peint par Michel-Martin Drolling, "Présentation de Jésus au Temple" par François-Joseph Heim se distinguent. Dans la sacristie, le maître-verrier Vatinelli a réalisé un vitrail "L'Assomption de la Vierge", d'après les cartons de Delorme et Le Bas.
L'église se trouve au coeur des évènements de la Commune en 1871. Devenue Caserne de la Garde Nationale, un groupe en bronze doré de Leboeuf Nanteuil est détruit lors de cette occupation.
Depuis 2019, l'église et ses décors font l'objet d'une campagne de restauration importante.
Église Notre Dame de Lorette
8bis rue Choron / 18 rue de Châteaudun - Paris 9
Métro Notre-Dame-de-Lorette ligne 12
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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