Paris : Hôtel Ballu, la dernière résidence de l'architecte Théodore Ballu au 78 rue Blanche - IXème

 


L'Hôtel Ballu, situé au 78 rue Blanche dans le IXème arrondissement, témoigne de l'éclectisme épanoui de la Belle Époque. Cette maison néo-renaissance a été édifiée par l'architecte Théodore Ballu (1817-1885), qui en fit sa résidence personnelle,  avec la collaboration de son fils Albert Ballu (1849-1939) au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. Le goût pour l'historicisme émerge sous la Monarchie de Juillet (1830-1848) alors que le quartier de la Nouvelle Athènes prend son essor. Entretenus par le mouvement romantique et l'influence croissante de l'architecte Viollet-le-Duc (1824-1879) en charge de diverses campagnes de restauration du patrimoine, notamment la cathédrale Notre-Dame, l'esthétique et les motifs d'un Moyen-Âge fantasmé se diffusent jusque dans l'architecture privée. 








Domicile de Théodore Ballu où il meurt le 22 mai 1885, l'hôtel particulier du 78 rue Blanche a été préservé dans sa singularité. La façade se déploie sur deux niveaux et trois travées. Le répertoire néo-renaissance accorde une grande importance au programme décoratif. La recherche de pittoresque s'exprime par le biais d'un décor sculpté foisonnant, d’associations caractéristiques. 

Pour l'Hôtel Ballu, frises et entrelacs en bas-relief, motifs végétaux, corniches, pilastres d'ordre classique composent un ensemble cohérent. Un fronton semi-circulaire orné de feuillages, bordé de profils léonins, surmonte la porte d'entrée. Au deuxième étage, se trouve un écusson frappé d'un compas, outil symbolique des architectes.  La fenêtre du deuxième étage droite a conservé ces petits carreaux assemblés au plomb d'origine. Le toit d'ardoise, percé de deux lucarnes à fronton triangulaire, s'agrémente d'un oeil de boeuf central. 








Théodore Ballu, grand prix de Rome, mène les travaux de restauration de la Tour Saint Jacques de 1854 à 1858. Nommé, en 1860, architecte en chef de la Ville de Paris, en charge des édifices publics et plus particulièrement ceux voués au culte, il dresse les plans de l'église de la Trinité édifiée de 1861 à 1867, du Temple du Saint Esprit, de 1862 à 1865, de l'église Saint Ambroise, de 1863 à 1869, de l'église Saint Joseph de 1866 à 1875. Dans le même temps, il dessine également la basilique Saint Denys à Argenteuil, construite entre 1862 et 1865. Avec son confrère Édouard Deperthes (1833-1898), il dirige la reconstruction entre 1874 et 1882 de l'Hôtel de Ville incendié au cours des événements de la Commune en 1871. 

Hôtel Ballu 
78 rue Blanche - Paris 9
Métro Blanche ligne 2



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 

Bibliographie 
Le guide du patrimoine Paris - sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos - Hachette
Le guide du promeneur 9è arrondissement - Maryse Goldemberg - Parigramme
Grammaire des immeubles parisiens - Claude Mignot - Parigramme