Le Théâtre de Paris, institution incontournable de la Nouvelle Athènes, a pour origine commune avec le Casino de Paris, une salle privée du XVIIIème siècle. Aujourd'hui, l'établissement dispense des spectacles variés alternant classiques du boulevard, créations contemporaines, comédies musicales. Le théâtre dispose de deux salles, dont la plus petite, la salle Réjane rend hommage à la grande comédienne du début du XXème siècle, un temps propriétaire des lieux.
Vers 1730, le duc de Richelieu (1686-1788), petit-neveu du cardinal, fait construire une salle de spectacle sur l'un de ses domaines champêtres à proximité de Paris. La propriété est rachetée en 1779 par le baron d'Ogny et devient la Folie Richelieu. Sous le Premier Empire, le théâtre est dirigé par Fortunée Hamelin (1776-1851), salonnière réputée, l'une des Merveilleuses du Directoire.
Armand de Caulaincourt, maréchal d'Empire, achète le domaine en 1809 pour le revendre en 1811 à Baneux, musicien et entrepreneur. Ce dernier fait raser l'ensemble des bâtiments pour construire un parc d'attraction, le Tivoli. Il s'avère rapidement un échec commercial et ferme en 1825. Sur les terrains libérés à cette occasion, la première église de la Sainte Trinité en bois est consacrée en 1851. L'avancement des grands travaux d'Haussmann et le percement de nouvelles voies, sous le Second Empire, repoussent le sanctuaire définitif vers la future place d'Estienne d'Orves un peu plus loin.
Entre la rue Blanche et la rue de Clichy, un grand hall de loisirs voit le jour en 1867. Son attraction principale, une patinoire destinée à la pratique du patin à roulettes, séduit un public nombreux à la Belle Époque.
En 1880, la patinoire transformée est réhabilitée sous la houlette des architectes E.A. Sauffroy et G. Gridaine pour devenir le Palace Théâtre. En 1891, les derniers vestiges de la patinoire sont démolis. À la suite d'une série d'embellissements et d'un agrandissement considérable, le Palace Théâtre devient le Casino de Paris, scène iconique du french cancan. La portion située en fond de parcelle est détachée pour devenir un établissement autonome, le Nouveau Théâtre dont l'entrée se fait rue Blanche. Le premier directeur Lugné Poe, comédien et metteur en scène, monte des pièces d'avant-garde, Henrik Ibsen, August Strindberg. Deux ans plus tard, il quitte la rue Blanche pour fonder le Théâtre de l'Œuvre. Firmin Gémier crée "Ubu roi", d'Alfred Jarry en 1896.
En 1904, Marcel Nancey, qui vient de quitter les Bouffes Parisiens, y installe temporairement son Opéra Bouffe. La troupe du Théâtre de l'Œuvre reprend la scène avec une série de concerts sous la direction de Lamoureux. Un quart de la superficie du Casino de Paris est rattaché, en 1905, au théâtre de la rue Blanche. La comédienne Réjane se porte acquéreur de cet établissement auquel elle donne son nom en 1906. C'est dans ce cadre que voit le jour, en 1911, la première française de "L'Oiseau bleu" de Maurice Maeterlinck ou une reprise de "Madame Sans-Gêne" de Victorien Sardou.
En 1914, Réjane revend le théâtre à Mme Rasini, propriétaire du BaTaClan. À la fin de la guerre, Léon Volterra quitte le Casino de Paris et acquiert le Théâtre Réjane qui devient Théâtre de Paris. La nouvelle salle est inaugurée le 12 août 1919. Marcel Pagnol y créé "Marius", en 1929, le premier de sa trilogie marseillaise, "Marius, Fanny et César".
En 1948, Marcel Karsenty et Pierre Dux en reprennent la direction. La comédienne Elvire Popesco et Hubert de Mallet achètent le théâtre. À la place des ateliers de costumes sous les combles, ils créent une seconde salle le Théâtre Moderne, futur Petit Théâtre de Paris. En 1955, Elvire Popesco quitte l'institution pour le théâtre de Marigny. La salle est reprise par Alain et Anne de Leseleuc de 1965 à 1975, puis Robert Hossein de 1975 à 1977. Le Théâtre de Paris est alors réputé pour ses opérettes, ses opéras-bouffes, ses comédies musicales à l'instar de "Starmania" ou "Cats".
En 2002, le comédien et metteur en scène Stéphane Hillel devient directeur artistique, puis directeur général en 2012. La programmation s'oriente des spectacles d'humour associés à une programmation classique, Feydeau, Molière etc.
Fimalac culture, filiale du groupe Marc Ladreit de Lacharrière, prend, en novembre 2019, une participation majoritaire dans les trois théâtres détenus par Granjon, Caillat et Hillel. Aujourd'hui, Richard Caillat dirige le Théâtre de Paris et le Théâtre de la Michodière.
Théâtre de Paris
15 rue Blanche - Paris 9
Tél résa : 01 48 74 25 37
Métro Trinité d’Estienne d’Orves (ligne 12), Blanche (ligne 2), Saint-Lazare (ligne 3, 12, 13, 14), Liège (ligne 13), Chaussée d’Antin (lignes 9, 7)
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
Enregistrer un commentaire