Paris : Le Ier arrondissement en 20 étapes patrimoniales incontournables - Du Louvre à la place Dauphine, en passant par les Tuileries, le Palais-Royal, la Conciergerie jusqu'aux Halles


Au coeur de Paris, le Ier arrondissement conserve un riche patrimoine architectural, strates historiques successives sur une superficie de 182,8 hectares. Il concentre un nombre important de monuments d'envergure, célèbres dans le monde entier le Louvre, la Conciergerie, la Sainte Chapelle. Déployé en quatre quartiers, Saint-Germain-l'Auxerrois, Halles, Palais-Royal, Place-Vendôme, il dispose de lieux de promenade emblématiques. Aux espaces verts, jardin des Tuileries, jardin du Palais Royal, s'ajoutent de belles avenues commerçantes, la rue de Rivoli, l'avenue de l'Opéra et le luxe de la place Vendôme. Le prestige des grandes institutions, la Comédie française, le Théâtre de la Ville, le Théâtre du Châtelet fait rayonner l'arrondissement hautement culturel à l'international. Découverte en 20 étapes patrimoniales sélectionnées par notre rédaction. 






1/ Jardin des Tuileries - Paris 1
Accès : Place de la Concorde / Rue de Rivoli / Voie Georges Pompidou / Quai des Tuileries
Métro : Station Concorde lignes 1, 8, 12 / Station Tuileries ligne 1 / Station Palais Royal Musée du Louvre lignes 1, 7

Le Jardin des Tuileries entre le Louvre et la Concorde, la rue de Rivoli et les berges de Seine, s’inscrivent dans la célèbre perspective des Champs Élysées. Vaste de 25,5 hectares en incluant le jardin du Carrousel, cet espace vert public est classé aux Monuments historiques en 1914. En 1975, il relève de la protection des berges de Seine, site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. La création du jardin est intimement associée à celle du palais des Tuileries, initié au XVIème siècle par la reine Catherine de Médicis (1519-1589). Mais André Le Nôtre (1613-1700), créateur des jardins royaux de Versailles, Marly, Saint-Cloud et Saint-Germain, concepteur du jardin à la française, est le grand maître d’ouvrage de cette vaste promenade, prisées des Parisiens et des touristes du monde. Il a imaginé son élégante apparence, son tracé rectiligne à peine modifié par les grands travaux de modernisation menés dans les années 1990.




2/ Pyramide du Louvre
Cour Napoléon - Musée du Louvre - Paris 1
Métro Louvre Rivoli ligne 1

La Pyramide du Louvre, troisième oeuvre la plus photographiée du musée après la Joconde et la Vénus de Milo, fête ses trente ans en 2019. Monument incontournable du paysage parisien, l’entrée officielle du musée du Louvre intègre l’esthétique particulière d’une architecture contemporaine dans un décor Napoléon III. Elle est le fruit d’un pari fou et a su conquérir les cœurs malgré les très vives polémiques de ses débuts. Ce polyèdre élégant assume son statut inédit de première construction publique de cette envergure à employer le verre feuilleté, le nouveau matériau iconique du BTP version XXIème siècle. Placée au cœur du Louvre, dans la cour Napoléon, cette création de l’architecte Ieoh Ming Pei symbolise la position d’un établissement culturel résolument tourné vers l’avenir. Le Louvre est désormais le seul musée au monde dont l’entrée est une oeuvre d’art, une oeuvre d’art plébiscitée par le public.




3/ Arc de Triomphe du Carrousel du Louvre
Métro Louvre Rivoli ligne 1

L’Arc de Triomphe du Carrousel, à l’ouest du Musée du Louvre, rend hommage à la Grande Armée de Napoléon Ier et célèbre la victoire d’Austerlitz survenue le 2 décembre 1805, lorsque les troupes napoléoniennes ont pris le dessus sur celles de François Ier, empereur d’Autriche et Alexandre Ier, empereur de Russie. Napoléon, s’inspirant des arcs de triomphe antiques construits à la gloire des empereurs romains, commande son édification en 1805. Ce monument commémoratif, intégré à la place du Carrousel entre le palais des Tuileries et le quartier qui le sépare alors du Louvre, est également destiné à devenir l’entrée principale de la cour du palais. Il a survécu à la Restauration et au grand incendie qui a détruit les Tuileries en 1871. L’arc de Triomphe du Carrousel, dégradé par la pollution et le temps qui passe fait l'objet d'une restauration jusqu'à fin 2023. 




4/ Place Colette - Paris 1
Accès Rue Saint-Honoré, place André-Malraux, rue de Richelieu, rue de Rohan
Métro Palais Royal Musée du Louvre lignes 1 et 7

La place Colette s’inscrit harmonieusement dans l’ensemble constitué par le Palais Royal. Ce dernier édifié en 1628 pour le Cardinal de Richelieu (1585-1642) ne s’est doté de ce parvis qu’au XIXème siècle. Élégantes colonnades, majesté de l’architecture, confèrent à la place Colette une atmosphère particulière où l’histoire croise l’art contemporain. La Comédie Française y côtoie la plus célèbre bouche de métro depuis les édicules Guimard, « Le kiosque des noctambules » de Jean-Michel Othoniel, oeuvre inaugurée le 30 octobre 2000. Le très instagramable Café le Nemours et sa terrasse de charme attirent autant les touristes en goguette que les Parisiens du monde de la culture. Accès familier, heureux prélude, invitation à poursuivre la promenade vers les galeries et jardins du Palais Royal, la place Colette se niche entre les rues Saint Honoré et de Richelieu, la galerie de Nemours et la Maison de Molière. En 2001, les aménagements poursuivis par la Mairie de Paris ont permis la piétonisation de ce parvis. 




5/ Jardin du Palais Royal
2 galerie de Montpensier - Paris 1
Horaires : Tous les jours de 8h30 à 22h30
Métro Palais Royal Musée du Louvre, ligne 1, 7

Le jardin du Palais Royal, créé en 1629 dans le prolongement du Palais imaginé pour le Cardinal de Richelieu, a été entièrement réinventé au fil du temps et des propriétaires successifs. A la fin du XVIIIème, il est finalement réduit à un délicieux quadrilatère de quelques 2,1 hectares à la suite d'une grande opération immobilière. Cet espace vert public, isolé de la rue par d'élégantes constructions, déploie des charmes hors du temps. Disposées à la façon d’une place ou d’un vaste cloître, les célèbres arcades du Palais Royal bordent un ensemble tout en belles perspectives. Les immeubles à l’harmonieuse architecture s’élèvent sur trois niveaux au-dessus des galeries. Ils se composent d’un premier étage doté d’une hauteur sous plafond prestigieuse, d’un attique à l’italienne ainsi qu’un troisième étage encastré sous toit et bordé d’une balustrade. Le Palais Royal, longtemps très animé, haut lieu des plaisirs licencieux sous l’Ancien Régime, épicentre de l’activité intellectuelle contestataire, est désormais un paisible jardin découpé en deux grands parterres, bordé de galeries marchandes aux boutiques luxueuses.




6/ Galerie Véro-Dodat
Accès 19 rue Jean-Jacques Rousseau et 2 rue du Bouloi - paris 1
Horaires : Ouverte du lundi au samedi de 7h à 22h - Fermée les dimanches et jours fériés
Métro stations Palais Royal Musée du Louvre lignes 1, 7 / Les Halles ligne 4

La galerie Véro-Dodat, passage couvert parisien inauguré en 1826, doit sa création à l’entregent de deux entrepreneurs qui donneront leur nom à leur oeuvre, Benoît Véro et François Dodat. Elle est le fruit d’une époque, la Restauration (1814-1830) qui permit aux opérations immobilières spéculatives de fleurir. Si le nom de son architecte n’est pas resté dans les annales, cette galerie marchande a connu un véritable succès lors de son lancement. Réputée pour son éclairage au gaz, modernité absolue en ce temps, et le raffinement de son décor, huisseries en cuivre, miroirs, bois imitant l’acajou, colonnettes peintes, elle s’impose comme l’une des belles promenades parisiennes. Mais malheureusement, supplantée par d’autres passages couverts à la pointe des techniques architecturales, plus lumineux, plus vastes, minée par des problèmes structurels d’aération notamment, la galerie Véro-Dodat est victime d’une profonde désaffection de la part du public. Au cours du XXème siècle, elle est même menacée de destruction à plusieurs reprises. A la fin des années 1970, les antiquaires qui l’investissent la sauvent définitivement. Objet d’une importante rénovation en 1997, la galerie Véro-Dodat a su séduire de prestigieux commerces par son charme nostalgique. 




7/ Fontaine Molière
37 rue de Richelieu - Paris 1
Métro Palais Royal Musée du Louvre lignes 1, 7

La fontaine Molière, située au 37 rue de Richelieu, à deux pas de la Comédie française célèbre le génie de Jean-Baptiste Poquelin, grand dramaturge national plus connu sous le nom de Molière (1622-1673). Inauguré le 10 janvier 1844, le monument n’est toujours pas inscrit aux Monuments historiques malgré l’attachement des Parisiens à cet hommage. En 1838, lorsqu’une ancienne maison est rasée au carrefour des rues de Richelieu et Molière, la création d’une fontaine est envisagée. L’ouvrage inédit remplacerait une construction plus ancienne, fontaine du XVIIème siècle, édifiée en 1671, dite de l’Echaudé-Richelieu. Cette dernière a été détruite en 1830 car elle perturbait la circulation croissante aux alentours du Palais Royal. François Joseph Regnier (1807-1885) sociétaire de la Comédie française relance alors l’idée d’un monument hommage à Molière. Une souscription nationale lancée par l’Académie française, finance le projet. La fontaine est érigée à deux pas de l’ancien domicile du dramaturge, situé 40 rue de Richelieu, lieu où il est décédé le 17 février 1673, vers 22h, au sortir d’une représentation du « Malade imaginaire ».




8/ Hôtel des Téléphones dit Central Téléphonique Gutenberg
46 bis rue du Louvre - Paris 1
Métro Louvre Rivoli ligne 1 / Les Halles ligne 4

L’Hôtel des Téléphones, dit Central téléphonique Gutenberg, amalgame les genres et les époques dans une composition des plus intrigantes. Deux tourelles d’angle d’inspiration médiévale, de vastes verrières empruntées au vocabulaire architectural industriel du XIXème siècle, la pimpante citadelle est revêtue de briques vernissées bleu ciel, tout à fait Art déco avant l’heure. Le téléphone, dont l’invention en 1876 est attribuée à l’écossais Graham Bell (1847-1922), est introduit en France à partir de 1879 par le biais de réseaux privés. Le Ministère des Postes et des Télégraphes les nationalise en 1889. A Paris, afin de répondre à la demande grandissante de raccordement, il devient nécessaire de créer de nouveaux centraux téléphoniques d’envergure. L’architecte Jean Boussard (1844-1923) est chargé d’édifier le plus vaste de Paris. Mais sa forteresse médiévale bleu layette inaugurée en 1893 est détruite par un incendie en 1908. Charles Giroud (1871-1955) la reconstruit quasiment à l’identique. Le Central Gutenberg conserve sensiblement la même silhouette malgré un niveau supplémentaire. De trois étages, il passe à quatre. Premier bâtiment construit par l’Etat dans le cadre d’un programme de service public naissant, il ne bénéficie pourtant pas d’une inscription à l’inventaire des Monuments historiques. 




9/ Bourse de Commerce
2 rue de Viarmes - Paris 1
Tél : 01 55 04 60 60
Horaires : Ouvert du lundi au dimanche de 11h00 à 19h00 - Nocturne le vendredi jusqu’à 21h00 - Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h - Fermé le mardi
pinaultcollection.com
Métro Les Halles ligne 4 / Louvre-Rivoli ligne 1

Écrin parisien de la collection Pinault, la Bourse de Commerce s’est réinventée sous la houlette de l’architecte Tadao Ando en espace dédié à l’art contemporain. Au cœur de Paris, ce phare du quartier rénové des Halles a été inauguré le 22 mai 2021. Restaurée par l’architecte des monuments historiques Pierre-Antoine Gatier, transformée par le maître japonais associé au cabinet NeM - Niney et Marca Lucie Niney et Thibault Marca, la Bourse de Commerce trouve une dynamique alternative dans l’animation des strates du temps et des formes. La réhabilitation inspirée préserve le patrimoine. La relecture opérée sans altération s’incarne dans une intervention contemporaine réversible, respectueuse du bâtiment d’origine. Le geste architectural aussi radical que minimaliste réinvente et transfigure les volumes imbriqués du moderne et de l’historique. L’édifice, inscrit à l’inventaire des bâtiments historiques en 1975 et partiellement classé, embrasse désormais sa nouvelle vocation avec panache et élégance. 




10/ Colonne Médicis
2 rue de Viarmes / Allée Elsa Triolet - Paris 1
Métro Louvre Rivoli ligne 1 / Les Halles ligne 4

La colonne Médicis, unique vestige de l’ancienne résidence royale, édifiée pour la reine Catherine de Médicis entre 1572 et 1584 par l’architecte Jean Bullant, dresse sa gracile silhouette aux côtés de la ronde Bourse de Commerce. Ce singulier élément Renaissance date de 1574/1578. D’inspiration antique, la tourelle dorique s’élance à trente-et-un mètres de hauteur. Certains y voient une interprétation parisienne de la colonne Trajane à Rome. Le monogramme de la reine Catherine de Médicis, un C et un H entrelacés, orne ses lignes. Les motifs originaux sculptés ont été partiellement effacés par le temps et les burins de la Révolution. Couronnes, miroirs cassés, fleurs de lys, cornes d’abondance se devinent plus qu’ils ne s’affichent. Le cylindre cannelé creux, d’à peine trois mètres de diamètre, cache en son cœur un escalier en colimaçon de 147 marches lequel permet d’accéder à une étroite plateforme. Là-haut une ancienne structure métallique évoque le souvenir d’un cabinet sous verrière. Chaque angle du chapiteau marque un point cardinal. Si l’exacte vocation de la colonne n’a jamais été clairement explicité, il est admis qu’elle servait de mire astronomique pour les nombreux devins de la reine, son astrologue personnel, le Florentin Cossimo Ruggieri. Aujourd’hui à la base de la colonne, une inscription en latin évoque l’hôtel de la Reine disparu. La frise est frappée du blason de la Ville.




11/ Fontaine des Innocents
Place Joachim du Bellay - Paris 1
Métro Châtelet lignes 1, 4, 7, 11

La fontaine des Innocents, ouvrage exceptionnel de la Renaissance, chef-d’œuvre architectural inscrit aux Monuments historiques depuis 1862, est devenu un lieu de rendez-vous du quartier des Halles. Si les naïades aux corps voilés dansent encore entre les pilastres, l’eau ne coule plus depuis 2017. Victime des incivilités, couverte de graffitis, dépotoir pour les clients des échoppes de restauration rapide voisines, la fontaine a triste allure avec ses vasques ébréchées et les dalles descellées autour du grand bassin. Très abimée, sa préservation a fait l’objet d’une pétition signée par plus de 3000 citoyens. Un nouveau budget de 5 millions d’euros a été voté. Le comité scientifique en charge de la restauration se réunit pour la première fois en septembre 2019 afin de définir un protocole de restauration sous la houlette de son directeur Pierre-Henry Colombier, sous-directeur du patrimoine et de l'histoire à l'Hôtel de Ville, ainsi que de Valérie Guillaume, directrice du musée Carnavalet et de Véronique Milan, responsable de la conservation des œuvres d'art religieuses et civiles (COARC) à la Mairie de Paris. Elle fait l'objet en 2023 d'une campagne de restauration complète.




12/ Emplacement de la Maison natale de Molière
31 rue du Pont Neuf Métro Les Halles ligne 4 / 96 rue Saint Honoré - Paris 1 Métro Louvre Rivoli ligne 1 ou Les Halles ligne 4

Deux immeubles anodins se disputent le titre d’emplacement de la maison natale de Molière. Né Jean-Baptiste Poquelin le 15 janvier 1622, le dramaturge a grandi dans le très commerçant quartier des Halles, entre le plus important marché parisien et le pilori du roi. Cependant l’adresse exacte du domicile de Jean Poquelin, maître tapissier, et de son épouse Marie Cressé, n’a été confirmée qu’au XXème siècle. Ainsi au XIXème siècle, le 31 rue du Pont Neuf hérite du titre. De nos jours, la façade ornée d’un buste et d’une plaque commémorative revendique encore cet honneur. Pourtant d’autres sources affirment que Molière serait né dans une maison à quelques mètres de là, au niveau du 96 rue Saint Honoré. Une plaque placée au premier étage du bâtiment évoque l’heureux événement mais si discrète qu’elle passe inaperçue contrairement à sa rivale. Laquelle des deux adresses se trouve bien à l’emplacement de la maison natale de Molière ?




13/ Restaurant L'Escargot Montorgueil
38 rue Montorgueil / 40 rue Mauconseil - Paris 1
Métro Les Halles ligne 4

L’Escargot Montorgueil, restaurant fondé selon les sources en 1832, ou en 1836 ou bien en 1875, a acquis une solide réputation gastronomique alliant la fête et les dîners tardifs dès la Belle Epoque. Depuis cent-soixante-dix ans, le gastéropode, met aphrodisiaque selon certains, s’y déguste façon cuisine bourgeoise, beurré, à l'ail et plein d’allant, aux côtés d’huîtres dans la grande tradition de la rue Montorgueil. L’établissement jouit d’un cadre jalousement préservé depuis sa création. Les salles du rez-de-chaussée, la devanture, sa marquise, son enseigne et ses ornements ont été classés aux Monuments historiques par arrêté du 12 juin 1998. Atmosphère feutrée, lieu de mémoire intimiste, repaire hédoniste, le restaurant accueille sa clientèle dans un cadre Second Empire mâtiné d’ajouts ultérieurs Art Nouveau et Années Folles. Selon la base Mérimée, certains éléments de décor pourraient dater de 1875 notamment les plafonds à caisson, les panneaux de bois en forme de losange de la devanture en forme ainsi que les escargots en ronde-bosse de l’enseigne.




14/ Eglise Saint Gilles Saint Leu
92 bis rue Saint-Denis - Paris 1
Horaires : du lundi au samedi de 11h à 19h le dimanche de 9h à 13h
Métro station Etienne Marcel ligne 4

L’église Saint-Leu-Saint-Gilles dresse sa silhouette composite sur la rive d’une ancienne voie royale devenue une artère populaire chaude, la rue Saint-Denis. L’actuel bâtiment cultuel est le fruit de nombreuses transformations, reconstructions, restaurations d’une chapelle originelle dont la présence est attestée au Xème siècle. La façade du XIVème siècle remaniée drastiquement sous Louis XV et au XIXème siècle, affiche un style gothique mâtinée d’ajouts néo-Renaissance. Classée au titre des Monuments historiques depuis le 20 mai 1915 comporte une série de beaux vitraux et des orgues remarquables.




15/ La Samaritaine
9 rue de la Monnaie - Paris 1
Horaires : Ouvert tous les jours de 10h à 20h
Métro station Pont Neuf ligne 7 / Châtelet lignes 1, 4, 7, 11

La Samaritaine, commerce parisien iconique, a rouvert ses portes au public le 23 juin 2021 après quinze années d’interruption. Acquis en 2001 par le groupe LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton - pour un montant de deux-cent-quarante millions d’euros, l’ensemble des bâtiments constituant le grand magasin ferme en 2005 afin d’assurer une mise aux normes de sécurité nécessaire. Un temps, la rumeur d’un arrêt définitif de l’activité court. Mais après ce faux départ, un projet d’une envergure inédite attend la vénérable enseigne. Le groupe LVMH s’attache à rendre sa splendeur au patrimoine architectural de la ville par l’entremise d’une restauration menée en collaboration avec les architectes des Monuments historiques. L’ampleur de cette entreprise monumentale porte le budget à 750 millions d’investissement. Au cours de l'opération de restructuration, les espaces sont redistribués, les différents modules réhabilités, les édifices repensés entièrement ou soigneusement restaurés. La Samaritaine Paris Pont Neuf promet de devenir l’un des nouveaux pôles d’attraction touristique dans un quartier en pleine mutation comme en témoigne la rénovation des Halles ou bien encore l’ouverture de la Bourse de Commerce - Collection Pinault.  




16/ Pont Neuf
Quai de la Mégisserie / Quai du Louvre - Paris 1 / Quai de Conti Quai des Grands Augustins - Paris 6
Métro Pont Neuf ligne 7

Le Pont Neuf est considéré comme le plus ancien pont de Paris. Longtemps cœur vibrant de la ville, il a été inauguré en 1607, à la suite d’un vaste chantier. Les travaux, perturbés jusqu’à être interrompus à plusieurs reprises par les troubles liés aux Guerres de Religion, se sont déroulés sur près d’une trentaine d’années. Projet d’Henri II, entamé par Henri III, finalisé par Henri IV, le Pont Neuf s’inscrit dans le désir royal de créer un site exceptionnel à la pointe de l’Île de la Cité. Cet impressionnant ouvrage incarne à son achèvement le savoir-faire des artisans français. Par sa structure technique et dans sa forme même, il propose des innovations radicales pour son temps. Premier pont à traverser entièrement la Seine, il relie la rive droite à la rive gauche en traversant l’extrémité occidentale de l’Île de la Cité. Il se compose de deux éléments distincts qui se rejoignent sur le terre-plein central. Premier pont de Paris dépourvu d’habitations selon la volonté d’Henri IV, ses trottoirs, une grande nouveauté à l’époque, sont désormais les plus anciens de Paris. Classé aux monuments historiques depuis 1899, le Pont Neuf, relativement peu modifié au fil des siècles, témoigne par des ajustements mineurs mais significatifs, des évolutions de la ville.




17/ Place Dauphine
Accès 2-20 rue de Harlay et 28-29 rue Henri-Robert par le pont Neuf - Paris 1
Métro Cité ligne 4 / Pont Neuf ligne 7

La place Dauphine, après avoir été laissée à l'abandon, menacée même de destruction, aujourd'hui entièrement restaurée, est l'un des endroits les plus avenants de la Capitale. Bordée de galeries, de librairies, de petits cafés pimpants, à l'abri des regards et des bruits de la ville, ses charmes séduisent aussi bien les touristes que les Parisiens mithridatisés. Seconde place royale datant du XVIIème siècle, contemporaine de la place des Vosges, sa création s'inscrit dans le prolongement du plan d'urbanisation désiré par Henri IV incluant la construction du Pont Neuf, l'édification de la pointe de l'île de la Cité, qui a notamment donné naissance au square du Vert Galant dont je vous parlais ici et le percement de la rue Dauphine. Baptisée en hommage au Dauphin, futur Louis XIII né en 1601, elle a longtemps été une place de change et de bourse, où orfèvres, lunetiers et graveurs tenaient commerce. Le poète surréaliste André Breton la surnommait le sexe de Paris en hommage à sa conformation triangulaire, les bras de la Seine figurant, dans cette image, les jambes d'une femme alanguie. Célébrée par les artistes, prisée des stars - Yves Montand et Simone Signoret ont longtemps habité au numéro 15 - la place Dauphine est une pépite au romantisme de carte postale indéniable.




18/ Square du Vert Galant 
Accès par le Pont Neuf
Horaires selon la saison : De 8h à 18h30 / 19h30 / 20h30
Métro Pont Neuf ligne 7

Le square du Vert Galant, placé sous les auspices de la bagatelle, est aujourd'hui une promenade romantique prisée. Sa situation exceptionnelle au cœur de Paris ravit les flâneurs. Comme une proue fendant les flots, à la pointe du jardin se rejoignent les deux bras de Seine qui enserrent l'île de la Cité. Tout devant, le pont des Arts, à droite une perspective superbe sur le Louvre, à gauche la Monnaie de Paris et le dôme de l'Institut quai de Conti. Ce lieu historique ne manque pas d'atouts charme. A la jonction des deux parties du Pont Neuf, plus vieux pont de Paris inauguré en 1607, la majestueuse statue équestre en bronze de Henri IV pointe vers la place Dauphine. L'originale commandée par Marie de Médicis en 1614 fut détruite sous la Révolution en 1792. Celle-ci réalisée par le sculpteur François-Frédéric Lemot sur ordre de Louis XVIII date de 1818. Le bon roi Henri tourne le dos à l'une des pépites parisiennes prisée des touristes et des Parisiens eux-mêmes, le square du Vert Galant. Cette curieuse appellation pour un jardin public renvoie au surnom d'Henri IV dont la passion pour la gent féminine était légendaire. L'expression désigne un homme entreprenant auprès des femmes malgré son âge. Et il fallait bien de l'ardeur au souverain pour contenter ses soixante-treize maîtresses officielles. Vert Galant !




19/ Conciergerie
2 boulevard du Palais - Paris 1
Horaires : Ouvert tous les jours de 9h30 à 18h
Tél : 01 53 40 60 80
paris-conciergerie.fr
Métro station Châtelet ligne 1, 4, 7, 11 / station Cité ligne 4

La Conciergerie, prison de triste réputation durant la période révolutionnaire, se trouve au cœur de l’ancien Palais de la Cité. Cet ensemble de bâtiments publics, dévolu à l’administration de la Justice jusqu’en 2018, doit son allure de forteresse médiévale, à une restauration du XIXème siècle. La façade nord le long des quais est alors remaniée dans un style néo-gothique par l’architecte Louis-Joseph Duc (1802-1879). Résidence des souverains capétiens jusqu’à Charles V, le Palais de la Cité devient Cour supérieure de Justice du royaume à partir de François Ier (1494-1547). Sous l'Ancien Régime, une grande partie est réservée au Parlement. Le concierge, gouverneur de la maison du Roi, administre une fraction importante du palais et rend justice sur les flagrants délits. L’autorité de ce personnage éminent s’étend sur un ensemble d’espaces appelés Conciergerie. L’actuelle Conciergerie, enclave patrimoniale et mémorielle, comprend notamment les remarquables salles du XIVème siècle, vestiges du Palais royal originel. La Conciergerie, attribuée à titre de dotation par un arrêté du 2 avril 2008, est gérée par le Centre des monuments nationaux.



20/ Plus ancienne horloge de Paris 
Tour de l’Horloge - Palais de la Cité - 1 boulevard du Palais - Paris 1
Métro Cité ligne 4

La plus ancienne horloge publique de Paris, commandée par Charles V (1338-1380) vers 1371, orne toujours l’une des tours du Palais de la Cité, à l’angle du boulevard du Palais et du quai de l’Horloge. Remaniée à de nombreuses reprises, cette délicate mécanique, a subi depuis sa création des restaurations plus ou moins heureuses. Lors de la grande campagne de restauration de la tour de l’Horloge datant de 2011-2012, un soin particulier a été apporté à la réhabilitation de l’horloge afin qu’elle retrouve un état conforme au plus vieux document présent dans les archives de la BNF. Couleurs passées, dorures et argentures très dégradés, symboles devenus illisibles, sculptures - originellement signées Germain Pilon - abîmées, l’ensemble s’est vu restituer l’aspect du XVIIème siècle. Pour cela, les équipes se sont appuyées sur un descriptif précis de la grande restauration de 1852 qui a permis de reconstruire les décors tels qu’ils étaient en 1686, notamment le fond bleu semé de fleur de lys. 



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.