Paris : Le XIIIème arrondissement en 20 étapes patrimoniales, de la Gare d'Austerlitz à la Butte aux Cailles, en passant par Italie 13, la BNF, la Manufacture des Gobelins, le Centre universitaire de Tolbiac, jusqu'à la place d'Italie, la porte d'Ivry, les Olympiades



Le XIIIème arrondissement, ancien quartier ouvrier, présente aujourd'hui l'aspect d'un laboratoire d'expérimentation architecturale passionnant. Sur la rive gauche de la Seine, d'une superficie de 7,15 km2, il se compose de quatre quartiers administratifs Salpêtrière, Gare, Maison Blanche, Croulebarbe. Le XIIIème arrondissement est créé dans ses limites actuelles en 1860 à l'occasion de l'annexion des communes limitrophes au territoire de Paris. La ville est jusque-là divisée en douze arrondissements et l'expression "mariés à la mairie du XIIIème", désigne les couples qui vivent en concubinage, hors des conventions de la société. Lors de la création des nouveaux arrondissements, selon le système de répartition de gauche à droite et de haut en bas, l'actuel XVIème arrondissement, très bourgeois aurait dû devenir le XIIIème. Devant les protestations outragées de cette population influente, un nouveau schéma en spirale est adopté. L'arrondissement des Gobelins devient le XIIIème. L'honneur du XVIème est sauf. 

Le futur XIIIème arrondissement se développe grâce à une vocation industrielle qui s'impose dès le XIVème, avec le développement de manufactures le long de la rivière Bièvre. Tueries et activités de boucherie, tanneries, blanchisseries, teintureries, s'y établissent en nombre, autant d'activités polluantes qui transforment très tôt le cours de cet affluent de la Seine. Sur les sommets des collines, s'installent des moulins tout d'abord à farine puis destinés à broyer le gypse issu des carrières locales, avec lequel est fabriqué la chaux. 

Suivant la tradition, les abattoirs de Villejuif, ou abattoirs d'Ivry, l'un des cinq abattoirs créés par décret en 1810, sous l'impulsion de Napoléon Ier, sont implantés près de la barrière des Gobelins. Avant l'annexion, le territoire de l'actuel XIIIème arrondissement comporte notamment de nombreux bidonvilles qui prolifèrent sur la zone dit non-constructible au pied des fortifications de Thiers, édifiées entre 1841 et 1844, démolies entre 1919 et 1929. Ils réunissent une population de miséreux précaires, chiffonniers, mineur des carrières de gypse, brocanteurs. Rue de la Glacière, toute une petite industrie artisanale acquiert une ampleur inédite à parti de la Monarchie de Juillet : menuiseries, ateliers de construction électrique, radiologique, mécanique. 

Au XIXème siècle, l'industrialisation du XIIIème arrondissement prend son essor avec la création de la voie ferrée d'Orléans : usine à gaz de Choisy, usine Morane-Saulnier, constructeur aéronautique, usines de l'agro-alimentaire, les sucreries Say, le chocolat avec la société Lombart absorbée par le groupe Meunier en 1957, la société des moteurs Gnome et Rhône, l'usine automobile Panhard et Levassor installée en 1891 près de la porte d'Ivry, les entrepôts du quai de la Gare et des marchands de bois, la pompe à feu d'Austerlitz. 

Au début du XXème siècle, l'enfouissement de la Bièvre, devenu égout à ciel ouvert du fait de la pollution industriel, passe par le remblayage de la vallée achevé en 1912 et une transformation radicale du paysage. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les édiles s'intéressent aux ilots insalubres hérité de l'ancien tissu urbain désindustrialisé. À partir des années 1960, l'habitat ouvrier originel de pavillons et jardinets se voit remplacer par des ensembles sur dalle, cité Jeanne d'Arc, îlot Bièvre. Les barres d'immeubles jaillissent de terre. Italie 13 se compose d'une trentaine de tour hautes de plus de cent mètres, avec notamment le quartier des Olympiades et le centre universitaire de Tolbiac. Au Sud de l'arrondissement, se développe le quartier asiatique au gré des vagues d'immigration, réfugiés vietnamiens au début des années 1980, Cambodgiens, Laotiens, Chinois par la suite. Aujourd'hui, le XIIIème arrondissement fait l'objet d'un remodelage dont témoigne le nouveau quartier Paris Rive Gauche, développé depuis les années 1990, autour du site de la Bibliothèque Nationale de France. 

La rédaction vous propose de découvrir le XIIIème arrondissement en 20 étapes patrimoniales 



1/ Chapelle Saint Louis de la Salpêtrière
Hôpital de la Pitié-Salpêtrière
47-83 boulevard de l'Hôpital - Paris 75013
Horaires : De 10h30 à 15h et de 16h à 18h30 - De 10h30 à 15h dimanche
Métro Saint Marcel ligne 5

La Chapelle Saint Louis de la Salpêtrière, conçue entre 1670 et 1679 sur les plans de Louis Le Vau (1612-1670), dresse son élégante silhouette au coeur du plus grand centre hospitalier d'Europe, la Pitié-Salpêtrière vaste de 33 hectares. Elle se distingue par la majesté de la coupole octogonale, qui culmine à 52 mètres, dôme surmonté d'un modeste lanternon. Un cadran solaire est gravé sur le bras Sud. À l'intérieur, l'ouvrage séduit par sa grande sobriété, l'absence de décor sculpté et une épure toute architecturale. Le dôme percé d'un oculus sommital et doté d'une verrière surmonte la chapelle centrale. Désormais, une seule chapelle demeure consacrée au culte. Lieu de recueillement et de culture, la Chapelle Saint-Louis accueille des expositions d'art contemporain, programmation éclectique soutenue notamment par les Amis de la Chapelle Saint Louis de la Salpêtrière, association de bénévoles fondée en 1972. La chapelle est classée aux monuments historiques en 1975.





2/ Rue des Archers
Hôpital de la Pitié-Salpêtrière
47-83 boulevard de l'Hôpital - Paris 13
Métro Saint Marcel ligne 5

La rue des Archers, dans l'enceinte de l'ancien hôpital de la Salpêtrière, aujourd'hui regroupé dans un ensemble vaste de trente-et-un hectares la Pitié-Salpêtrière, a conservé une configuration héritée du XVIIème siècle. Ruelle pavée, elle est bordée d'un bâtiment à aile en retour du début du XVIIIème, un comble à la Mansart sur rez-de-chaussée, de nos jours occupé par des salles de formation de l'hôpital. Il s'agissait, à l'origine, des quartiers des archers de la Salpêtrière, les archers de l’hôpital général, force policière placée sous l'autorité du roi, en charge du ramassage des indigents et des invalides, ainsi que de l'arrestation des prostituées, des mendiantes, des voleuses. Le 14 décembre 1974, le ministère de la Culture protège au titre des monuments historiques l'hôpital de la Salpêtrière, un classement pour le pavillon d'entrée et les bâtiments Hemey, Jacquart, Lassey, Mazarin, Montyon, ancienne Force, lingerie, pharmacie, bâtiment des Archers, pavillon Chaslin, pavillon de la prothèse dentaire de la section Pinel, une inscription pour les sols des cours Mazarin, Lassey, Saint-Louis, Sainte-Claire, des Quinconces et de la rue des Archers.




3/ Temple du Droit Humain
5 rue Jules Breton - Paris 13
Métro Saint Marcel ligne 5

Le Temple du droit humain, siège du premier ordre maçonnique mixte fondé en 1893, affiche une curieuse façade néo-égyptienne, association de symboles et affirmation des préceptes de l'organisation. L'inscription au fronton affirme des convictions sans ambiguïté : "Dans l'humanité, la femme a les mêmes devoirs que l'homme. Elle doit avoir les mêmes droits dans la famille et dans la société." Le chantier de l'édifice, conçu sur les plans de l'architecte Charles Nizet (1841-1925), élève de Phidias Vestier (1796-1874), débute en 1912 et s'achève en 1914. Le Grand Temple n'est inauguré officiellement qu'après-guerre en 1916. Le bâtiment, propriété de l'ordre Le Droit humain international, est inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 1er juin 2013.





4/ Parc de Choisy - Paris 13
Entrées 128 avenue de Choisy / rue du Docteur-Magnan / rue Charles-Moureu / rue George-Eastman
Horaires : 8h en semaine - 9h le samedi, le dimanche les jours fériés - Ferme à 21h30 l'été, à 20h30 l'hiver
Métro Tolbiac ligne 7, Place d'Italie lignes 5, 6, 7

Le Parc de Choisy, dans le XIIIème arrondissement, entre la place d'Italie et les Olympiades, est l'un des plus vastes et plus anciens espaces verts de l'arrondissement. Les entrées principales se répartissent entre l'avenue de Choisy, les rues du Docteur-Magnan, Charles-Moureu, George-Eastman. Créé en 1937, sur les plans de l'architecte Robert Lardat (1897-1951) architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux et architecte divisionnaire principal de la Ville de Paris affecté aux services des promenades et expositions, il emprunte une esthétique Art déco, représentative de son style. Le parc, réservoir naturel, présente une grande variété d'essences frênes, tilleuls, gingkos bilobas et dispose de nombreux aménagements aire de jeux, manège, "théâtre de verdure", un jardin partagé. Lieu de détente, de rencontres, le Parc de Choisy accueille tout au long de l'année évènements festifs et culturels. Les sports y sont également à l'honneur avec une piste de rollers, des tables de ping-pong, baby-foot, un terrain de basket.




5/ Passage Bourgoin - Paris 13
Accès 41 rue du Château-des-Rentiers et 32 bis rue Nationale
Métro Olympiades ligne 14

Le passage Bourgoin, rescapé d'une époque lointaine, typique d'un tissu urbain disparu est le vestige du passé modeste de l'arrondissement peuplé alors d'artisans et d'ouvriers. Au Sud-est du XIIIème arrondissement, quartier bouleversé par les grands travaux débutés dans les années 60, résiste encore et toujours ce petit passage bucolique d'à peine 150 mètres de long. Bordé de pavillons, bicoques anciennes et maisons d'architecte modernes, le passage est envahi d'une végétation qui submerge la venelle par-dessus les murs. Bignonias, vignes, volubilis, rose déploient leurs volutes colorées dans l'abondance des parfums fleuris. Une partie des bâtisses alignée sur la voie affiche des façades chamarrées tandis que l'autre adossée au fond de la parcelle dégage des jardins sur la rue. Côté rive sud, les maisons construites en L ouvrent leurs courettes sur le passage rabattant leur aile en retour à l'alignement. Dans cette atmosphère de village, intime et pittoresque, le flâneur trouve le temps d'une parenthèse enchantée qui doit sa survie à la ténacité des riverains.




6/ Dalle des Olympiades
Accès rue de Tolbiac, rue d'Ivry, rue Nationale
Métro Olympiades ligne 14

La dalle des Olympiades, quartier d'environ 11 000 habitants, est le fruit d'un montage originel audacieux. Cette opération immobilière menée de 1969 à 1977 s'inscrit dans le contexte plus large du projet Italie 13 qui visait alors à transformer en profondeur certains quartiers du XIIIème arrondissement autour de l'avenue d'Italie. Plus vaste entreprise d'urbanisme depuis les grands travaux d'Haussmann dont les composantes urbaines, politiques et sociales auront marqué les esprits, ce projet a mis sur le devant de la scène parisienne la question de l'architecture verticale sur dalle pour replacer le tissu urbain historique. Erigée sur les terrains libérés par la démolition de l'ancienne gare de marchandises des Gobelins, l'ensemble Olympiades s'est fait l'écho des théories urbanistiques appliquées à la rénovation urbaine du secteur Italie soutenues par leur architecte Michel Holley. Cernée par la rue de Tolbiac au Nord, rue Nationale à l'Est, rue Regnault au Sud, avenue d'Ivry et rue Baudricourt à l'Ouest, la dalle des Olympiades resserre les liens aujourd'hui avec le nouveau quartier universitaire Paris Rive Gauche. 




7/ Puits artésien de la Butte aux Cailles
Place Paul Verlaine
Métro Place d’Italie lignes 5, 6, 7

Le Puits artésien de la Butte aux Cailles, dont la construction a débuté sous le Second Empire pour aboutir en 1904, dispense encore de nos jours ses eaux issues d'une nappe phréatique vieille de plus de vingt-cinq-mille ans. Située entre cinq-cents-cinquante et sept-cents-cinquante mètres de profondeur, celle-ci est préservée des pollutions bactériennes ou chimique par les couches fossiles. Elle couvre toute la région Ile de France, l’intégralité du bassin parisien. Son volume est estimé à plus de sept-cent milliards de mètres cubes. De nos jours, l’utilisation de cette précieuse réserve est contrôlée par la Ville de Paris via la régie autonome Eau de Paris. Elle est inscrite dans le schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau. L'eau, légèrement ferrugineuse et naturellement riche en fluor mais peu minéralisée, ne présente ni calcaire ni ajout chloré et très peu de magnésium. Les puits artésiens, du nom de la province d’Artois où sont entrepris les premiers forages du genre au XIIème siècle, délivrent une eau de grande qualité.




8/ Piscine de la Butte aux Cailles 
5 place Paul Verlaine - Paris 13
Métro Place d'Italie lignes 5, 7 / Corvisart ligne 6 / Tolbiac ligne 7

La piscine de la Butte aux Cailles, site sportif iconique du quartier inauguré en 1924, est la troisième piscine publique construite à Paris. Édifiée sur les plans de l'architecte Louis Bonnier (1856-1946), architecte urbaniste de la Ville de Paris, elle se caractérise par une joyeuse façade de briques et les éléments structurels du béton Hennebique. L'enseigne gravée dans la pierre annonce les "Établissements balnéaires de la Butte aux Cailles. 1924". Elle dispose de trois bassins. Le principal, à couvert, 33 mètres de long, s'inscrit dans une remarquable architecture. Sept arches, arcs en plein cintre scandent une voûte cathédrale, structure de béton armée aux larges baies latérales. Les deux bassins nordiques en extérieur sont accessibles toute l'année, l'un de nage, long de 25 mètres, le second petit bain pataugeoire de 12 mètres, auxquels s'ajoutent un espace solarium. L'ensemble originel des bains-douches rénové en 2022 perpétue la tradition d'utilité sociale. 




9/ Butte aux Cailles
Métro Place d'Italie lignes 5, 7 / Corvisart ligne 6 / Tolbiac ligne 7

La Butte aux Cailles conserve au XXIème siècle des allures champêtres de village du XIXème siècle. Anciennes maisons ouvrières, jardinets, modestes immeubles faubouriens bordent le dédale des ruelles en pente. Les noms de ces rues entretiennent la mémoire des anciens propriétaires, Simonet, Barrault, Boiton, Michal, Gérard... Nombreux cafés, bars, restaurants animent ce quartier de poche très prisé pour son atmosphère populaire et festive. Sur les murs de la Butte aux Cailles, les couleurs du graffiti parisien s'affirment notamment par le biais du festival de street Art, Les LézArts de la Bièvre. 




10/ Passage du Moulinet - Paris 13
Accès 45-49 rue du Moulinet et 154 rue de Tolbiac
Métro Tolbiac ligne 7

Lieu préservé d'un arrondissement tout en contrastes où la modernité de l'urbanisme prévaut, la Butte aux Cailles avec son dédale de jolies ruelles, ses coquettes bicoques, séduit par ses allures de village heureux. Sur les contreforts de la Butte, une ancienne impasse devenue passage lors du percement de la rue de Tolbiac en 1875, s'amuse d'une esthétique variée et pourtant cohérente mêlant maisons d'architecte récentes et pavillons de ville originels, revisités par les propriétaires successifs. Dans le quartier de Maison-Blanche, le passage du Moulinet doit son nom à la rue voisine baptisée en l'honneur d'un petit moulin qui se trouvait à l'angle de l'avenue d'Italie. La venelle au charme si typique trotte gaiement sur les pavés. Dans la continuité de l'insolite passage Vandrezanne, cette pittoresque ruelle piétonne, est bordée de petits immeubles et de maisonnettes qui se cachent derrière des jardinets. Paris miniature a des airs d'avenante province.




11/ Passage Vandrezanne - Paris 13
Accès 46 rue du Moulinet / 57 rue du Moulin des Prés / 34 rue Vandrezanne 
Métro Tolbiac ligne 7

Le passage Vandrezanne, pittoresque chemin pavé, gravit en douceur les contreforts de la Butte aux Cailles depuis la rue du Moulinet jusqu'au coude de la rue qui lui a donné son nom actuel. Cette dernière ouverte à la fin du XVIIIème siècle, figure sur le plan cadastral de la commune de Gentilly de 1811. Le nom, dénomination héritée d'un propriétaire de terrains, est orthographié Vendrezanne sur la carte du nouveau Paris datant de 1879. Au coeur de l'actuel quartier de la Maison Blanche, sa physionomie au charme villageois se distingue par la présence de trois candélabres à poterne restaurés et préservés, caractéristiques de l'éclairage public au gaz de la fin du XIXème siècle. 

 



12/ Square des Peupliers
Accès au 70-72 rue du Moulin-des-Près - Paris 13
Métro Tolbiac ligne 7

Le square des Peupliers, ses charmes hors du temps, témoignent de la riche histoire du XIIIème arrondissement. De 1650 à 1950, le territoire de notre actuel XIIIème arrondissement est marqué par sa vocation industrielle. Cette destinée, qui tend de nos jours vers d’autres horizons, a été déterminée par deux voies de transport, la rivière de la Bièvre qui dès le XIVème siècle permet d’acheminer biens et marchandises jusqu’à Paris, puis à partir du XIXème, par la voie ferrée Paris-Orléans, symbole des temps modernes. Après les entrepôts et les usines, l’arrondissement dont l'esthétique s'inscrit dans la verticalité des tours datant des années 1960-70, connaît un nouvel essor avec le développement des quartiers verts qui ne manquent pas de charme. Pourtant, un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et encore à l’envahisseur. Au XVIIIème siècle, la vallée de la Bièvre - située entre nos actuels points de repère Maison Blanche, Tolbiac et Glacière - conserve toutes ses caractéristiques bucoliques. Champs cultivés et pâturages bordent la rivière. Un chemin planté de peupliers traverse la plaine le long du cours de la Bièvre. De ces arbres, il ne reste aujourd’hui que le souvenir évoqué par le nom des rues du quartier des Peupliers, charmant village de province en plein coeur de la ville.




13/ Cité Florale ou cité Floréale
Accès 36-38 et 50-54 rue Brillat-Savarin – Paris 13
Métro Maison Blanche lignes 7, 14 / Tolbiac ligne 7

Entre les quartiers Maison Blanche et Glacière, il y a peine un siècle, s’épanouit une vaste étendue champêtre, une campagne marquée par le profond sillon de la Bièvre aujourd’hui comblé. La présence de la rivière et l’implantation des carrières déterminent le mode d’urbanisation du quartier. A la fin du XIXème siècle, la vallée est remblayée sur 12 à 20 mètres de profondeur l’équivalent d’un immeuble de quatre à six étages. Ce terrain meuble bon marché attirent de petits investisseurs qui dans un premier temps misent pour des raisons techniques sur des constructions de hauteur modérée. Au début du siècle dernier, entre 1900 et la Première Guerre Mondiale, de nombreuses petites maisons individuelles sont érigées sur la zone de comblement de la vallée même, des ilots résidentiels dont il reste peu de choses de nos jours. Les grandes opérations d’urbanisme menées dans les années 1960-70 ont donné au XIIIème arrondissement de Paris le visage singulier d’un tissu urbain tout en verticalité.




14/ Rue Dieulafoy - Paris 13
Accès 4 rue du Docteur-Leray et se termine 17 rue Henri-Pape
Métro Maison Blanche lignes 7, 14 / Tolbiac ligne 7

La rue Dieulafoy déploie toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Cette fantaisie heureuse donne aux pavillons, conçus sur un même modèle, des allures de maison de poupée. Dans le XIIIème arrondissement, le quartier Maison-Blanche / Abbé Hénocque préservé des grands travaux d'urbanisme inspirés du modernisme des années 60 a conservé un charme singulier de jolie province. Édifiés sur les anciennes carrières, petits lotissements et cités ouvrières réinventées ont gardé les particularités liées à la fragilité des terrains aux sous-sols instables. Percée en 1912, la rue Dieulafoy est un passage remarquable typique du vieux XIIIème. Les enduits colorés récents évoquent les micro-quartiers anglais ou hollandais. Jaune poussin, bleu ciel, rose layette, céladon, c'est une explosion de teintes pastel. Promenons-nous le long de cette coquette rue pavée au destin singulier, oasis heureuse au cœur de la ville.




15/ Villa Daviel 
Accès 7 rue Daviel - Paris 13
Métro Corvisart ligne 6 / Glacière ligne 6

La villa Daviel, charmante impasse résidentielle doit son nom à la rue du même nom sur laquelle elle débouche au numéro 7. Jacques Daviel (1696-1762) médecin de Louis XV, à qui elle rend hommage, est le premier chirurgien en France à avoir réussi une opération de la cataracte. Nichée au fond de la vallée de la Bièvre dont le bras mort suivait l'actuelle rue Würtz, sa construction remonte à 1912. Elle est achevée en même temps que l'ensemble HBM de la Petite Alsace situé juste en face. Les jolies maisonnettes sagement alignées rivalisent de coquetterie. Le long de la voie pavée de frais qui trottinent gaiement sur 113 mètres de long, les pavillons de briques ou en pierre de meulière donnent un air de sous-préfecture à ce micro-quartier. Derrière les grilles bigarrées, les jardinets choyés par les riverains s'épanouissent dans l'abondance végétale d'une nature qui prend sa revanche sur le milieu urbain. Volets aux couleurs pimpantes, touches pastel décoratives répondent à la vivacité des roses et des glycines. La vigne vierge, en automne, flamboie tandis que bananier, figuier et palmier rêvent du sud. Un lieu privilégié singulier dont la vocation première fut sociale.




16/ La Petite Alsace
10 rue Daviel - Paris 13
Métro Corvisart ligne 6 / Glacière ligne 6

La Petite Alsace, ou cité Daviel, déploie des charmes pittoresques au pied de la Butte aux Cailles. Ancien habitat ouvrier, habitations à loyer modérées devenues lieu privilégié, quarante coquettes maisons de ville bordent une cour vaste de 500m2. Les pavillons mitoyens de briques et colombages se caractérisent par une architecture aux inflexions régionalistes, qui ont valu à la cité Daviel son surnom de Petite Alsace. L'alternance de toits à pignons et toitures à double pente souligne la singularité et le cachet de l'ensemble.





17/ Galerie et Manufacture des Gobelins - Paris 13
42 avenue des Gobelins / rue Croulebarbe / rue Berbiers du Mets
Métro Gobelins ligne 7

La Galerie des Gobelins, dans le XIIIème arrondissement, perpétue le patrimoine vivant de la Manufacture des Gobelins. Le clos des Gobelins entretient une tradition qui remonte au XVème siècle et embrasse pour mission de conserver les savoir-faire, perpétuer les techniques artisanales d'excellence. Sur le site de la Manufacture des Gobelins se trouvent trois ateliers en activité animés par quatre-vingt artistes. Chaque année, ont lieu dix tombées de pièces magistrales. Cette institution dépend du Mobilier National, établissement public, en charge de l'ameublement des bâtiments officiels de la République française à l'instar du Palais de l'Élysée, l'Hôtel de Matignon, certains ministères et ambassades à l'étranger. Il veille également à la conservation et l'entretien des pièces au sein de sept ateliers d'art : restauration de tapisseries, restauration de tapis, tapisserie d'ameublement, tapisserie de décor, menuiserie en sièges, ébénisterie et lustrerie-bronze. Trois établissements sont placés sous la direction du Mobilier National, la manufacture des Gobelins, la manufacture de Beauvais, la manufacture de la Savonnerie à Paris et Lodève ainsi que depuis les années 1970, les Ateliers nationaux de dentelle du Puy-en-Velay et d'Alençon.




18/ Château Hôtel de la Reine Blanche
17-21 rue des Gobelins - Paris 13
Métro Les Gobelins ligne 7

Le Château de la Reine Blanche, au numéro 17 de la rue des Gobelins, autrefois rue de Bièvre l'une des plus anciennes de Paris, pourrait bien être un imposteur. Cet ancien bâtiment industriel, entièrement restauré au début des années 2000, il a été édifié au milieu XVème siècle à l'initiative de la famille Gobelin, alors teinturiers de renom. La bâtisse, aussi ancienne soit-elle, n'a rien à voir avec la résidence royale à laquelle elle emprunte la dénomination, hôtel particulier rasé en 1404 sur ordre du roi Charles VI. Au gré des propriétaires, il embrasse des vocations alternativement résidentielle et industrielle. Au 17 rue des Gobelins, s'ouvre une cour bordée de bâtiments aux styles variés. Au fond, un édifice de briques, dans lesquels se trouvaient, jusqu'aux années 1990, les locaux de l'ancienne "Compagnie des Néons". "Le Château de la Reine Blanche", corps de logis agrémenté de deux tourelles, traversées par des escaliers à vis en chêne, taillés en hélice, constituait "la Maison d'en bas" propriété de la famille Gobelin. 




19/ Square René Le Gall - Paris 13
Accès 43 rue Corvisart / rue Émile Deslandres / rue Croulebarbe
Métro Corvisart ligne 6, Gobelins ligne 7

Le square René Le Gall, dans le quartier Croulebarbe du XIIIème arrondissement, s'étend sur plus de 3,2 hectares. Inauguré le 12 juin 1938, il atteint ses limites actuelles par extensions successives dans les années 2010, rue Émile Deslandres au Nord, rue Croulebarbe à l'Est, rue Corvisart au Sud, le lycée Rodin à l'Ouest. Il constitue l'un des trois grands jardins publics du XIIIème arrondissement. Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 8 avril 1997, le Square René Le Gall se compose aujourd'hui de quatre espaces distincts. Le square classique originel se caractérise par un obélisque, entouré de gloriettes fleuries, de parterres et de haies à la française. L'implantation des cèdres bleus de l'Atlas scandent la composition géométrique. Des escaliers aux décors de mosaïque conduisent à une extension récente où se trouve un jardin partagé. Au cœur du dispositif se trouve un sous-bois de bosquets, non-construit depuis plus de cinq siècles, et de nos jours, plantés d'essences variées, aux marronniers d'Inde et des Balkans, robiniers, sophora, noyers du Caucase, pins de l'Himalaya, sycomores et frênes se mêlent les arbres fruitiers. À l'extrémité du parc, l'espace aménagé en 2012 réunit aire de jeux, balançoires, terrain de sport, tables de ping-pong et divers agrès destinés aux sportifs.




20/ Vestiges de l'ancien couvent des Cordelières
Jardin de l'hôpital Broca
Angle des rues Pascal et de Julienne - Paris 13
Métro Glacière ligne 6 / Gobelins ligne 7

A l'angle des rues Pascal et de Julienne, devant un bâtiment récent peu gracieux, les vestiges du couvent des Cordelières datant du XIIIème siècle contrastent par le raffinement gothique de leur silhouette. Préservés grâce à l'intervention de la Commission du Vieux Paris lors de la construction de l'hôpital Broca moderne entre 1972 et 1982, ils font partie des curiosités médiévales de la Capitale. Du couvent en lui-même, sont parvenues jusqu'à nous les baies en arc cintrée de l'ancien dortoir, les troncs de colonnes et chapiteaux provenant peut-être du cloître. Une promenade pavée dans les jardins du Centre de Gérontologie Clinique reprend le tracé de l'ancienne église attenante disparue. Exemple frappant de l'architecture rayonnante d'un Moyen-âge parisien, ces ruines se dressent, anachroniques. Les fenêtres moins larges que le gothique flamboyant, disposent de moins de lancettes et sont surmontées par un oculus polylobé, élément décoratif typique de ce style.