La piscine de la Butte aux Cailles, site sportif iconique du quartier inauguré en 1924, est la troisième piscine publique construite à Paris. Édifiée sur les plans de l'architecte Louis Bonnier (1856-1946), architecte urbaniste de la Ville de Paris, elle se caractérise par une joyeuse façade de briques et les éléments structurels du béton Hennebique. L'enseigne gravée dans la pierre annonce les "Établissements balnéaires de la Butte aux Cailles. 1924". Elle dispose de trois bassins. Le principal, à couvert, 33 mètres de long, s'inscrit dans une remarquable architecture. Sept arches, arcs en plein cintre scandent une voûte cathédrale, structure de béton armée aux larges baies latérales. Les deux bassins nordiques en extérieur sont accessibles toute l'année, l'un de nage, long de 25 mètres, le second petit bain pataugeoire de 12 mètres, auxquels s'ajoutent un espace solarium. L'ensemble originel des bains-douches rénové en 2022 perpétue la tradition d'utilité sociale.
Dans les sous-sols de la piscine, la présence d'anciens rails rappelle la présence de wagonnets de charbon utilisés pour alimenter les chaudières. Depuis 2016, en collaboration avec la société Stimergy, le système de chauffage exploite la chaleur data center dont les serveurs ont été installés dans ces sous-sols.
La Piscine de la Butte aux Cailles figure dans certains films noirs des années 1950. Plus récemment, elle fait des apparitions dans "Le Grand Bain" (2018) de Gilles Lellouche, "Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle)" (1996) d'Arnaud Desplechin. Elle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 31 juillet 1990.
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