Paris : Rue des Archers, vestiges de la vocation pénitentiaire de l'ancien hôpital général de la Salpêtrière au XVIIème et XVIIIème siècle - XIIIème

 


La rue des Archers, dans l'enceinte de l'ancien hôpital de la Salpêtrière, aujourd'hui regroupé dans un ensemble vaste de trente-et-un hectares la Pitié-Salpêtrière, a conservé une configuration héritée du XVIIème siècle. Ruelle pavée, elle est bordée d'un bâtiment à aile en retour du début du XVIIIème, un comble à la Mansart sur rez-de-chaussée, de nos jours occupé par des salles de formation de l'hôpital. Il s'agissait, à l'origine, des quartiers des archers de la Salpêtrière, les archers de l’hôpital général, force policière placée sous l'autorité du roi, en charge du ramassage des indigents et des invalides, ainsi que de l'arrestation des prostituées, des mendiantes, des voleuses.

Le 14 décembre 1974, le ministère de la Culture protège au titre des monuments historiques l'hôpital de la Salpêtrière, un classement pour le pavillon d'entrée et les bâtiments Hemey, Jacquart, Lassey, Mazarin, Montyon, ancienne Force, lingerie, pharmacie, bâtiment des Archers, pavillon Chaslin, pavillon de la prothèse dentaire de la section Pinel, une inscription pour les sols des cours Mazarin, Lassey, Saint-Louis, Sainte-Claire, des Quinconces et de la rue des Archers. 








À l'emplacement du groupe hospitalier de la Pitié Salpêtrière se trouve, au début du XVIIème, un arsenal où est fabriquée de la poudre à canon avec du salpêtre. Devenue régente, Marie de Médicis fait édifier en 1612, un hospice, lieu d'internement des indigents, Notre-Dame de la Pitié. 

L'hôpital général de la Salpêtrière, développé à partir de 1658, ne propose aucun soin et n'occupe aucune fonction médicale. Il s'agit dès l'origine d'un lieu d'internement et de mortification par la prière. À partir de 1680, sous l'impulsion du ministre Colbert, il devient prison dédiée à l'incarcération systématique des femmes et des enfants, indigents, invalides et malades mentaux.  








La rue des Archers borde la Maison de la Force de triste réputation. Édifiée au Nord du complexe hospitalier, en 1684, la Maison de la Force est une prison de femmes, qui regroupe les condamnées en justice, les prostituées, des femmes internées à la demande de leur époux pour adultère, à la demande des parents de jeunes filles dites "perverses, paresseuses ou rebelles". Entre la fin du XVIIème et la première moitié du XVIIIème, La Prison de la Force devient également le lieu de détention et de transit des femmes destinée à la déportation vers les colonies, le Québec et la Louisiane.

Rue des Archers
Hôpital de la Pitié-Salpêtrière
47-83 boulevard de l'Hôpital - Paris 13
Métro Saint Marcel ligne 5



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 

Bibliographie
Connaissance du Vieux Paris - Jacques Hillairet - Rivages
Le guide du promeneur 13è arrondissement - Gilles-Antoine Langlois - Parigramme
Curiosités de Paris - Dominique Lesbros - Parigramme