Paris : Le XVème arrondissement en 20 étapes patrimoniales, de la Tour Montparnasse au port de Javel, du parc Georges Brassens au Front de Seine en passant par Grenelle, le boulevard Pasteur et la porte de Versailles, le parc André Citroën et l'Hôpital Georges Pompidou jusqu'au quartier de Saint-Lambert, la cité d'artistes de la Ruche et les Maréchaux

 


Le XVème arrondissement est le plus vaste de Paris, avec 8,48km2. Le recensement de 2017 dénombre 235 178 habitants, ce qui en fait également le plus peuplé. Rive gauche, il surprend par le contraste de ses différentes facettes, bourgeois et ouvrier, traditionnel et moderne, champêtre et urbain. Il est divisé en quatre quartiers administratifs Saint Lambert, Necker, Grenelle, Javel. Constitué par l'annexion au territoire de la ville des communes limitrophes sous le Second Empire, l'arrondissement a conservé certaines caractéristiques de Vaugirard, longtemps bourg champêtre, et Grenelle, ancienne plaine maraîchère, communes déjà très urbanisées lors de ce rattachement en 1860. Au début du XXème siècle, les artistes plébiscitent le XVème. C'est la grande époque de la bohème à Montparnasse. Les cités d'artistes s'y multiplient la plus réputée la Ruche, où se retrouvent Vlaminck, Zadkine, Chagall mais également la cité Falguière où passent Soutine et Modigliani, ou encore Bourdelle dont la maison-atelier est devenue musée.

Sur les rives de la Seine, implantation d'une importante industrie chimique dès le XVIIIème siècle détermine le futur du quartier. La manufacture établie au hameau de Javel produit acides et sels minéraux puis met au point la célèbre eau de Javel. L'Institut Pasteur, fondation scientifique créée en 1888, haut-lieu de la recherche médicale, étude de la biologie, des micro-organismes, des maladies et des vaccins, s'installe rue du Docteur Roux. 

Au début du XXème siècle, le nombre d'usines s'accroit entre port de Javel et Saint Lambert. L'Imprimerie Nationale emménage dans ses nouveaux quartiers, en 1921, rue de la Convention. L'industrie automobile prend son essor dans le quartier de Javel avec notamment le développement des usines Citroën, fleuron de l'économie française dès lendemain de la Première Guerre Mondiale. Les grands complexes d'Habitation à Bon Marché développés à l'emplacement des anciennes fortifications deviennent un véritable laboratoire d'expérimentation architecturale. Les terrains libérés par la fermeture des abattoirs de Vaugirard, développés sur d'anciens vignobles et actifs entre 1896 et 1978, deviennent le parc Georges Brassens inauguré en 1985. 

Dès la fin des années 1950, la désindustrialisation de Paris favorise des programmes d'urbanisme d'ampleur inédite et des records inattendus. Dans les années 1970, le projet du Front de Seine entre Javel et Grenelle donne naissance à vingt-cinq tours sur dalle, gratte-ciels dont la modernité ne cesse de surprendre. La Tour Montparnasse, la plus haute construction de Paris avec ses 209 mètres, est inaugurée en 1973. L'arrondissement poursuit encore de nos jours une mutation en profondeur. Les expériences architecturales s'y poursuivent, à l'instar de la très controversée Tour Triangle. Les travaux débutés en 2021 au sein du parc des expositions de la Porte de Versailles devraient s'achever en 2026. La rédaction vous invite à découvrir le XVème arrondissement en vingt étapes patrimoniales. 




1/ Île aux Cygnes 
Accès Pont de Grenelle ou Pont de Bir Hakeim - Paris 15
Métro Bir Hakeim ligne 6, Javel ligne 10

L'île aux Cygnes, en face du Front de Seine, rive gauche, côté XVème arrondissement, et de la Maison de la Radio, rive droite, côté XVIème arrondissement, est la seule île artificielle de Paris. Fréquentée autant par les touristes, les familles du quartier et les sportifs, elle se déploie entre le Pont de Grenelle et le Pont de Bir Hakeim. Elle couvre aujourd'hui une superficie de 1,3 hectares. L'allée aux Cygnes qui la traverse, bordée d'arbres, compte 322 spécimens, de 61 essences différentes : peupliers, saules, frênes, érables, marronniers, cèdrelas, noyers et tilleuls. Au Nord-Est de l'île, se trouve le belvédère Susan Travers, terrasse de 15 mètres de long en amont du pont Bir Hakeim. À l'extrémité en aval, la plateforme accueille la Statue de la Liberté, réplique haute de 11,50 mètres de la grande sœur new-yorkaise, offerte à la France par le Comité des Américains à Paris en 1889. 




2/ Statue de la Liberté de l'île aux Cygnes
Accès depuis le pont de Grenelle - Paris 15
Métro Javel ligne 10, Passy ligne 6

La Statue de la Liberté de l'île aux Cygnes est accessible depuis le Pont de Grenelle, lien jeté entre le XVème et le XVIème arrondissements. Réplique à échelle 1/4 de "La Liberté éclairant le monde" œuvre du sculpteur Auguste Bartholdi (1834-1904) qui se trouve à New-York, elle a coulée en bronze d'après un modèle d'étude en plâtre. La Miss Liberty new-yorkaise, présent du peuple français au peuple américain à l'occasion du centenaire de la Déclaration d'indépendance des États-Unis, inspire le Comité des Américains à Paris. Dès 1884, ils organisent une souscription afin de financer une reproduction offerte à la France dans le cadre des célébrations du Centenaire de la Révolution française en 1889. Symbole d'émancipation, de lutte contre l'oppression, il existe une centaine d'exemplaires de la statue de la Liberté à travers le monde. 




3/ Parc André Citroën
2 rue Cauchy / 2 rue de la Montagne-de-la-Fage / Quai André-Citroën - rue Leblanc - rue Saint-Charles - Paris 15
Horaires : Toute l'année du lundi au vendredi : Été 8h à 21h30 / Hiver 9h à 19h30
Le Ballon Generali est ouvert tous les jours de 9h jusqu'à 30 minutes avant la fermeture du parc
Métro Javel ligne 10 / Javel RER C

Le Parc André Citroën, inauguré en 1992, l'un des plus récents parcs parisiens, s'étend sur 14 hectares dans le quartier de Javel, coeur du XVème arrondissement de Paris. Conçu par les paysagistes Gilles Clément et Allain Provost et les architectes Patrick Berger, Jean-Paul Viguier, François Jodry, cet espace vert public s'inscrit dans un programme urbain à la contemporanéité revendiquée. Son esthétique géométrique associe la rigueur des lignes, la minéralité à un paysage verdoyant marqué par l'eau, fontaines, cascades, bassins, pièces d'eau et canaux. Au Nord-Est, deux serres monumentales hautes de 15mètres longue de 45 mètres, sont dédiées, l'une à la Méditerranée, l'autre aux essences exotiques et rares. La vaste pelouse centrale descend en pente douce jusqu'à la Seine, perspective unique sur le fleuve. Le Parc André Citroën dispose également d'aires de jeux variées mais son attraction principale demeure le ballon Generali, ballon captif à gaz, successivement Fortis, Eutelsat, Air de Paris. Attraction payante qui attire près de 50 000 personnes par an, il peut transporter jusqu'à trente passagers durant dix minutes à 150 mètres de haut. 




4/ Église Saint Christophe de Javel 
28 rue de la Convention - Paris 15
Horaires : Ouvert tous les jours de 8h à 19h30
Métro Javel ligne 10

L'église Saint Christophe de Javel, placé sous le vocable du patron des voyageurs, dresse sa singulière silhouette, façade de briques et décor de béton sculpté, au coeur du quartier de Javel. L'auteur des plans, l'architecte Charles-Henri Besnard (1881-1946), formé auprès d'Anatole de Baudot et de Viollet-le-Duc, est influencé par le rationalisme de ses maîtres. Il innove avec un édifice de béton armé, constitué d'éléments préfabriqués en usine ainsi qu'à pied d'oeuvre puis assemblés sur le chantier afin réduire coût et temps de construction. L'esthétique de l'église Saint Christophe de Javel se rapproche du mouvement néogothique. Au fronton, se trouve un saint Christophe en béton armé signé Pierre Vigoureux (1884-1965). En façade, une série de décors peints par Henri-Marcel Magne (1877-1944) représente saint Christophe venant au secours des voyageurs. Église, façades et toitures des bâtiments annexes du centre paroissial, sont inscrits à l'inventaire des Monuments historiques par arrêté du 15 janvier 1975.




5/ La Ruche, cité d'artistes
2 passage de Dantzig - Paris 15
Métro Convention ligne 12 / Balard ligne 8

La Ruche, véritable cité des arts fondée au début du XXème siècle, est rapidement devenu le centre névralgique de l'Ecole de Paris. Ce lieu d'accueil destiné aux peintres et sculpteurs démunis était à l'origine distribué en plus de cents ateliers. Au numéro 2 du passage Dantzig, La Ruche se dissimule derrière une vaste grille en fer forgé. Inaugurée en 1902 par le ministre de l'Instruction publique grâce au mécénat du sculpteur Alfred Boucher (1850-1934), elle réserve de belles surprises. Splendeur des singularités architecturales, cet édifice étonnant aux airs de pagode ou de chapiteau circassien est parvenu jusqu'à nous étonnamment préservé. Considérée comme une annexe de Montparnasse, haut lieu de la vie artistique parisienne du début du XXème siècle, la Ruche a réuni, en son sein, l'une des communautés d'artistes les plus importantes de cette époque.




6/ Église Saint Antoine de Padoue 
52 boulevard Lefebvre - Paris 15
Métro Porte de Versailles ligne 12 / Porte de Vanves ligne 13

L'église Saint-Antoine-de-Padoue, située au 52 boulevard Lefebvre dans le XVème arrondissement, appartient aux oeuvres des Chantiers du cardinal. Fondée en 1931 sous l'impulsion du cardinal Jean Verdier (1864-1940), archevêque de Paris de 1929 à son décès, cette association toujours en activité nourrit pour objectif la construction et l'entretien d'églises catholiques à Paris et en région Île-de-France. L'église Saint-Antoine-de-Padoue, financée par ces fonds privés, doit sa création à l'intervention dynamique de l'abbé Mortier (1877-1937). Curé de la Chapelle Saint-François-d'Assise à Vanves dans les années 1920, il soumet au cardinal Verdier, le projet d'un nouveau lieu de culte destiné aux ouvriers du quartier de Plaisance. Construite de 1933 à 1935 sur les plans de l'architecte Léon Azéma (1888-1978), l'église Saint-Antoine-de-Padoue associe une structure de béton armé à un remplissage de briques rouges caractéristique. 




7/ Maison à petit loyer de Jules Lavirotte
169 boulevard Lefebvre - Paris 15
Métro Porte de Vanves ligne 13

Au 169/169 bis boulevard Lefebvre, une insolite maison à petits loyers attribuée à l’architecte Jules Lavirotte (1864-1929) impose sa marque dans un quartier dévolu à la contemporanéité brutaliste du béton. Briques maillées, décor peint coloré, porte surmontée d’un entablement aux courbes Art Nouveau, cet ouvrage charme par son originalité. Achevée en 1906, la maison a subi des rénovations d’un goût parfois discutable. La façade a été récemment repeinte dans un rose pâle étrange. La matière pèle désormais abondamment laissant une impression de façade lépreuse. La porte en bois originelle a été remplacée par une porte vitrée dont les éléments de métal peints en vert évoquent les anciens motifs de celle disparue. La restauration des fresques a néanmoins permis de raviver les couleurs de frises aux motifs floraux stylisés.




8/ Villa Santos Dumont 
Accès 32 rue Santos-Dumont - Paris 15
Métro Plaisance ligne 13 / Boucicaut ligne 8

La villa Santos-Dumont embrasse au printemps la luxuriance des floraisons et à l'automne venu les couleurs flamboyantes des enclaves champêtres. Situé sur les terres de l'ancienne commune de Vaugirard, le quartier Saint-Lambert Morillons est assez représentatif d'un arrondissement esthétiquement paradoxal. Mêlant architecture contemporaine, d'une modernité parfois outrée où les vastes ensembles vertigineux côtoient des îlots de verdure réinventés comme le parc Georges Brassens aménagé sur les anciens abattoirs, le XVème réserve de bien jolies surprises au flâneur qui musarde nez au vent. A deux pas du parc, la villa Santos-Dumont, singulière venelle, impasse discrète, séduit les amoureux du Paris insolite et méconnu.




9/ Parc Georges Brassens
Entrée principale 36 bis rue des Morillons - Paris 15
Métro Porte de Vanves ligne 13

Le parc Georges Brassens est l'un des poumons du XVème arrondissement. Ce bel espace vert d'agrément s'étend sur 8,7 hectares. Il a été développé sur des terrains en dénivelé libérés par la disparition des anciens abattoirs de Vaugirard en activité de 1894 à 1978. Au début des années 80, les lieux sont restructurés et entièrement repensés par les architectes Jean-Michel Millieux et Alexandre Ghuilamila, en collaboration avec le paysagiste Daniel Collin. Le parc est inauguré en 1985. Sa dénomination rend hommage à l'auteur-compositeur Georges Brassens amoureux du XVème arrondissement qui vécut, à deux pas, impasse Florimont et villa Santos-Dumont.




10/ Ancienne mairie de Grenelle
1 place du Commerce - Paris 15
Métro Commerce ligne 8

L'ancienne mairie de Grenelle, émancipée de Vaugirard en 1830 avant d'être annexée au territoire de la ville de Paris en 1860, témoigne de l'indépendance prise par la commune entre 1830 et 1860. Sur la place du Commerce actuelle, qui était la place de la Mairie, elle fait l'objet d'une protection patrimoniale, façades et toitures inscrites aux Monuments historiques par arrêté du 21 juin 1993. Elle accueille désormais des associations à caractère social, émanations de la mairie du XVème arrondissement.




11/ Square Saint Lambert 
Entrée principale 2 rue Jean Formigé - Paris 15
Rue Théophraste-Renaudot, rue du Docteur-Jacquemaire-Clemenceau et rue Léon-Lhermitte
Horaires : 8h ou 9h à 17h45, 19h, 19h30, 20h30 ou 21 h 30 selon la saison 
Métro Commerce ligne 8 / Vaugirard Adolphe Chérioux ligne 12

Le Square Saint Lambert, à proximité de l'église éponyme dans le XVème arrondissement, a été créé dans le cadre d'une vaste opération d'urbanisme menée de 1927 à 1938. Le projet d'aménagement reconvertit les six hectares libérés par la démolition de l'usine à gaz de Vaugirard. Développé à partir de 1835, l'ensemble industriel est rasé en 1909. La Ville de Paris réaffecte ces parcelles désindustrialisées à des immeubles d'habitation, ainsi que le lycée Camille Sée et le square Saint Lambert, désormais véritable poumon vert du quartier. Les théories hygiénistes de l'époque favorisent le développement de nouveaux jardins publics. Le square Saint Lambert est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 10 avril 1997. Il est également distingué par le label Patrimoine du XXème siècle. 




12/ HBM de la Fondation Groupes des Maisons Ouvrières
63-71 rue de l'Amiral Roussin - Paris 15
Métro Commerce ligne 8 / Cambronne ligne 6 / Vaugirard ligne 12

Les HBM du 63-71 rue de l'Amiral Roussin, dans le XVème arrondissement ont été édifiés sur les plans de l'architecte Auguste Labussière (1863-1956) pour le compte d'une fondation philanthropique, le Groupe des Maisons Ouvrières. La cité ouvrière se constitue d'un ensemble de 131 logements sociaux dont la construction s'achève en 1907. Les bâtiments de six étages, ossature de béton armé et remplissage de briques, s'organisent autour d'une cour intérieure ouverte sur la rue. Balcons, loggias et motifs décoratifs sculptés scandent d'élégantes façades. Des services innovants sont intégrés dès la conception, bains, lavoirs et bibliothèque. Un bas-relief, oeuvre du sculpteur Camille Garnier, surmonte le porche d'entrée : une femme tend un rameau d'olivier à une famille ouvrière, allégorie des actions de la fondation caritative.




13/ Maison du maître-verrier Louis Barillet, oeuvre de l'architecte Robert Mallet-Stevens
15 square Vergennes - Paris 15
Métro Vaugirard ligne 12

Véritable incursion verdoyante dans la ville, l'accès au square Vergennes, du nom d'un ministre de Louis XVI, se fait depuis la très urbaine rue Vaugirard. Entre l'ambassade du Honduras et de coquettes maisons de ville, survivances d'un XVème arrondissement post-moderne, la charmante impasse dissimule un secret architectural, un superbe bâtiment réalisé par Robert Mallet-Stevens (1886-1945) entre 1931 et 1932 pour son ami Louis Barillet (1880-1948), maître-verrier, peintre, mosaïste. A la fois atelier et appartement, l'esthétique de cet édifice singulier est marqué par sa double fonction, lieu de travail, de production industrielle et domicile. Inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 7 juin 1993, il a été entièrement rénové au début des années 2000 par un mécène passionné d'Art déco et de modernisme, l'industriel Yves Poulain qui y a inauguré un premier musée dédié aux arts et au design avant qu'il ne devienne en 2014 le musée Mendjisky - Ecoles de Paris. Malheureusement, celui-ci a fermé définitivement ses portes laissant l'avenir de ce beau bâtiment incertain.




14/ Maison et atelier pittoresques 
15-17 rue Léon Delhomme - Paris 15
Métro Vaugirard ligne 12

À l'angle des rues Léon Delhomme et Yvart, dans le XVème arrondissement, une curieuse maison de briques brunes se distingue par une façade pittoresque rehaussée de mosaïque. Constituée d'un étage sur rez-de-chaussée, la bâtisse semble évoquer l'ancien village de Vaugirard par ses dimensions modestes. Elle a pourtant été édifiée en 1922, pour un certain M. Colomb qui obtient un permis de construire le 8 septembre 1921, sur les plans de l'architecte Clément Feugueur. Celui-ci installé à Paris et particulièrement actif entre 1906 et 1936 dans le XVème arrondissement, s'illustre au tournant du siècle. Il traduit dans ses constructions l'évolution de l'éclectisme Belle Époque à l'Art Nouveau puis l'Art Déco de l'entre-deux-guerres. 




15/ Bal Blomet
33 rue Blomet - Paris 15
Métro Volontaires ligne 12

Le Bal Blomet, cabaret situé au 33 rue Blomet dans le XVème arrondissement est un lieu emblématique de l'entre-deux-guerres. Cette salle mythique des nuits parisiennes est alors fréquentée par la bohème des Années folles, le Montparnasse des arts et des lettres, Mistinguett, Joséphine Baker, Maurice Chevalier, Léonard Foujita, ou encore Robert Desnos qui rebaptise le bal Blomet, "Bal Nègre". Abandonné depuis 2006, l'établissement, curieuse vieille maison de la fin du XVIIIème siècle, vestige du village de Vaugirard, fait face aux menaces de démolition. Guillaume Cornut, ancien tradeur de la City, passionné de musique et pianiste amateur investit ses propres fonds pour ressusciter le lieu qu'il rachète en 2010. Le Bal Blomet rouvre ses portes en 2017. Désormais cette salle intimiste de 230 personnes propose une programmation éclectique qui décloisonne les genres alternant soirées cabaret, comédie musicale, jazz et musique classique.




16/ Église Sainte-Rita - Salle Climbing District 
27 rue François-Bonvin - Paris 15
Métro Sèvres-Lecourbe ligne 6 et Volontaires ligne 12

L'église Sainte Rita, désacralisée, abrite aujourd'hui une salle d'escalade du groupe Climbing District. Cette réhabilitation originale est le résultat d'un long imbroglio opposant des promoteurs désireux de démolir la chapelle afin de construire des logements sociaux et des associations catholiques traditionalistes soucieuses de la préservation d'un patrimoine jugé sans grand intérêt par la Commission du Vieux Paris. La chapelle édifiée en 1900 connait, de nos jours, un renouveau pittoresque. À défaut d'intérêt patrimonial, l'histoire de l'église Sainte Rita ne manque pas de saveur.




17/ Grand garage de la Motte-Picquet
6-10 rue de la Cavalerie - Paris 15
Métro La Motte-Picquet lignes 6, 8, 10

L'ancien Grand garage de la Motte-Picquet, seul garage parisien inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 3 juillet 1986, déploie sa longue façade entre les numéros 6 et 10 de la rue de la Cavalerie. La protection patrimoniale vient éclairer l'originalité de ses caractéristiques techniques, typologique et programmatique. Le bâtiment de style art déco en béton armé, édifié sur les plans de l'architecte Raymond Farradèche (1893-1959) entre 1928 et 1930.  Le programme mixte, témoin de sa modernité, associe un parking sur huit niveaux, dont deux en sous-sol, d'une capacité de 800 véhicules, tandis que les trois étages supérieurs sont réservés aux logements et activités sportives. Un système de double rampe, destiné à fluidifier la circulation en imposant un sens unique, forme deux hélices concentriques. 




18/ Musée Bourdelle
18 rue Antoine Bourdelle - Paris 15
Horaires : du mardi au dimanche de 10h à 18h, fermeture le lundi et certains jours fériés 
Tél : 01 49 54 73 73
Métro Montparnasse lignes 4, 6, 12 / Falguière ligne 12

Le Musée Bourdelle, lieu monographique dédié au sculpteur, joue le contraste des atmosphères entre ateliers de bois du XIXème siècle et extension contemporaine signée Christian de Portzamparc. Les galeries en briques de Montauban invitent les visiteurs à la flânerie le long d'un péristyle ceignant les jardins de sculptures. L'aménagement actuel qui relie les différents espaces place le studio où travaillait Antoine Bourdelle et le pavillon où il vivait au cœur du musée. Soutenu par les dons et legs des héritiers de l'artiste ainsi que par le mécénat, ce musée de la Ville de Paris possède un fond d'archives impressionnant, trois mille sculptures, quatre mille dessins et aquarelles, cent cinquante dessins et pastels et plus de quinze mille photographies. Maison-atelier devenu musée-atelier, le Musée Bourdelle regorge de trésors.




19/ Chemin du Montparnasse
21 avenue du Maine - Paris 15
Métro Montparnasse lignes 4, 6, 12

A deux pas de la trépidante gare Montparnasse, une impasse discrète abondamment fleurie, petite allée bordée d'ateliers rustiques, se révèle impromptue dans l'exubérance de la vigne vierge et de la glycine. Cité des arts miraculeusement préservée, vestige des riches heures du Montparnasse des artistes, survit ici un peu de l'esprit de bohème des années folles. Larges baies vitrées et panneaux de bois, édifices patinés par le temps, pavés disjoints, acacias et lilas, chats paressant sur les auvents, il y règne une douceur de vivre d'un autre temps. Poursuivant son destin dédié à la création, le Chemin du Montparnasse accueille l'Espace Krajcberg, du nom du sculpteur polonais naturalisé brésilien Frans Krajcberg et bientôt la Villa Vassilieff, nouvel espace culturel de la Ville de Paris qui ouvrira ses portes en février 2016. Sous l'impulsion des artistes et intellectuels du monde entier qui ont fréquenté les lieux, la diversité et le foisonnement créatif ont marqué l'histoire du Chemin du Montparnasse.




20/ Cité Falguière
Accès 72 rue Falguière - Paris 15
Métro Falguière ligne 12

Quartier Volontaires-Necker, une impasse anonyme dissimule les secrets de l'histoire artistique, de la bohème de Montparnasse. La cité Falguière débute sans fanfare ni trompette au 72 rue Falguière. Quelques jolies maisons persistent, mais de facture récente, parmi les immeubles modernes. C'est au fond de l'impasse, que le flâneur trouvera les vestiges de la cité originelle, cité d'artistes dont il ne subsiste que les ateliers des numéros 9 et 11. Véritables rescapés, ils racontent la bohème des artistes de Montparnasse, entre la Ruche dont je vous parlais ici  et le chemin du Montparnasse que j'avais évoqué là Amadeo Modigliani, Chaïm Soutine, Léonard Foujita, Constantin Brancusi, Maurice Blonde, ils sont nombreux à avoir travaillé ici dans des ateliers souvent insalubres mais aux loyers très faibles. Revenons sur l'histoire captivante de la Cité Falguière.



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.