Paris : Le XIVème arrondissement en 20 étapes patrimoniales, du parc Montsouris au cimetière du Montparnasse en passant par la porte d'Orléans et la place Denfert-Rochereau, la prison de la Santé et le quartier de Plaisance, jusqu'à l'Observatoire, le Petit Montrouge, la porte de Vanves

 

Le XIVème arrondissement se situe au Sud de Paris, sur la rive gauche. Vaste de 5,64 km2, il se compose de quatre quartiers administratifs Montparnasse, Parc de Montsouris, Petit Montrouge, Plaisance. Sa dénomination officielle, peu employée, d'arrondissement de l'Observatoire fait référence à l'observatoire astronomique émanation de l'Académie des sciences fondée en 1666, dont les bâtiments sont inaugurés en 1672. Cette institution préside à l'essor en France des sciences comme la géodésie, la cartographie et la météorologie. 

Le XIVème arrondissement est délimité par trois monts, Montparnasse, Montsouris, Montrouge où la mémoire du passé champêtre, et des anciennes fermes propriété des grandes congrégations religieuse prend des formes variées. L'annexion des communes limitrophes au territoire de la ville de Paris en 1860 détermine les frontières actuelles de l'arrondissement. Constitué de terrains préemptés, à l'instar du Petit-Montrouge, portion de Montrouge ainsi que des segments de Vaugirard, Gentilly, Vanves, l'arrondissement réunit des parcelles qui se trouvaient aux pieds des anciennes fortifications défensives et du mur d'octroi des Fermiers Généraux. Ces terrains vagues, percés de carrières de gypse désaffectées, font l'objet dès le début du XIXème d'une intense spéculation immobilière. Parmi les promoteurs les plus actifs, il y a Alexandre Chauvelot (1796-1861) créateur de lotissements ouvriers, propriétaire, qui mène des opérations spéculatives et conçoit notamment le futur quartier de Plaisance à partir de 1835. Aujourd'hui, l'habitat ouvrier préservé, pavillon et jardinet, réserve de jolies surprises. Les grandes transformations urbanistiques des années 1960/1970 ont épargné de nombreux espaces verts, squares, jardins et parcs. 

Le XIVème arrondissement conserve le souvenir de l'âge d'or de Montparnasse, quartier qui évince Montmartre auprès des avant-gardes artistiques au tournant du XXème siècle. Peintres, sculpteurs, photographes s'y réunissent en cité d'artistes puis en immeuble ateliers dès 1910. De nombreux théâtres font vivre les arts du spectacle tandis qu'émergent cafés et brasseries mythiques, le Clos des Lilas, le Dôme, le Select, la Coupole. 

Le XIVème arrondissement se distingue par une concentration remarquable d'hôpitaux, héritage des congrégations religieuses, notamment de maternités telles que la maternité de Port Royal. Sept Parisiens natifs sur dix ont vu le jour dans le XIVème arrondissement. Parmi les grands symboles de l'arrondissement, on compte les Catacombes de Paris, la Cité internationale universitaire, le marché aux Puces de Vanves, la Prison de la Santé, le Lion de Belfort place Denfert-Rochereau, la Fondation Cartier pour l'art contemporain, le Musée de la Libération de Paris, le cimetière de Montparnasse. La rédaction vous emmène découvrir le XIVème arrondissement en 20 étapes patrimoniales sélectionnées par nos soins.



1/ Parc Montsouris 
2 rue Gazan - Paris 14
RER Cité Universitaire ligne B

Le Parc de Montsouris, espace vert de seize hectares dans le XIVème arrondissement, se lit au Sud de Paris comme le pendant du parc des Buttes Chaumont au Nord, bois de Vincennes à l'Est, bois de Boulogne à l'Ouest. Ce jardin à l'anglaise, achevé en 1878, témoigne d'une vision moderne de la ville développée au XIXème siècle, héritage des grands travaux haussmanniens menés sous le Second Empire. Il se distingue par ces aménagements paysagers évocateurs d'une nature pittoresque, reliefs, vastes pelouses, bosquets. Ce paradis des ornithologues compte de nombreuses espèces d'oiseaux ainsi que des arbres centenaires remarquables, parasol chinois, sequoia, plaqueminier, noyer de Chine, tulipier de Virginie, cèdre du Liban, hêtre tortillard. Faune généreuse et flore luxuriante. Aujourd'hui lieu de promenade prisé des étudiants de la Cité Universitaire voisine et des familles du quartier, le Parc de Montsouris s'inscrit dans un trapèze bordé par le boulevard Jourdan, la rue Nansouty, la rue Émile Deutsch de la Meurthe, l'avenue Reille, la rue Gazan, la rue de la Cité Universitaire.




2/ Mire du Sud Parc Montsouris
Côté Boulevard Jourdan - Paris 14
RER ligne B Cité Universitaire

La Mire du Sud ou Mire de l'Observatoire, stèle de pierre haute de quatre mètres, percée au sommet d'un oculus, se trouvait à l'origine dans les jardins de l'Observatoire. Elle matérialise alors le passage du méridien de Paris à l'Est du méridien de Greenwich qui l'a supplanté en 1911. Déplacée au sein du parc Montsouris, elle se trouve désormais à 70 mètres à l'Est de cette ligne imaginaire qui rallie le pôle Nord au pôle Sud. Le méridien de Paris se définit par un ensemble de points déterminés grâce à la première forme de la géographie mathématique moderne, la géodésie. Cette science développée afin de tracer les cartes géographiques s'attache à résoudre les problèmes de dimensions, de proportions puis de forme de la planète au moyen de triangulation et de mesures astronomiques. 




3/ Rue Nansouty - Paris 14
Accès 25 avenue Reille / 2 rue Emile Deutsch de la Meurthe / 30 boulevard Jourdan 
Impasse Nansouty / Villa du Parc Montsouris / Rue du Parc Montsouris / Rue Georges Braque / Square de Montsouris
RER ligne B Cité Universitaire / Métro Porte d'Orléans ligne 4

Les ruelles éparpillées le long de la rue Nansouty et de son prolongement immédiat rebaptisé rue Emile Deutsch de la Meurthe forment un délicieux ensemble résidentiel. Jolis pavillons avec jardin, ateliers d’artistes, villas d’architecte, réalisations modernistes des années 1930, immeubles de caractère côtoient les maisonnettes en briques et pierre de meulière de l’habitat populaire de la fin du XIXème siècle. Aux abords du parc Montsouris, côté ouest, ce petit paradis champêtre est devenu l’un trésor de l’habitat individuel. Il figure parmi les micro-quartiers plus recherchés du XIVème arrondissement. Impasse Nansouty, Villa du Parc de Montsouris, rue du Parc de Montsouris, rue Georges Braque, square de Montsouris forment une enclave exquise aux airs de province bucolique. Cet ensemble de ruelles plébiscité par les artistes de Montparnasse - Léonard Foujita, Georges Braque y ont résidé - est devenu sous l’influence de leur présence un champ d’expérimentation de l’avant-garde architecturale. Les réalisations des frères Perret, Le Corbusier, Lurçat, plongées dans la verdure, confèrent un charme particulier à cette oasis urbaine. La sérénité de ces venelles semble incongrue au cœur de la ville. 



4/ Square de Montsouris - Paris 14
Accès 8-12 rue Nansouty / 51 avenue de Reuille 
Métro ligne 4 Porte d’Orléans / RER B Cité Universitaire 

Le square de Montsouris, ruelle pavée abondamment fleurie, est bordé de jolies maisons de ville construites au début des années 1920. Le parc éponyme, sur lequel débouche la venelle, a donné son nom actuel à l'ancien quartier du Petit Montrouge. Les territoires de ce hameau ont été rattachés à Paris sous le Second Empire. Le quartier de Montsouris doit peut-être ce nom singulier à la présence des anciennes carrières de gypse abandonnées qui ont laissé les sous-sols troués comme du gruyère, carrières sur lesquelles il a été bâti entre 1860 et 1878. Une autre tradition suggère que cette appellation proviendrait de la prolifération des rongeurs attirés par les nombreux moulins à vent où était concassé le grain des parisiens. Une explication moins poétique évoque l’indigence des populations originelles qui habitaient les environs.



5/ Impasse Florimont - Paris 14
Accès par le 150 rue d'Alésia
Métro Plaisance ligne 13 / Alésia ligne 4

Dans le quartier de Plaisance, "entre la rue Didot et la rue de Vanves" comme le chantait Georges Brassens qui y vécut vingt-deux ans, de 1944 à 1966, débute au 150 rue d'Alésia une curieuse petite allée. Le site est protégé depuis la modification du plan d'occupation des sols en 2000. De nos jours, l'impasse Florimont rescapée des promoteurs immobiliers du fait d'une parcelle compliquée à bâtir est un lieu de pèlerinage pour les amoureux du poète. Annoncée par la grande reproduction d'une photographie datant d'avril 1957 représentant le chanteur guitare à la main, l'impasse Florimont date du XIXème siècle. De la ruelle populaire aux façades lépreuses, aux maisonnettes décrépites, habitat précaire d'un Paris miséreux, il demeure l'étroitesse et la modestie des constructions. 




6/ Villa d'Alésia - Paris 14
Accessible par le 111 ter rue d'Alésia et le 39 Rue des Plantes
Métro Alésia ligne 4

Enfilade de maisons signées, de petits immeubles coquets, d'hôtels particuliers réaménagés, la villa d'Alésia, lieu privilégié et discret, offre une grande variété de façades entre Art Nouveau et Art Déco. Les vastes verrières qui ponctuent la rue marquent la présence d'anciens ateliers d'artistes et d'artisans, dernières traces d'un passé industriel. Ouverte vers 1897, l'ancienne villa Parquet, du nom d'un propriétaire, est devenue villa d'Alésia en 1965. Passage typique du XIVème, cette voie a pour particularité de suivre les sinuosités d'un Y, une rue fourchue moins champêtre que ses voisines villa Hallé, rue des Thermopyles mais au charme certain et à l'architecture exubérante.



7/ Impasse du Moulin Vert - Paris 14
Accès par le 27 rue des Plantes
Métro Alésia ligne 4

Dans le quartier du Petit-Montrouge, non loin de la place Victor et Hélène Basch, un passage typique du XIVème arrondissement a su préserver une partie de son charme authentique. Voie publique depuis 1991, l'impasse du Chemin-Vert est bordé côté impair de maisonnettes déployées sur une vingtaine de parcelles. Jardins privés et cours abondamment fleuris donnent des allures champêtres à cette venelle discrète. Néanmoins, ce paysage urbain pittoresque a été altéré par des constructions plus récentes. Sur la rive paire, l'espace allant du numéro 10 au 20 est occupé par un vilain immeuble sans âme datant des années 70 qui s'élève sur douze niveaux. Accessible par les 92 et 94 rue d'Alésia, il a considérablement changé l'atmosphère de la ruelle. Le caractère d'origine du lotissement se retrouve à partir du numéro 22 tandis qu'il a été préservé rive impaire. Une parenthèse de béton fort contrariante pour les amoureux de la ville mais qui par contraste souligne l'attrait de ses voisines.



8/ Villa Seurat - Paris 14
Accès par le 101 rue de la Tombe Issoire
Métro Porte d'Orléans ligne 4

La villa Seurat, véritable musée à ciel ouvert, nous raconte l'histoire du Mouvement architectural moderniste vu par André Lurçat et Auguste Perret. Le quartier Montsouris rattaché à Paris en 1860, faubourg festif au pied des fortifications de Thiers édifiées entre 1841 et 1844 et démolies entre 1919 et 1929, a longtemps été une terre de prédilection pour les artistes. Issus de la bohème de Montparnasse, peintres et sculpteurs, écrivains et poètes sont nombreux à s'établir dans les environs. Durant l'Entre-deux-guerres, ceux qui rencontrent le succès s'y font construire des maisons-ateliers. Alors que l'urbanisme des années 70 a durablement marqué le paysage urbain du XIVème arrondissement, celles-ci nous sont parvenues intactes grâce à la campagne nationale pour la préservation de l'architecture des XIXème et XXème siècles datant de 1975.




9/ Village d'Orléans, rue et Villa Hallé - Paris 14
Villa Hallé au niveau du 36 rue Hallé / Placette en hémicycle du 12 au 32 rue Hallé
Métro Denfert-Rochereau lignes 4 et 6

Terre de prédilection des artistes et des gens du spectacle, le XIVème arrondissement a été l'un des centres de la vie intellectuelle et artistique de Paris. Entre tradition faubourienne, nombreux ateliers et modernité, persistent, de nos jours, les traces d'un passé champêtre notamment dans le quartier où nous nous rendons aujourd'hui. A la frontière de Montrouge et de la barrière de Paris, entre le mur des Fermiers Généraux et les fortifications de Thiers, un hameau modeste se développe au XVIIIème siècle et reçoit le sobriquet de Petit-Montrouge. Lors de l'annexion des communes limitrophes à la Capitale en 1860, le nom lui est resté. Regroupant trois rues en une seule par décret du 2 octobre 1865, la pittoresque rue Hallé du nom de l'un des premiers médecins de Napoléon, Jean Noël Hallé (1754-1822), réunit l'avenue de la Santé, la rue Neuve Saint Jacques et l'avenue du Capitaine. Elle suit un curieux parcours coudé qui débute à la hauteur du pont du chemin de fer de la rue de la Tombe-Issoire, coupe l'avenue René Coty et se termine sur la rue du Commandeur.



10/ Cloître de Port-Royal - Paris 14
Hôpital Cochin 
123 boulevard de Port Royal - Paris 14
Horaires : Ouvert du lundi au vendredi - Chapelle ouverte le dimanche pour la messe à 10h30
RER Port-Royal ligne B / Métro Saint-Jacques ligne 6

Le cloître de Port-Royal, la chapelle et la salle capitulaire, propriété de l'Assistance publique hôpitaux de Paris, se trouvent dans l'enceinte de l'hôpital Cochin. L'ensemble désormais dévolu à la maternité Baudelocque possède un charme hors du temps particulier, sérénité héritée de l'ancienne abbaye cistercienne. Port-Royal a été un lieu majeur du jansénisme, doctrine théologique développée aux XVIIème et XVIIIème siècles qui s'appuie sur la lecture rigoureuse des écrits de Saint Augustin. Elle s'attache à résoudre la problématique de la grâce, associant au rigorisme moral, une hostilité envers les jésuites et une opposition à l'absolutisme royal.




11/ Villas rue Cassini
3bis, 5 et 7 rue Cassini - Paris 14
Métro Saint Jacques ligne 6 / RER Port Royal ligne B

Rue Cassini, dans le XIVème arrondissement de Paris, trois villas, maisons-ateliers édifiées pour des artistes entre 1903 et 1906, préfigure dans leur conception le mouvement Art déco, qui connait ses premières occurrences architecturales dès 1910. Elles sont construites sur un terrain en bordure de l'Observatoire, rue dont la dénomination de 1790 rend hommage à une famille d'astronomes, directeurs successifs de cette institution. Les hôtels particuliers aux numéros 3bis, 5 et 7 rue Cassini, se distinguent par leurs styles contrastés, oeuvres d'un même duo d'architectes Paul Huillard (1875-1966) et Louis Süe (1875-1966), représentant majeur de l'Art déco, auteur précédemment d'une série d'ateliers d'artistes au 126 boulevard du Montparnasse. Le vocabulaire plastique éclectique 1900 tend alors vers un dépouillement progressif, en réaction au foisonnement Belle Époque. Les trois villas mitoyennes de la rue Cassini témoignent de l'âge d'or de Montparnasse, quartier qui prend son essor sous l'impulsion des avant-gardes artistiques. 



12/ Dernière vespasienne de Paris 
En face du 86 boulevard Arago - Paris 14
Métro Denfert-Rochereau lignes 4, 6 / Saint Jacques ligne 6

La dernière vespasienne de Paris se trouve en face du 86 boulevard Arago dans le XIVème arrondissement. En argot, "les pissotières", "les tasses", "les ginettes", sont apparues pour la première en 1834. Elles ont disparu des trottoirs parisiens dans les années 1980, remplacées par les sanisettes JC Decaux. La dénomination vespasienne, étymologie fautive, renvoie à l'empereur Vespasien (9-79 après JC), à qui est attribué à tort la création d'urinoirs publics dans la Rome antique. En réalité, il est responsable d'une taxe sur les urines collectées dans le cadre de la production d'ammoniaque utilisé comme fertilisant agricole. Objet fonctionnel et architectural, ces urinoirs publics à usage des hommes exclusivement témoigne de la prise en charge des problématiques liés à l'hygiène publique au cours du XIXème siècle.



13/ Passage d'Enfer - Paris 14
Accès 247 boulevard Raspail - 21 rue Campagne- Première
Métro Raspail ligne 4

Le passage d'Enfer, voie privée formant un coude, est situé à deux pas de Montparnasse. Dans sa typologie, cette ancienne cité ouvrière fermée par des grilles, garde la trace de l'histoire des premiers logements sociaux. Sa construction de 1855 à 1857 découle de la mise en application du décret de 1852 relatif à l'amélioration des habitations ouvrières dans les grandes villes manufacturières. Sous le Second Empire, avec la diffusion des théories hygiénistes, de nombreuses expérimentations subventionnées par l'Etat ont été menées afin de fournir des logements sains, aérés, à des prix inférieurs à ceux payés par les populations les plus modestes pour une seule chambre dans des maisons insalubres. Environ 1 500 ont été créés à Paris sous le règne de Napoléon III dont certains ont bénéficié des innovations technologiques de l'Exposition universelle de 1867. Le passage d'Enfer, à l'origine Cité Cazaux du nom du propriétaire, puis Cité d'Enfer, fait partie des toutes premières opérations parisiennes.



14/ Ateliers d’artistes 31 rue Campagne Première - Paris 14
Métro Raspail ligne 4

L’immeuble du 31 - 31 bis rue Campagne Première dans le quartier Montparnasse à Paris, oeuvre d’André Arfvidson (1870-1935) affirme des partis pris esthétiques forts en lien avec sa vocation initiale, un ensemble d’ateliers d’artiste haut de gamme. Edifié en 1911, le bâtiment, béton armé et remplissage de briques, illustre la modernité des nouvelles techniques de construction. La façade sur rue se déploie sur quatre niveaux d’ateliers scandés d’imposantes bow-windows rendues possibles grâce à la structure de ciment armé, niveaux auxquels répondent huit sur cour intérieure correspondant aux espaces d’habitation. La façade sur rue en grès flammé, décor atypique du grand céramiste Alexandre Bigot, témoigne des évolutions stylistiques des années 1910. La discrète polychromie de la façade, camaïeu de brun, d’ocre, de blanc, accroche subtilement la lumière du jour, développant des variations chromatiques au fil de la journée. L’immeuble primé au concours de façade de la Ville de Paris en 1912, a été distingué par les Monuments historiques. Façades et toitures sont inscrits par arrêté du 12 juin 1986. 



15/ Immeuble Art déco 21-23 rue Froidevaux - Paris 14
Métro Denfert-Rochereau lignes 4, 6

L'immeuble du 21-23 rue Froidevaux, construit en 1929 sur les plans de l'architecte Georges Grimbert, illustre les théories esthétiques de l'Art déco appliquées à un programme mixte de logements-ateliers. Édifié sur une parcelle de 655m2, en face du cimetière du Montparnasse, le bâtiment associe proportions monumentales et éléments intimistes du décor. Le contraste entre les deux éléments du programme se manifeste dans le choix des matériaux. Georges Grimbert opte pour le coeur de son projet sur la céramique, support ornemental, plutôt que la pierre de taille traditionnelle ou le béton avant-gardiste. Sur la travée centrale, en saillie les ateliers d'artistes en duplex, avec leurs vastes baies vitrées, façade du corps-de-logis pavé de céramique, décor de mosaïque, contrastent avec les logements latéraux, façade plus sobre de briques et de pierre. L'architecte conserve pour l'ensemble des façades des éléments polychromes aux incrustations de qualité ainsi que d'élégants garde-corps en ferronnerie similaires. L'immeuble du 21-23 rue Froidevaux dans le XIVème arrondissement a été l'ancien domicile de l'aviatrice Maryse Bastié (1898-1952) et de l'académicien Pierre Gaxotte (1895-1982), journaliste et historien.



16/ Cimetière du Montparnasse 
3 boulevard Edgar-Quinet - Paris 14
Horaires : Du 16 mars au 05 novembre, tous les jours de 8h à 18h. 8h30 le samedi et 09h00 le dimanche. Du 06 novembre au 15 mars, tous les jours de 8h à 17h30. 8h30 le samedi et 09h00 le dimanche
Métro Raspail lignes 4 et 6 / Gaîté ligne 13

Le cimetière du Montparnasse, deuxième plus grande nécropole de Paris après le Père Lachaise, s'étend au coeur de la ville sur 19 hectares. Les 30 divisions abritent 35 000 concessions où reposent célébrités et anonymes. Les allées ombragées de la nécropole, parcelle parfaitement plane, sans dénivellations, sont propices à la promenade et au recueillement. Sur la tombe de Serge Gainsbourg, les visiteurs déposent cigarettes et tickets de métro, des stylos sur la sépulture de Marguerite Duras, des poèmes manuscrits pour Charles Baudelaire. La stèle de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir est couverte de baisers. La rue Froidevaux délimite le cimetière du Montparnasse au Sud, à l'Est la rue Victor Schoelcher, au Nord-Est le boulevard Raspail, au Nord le boulevard Edgar Quinet, à l'Ouest la rue de la Gaîté. Il est traversé par la curieuse et aveugle rue Émile Richard depuis 1890. Havre de paix, l'abondance de sa faune et sa flore en font un véritable poumon vert. La nécropole compte notamment près de 1200 arbres, de quarante essences différentes, tilleuls, érables, frênes, conifères, sophoras, tuyas.



17/ Moulin de la Charité - Tour de la Charité
Cimetière du Montparnasse
3 boulevard Edgar-Quinet - Paris 14
Horaires : Du 16/03 au 05/11, tous les jours de 8h à 18h. Ouverture à 8h30 le samedi et 09h00 le dimanche. Du 06/11 au 15/03, tous les jours de 8h à 17h30. Ouverture à 8h30 le samedi et 09h00 le dimanche
Métro Gaîté ligne 13 / Raspail lignes 4 et 6

La Tour de la Charité, vestige du Moulin de la Charité, dresse sa silhouette incongrue dans la neuvième division du cimetière du Montparnasse. Tourelle ronde de quinze mètres de haut au toit en poivrière, vestige d'un moulin, ancienne propriété des Frères hospitaliers de la Charité, témoigne de l'histoire du quartier et de son urbanisation. Le moulin, construit au XVIIème siècle pour les Frères de la Charité, propriétaires d'une ferme voisine, est intégré au cimetière du Montparnasse lors de sa création en 1824. Désormais remise souvent vide, la Tour de la Charité conserve un charme pittoresque, mémoire du passé champêtre de Montparnasse.




18/ Église Notre Dame du Travail
59 rue Vercingétorix / 36 rue Guilleminot - Paris 14
Horaires : Du lundi au vendredi 7h30-19h45 / samedi et dimanche 9h-19h30
Métro Pernety ligne 13

L'église Notre-Dame du Travail offre un contraste singulier entre sa façade d'inspiration romane en pierre de taille traditionnelle et à l'intérieur une remarquable charpente métallique apparente. Elle a été édifiée entre 1898 et 1901 sur les plans de l'architecte Jules Astruc (1862-1955) élève de Victor Laloux (1850-1937), promoteur des structures de métal qu'il dissimule derrière des façades de pierre à l'ordonnancement classique, auteur de la gare d'Orsay inaugurée en 1900, aujourd'hui reconvertie en musée. La structure de fer et d'acier, lourde de 1,35 tonnes, impose la modernité du style industriel, esthétique fonctionnelle constructiviste. 



19/ Quartier Didot Sud 
Débute au 146 rue du Château, se termine au 79 boulevard Brune
Métro Pernety ligne 13 / Mouton Duvernet ligne 4

Le quartier Didot-Sud, au coeur de Plaisance, déploie, le long de la rue Didot, son paysage urbain pittoresque. Les façades haussmanniennes de pierre blonde y conversent avec les immeubles de tailles réduites en brique rouge ou grise dans la pure tradition faubourienne. Artère commerçante vivante, squares, écoles, jardins, cet environnement chaleureux attire les familles parisiennes séduites par la vie de quartier. De part et d'autre de la rue Didot, s'étirent selon un plan en arête de poisson de nombreuses villas et cités ouvrières devenues aujourd'hui petit luxe pour les citadins. Planquées à l'abri de ces venelles en impasse, les maisons individuelles, vieilles bicoques des faubourgs restaurées avec soin et nouvelles constructions respectueuses de l'esthétique générale, rappellent l'histoire des villages parisiens. De bâti ancien, cet ilot préservé, vestige du Petit Montrouge village intégré à Paris lors de l'annexion des communes de 1860, date de la seconde moitié du XIXème siècle. Le quartier Didot-Sud délimité par les rues d'Alésia, des Suisses, des Plantes, les hôpitaux Broussais et Saint Joseph, la Petite Ceinture, a su résister à une certaine forme de l'urbanisme moderne. Les grands travaux des années 1970 n'ont pas atteint cette partie du XIVème arrondissement. 




20/ Rue des Thermopyles 
Accès 32 rue Didot / 87 rue Raymond Losserand - Paris 14
Métro Pernety ligne 13

De la rue des Thermopyles aux villas de la rue Didot, la traversée de l'ancien village de Plaisance réserve des moments propices à la flânerie. Entre tradition faubourienne et constructions haussmanniennes, le XIVème demeure une enclave privilégiée où se lit encore l'histoire de l'annexion en 1860 des communes périphériques à la ville de Paris. Squares, jardins et autres lieux de promenade sont nombreux dans ce quartier. D'une rue à l'autre, les immeubles en pierre de taille blonde du baron Haussmann répondent aux constructions en briques typiques des anciens faubourgs tandis qu'ici et là subsistent de petites impasses, passages et autres villas distribuées en arêtes de poisson autour des voies principales qui rappellent les origines villageoises modestes de Plaisance. Les charmantes maisonnettes bordant ces venelles bucoliques évoquent un passé modeste. La verdoyante rue des Thermopyles, pure création du célèbre spéculateur Alexandre Chauvelot (1791-1861), ancêtre de nos promoteurs modernes, est l'exemple parfait de ces cités ouvrières devenues petit luxe parisien.