Bourg-en-Bresse, chef-lieu du département de l'Ain, réserve à ses visiteurs les belles surprises d'un patrimoine architectural et culturel unique. Edifices remarquables, religieux, civils et hospitaliers témoignent de la prospérité de la cité dès le Moyen-Âge. Au carrefour des routes commerciales vers l'Italie et la Suisse, étape cruciale de prestigieux pèlerinages, la ville bénéficie des richesses naturelles d'une région déployée à travers la Bresse, la Dombes et le Revermont. Agriculture, viticulture, élevage de chevaux et de volailles d'exception, cette terre de tradition gastronome connaît très tôt les faveurs d'un commerce et d'un artisanat florissant.
Établie autour d'un fortin, la cité gallo-romaine originelle, future Bourg-en-Bresse, se développe au Moyen-Âge, en plan concentrique autour de cet ancien château disparu, situé sur l'actuelle place des Lices. Au XIIIème siècle, les seigneurs de Bâgé contractent des alliances par mariage avec la Maison de Savoie dont le nom va accroître le prestige de la région. Le blason de Bourg-en-Bresse conserve de nos jours la croix tréflée des Savoie. En 1601, sous Henri IV, Bresse, Dombes et Bugey sont rattachés au royaume de France. Démolie à partir de 1611, la citadelle primitive de Bourg-en-Bresse fait place à une ville plus moderne, où la pierre de taille remplace la brique. Le centre-ville conserve néanmoins de nombreuses maisons à pans de bois, symboles de l'opulence des marchands burgiens. L'élégance des hôtels particuliers en pierre de taille du XVIIIème siècle manifeste le lignage aristocratique de la ville. Au XIXème siècle, sous l'influence haussmannienne, les édiles cherchent à moderniser le coeur médiéval de la ville. L'avenue d'Alsace-Lorraine percée à partir de 1894 rattache le centre historique au nouveau quartier développé autour de la gare et change radicalement la configuration d'une cité qui s'ouvre à la contemporanéité. Aujourd'hui, Bourg-en-Bresse présente un visage contrasté, riche des vagues de l'histoire, strates inscrites dans la pierre. Toute l'année, l'Office de tourisme de Bourg-en-Bresse propose de nombreuses visites guidées en fonction des goûts et intérêts de chacun. La rédaction vous invite à découvrir la ville en 10 étapes patrimoniales uniques !
1/ Monastère royal de Brou
63 boulevard de Brou - 01000 Bourg-en-Bresse
Tél : 04 74 22 83 83
Horaires : Du 1er octobre au 31 mars de 9h à 12h et 14h à 17h - Du 1er avril au 30 juin de 9h à 12h30 et de 14h à 18h - Du 1er juin au 30 septembre de 9h à 18h
L’histoire du Monastère royal de Brou est intimement liée au destin exceptionnel de sa fondatrice, Marguerite d’Autriche (1480-1530). Fille de Maximilien Ier (1459-1519), chef de la maison de Habsbourg, et de Marie de Bourgogne (1457-1482), unique enfant de Charles le Téméraire (1433-1477), le quatrième et dernier duc de Bourgogne de la lignée Valois, la princesse est l’héritière de prestigieuses dynasties. Au décès de son troisième époux, Philibert de Savoie, Marguerite d’Autriche manifeste le souhait de créer le Monastère royal de Brou, donnant ainsi suite au vœu de sa belle-mère, Marguerite de Bourbon. La construction débute en 1506 sous la direction de l'architecte Louis van Bodgeghem. L’église Saint Nicolas de Tolentin, édifiée de 1513 à 1532, et les trois cloîtres sont classés au titre des Monuments historiques. Les bâtiments monastiques de Brou abritent désormais le musée municipal de la ville de Bourg-en-Bresse.
2/ Apothicairerie de l'Hôtel-Dieu
47 boulevard de Brou - 01000 Bourg-en-Bresse
L'apothicairerie de l'Hôtel-Dieu de Bourg-en-Bresse, l'une des plus vastes de France, se distingue par son remarquable état de conservation. Écrin de savoir, témoignage des connaissances médicales passées, l'ancienne pharmacie hospitalière, en activité de 1790 à 1963, était tenue par les religieuses de la congrégation de Saint Augustin puis de Saint Joseph. Les trois salles en enfilade, inscrites partiellement aux monuments historiques, invitent le visiteur dans les coulisses des arts curatifs et leur intrigante pharmacopée.
3/ Porte des Jacobins
1 rue de la République - 01000 Bourg-en-Bresse
La Porte des Jacobins à Bourg-en-Bresse est le seul des trois portails de l’ancien couvent des Jacobins fondé au XVème siècle à nous être parvenu intact. Le monastère en grande partie démantelé à la Révolution a notamment servi de carrière de pierre aux riverains. Le « portail de la fontaine des Jacobins », fontaine aujourd’hui disparue, se situe à l’angle des rues de la République et Jules Migonney. Il est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 24 août 1927. Élément emblématique de la vieille ville, dont elle est le plus ancien vestige, la Porte des Jacobins a été édifiée en 1497. Arc brisé, voussures importantes et reliefs sculptés, la remarquable arcade gothique menait à l’église conventuelle incendiée à la Révolution. Elle constitue un rare témoignage de la congrégation dominicaine établie à Bourg-en-Bresse en 1414, sous la protection des ducs de Savoie.
4/ Demeure Hugon
11 rue Gambetta / 16 rue Victor et Hélène Basch – 01000 Bourg-en-Bresse
La Demeure Hugon, maison à pans de bois emblématique de Bourg-en-Bresse, est l’une des plus anciennes constructions de la ville. Propriété privée, elle déploie ses charmes pittoresques à l’angle des rues Gambetta et Victor et Hélène Brasch. Des analyses de dendrochronologie ont été menées sur un échantillon de bois prélevé sur la charpente. L’année d’abattage du bois déterminée par cette méthode scientifique vers 1496, a permis de préciser de manière rigoureuse la période d’édification. La Demeure Hugon est inscrite à l’inventaire des monuments historiques par arrêté du 15 mars 1940.
5/ Palais du vêtement
6 place de l’Hôtel de Ville – 11000 Bourg-en-Bresse
Le Palais du Vêtement, enseigne réputée de Bourg-en-Bresse, a fêté ses cent-dix ans en 2022. L’immeuble originel a été construit à la fin du XVIIIème siècle sur l’emplacement libéré par la destruction par l’ancienne apothicairerie de l’hôpital Sainte Marie en activité de 1652 à 1790. L’édifice échappe de peu aux démolitions liées à la percée de l’avenue d’Alsace-Lorraine entre 1894 et 1896. En 1912, propriété d’Alfred Ponçon, le bâtiment devient Le Palais du vêtement, commerce dédié au prêt-à-porter, dans la lignée des grands magasins de la Belle Époque. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, la façade du Palais du Vêtement est ravalée, embellie. Le décor emprunte des motifs aux styles Art Nouveau et Art déco. Une élégante frise de mosaïque remplace l’enseigne originelle. Les fenêtres s’ornent de cartouches à décor de bleuets, de colonnes et de balcons.
6/ Hôtel de Ville de Bourg en Bresse et son annexe l’Hôtel de Bohan
Place de l'Hôtel de ville - 01012 Bourg-en-Bresse
La Mairie de Bourg-en-Bresse se compose de deux bâtiments remarquables partiellement classés, placés en regard, l’Hôtel de Ville et l’Hôtel de Bohan. L’Hôtel de Ville édifié entre 1761 et 1773 fait l’objet d’une inscription partielle aux Monuments historiques par arrêté du 4 octobre 1932. La protection concerne notamment la façade néo-classique, rythmée par trois fenêtres, façade au fronton de laquelle se trouve les armes de la ville frappées de la croix tréflée de Savoie. Un cadran solaire en hommage aux travaux en rapport à la comète de Halley de Jérôme Lalande (1732-1807), astronome et hydrologue né à Bourg-en-Bresse, inhumé au Père Lachaise, a été installé en 1982. Perpendiculaire à l’Hôtel de Ville, l’Hôtel de Bohan héberge une annexe de la mairie, où se trouvent le bureau du maire et son cabinet. Résultat de trois campagnes de construction aux XVIème, XVIIème et XVIIIème siècle, cet hôtel particulier a longtemps appartenu à une famille d’officiers de cavalerie, les Bohan.
7/ Co-cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation
10 place Georges Clemenceau – 01000 Bourg-en-Bresse
La Co-cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation de Bourg-en-Bresse a été édifiée sur pilotis entre le XVIème et le XVIIème siècle, par étapes successives de 1505 à 1696, sur l’emplacement d’une ancienne chapelle dédiée à la Vierge noire, sainte patronne de la ville. Propriété de la commune, rattachée au diocèse de Belley-Ars, elle est classée aux Monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1914. Abattu à la Révolution sur l’ordre d’Antoine Louis Albitte (1761-1812), « le tigre de l’Ain », conventionnel et tombeur de nombreux édifices religieux de la région, le clocher a été reconstruit entre 1911 et 1914 sous la houlette de l’architecte Tony Ferret (1851-1923). A la suite du décret de la congrégation pour les évêques à Rome en date du 20 août 1990, la collégiale Notre-Dame de l’Annonciation est élevée au rang de co-cathédrale le 3 mai 1992. Un édifice religieux devient co-cathédrale lorsqu’il existe déjà une cathédrale dans le diocèse dans ce cas, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Belley.
8/ Théâtre municipal de Bourg-en-Bresse
9 cours de Verdun / Esplanade de la Comédie – 01000 Bourg-en-Bresse
Le Théâtre de Bourg-en-Bresse est établi sur l’esplanade de la Comédie au cœur de la ville. Lieu des arts vivants et des représentations depuis le Moyen-Âge, cette place accueille dès le XIIIème les tréteaux des saltimbanques. Le théâtre officiel de la cité bressane date du XVIIIème siècle. Et il connait un destin mouvementé entre incidents récurrents et métamorphoses radicales. Édifié en 1772, le premier bâtiment de pierre est victime d’un incendie en 1895. Tony Ferret (1851-1923) architecte départemental de l’Ain de 1884 à sa retraite, également architecte diocésain de Belley-Ars à partir de 1896, se charge de la reconstruction. Le chantier débute en 1897. La livraison de la première étape permet d’inaugurer le théâtre en 1899. Il est tout à fait achevé en 1903.
9/ Maison Gorrevod
1 rue du Palais / 9 Rue d'Espagne - 01000 Bourg-en-Bresse
A Bourg-en-Bresse, la Maison Gorrevod, ancienne bâtisse à encorbellements et colombages sculptés du XVème siècle témoigne de l’opulence des marchands et artisans burgiens, enrichis dans le commerce du textile. La ville se trouve alors au carrefour des routes commerciales et de pèlerinage. En parallèle, la Bresse, région humide, quasiment marécageuse à la Renaissance s’avère propice à la culture du chanvre. Les frères Guillot de la Bertrandière, maîtres drapiers, bourgeois anoblis grâce à leurs largesses envers les communautés religieuses de la ville, font édifier la maison à pans de bois qui se trouve sur l’actuelle rue du Palais, en 1425. Au XVIème siècle, elle devient la propriété de la famille Gorrevod, branche cadette originaire de la Bresse des comtes de Pont-de-Vaux, qui prend le nom du château de Gorrevod à cette époque.
10/ Hôtel des Quatre saisons
7 rue Clavagry - 11000 Bourg-en-Bresse
L’Hôtel des Quatre Saisons présente sur la rue Clavagry de Bourg-en-Bresse une élégante façade XVIIIème. Son édification remonte pourtant à la seconde moitié du XVème siècle. Au cours de la première moitié du XVIIème, les propriétaires mènent une campagne d’agrandissement. La façade est entièrement repensée en 1742 à l’initiative de Jean de Bolozon, descendant d’une famille du Haut-Bugey dans le massif du Jura. Des mascarons finement sculptés scandent un programme décoratif épuré. Quatre figures, allégories des quatre saisons, viennent souligner les clés de voûte. La porte est surmontée d’un cinquième visage, Apollon dieu des arts, de la musique et de la lumière ici représenté en dieu solaire. Façade et toiture sur rue, escalier à vis du XVIème siècle avec sa porte et escalier d’honneur du XVIIIème sont inscrits aux monuments historiques par arrêté du 10 septembre 1947.
Office de tourisme de Bourg-en-Bresse
6 avenue Alsace Lorraine - 01000 Bourg-en-Bresse
Tél : 04 74 22 49 40
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
Enregistrer un commentaire