Ailleurs : Demeure Hugon, maison à pans de bois emblématique de la vieille ville de Bourg-en-Bresse

 

La Demeure Hugon, maison à pans de bois emblématique de Bourg-en-Bresse, est l’une des plus anciennes constructions de la ville. Propriété privée, elle déploie ses charmes pittoresques à l’angle des rues Gambetta et Victor et Hélène Brasch. Des analyses de dendrochronologie ont été menées sur un échantillon de bois prélevé sur la charpente. L’année d’abattage du bois déterminée par cette méthode scientifique vers 1496, a permis de préciser de manière rigoureuse la période d’édification. La Demeure Hugon est inscrite à l’inventaire des monuments historiques par arrêté du 15 mars 1940. Fondations et rez-de-chaussée conçus en pierre protègent la structure générale de l’humidité. La Bresse est à l’origine une région marécageuse. A ce niveau se trouve une boutique, configuration héritée du tournant du Moyen-Âge. Les élévations à pans de bois sont scandées par deux étages, logis du maître et chambres des ouvriers ainsi qu’une soupente habitable.

La Demeure Hugon porte le nom d’une famille de riches marchands citée dans les archives de la ville dès le début du XVIIème siècle. Philibert Hugon, son fils Jacques, puis Benoît sont marchands. Au gré de l’ascension sociale, les descendants accèdent à des charges officielles, deviennent administrateurs judiciaires, intègrent les équipes municipales des communes de la région.







De nombreuses maison à pans de bois, construites au Moyen-Âge et à la Renaissance, ponctuent le quartier historique de la vieille ville de Bourg-en-Bresse. Ancienne place forte romaine rattachée au duché de Savoie en 1272, la cité se développe à l’abri des remparts défensifs. Carrefour commercial, au croisement des routes de pèlerinage, Bourg-en-Bresse prend son essor dans une région riche de sa gastronomie, de ses vins et de sa production textile. 

La ville a su préserver un ensemble remarquable de maisons patrimoniales. Les belles demeures bourgeoises de la fin de la période médiévale illustrent l’opulence des marchands burgiens, à l’instar de la Maison Gorrevod et les moyens confortables des commanditaires des bâtisses relativement plus modestes dans le cas de la Demeure Hugon. 





Les fouilles archéologiques les plus récentes ont révélés l’utilisation de techniques de construction proches du principe des maisons à pans de bois dès le Néolithique. Elles se diffusent à la faveur de la disponibilité du bois, matière première facile à transporter et à mettre en œuvre. La pierre marque alors le statut social du propriétaire, noblesse et clergé.  

Les maisons bourgeoises se distinguent par leur colombage, ensemble de poutres qui constitue la charpente d’un mur. La structure à pans de bois forme des carreaux, alvéoles remplies par le hourdage, briques, paille, terre crue, recouvert ensuite de crépi. La réglementation royale à l’échelle du pays impose le plâtrage dès le XVIIème afin de protéger l’ossature des risques d’incendie.




Le type de maison dite gothique se développe au cours de la période couvrant la Guerre de Cent ans (1337-1453) puis après. Les constructions en encorbellements se distingue par les charges en surplomb sur le rez-de-chaussée, un ou plusieurs étages en saillie sur la rue. Cette disposition particulière répond à plusieurs impératifs. Les villes médiévales développées à l’intérieur d’enceintes défensives manquent de terrains à bâtir. Les encorbellements compensent la situation par l’agrandissement les espaces d’un étage à l’autre. 

D’autre part, ils permettent d’échapper en partie à l’impôt en minimisant les surfaces, les taxes étant calculées d’après la superficie du rez-de-chaussée. En outre, les encorbellements permettent de minimiser l’entretien des façades. Celles-ci sont protégées en grande partie des intempéries. L’eau de pluie ruisselant uniquement sur la façade de l’étage le plus élevé. 

Mais à force de multiplier les étages, les rues progressivement s’assombrissent. Des odeurs nauséabondes s’échappent du ruisseau axial dans lequel ordures et contenu des seaux d’aisance sont déversés à défaut de tout-à-l’égout moderne. Manque de lumière et circulation de l’air restreinte conduisent à limiter voire à interdire ce type d’élévation. 

Demeure Hugon
11 rue Gambetta / 16 rue Victor et Hélène Basch – 01000 Bourg-en-Bresse

Office de tourisme de Bourg-en-Bresse
6 avenue Alsace Lorraine - 01000 Bourg-en-Bresse
Tél : 04 74 22 49 40




Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.