Paris : Montmartre à découvrir en 20 étapes de charme, escales classiques, incontournables et plus insolites



Montmartre, enclave préservée hors du temps, prolonge au fil de ses ruelles escarpées le mythe de la bohème artistique. Ce charmant petit village qui a conservé une architecture unique à Paris a été annexé à la Capitale en 1860. Auparavant, lieu de villégiature des riches bourgeois au XVIIIème siècle, Montmartre est devenu l’épicentre de la création plastique de la fin du XIXème au début du XXème siècle. Tandis que le Haut de Butte demeurait champêtre voire tout à fait bucolique, le Bas Montmartre déchaînait les folles nuits interlopes des plus célèbres cabarets parisiens. Désormais tout entier dévolu au divertissement propret des touristes, Montmartre a malgré tout su entretenir une certaine authenticité grâce à la préservation de son bâti villageois. Pour apprécier pleinement la Butte, il est question d’éviter les heures de pointes et les périodes de grandes ruées touristiques. Je vous propose de découvrir Montmartre, en vingt étapes de charme, des plus classiques au plus insolites.




1/ Place du Tertre à Montmartre
Accès : depuis la rue Norvins et la rue du Mont-Cenis

La place du Tertre, peinte par Utrillo, photographiée par Doisneau, site historique de la Commune, est célèbre dans le monde entier. A son nom sont accolés ceux des peintres débutants devenus célèbres, ceux des cabarets, des poètes de la grande bohème montmartroise. A deux pas de la Basilique du sacré Cœur, la nostalgie fait commerce et le mythe rapporte gros dans un enchevêtrement de chevalets et de tables à nappes vichy.  Le marché des peintres où se pressent portraitistes, caricaturistes et autres barbouilleurs accrédités par la Mairie, fait recette. Au cœur de l’ancien village de Montmartre, cette vieille place communale est désormais dévolue à des activités touristiques lucratives. Mais son charme architectural intact vaut encore le détour, particulièrement en sachant choisir ses heures de visite pour éviter la foule. Pour plus d’informations, retrouvez l’article complet au sujet de la place du Tertre ici.




2/ Folie Sandrin 
Adresse : 22 rue Norvins - Paris 18

La Folie Sandrin se situe au nord de place du Tertre. Cette bâtisse remarquable est l’héritière de la luxueuse villégiature hors de la ville édifiée pour sieur Antoine Gabriel Sandrin en 1774 dans le petit village de Montmartre champêtre. A la Révolution, devenue demeure d’un marchand de vin, la Folie Sandrin est amputée d’une partie de son domaine. A partir de 1805 le docteur Pierre Antoine Prost médecin aliéniste disciple de Philippe Pinel y installe une maison de santé à vocation plus humaine qui est repris à partir de 1820 par le célèbre docteur Esprit Blanche. A l’époque la syphilis, l’alcool, l’absinthe en particulier et les tourments de la création dans des conditions miséreuses font des ravages. De nombreux artistes souffrent de troubles mentaux. Parmi les patients les plus inspirés, se trouvent le poète Lasailly, Antoni Deschamps, traducteur de la Divine Comédie de Dante en français, Claude Barizain dit Monrose, le doyen de la Comédie Française, Emilie de la Valette. Gérard de Nerval y est interné du 21 mars au 22 novembre 1841. En 1847, la clinique du docteur Blanche déménage dans un hôtel particulier, quai de Passy ayant appartenu à la princesse de Lamballe à deux pas de la maison de Balzac. Par la suite, institution pour demoiselles de bonne famille, brièvement atelier de broderies et de dentelles, école de jeune fille puis de 1950 à 1960, Cours normal de Montmartre, le bâtiment est peu entretenu. Au début des années 1970, des promoteurs immobiliers rachètent la folie pour la transformer en résidence élégante. Jean Marais y établit son pied-à-terre parisien dans un appartement de grand standing. Pour en savoir plus, découvrez l’article complet au sujet de la Folie Sandrin ici.




3/ Mur des je t'aime
Adresse : Square Jehan Rictus à Montmartre - Paris 18

Le Mur des je t’aime, oeuvre inaugurée à Montmartre le 12 octobre 2000, attire dans un jardin romantique, touristes et Parisiens en goguette. Frédéric Baron auteur-compositeur et poète, a imaginé avec le concours de la calligraphe Claire Kito, un tableau composé de 612 carreaux en lave émaillée bleue, ponctué d’éclats de couleur rouge représentant les morceaux d’un cœur brisé. Sur les fines dalles, les mots je t’aime se déclinent, manuscrits, en 280 langues et dialectes du monde entier. Anglais, corse, chinois, kirghiz, navajo, esperanto, inuit, bambara se mêlent, image de paix fraternelle entre les peuples, message d’amour universel. Par cette présence poétique, le square Jehan Rictus est devenu une étape incontournable pour les amoureux qui visitent Montmartre. Pour découvrir plus d’informations au sujet du Mur des je t’aime, l’article complet se trouve ici.




4/ Place Emile Goudeau et le Bateau-Lavoir
Accès : 14 rue Ravignan - Paris 18

La place Emile Goudeau accrochée à flanc de colline est caractéristique de la géographie montmartroise. Accrochée à la Butte, elle déboule sur les pavés refaits à neuf à l’ombre de vieux marronniers. Depuis le bas de la place, une vue dégagée des plus spectaculaires s’ouvre sur tout Paris. Au numéro 13, se trouve la mythique cité d’artistes, le Bateau-Lavoir, entièrement reconstruite en 1978, fréquentée à la grande époque, de la fin du XIXème au début du XXème siècle par les plus grands artistes Renoir, Picasso, Modigliani, Reverdy, Derain, Braque, Max Ernst, les Dadas, peintres, sculpteurs, écrivains, poètes, gens de théâtre. Au 11, le Tim Hôtel a remplacé le Grand Hôtel Goudeau, point de chute de Roger Vailland engagé dans la Résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale dont une partie des bâtiments étaient liés à la cité d'artistes. Au 13 ter, se trouve une adresse singulière, un temps célèbre guinguette devenue par la suite un hôtel sorte d'annexe du Bateau-Lavoir. Pour en découvrir plus au sujet de la place Emile Goudeau et du Bateau-Lavoir, retrouvez l’article complet ici.




5/ Allée des Brouillards et son "château"
Accès : entre la place Dalida et le 4 de la place Casadesus - Paris 18

Lieu de mystère quasiment intact de la Butte, l'allée des Brouillards avec son château préservé et ses grands jardins hors de la vue des passants, déploie des charmes champêtres au rythme songeur des légendes de Montmartre. Au XVIIème siècle, installé sur le terrain, le Moulin des Brouillards qui sert de pressoir pour la mauvaise piquette de la Butte est surnommé le Moulin du Vin. La dénomination "brouillards" tend vers deux explications plausibles, les brumes matinales générées par l'abondances des sources ou bien plus festive, une allusion aux vapeurs du vin. Vers 1772, une grande folie, villégiature d’un riche bourgeois, est construite. A la Révolution, le domaine loti change souvent de propriétaire. Peu entretenus au cours du XIXème siècle, jardins, potagers et vignes deviennent une part intégrante du Maquis de Montmartre, hérissé d’habitations de fortune, tandis que les bâtiments sont fragmentés afin de créer un nombre important de petits logements. En octobre 1880, Auguste Renoir s'installe avec sa famille au numéro 8 de ce qui ne s'appelle pas encore l'allée où il demeure jusqu'au printemps 1897. Le 15 septembre 1894 y nait le futur cinéaste Jean Renoir. Dans les années 1930, un ensemble d’opérations immobilière morcèlent à nouveau les reliquats du domaine initial. De petits immeubles coquets et des villas de luxe remplacent les fragiles constructions le long de l'allée. Désormais, ces maisons s’arrachent à prix d’or. Pour en savoir plus au sujet de l’allée des Brouillards et de son château, découvrez l’article complet qui lui est consacré ici




6/ Paris : Vigne de Montmartre, la tradition réinventée - XVIIIème
Accès : Angle rue des Saules et rue Saint Vincent - Paris 18

Les vignes de Montmartre entièrement réinventées au début des années 1980 célèbrent le riche passé viticole de la Butte. Depuis près de quatre-vingt ans, la Fête des vendanges se déroule chaque année le deuxième week-end d'octobre. Propriété de la Ville de Paris, entretenue par une brigade spéciale des agents des Parcs et Espaces verts, la vigne est implantée sur une parcelle en pente située à l'angle des rues Saint-Vincent et des Saules. Elle s'étage sur cinq paliers. Le vignoble de poche orienté plein nord produit un cru pittoresque, Clos Montmartre. La vigne de Montmartre est bio, c'est à dire traitée sans pesticide, ce qui lui vaut d'être inscrite parmi les sites Oasis Nature, un label délivré par l'association d'Hubert Reeves pour la préservation de la biodiversité. Une partie des 1800 bouteilles produites annuellement au Clos Montmartre sont vendues aux enchères, au profit des œuvres sociales de la mairie, tandis que les autres sont réparties entre le Syndicat d'Initiative, le Musée de Montmartre et le Kiosque du Sacré Coeur. Pour découvrir plus d’informations au sujet de la vigne de Montmartre, l’article complet se trouve ici.




7/ Au Lapin Agile
Adresse : 22 rue des Saules - Paris 18

Au début du XXème siècle, le cabaret Au Lapin Agile est le mythique lieu de la bohème artistique montmartroise. Incarnation des légendes de la Butte, il conserve de nos jours une aura de carte postale qui séduit encore. Tour à tour auberge, guinguette, cabaret, le Lapin Agile murmure encore les contes et les secrets d'un Montmartre disparu. Vers 1880, alors qu’il n’est pas encore le Lapin à Gilles, le cabaret est fréquenté par les habitués du Chat Noir, Charles Cors, Alphonse Allais, Jehan Rictus. Le chansonnier Aristide Bruant y convie le peintre Toulouse-Lautrec et l'écrivain Georges Courteline. Paul Verlaine, Auguste Renoir s'y retrouvent souvent. Vers 1900, Berthe Sebource, sa fille Margot Luc et Frédéric Gérard dit le père Frédé font vivre un âge d’or à l’établissement. Rapins, écrivains, truands, anarchistes se retrouvent tous ensemble dans un mélange des genres singuliers. On y croise Pablo Picasso, Maurice Utrillo, André Derain, Georges Braque, Amadeo Modigliani, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, André Salmon, Pierre Mac Orlan, Francis Carco, Roland Dorgelès, Gaston Couté, Jules Depaquit, Caran d’Ache, Forain, Jehan Rictus, Charles Dullin, Blaise Cendrars, Léon-Paul Fargue, Paul Fort. Durant l'entre-deux-guerres, de nouveaux interprètes montent sur scène, Stello, Jack Mirois, Jean Clément, Rina Ketty. Lieu de rencontre, tremplin pour les jeunes artistes, en 1947 le guitariste Alexandre Lagoya y rencontre Léo Ferré, en 1955, Claude Nougaro fait ses débuts, précédés par un jeune Georges Brassens. Désormais le cabaret vit de ses souvenirs et poursuit les spectacles de chanson française. Pour en savoir plus, découvrez l’article intégral au sujet du Lapin Agile ici.




8/ La Maison Rose 
Adresse : 2 rue de l’Abreuvoir - Paris 18

La Maison Rose est l'une des haltes picturales les plus célèbres de Montmartre. Elle doit notamment sa renommée aux tableaux de Maurice Utrillo, peintre des paysages urbains de la Butte. Au XIXème siècle, Montmartre, épicentre de la vie artistique parisienne, accueille Jean-Baptiste Corot, Théodore Géricault, Auguste Renoir, Edgar Degas, Paul Cézanne, Max Jacob, Guillaume Apollinaire, Juan Gris, Maurice de Vlaminck, Georges Braque, Pablo Picasso, Suzanne Valadon, Maurice Utrillo. La Maison Rose située à deux pas des ateliers du 12 rue Cortot inspire nombre d’entre eux. De nos jours, le rose bonbon de ses murs et le vert des volets correspondent exactement aux tableaux d’Utrillo, ce qui ne devait certainement pas être le cas à l'époque de Maurice. L’ensemble est des plus instagramables. La petite histoire de cette auberge est à découvrir dans l’article complet qui lui est dédié ici.




9/ Musée de Montmartre et jardins Renoir
Adresse : 12 rue Cortot - Paris 18

Perché tout en haut de la Butte, le Musée de Montmartre inauguré en 1961 se mérite. Au cœur d’un ensemble qui constitue la plus ancienne maison de Montmartre, il rend hommage à l’héritage culturel unique des lieux, délicieux gardien de la mémoire artistique et des grands événements politiques. Témoin des grandes heures de Montmartre de 1870 à 1914, la propriété se divise en ateliers loués par de célèbres peintres tels qu’Auguste Renoir, Suzanne Valadon et son fils Maurice Utrillo. Achetée par la Ville de Paris en 1922, la bâtisse est au début des années 1950, une maison en ruines promise à la démolition. La vigilance de de l’architecte Claude Carpentier permet de la sauver. Dès 1958, une restauration minutieuse redonne tout son lustre à la longue bâtisse blanche qui s’étend du 8 au 14 rue Cortot. Ce lieu mythique de la vie artistique, a été une nouvelle fois entièrement rénové de 2011 à 2014 dans l’esprit de la Butte. Désormais sanctuaire de charme, le Musée de Montmartre accueille chaque année de prestigieuses expositions. Pour en savoir plus sur son histoire, retrouvez l’article complet au sujet du Musée de Montmartre et des jardins Renoir ici.




10/ Le château d'eau
Adresse : Square Claude Charpentier - 14 rue du Mont-Cenis - Paris 18

Le château d’eau du square Claude Charpentier à Montmartre surplombe à l'angle des rues Cortot et du Mont-Cenis un petit jardin baptisé en hommage à l’architecte, urbaniste et musicien. Cet amoureux de Montmartre est chargé de restaurer le Bateau-Lavoir à la suite de l'incendie de 1962 et construit par la suite le conservatoire de Musique du XVIIIème. Claude Charpentier est l'un des acteurs principaux de l'élaboration de la Loi Malraux de 1962 visant à protéger le patrimoine historique et esthétique de la France. La vertigineuse silhouette du château d'eau haut de 43 mètres, culmine à 175 mètres d'altitude. Elle est visible à des kilomètres à la ronde. Pour en savoir plus, l’article complet se trouve ici.




11/ Basilique du Sacré-Coeur
Adresse : 35 rue du Chevalier de la Barre - Paris 18

Le Sacré-Cœur, basilique au sommet de la Butte Montmartre, assume une double charge symbolique, lieu de pèlerinage et exceptionnel monument parisien de par son histoire et son esthétique. Considéré par nombre de ses contemporains comme la laideur architecturale incarnée, le temps lui a offert une réhabilitation et l’admiration renouvelée des touristes du monde entier. Le Sacré-Cœur, classique façade romane surmontée d’extravagants dômes surdimensionnés, sorte de soufflé de pierre, doit sa silhouette étrange aux visions radicalement opposées des architectes qui se sont succédés. Edifiée au lendemain d’événements dramatiques, la défaite contre la Prusse, le soulèvement de la Commune réprimé dans le sang, symbole politique et religieux contestable, la basilique a connu une construction mouvementée.  Celle-ci a débuté à la fin du XIXème et s’est achevée au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Le Sacré Cœur est devenu, de nos jours, l’un des emblèmes de la Ville Lumière. Néanmoins, certains réfractaires continuent de protester contre le monument. Un Parisien suggérait, récemment encore, sur le site du budget participatif de la Ville de Paris, de le faire raser. Pour découvrir 10 clés essentielles avant une visite à la Basilique du Sacré-Cœur, retrouvez l’article complet qui lui est consacré ici.  




12/ Villa Léandre
Accès : 23 ter avenue Junot - Paris 18

Désormais, petit paradis fleuri à la quiétude heureuse, l’impasse est bordée de maisons au style anglo-normand. Pépite du Paris insolite, les riverains conservent leur bien précieusement de génération en génération. Il est rare de trouver des opportunités d’investissement tant la douceur de vivre y est incomparable. La villa Junot est ouverte en 1926 puis rebaptisée villa Léandre en 1936, en hommage à Charles Léandre (1865-1934) humoriste, peintre-caricaturiste affichiste montmartrois dont l'atelier était situé rue Caulaincourt. Aujourd’hui le cadre singulier attire de nombreux tournage cinéma et télévision. Côté numéros pairs, pavillons de briques aux toits d'ardoise, maisonnettes blanches aux volets colorés, bows-windows très britanniques, façades abondamment fleuries rappellent le style architectural londonien. Les minuscules jardinets entretenus avec amour rivalisent d'exubérance verdoyante tout à fait champêtre. Du côté des numéros impairs de petits immeubles plus récents ont été édifiés sur une partie de parcelle appartenant au site du Vieux Montmartre. Impossible de résister au charme pimpant de cette petite impasse aux faux airs de Notting Hill. Pour en savoir plus, découvrez l’article intégral qui se trouve ici.




13/ Passage et rocher de la Sorcière
Accès : 23 avenue Junot - Paris 18

Privatisé en 2009, le passage M18 dit de la Sorcière est bordé de belles résidences et d’un terrain fleuri occupé dernier reliquat du mythique Maquis de Montmartre, désormais occupé par les boulistes du quartier. Jalousement dissimulé caché derrière une grille, il sinue depuis le 23 avenue Junot jusqu’à un escalier typiquement montmartrois depuis lequel il caracole jusqu’au 65 rue Lepic. Les deux entrées sont préservées par des digicodes à la suite d’une polémique autour de la sécurité de cette voie privée aujourd’hui fermée au public. Nombreuses sont les légendes les contes, les mythes qui entourent le passage de la Sorcière, bien loin des querelles de voisinage au sujet la privatisation de la voie et des problèmes de délinquance. La présence notamment d’un curieux rocher en plein milieu du chemin intrigue et alimente les rêveries les plus ardentes. Aujourd’hui, il faut montrer patte blanche ou se rendre à l’Hôtel Particulier pour pouvoir visiter le passage de la Sorcière. Pour en savoir plus au sujet de ce passage découvrez l’article complet ici.




14/ Villa des Arts
Adresse : 15 rue Hégésippe-Moreau - Paris 18

Au pied de la Butte, la cité d’artistes la Villa des Arts est un lieu singulier d’histoire et de culture. Caractéristique de l’ambiance des cités artistiques du XIXème et début du XXème siècle, cet ensemble dédié aux muses est l’un des plus vastes de cette période. Il comporte une cinquantaine d’ateliers où se sont croisés à travers les époques de grands noms tels que Paul Signac, Auguste Renoir, Paul Cézanne, Francis Picabia, Raoul Dufy ou encore Nicolas Schöffer dont l’ancien lieu de travail est aujourd’hui devenu un musée privé.  Si peintres et sculpteurs ont été largement inspirés par cet espace réalisé pour eux, l’architecture particulière et cette atmosphère insolite ont attiré les cinéastes. La Villa des Arts est un décor de cinéma tout trouvé. Federico Fellini y a tourné des scènes du film sorti en 1971, Les Clowns, tandis que mademoiselle Adjani sous la direction de James Ivory en 1981 y jouait dans Quartet. En 1985, l’intrigue d’Escalier C de Jean-Charles Tacchella s’y déroule en grande partie. Pourtant cet ensemble a failli tomber dans les mains de promoteurs peu scrupuleux en 2005 avant d’être racheté et réhabilité par la Ville de Paris. Désormais, il accueille les jeunes générations d’artistes. Pour découvrir toute l’histoire en détails, l’article consacré à la Villa des Arts se trouve ici.




15/ Le Moulin de la Galette
Adresses : Moulin Radet 83 rue Lepic / Moulin Blute-fin à l’angle de la rue Lepic et de la rue Tholozé - Paris 18

Le Moulin de la Galette, plus célèbre bal public de Montmartre, a rendu possible la conservation les deux derniers moulins de la Butte. La guinguette originelle a été constituée sur un terrain entre ces deux rescapés de la grande urbanisation, le Blute-fin et le Radet. Rue Lepic, ils ravissent les touristes venus des quatre coins du globe. Dans l’axe de la rue Tholozé, le Blute-fin s’aperçoit de loin, perché sur une colline, propriété privée qui n’est pas accessible au public, tertre élevé sur lequel les Romains avaient bâti un temple dédié au dieu Mars. Le Radet, charpente vide des plus pittoresques, est désormais planté sur le toit d’un restaurant, sorte d’enseigne monumentale dont l’image a fait le tour du monde. Rendu célèbre grâce aux peintres de la Butte, Renoir, Toulouse-Lautrec, Steinlein, Van Gogh, le Moulin de la Galette convoque par ses imaginaires l’histoire du village de Montmartre, de sa bohème et ses nuits déchaînées. Guinguette en 1830, cabaret dès 1870, et music-hall à partir de 1924, studio en public d’émissions de radio et de télévision, studio de l’ORTF qui disparaît en 1974, le Moulin de la Galette appartient désormais à la légende de Montmartre. Pour découvrir toute l’histoire, l’article intégral se trouve ici.




16/ Maison Eymonaud
Adresse : 7 impasse Marie-Blanche - Paris 18

La villa néo-gothique, pseudo-médiévale du 7 impasse Marie-Blanche est l’oeuvre nostalgique de l’antiquaire Ernest Eymonaud. Edifiée à son intention entre 1892 et 1897 par l’architecte Joseph Charles Guirard de Montarnal, cette maison est marquée par une esthétique troubadour, néo-gothique empruntée aux travaux très en vogue de Viollet-le-Duc. La Maison Eymonaud rend hommage à la précédente demeure gothique construite pour le Comte Charles de l’Escalopier sur cette même parcelle en 1835. Chercheur, conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal, ce grand lecteur amateur d’archéologie choisit de sacrifier les jardins pour édifier à la place une bibliothèque de 6000 ouvrages plus un petit musée privé dédié à l’orfèvrerie du Moyen-âge. A son décès en 1861, il lègue ses collections à la ville d’Amiens et l’hôtel parisien est vendu puis rasé. Ernest Eymonaud la fait revivre dès 1897 puis étend la construction à plusieurs reprises à partir de 1900 avec notamment la création d’un atelier baptisé « A l’art ancien « où l’antiquaire restaure des meubles et réalise des copies. De nos jours, la villa préservée sur le plan architectural est le siège de différentes sociétés parisiennes. Pour découvrir l’histoire complète de la Maison Eymonaud, l’article se trouve ici.




17/ Cité du Midi
Accès : 48 boulevard de Clichy - Paris 18

Loin du flot tapageur de la ville et du quartier de Pigalle, la cité du Midi, incarnation sur le boulevard de l’esprit champêtre et villageois de Montmartre, s’ouvre sur un joli secret parisien. A peine discernable depuis la rue, l’impasse verdoyante, longue d’une centaine de mètres, est une ancienne cité ouvrière autrefois habitée par une petite communauté provençale. C’est cette communauté qui baptisa la voie Cité du Midi. La végétation se déploie abondante sur les pavés polis par le temps, fleurs, arbrisseaux, lauriers, oliviers nains, roses trémières en pot. Derrière les murs se cachent des jardinets dont la présence se manifeste par les hautes cimes de quelques arbres saluant, par-dessus les grilles en fer forgé, les visiteurs dans un froufrou feuillu. Pour en savoir plus au sujet de la Cité du Midi, retrouvez l’article complet qui se trouve ici.




18/ Cité Véron
Accès : 94 boulevard de Clichy - Paris 18

A l’ombre du Moulin Rouge, comme protégée par les ailes du cabaret, la petite Cité Véron malgré ses allures sages évoque sans peine ce que fût un certain Pigalle, celui de la pègre d’avant-guerre, fréquenté par une faune interlope. Voyous, souteneurs, vénus mercenaires misérables, danseuses et viveurs se croisaient entre cabarets, cafés concerts louches, assommoirs et hôtels de passe. Ce à quoi on pourrait me répondre que cela n’a pas tant changé au final. Le fantôme de Mistinguett qui se produisit pour la première fois au Moulin Rouge en juillet 1907 y chante encore avec celui de Jean Gabin. Impasse typique du vieux Pigalle, miraculeusement préservée et signalée par une enseigne en émail bleu, la Cité Véron doit son nom au voisinage de la rue Véron, elle-même nommée en hommage à Jean-Louis Véron, maire de la commune de Montmartre avant le rattachement à Paris, de 1830 à 1842. Ces habitants les plus célèbres furent Boris Vian et Jacques Prévert autour desquels se réunissait le Collège de Pataphysique, « la société de recherches savantes et inutiles » créée en 1948. Pour en savoir plus au sujet de la Cité Véron, découvrez l’article complet ici




19/ Tourelle à poivrière
Adresse : Angle des rues Marcadet et du Mont-Cenis - Paris 18

Une singulière tourelle dresse sa silhouette pittoresque à l’angle de la rue Marcadet et de la rue du Mont-Cenis, sur le versant nord de la Butte Montmartre. Coiffée en poivrière et accolée à d’anciens corps de bâtiment, son aspect piquant dans la configuration naturelle du tissu urbain pose de nombreuses questions. Le long de la rue Marcadet, une grande arcade à refends surmontée d’une corniche classique indique un reliquat de l’ancien portail de la Manufacture de porcelaine de Clignancourt qui connut entre 1771 et 1799 un certain succès. L’ensemble paraît peu entretenu même si la tourelle à l’angle du mur d’enceinte est inscrite aux Monuments historiques par arrêté du 31 mai 1965. Aujourd’hui occupé par un club libertin, le Château des Lys, il s’agit de l’une des plus anciennes maisons de Montmartre dont le destin a croisé celui d’une manufacture de porcelaine passée sous le haut patronage du frère du roi, le comte de Provence en 1775. Cette curieuse tourelle devenue un hôtel-restaurant a été immortalisée à de nombreuses reprises par le peintre Maurice Utrillo entre 1911 et 1954. Pour découvrir plus d’informations, l’article intégral se trouve ici.




20/ La Montmartroise
Adresse : Square Carpeaux - 23 rue Carpeaux - Paris 18

La Montmartroise, une statue signée Théophile Camel (1863-1911), a été installée en 1907 dans le nommé en hommage Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) sculpteur et peintre. Né à Toulouse et devenu artiste de la Butte Montmartre, Camel s’est très largement inspiré dans son oeuvre des anonymes croisés dans la rue, muses et modèles rencontrées au hasard. L’élégante Montmartroise du square Carpeaux fait partie de ces figures allégoriques du Paris populaire mises en place à travers la ville au début du XXème siècle, avant la Première Guerre Mondiale. Toilette simple et soignée, à la mode de 1900, taille marquée, étole sur les épaules, un tambour sur le côté, la Montmartroise, victime des aléas, a vu disparaître sa main délicatement posée sur une hanche. Parmi les éléments de la composition se retrouvent des symboles du quartier, sur le tambour se distingue encore un moulin à demi effacé par le temps, la palette du peintre et ses pinceaux. Pour en apprendre plus au sujet de la Montmartroise, découvrez l’article complet qui lui est consacré ici.




Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.