Paris : Les 10 lieux les plus romantiques de Paris, 10 lieux charmants et atypiques où se promener en amoureux

 


Paris regorge de lieux considérés comme romantiques par les visiteurs de passage. Les serments les plus tendres s’échangent au gré des rues chargées d’histoire. La carte postale n’en finit pas de séduire. La ville possède ce je ne sais quoi propice aux confidences sentimentales et aux promesses de passion éternelle. Il suffit de se laisser gagner par la poésie et d’apprécier l’instant. Sans oublier de respecter les lieux, en évitant par exemple les cadenas d’amour, un fléau destructeur qui détériore irrémédiablement le patrimoine. Fun fact. Paris doit sa réputation flatteuse de ville de l’amour au prestige des grandes courtisanes de la Belle Epoque. Les Vénus mercenaires, la Castiglione, la Païva, Marie Duplessis, Céleste Mogador puis la belle Otero, Liane de Pougy, Emilienne d’Alençon, ont conquis leur place dans la société en brisant les cœurs et en ruinant des marquis. Le glissement sémantique de l’amour vénal à l’amour romantique est assez piquant. Aujourd’hui, les parcours à travers la ville intemporelle touristique rivalisent avec les itinéraires insolites hors des sentiers battus. Cadres majestueux, places confidentielles ou presque, pépites de charme, endroits atypiques, la rédaction a sélectionné 10 lieux pittoresques où déclarer sa flamme, les 10 lieux les plus romantiques de Paris.




Accès 2-20 rue de Harlay / 28-29 rue Henri-Robert - Paris 1
Métro Cité ligne 4

Laissée un temps à l'abandon, menacée même de destruction, aujourd'hui entièrement restaurée, la place Dauphine est l'un des endroits les plus avenants de la Capitale. Bordée de galeries, de librairies, de petits cafés pimpants, à l'abri des regards et des bruits de la ville, ses charmes séduisent aussi bien les touristes que les Parisiens mithridatisés. Seconde place royale datant du XVIIème siècle, contemporaine de la place des Vosges, sa création s'inscrit dans le prolongement du plan d'urbanisation désiré par Henri IV incluant la construction du Pont Neuf, l'édification de la pointe de l'île de la Cité, qui a notamment donné naissance au square du Vert Galant dont je vous parlais ici et le percement de la rue Dauphine. Baptisée en hommage au Dauphin, futur Louis XIII né en 1601, elle a longtemps été une place de change et de bourse, où orfèvres, lunetiers et graveurs tenaient commerce. Le poète surréaliste André Breton la surnommait le sexe de Paris en hommage à sa conformation triangulaire, les bras de la Seine figurant, dans cette image, les jambes d'une femme alanguie. Célébrée par les artistes, prisée des stars - Yves Montand et Simone Signoret ont longtemps habité au numéro 15 - la place Dauphine est une pépite au romantisme de carte postale indéniable.





Accès rue de Birague / rue du Pas de la Mule / rue de Béarn / rue des Francs Bourgeois - Paris 4
Métro Chemin Vert ligne 8 ou Saint Paul ligne 1

La place des Vosges, établie par la volonté du roi Henri IV, à deux pas de la Bastille, sous le nom de place Royale, est la plus ancienne de Paris. Tracée juste avant la place Dauphine dont je vous parlais ici, sœur de la place Ducale de Charleville Mézières, construite celle-ci en 1606 par Clément Métezeau, frère de Louis Métezeau l’un des architectes de la place parisienne, elle présente un exemple rare d’unité de style préservé. Elle constitue lors de son édification une ouverture dans le tissu urbain compact du Marais médiéval aux limites de la ville. L’idée originelle portée par Henri IV est de créer une enclave marchande et artisanale autour de manufactures censées concurrencer celles de Lyon et Milan. Mais propriétaires de terrains et aristocrates en décident autrement. Ils transforment cette place publique en enceinte résidentielle à caractère privé. Depuis ses origines, la place Royale devenue place des Vosges accueille sur ses rives, personnalités du monde politique, médiatique et artistique. Madame de Sévigné, Bossuet, Victor Hugo, le duc de Sully, Colette, Isadora Duncan, Georges Simenon, Francis Blanche, Jean-Edern Hallier, DSK, Jack Lang, depuis peu Xavier Niel, la place des Vosges est le rendez-vous des puissants et des célèbres. Elle est aussi celui des amoureux du monde entier, séduits par sa photogénie.





Accès pont Saint-Louis depuis l’île de la Cité / pont de la Tournelle depuis la rive gauche / pont de Sully depuis la rive gauche et la rive droite / pont Louis-Philippe depuis la rive droit / pont Marie depuis la rive droite - Paris 4
Métro Pont Marie ligne 7 ou Sully-Morland ligne 7

L’Île Saint Louis, lieu propice à la flânerie, attire par son atmosphère si singulière amoureux du Vieux Paris, promeneurs et touristes du monde entier. La Maison Berthillon et ses célèbres glaces, les belles librairies, les jolies échoppes et les coquets cafés rivalisent de charme. L’Île Saint Louis, desservie par cinq ponts reconstruits à plusieurs reprises, hormis le Pont Marie seul ouvrage d’origine, offre un passage privilégié entre la rive droite et la rive gauche. Malgré les nombreuses transformations et les destructions du XIXème siècle, ce confetti d’à peine cinq hectares conserve l’un des plus remarquables ensembles d’hôtels particuliers du XVIIème siècle. Préservées, les façades sur les quais présentent un alignement conforme au tracé d’origine. Les ruelles intérieures consacrées dès leur création au commerce et à l’artisanat perpétuent ce souvenir par leur morphologie inchangée. 





Accès Quai François Mitterrand - Paris 1 / Quai de Conti - Paris 6
Métro Louvre-Rivoli ligne 1

Le Pont des Arts, jeté entre deux rives, attire par le pittoresque panorama qu’il offre de nombreux peintres amateurs et autres étudiants aux Beaux-Arts. En aval, se trouvent le Louvre et le pont du Carrousel, en amont, le square du Vert-Galant, le Pont-Neuf, l'île de la Cité et les tours de Notre-Dame. La passerelle en arc est orientée dans l’axe de l’Institut de France. Elle offre un point de vue très prisé par les photographes amateurs sur l’ensemble dominé par la célèbre coupole sous laquelle se réunissent les Immortels. Reliant les quais Malaquais et de Conti aux quais François Mitterrand et du Louvre, elle emprunte son nom au musée, rebaptisé temporairement, sous le Premier Empire, « Palais des Arts ou des Beaux-Arts ». La passerelle est inscrite aux monuments historiques le 17 mars 1975. 





Accès 3 rue Jacob / 4 rue de l’Abbaye - Paris 6
Métro Mabillon ligne 10

La place de Furstemberg, ces airs délicieux de calme province à l’ombre des paulownias, n’existe pas. La placette que tous les Parisiens désignent sous ce nom est en réalité un tronçon élargi de la rue établie sur l’ancienne avant-cour du palais abbatial de Saint-Germain-des-Prés. Le pittoresque du lieu a inspiré photographes, peintres et cinéastes tous séduits par son atmosphère à part. Le flottement au sujet de l’orthographe de Furstemberg, Fürstenberg, Furstenberg est le fruit de la mondialisation. Selon la nomenclature de la ville de Paris, la graphie francisée du nom prévaut. Mais dans l’usage commun la rue de Furstemberg est plutôt désignée à l’allemande, Fürstenberg, un n et un tréma. Ou pas de tréma d’ailleurs car ce sont les touristes anglophones plus familiers avec cette orthographe qui la diffusent largement. Ainsi parée de mystères, de dénominations multiples, voire même absente de tout registre officiel, la place de Furstemberg n’existe pas.





Jardin du Luxembourg - Paris 6
Métro Odéon ligne 4

La fontaine Médicis, prisée pour son charme par les photographes du monde entier, attire sur ses rives étudiants, flâneurs et amoureux tout au long de l’année. Le couple de marbre tendrement enlacé de son motif central prête aux doux sentiments. L’ombre bienfaisante de sa double allée de platanes lui confère une quiétude heureuse. Classée par liste de 1889 aux Monuments historiques, la fontaine Médicis a tout d’abord été la grotte du Luxembourg, une construction artificielle inspirée par la grotte de Buontalenti du Palais Pitti, où la reine-mère Marie de Médicis (1575-1642) a vu le jour. Au lendemain de la mort d’Henri IV, sa veuve, la régente de France jusqu’en 1614, souhaite faire construire une résidence à Saint-Germain-des-Prés dans le style florentin, en souvenir de sa ville natale. En 1611, elle fait l’acquisition de l’hôtel particulier de François de Piney, duc de Luxembourg. Pour donner de plus royales proportions au domaine, elle achète des terrains aux alentours. De 1612 à 1614, l’architecte Salomon de Brosse s'attèle à la conception des plans. Pour son nouveau Palais du Luxembourg, Marie de Médicis souhaite que le jardin égale en beauté celui de Boboli. Elle imagine déjà de nombreux bassins, fontaines, nymphées, terrasses et grottes à l’instar de la grotte du Luxembourg, future fontaine Médicis.





Accès 35 boulevard Courcelles, boulevard de Courcelles, avenue Vélasquez, avenue Van Dyck, avenue Ruysdael - Paris 17
Métro Monceau ligne 2

Le parc Monceau, superbe lieu de promenade, loué par tous les Parisiens adeptes de verdure, recèle de trésors pittoresques. Remanié sous le Second Empire par l'ingénieur Adolphe Alphand et l'architecte Gabriel Davioud, cet espace vert public a conservé quelques vestiges des jardins romantiques imaginés par Carmontelle pour le duc de Chartres avant la Révolution. Fausses ruines, stèles, tombeau égyptien, colonnes grecques, naumachie évoquent les splendeurs passées des Folies qui s'élevaient dans le quartier de Monceau. Entouré d'hôtels particuliers, devenus aujourd'hui musées dans les meilleurs cas, ou bureaux, le parc Monceau est un joyau serti au coeur de Paris, un jardin prisé des enfants et des sportifs acharnés, un lieu d'inspiration pour les artistes, Claude Monet qui y a réalisé six tableaux, Georges Braque, Paul Michel Dupuy, Georges d'Espagnat, Gustave Caillebotte, Roger Guit ou encore Henri Brispot.





16 rue Chaptal - Paris 9
Métro Pigalle lignes 2, 12

L’ancien hôtel particulier du peintre Ary Scheffer (1795-1858), édifié en 1830, abrite désormais le musée dédié à la création des Romantiques. Le quartier de la Nouvelle Athènes, cadre historique était au début du XIXème siècle l’épicentre de la vie intellectuelle. La femme de lettres George Sand (1804-1876), fréquentait en voisine la maison d’Ary Scheffer, lieu de rendez-vous d’écrivains, de musiciens, de journalistes, de politiciens. Un premier musée est créé en 1983 par les héritiers Scheffer. Il devient en 1987 le Musée de la Vie Romantique, institution muséale relevant de la Ville. Le décor signé Jaques Garcia évoque l’atmosphère des salons littéraires de la première moitié du XIXème siècle. Propice à la rêverie, le délicieux jardin accueille la terrasse d’un salon de thé fort coquet.





Square Jehan Rictus - Paris 18
Métro Abbesses ligne 12

Le Mur des je t’aime, une œuvre monumentale très fleur bleue inaugurée à Montmartre le 12 octobre 2000, attire dans un jardin romantique, touristes et Parisiens en goguette. Lieu de rendez-vous pour les amoureux du monde entier, le square Jehan Rictus créé en 1936 a été baptisé en hommage au poète Gabriel Randon de Saint-Amand (1867-1933) dont c’était le nom de plume. Réaménagé en 1994, le square est une invitation à la flânerie, petit îlot d’émeraude sur une place des Abbesses déjà fort champêtre.  Le long des minces allées plantées d’érables et de sycomores, les promeneurs se laissent imprégner par une certaine douceur de vivre. Les plantes couvre-sol en plates-bandes, ponctuées d’arbustes tels que les spirées ou les lauriers, cheminent jusqu’à un verger miniature où les cerisiers à fleurs conversent avec d’autres arbres fruitiers. Une collection botanique de roses anciennes jalousement entretenue fait pendant à un jardin de plantes officinales.





Accès Place Dalida, 16 rue Girardon, rue des Saules - Paris 18
Métro Lamarck-Caulaincourt ligne 12

La pittoresque rue de de l’Abreuvoir, chemin préservé du Vieux Montmartre, inspire les photographes du monde entiers et les artistes, à l’instar, dès 1914 de Maurice Utrillo. La gracieuse venelle serpente sur le flanc de la Butte, invitation à la flânerie. Les courbes de l’ancienne sente de terre, la perspective sur le Sacré-Cœur et le Château d’eau du square Carpentier définissent un sujet pictural de choix. Malgré la disparition d’une partie des vieilles maisons typiques, la rue de l’Abreuvoir conserve le charme et le tracé d’un vieux chemin villageois. 



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.