Paris : 10 lieux insolites de promenade, 10 balades pleines de charme

 


Paris regorge de lieux surprenants parfois très proches des circuits touristiques traditionnels. Pour découvrir d’autres facettes de la ville, il suffit de faire un pas de côté. La Capitale se compose d’une multitude de petits villages, loin de la cité somptuaire des grands monuments, des artères haussmanniennes. Hors des sentiers battus, des programmes tout tracés Tour Eiffel, Champs Elysées, Notre-Dame, la ville réserve aux visiteurs curieux les attraits de l’inattendu. Au gré de jolies ruelles, lieux réhabilités, jardins méconnus, les balades originales ne boudent pas le charme de la carte postale. Ces promenades pittoresques regorgent de spots à haut potentiel instagramable. Les 10 lieux insolites de promenade sélectionnés par la rédaction, pépites connues seulement des amoureux de la ville, racontent l’histoire complexe et intrigante de la ville. Ils ne manqueront pas de vous séduire.





Accès sous les porches des rues Saint-Paul, des Jardins-Saint-Paul, de l’Ave Maria, Charlemagne - Paris 4
Métro Saint Paul ligne 1

Le Village Saint-Paul, pittoresque dédale de courettes pavées et de ruelles intérieures, séduit, depuis son inauguration au début des années 1980, les touristes du monde entier et les Américains en particulier. Ce réseau discret de galeries d’art et boutiques d’antiquités, accessible depuis les passages sous porche depuis les rues Saint-Paul, des Jardins-Saint-Paul, de l’Ave Maria, Charlemagne, est devenu le rendez-vous incontournable des collectionneurs. Au cœur du Marais historique, sa renommée dépasse largement les frontières. Pourtant longtemps boudé par les Parisiens eux-mêmes, le Village Saint-Paul annonce aujourd’hui sa renaissance après un vaste chantier de trois ans et demi. Plus vert, plus écologique, plus beau, il se tourne désormais résolument vers les riverains. Les commerces de bouche, épiceries, restaurants participent de la diversification des propositions. L’attractivité renouvelée touche désormais un public local et non plus seulement les visiteurs étrangers de passage. Galeries d’art, atelier de céramiques, bijouterie, antiquaires, librairie consacrée aux livres anciens, boutiques de décoration et de mobilier, échoppes de prêt-à-porter perpétuent la tradition. 




Place Louis Lépine - Quai de la Corse - Paris 4
Métro Cité ligne 4

Le Marché aux fleurs et aux oiseaux de l’ile de la Cité, embrasse le cœur historique de la ville. Lieu pittoresque de promenade, il attire touristes en goguette, promeneurs parisiens ou bien encore amateurs distingués de botanique. L’enclave enchantée claquemurée entre trois constructions massives, la Préfecture de Police, le Tribunal de Commerce et l’Hôtel-Dieu, intrigue autant qu’elle charme. Son atmosphère bucolique de joli village à deux pas de Notre Dame et de la Sainte Chapelle séduit les flâneurs avides d’authenticité. Avec cet insolite souvenir de la Belle Epoque, la halte hors du temps ravit les plus réfractaires. Mi-plein air, mi-couvert, ce marché hybride se déploie sur trois travées à l’ombre de vénérables arbres. Les six pavillons à la structure de fonte de type Eiffel du début du XXème siècle abritent des commerces aux couleurs chatoyantes. Douillettement lové place Louis Lépine, (1846-1933), préfet de police de la IIIème République, fondateur de la brigade criminelle au nom définitivement associé depuis 1902 au concours de la Foire de Paris, le Marché aux fleurs s’étend jusqu’au parapet du quai de la Corse. Là, quelques échoppes volantes, démontables ouvrent à l’occasion. Exubérance de couleurs, de parfums, fleurs de saison franciliennes, raretés exotiques, le foisonnement végétal propose une large sélection de plantes et arbustes complétée par des articles de décoration et de jardinage. Si les structures originelles accueillaient jusqu’à quarante commerçants, il en n’en demeure de nos jours qu’une petite quinzaine. Une grande campagne de restauration est en cours.





Accès pont Saint-Louis depuis l’île de la Cité / pont de la Tournelle depuis la rive gauche / pont de Sully depuis la rive gauche et la rive droite / pont Louis-Philippe depuis la rive droit / pont Marie depuis la rive droite - Paris 4
Métro Pont Marie ligne 7 ou Sully-Morland ligne 7

L’Île Saint Louis, lieu propice à la flânerie, attire par son atmosphère si singulière amoureux du Vieux Paris, promeneurs et touristes du monde entier. La Maison Berthillon et ses célèbres glaces, les belles librairies, les jolies échoppes et les coquets cafés rivalisent de charme. L’Île Saint Louis, desservie par cinq ponts reconstruits à plusieurs reprises, hormis le Pont Marie seul ouvrage d’origine, offre un passage privilégié entre la rive droite et la rive gauche. Malgré les nombreuses transformations et les destructions du XIXème siècle, ce confetti d’à peine cinq hectares conserve l’un des plus remarquables ensembles d’hôtels particuliers du XVIIème siècle. Préservées, les façades sur les quais présentent un alignement conforme au tracé d’origine. Les ruelles intérieures consacrées dès leur création au commerce et à l’artisanat perpétuent ce souvenir par leur morphologie inchangée. 






130 boulevard Saint-Germain-des-Prés / 61 rue Saint-André des Arts / 19 rue de l'Ancienne Comédie - Paris 6
Métro Odéon lignes 4, 10

La Cour du Commerce-Saint-André, ensemble pittoresque chargé d'histoire, passage aux pavés disjoints, relie le boulevard Saint-Germain à la rue Saint-André-des-Arts. Le vallonnement improbable de la chaussée, les hardis accidents de nivellement surprennent dans un quartier aux lignes rectilignes repensées par Haussmann.  Boutiques coquettes, bistrot 1900 comme Le Relais de l'Odéon, café historique avec le célébrissime Procope, ce passage qui joue la carte charme des coquettes surannées a connu les gloires littéraires et les histoires sanglantes de la Révolution. Frisson, poésie et point chaud touristique.






Cour Saint Emilion - Paris 12
Métro Cour Saint Emilion ligne 14

Bercy Village, lieu propice aux sorties en famille déploie ses charmes uniques le long du cour Saint Emilion. Cet ensemble piéton dédié au shopping et ponctué de restaurants aux terrasses avenantes, propose également de nombreux espaces de loisirs culturels et sportifs. Complexe cinéma, expositions, spectacles, concerts, la programmation s’ouvre à tous les publics. Les vestiges du commerce vinicole dont Bercy fut la place forte à Paris durant près d’un siècle et demi ont été réhabilités au cours des années 1990, par le cabinet d’architecte Valode et Pistre, à l’initiative du promoteur immobilier, Altarea Cogedim. La restauration des anciens chais et entrepôts de meulière, classés à l’inventaire des Monuments historiques en 1986, a permis de repenser et de préserver ce lieu porteur d’une histoire forte. Désormais les 47 chais du cour Saint Emilion, ruelle pavée longue de 280 mètres, côtoient les constructions contemporaines que sont la salle de spectacle de Bercy rebaptisée AccorHotels Arena datant de 1984 et le nouveau Ministère de l’Economie et des Finances achevé en 1990. Le quartier de Bercy conjugue espaces verts, édifices historiques et réalisations récentes. La pierre, le bois, la brique croisent le verre et l’acier. Bercy Village, centre commercial alternatif, de nature inédite France jusqu’au début des années 2000 a conquis grâce à cette idée lumineuse d’un patrimoine valorisé, une place particulière dans le cœur des Parisiens et des touristes de passage. 





Accès 11 boulevard de la Bastille - 53 boulevard de la Bastille - Paris 12
Métro Bastille, lignes 1, 5, 8

Le jardin du Port de l’Arsenal, discret espace vert accessible en contrebas de la place de la Bastille s’étend jusqu’au pont Morland. Etabli le long d’un charmant port de plaisance, hors du chaos de la ville, il s’étend, préservé des crues de la Seine par les écluses, sur le quai est de l’Arsenal sur environ un hectare. Conçu par l’architecte paysagiste Serge Eyzat et l’architecte Philippe Mathieux, il se déploie en un système de terrasses comme dans le Sud de la France le long d’une promenade plantée d’arbres, érables, arbres à soie et saules. L’alternance d’espaces ensoleillés et ombragés bordant la rive en font un lieu privilégié de flânerie très apprécié des Parisiens. Un amphithéâtre végétal, abondance de lavandes et de céanothes bleues, mène jusqu’à la pergola sur laquelle chèvrefeuilles et bignones prospèrent. Au bout des arceaux envahis de roses grimpantes, une Diane de bronze signée Henry Arnold (1879-1945) dévoile ses attraits. Sur la jetée, un café-restaurant dont l’architecture est inspirée des serres du XIXème siècle, rêve des villégiatures de bord de mer avec transats rayés de bleu et parasols idoines.  





21 avenue du Maine - Paris 15
Métro Montparnasse lignes 4, 6, 12, 13

A deux pas de la trépidante gare Montparnasse, une impasse discrète abondamment fleurie, petite allée bordée d'ateliers rustiques, se révèle impromptue dans l'exubérance de la vigne vierge et de la glycine. Cité des arts miraculeusement préservée, vestige des riches heures du Montparnasse des artistes, survit ici un peu de l'esprit de bohème des années folles. Larges baies vitrées et panneaux de bois, édifices patinés par le temps, pavés disjoints, acacias et lilas, chats paressant sur les auvents, il y règne une douceur de vivre d'un autre temps. Ce lieu de mémoire, carrefour des mixités où résident encore peintres, sculpteurs et photographes, est un joli secret parisien pleine de charme. Poursuivant son destin dédié à la création, le Chemin du Montparnasse accueille l'Espace Krajcberg, du nom du sculpteur polonais naturalisé brésilien Frans Krajcberg et bientôt la Villa Vassilieff, nouvel espace culturel de la Ville de Paris qui ouvrira ses portes en février 2016. Sous l'impulsion des artistes et intellectuels du monde entier qui ont fréquenté les lieux, la diversité et le foisonnement créatif ont marqué l'histoire du Chemin du Montparnasse.





Angle des rues Saint-Vincent et des Saules - Paris 18
Métro Lamarck Caulaincourt ligne 12

Dans les vignes de Montmartre, célébrant le riche passé vinicole de la Butte dans un grand hommage à Bacchus et à l'art de vivre à la française, la Fête des vendanges, se déroule le deuxième week-end d'octobre depuis près de quatre-vingt ans. En 1980, la Mairie du XVIIIème prend en charge l'organisation de cet événement pour lui donner un nouvel élan touristique mêlant folklore de proximité et fête populaire. Propriété de la Ville de Paris, entretenue par une brigade spéciale des agents des Parcs et Espaces verts, la vigne située à l'angle des rues Saint-Vincent et des Saules, s'étage sur cinq paliers distribués le long d'une parcelle en pente de 1536m2. Ce vignoble de poche curieusement orienté plein nord, s'il relève d'une ancienne tradition ne produit qu'un petit vin aigrelet, cru pittoresque du Clos Montmartre. Les bénéfices de la vente des bouteilles sont reversés aux œuvres sociales du Comité des Fêtes et d'Action Sociale de Montmartre et du XVIIIème. La vigne de Montmartre est une curiosité dont l'histoire ne manque pas de piquant.





Accès sud-est 54 avenue Simon Bolivar / Accès ouest rue Mathurin-Moreau puis rue Georges-Lardennois ou par l’escalier de la rue Michel-Tagrine - Paris 19
Métro Pyrénées ligne 11 ou Colonel Fabien ligne 2

La Butte Bergeyre, secret bien gardé de Parisiens avertis, est une curiosité perchée au sommet d’un triangle formé par la rue Manin à l’est, l’avenue Simon Bolivar au sud et l’avenue Mathurin-Moreau au nord. A l’ouest des Buttes Chaumont, préservé des regards par des constructions datant de 1930, ce minuscule quartier accroché à flanc de colline sur une butte escarpée et verdoyante joue à cache-cache avec les promeneurs. L’accès sportif se fait par deux escaliers abrupts l’un au sud-est débouchant côté Bolivar, soixante-quinze marches immortalisées en 1950 par Willy Ronis, l’autre à l’ouest l’escalier de la rue Michel-Tagrine pas moins de quatre-vingt-cinq marches. Depuis le plateau qui culmine à 100 mètres d’altitude, l’incroyable vue panoramique de la Tour Eiffel jusqu’à Montmartre et au-delà vaut le détour.





8 boulevard de Ménilmontant - Paris 20
Métro Philippe Auguste ligne 2 ou Père Lachaise lignes 2, 3

Le cimetière du Père Lachaise, l’une des nécropoles les plus célèbres au monde, est devenu un lieu parisien emblématique. La beauté de cette promenade unique à travers les allées verdoyantes, riches en architecture et œuvres d’art commémoratives, ne doit pas faire oublier aux près de trois millions et demi de visiteurs chaque année qu’il s’agit d’un lieu de sépulture en activité. 3000 cérémonies funéraires s’y déroulent par an. A chacun d’en préserver la quiétude propice au recueillement et de respecter le sommeil éternel des défunts. Le Père Lachaise s’étend sur près de 44 hectares ce qui en fait le plus grand espace vert de la Capitale. De nos jours, 70 000 concessions et 26 000 cases du columbarium abritent les sépultures de personnalités majeures des arts, des sciences, de la politique ainsi que des milliers d’anonymes. 



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.