Paris : Histoire condensée du XIème arrondissement, création, urbanisation, développement au coeur de la Capitale

Place de la Bastille 


Le XIème arrondissement de Paris, d'une superficie de trois-cent-soixante-sept hectares, est circonscrit par trois places importantes, place de la Nation, de la République, de la Bastille. Les frontières modernes ont été déterminées par la loi du 16 juin 1859 qui annexe les communes limitrophes au territoire de la capitale et la découpe en vingt arrondissements. Quatre quartiers administratifs constituent le XIème : la Folie Méricourt, Saint Ambroise, de la Roquette, Sainte Marguerite. Au Sud, le Faubourg Saint Antoine entretient la mémoire des artisans du bois et du métal, qui ont pourtant quitté la ville depuis les années 1960. Marqué par l'histoire des grandes congrégations religieuses et des prisons parisiennes, la Bastille, la Petite et la Grande Roquette, l'arrondissement associe patrimoine monumental, curiosités pittoresques et divertissements festifs. La toponymie conserve le souvenir des folies, maison de plaisance, villégiatures édifiées dans les champs par les aristocrates et les bourgeois dès la fin du XVIIème siècle, Folie Titon, Folie Regnault, hôtel de Chabanais devenu pension Belhomme.

Foyer de révolte populaire, épicentre des révolutions de 1789, 1830 et 1848, le XIème arrondissement est aussi celui de la fête, avec les théâtres du boulevard du Crime à la lisière du Temple, les guinguettes du Bas-Belleville et de la Courtille au-delà des remparts défensifs, à l'ombre des murs d'octroi. Au XIXème siècle, cet arrondissement ouvrier voit se développer de nombreuses manufactures de l'industrie textile, métal, manufactures d'instruments de musique Couesnon aujourd'hui maison des Métallos, le verre, la faïence et la céramique manufacture Loebnitz.

Aujourd'hui, le XIème fait partie des quartiers à la mode, où les hauts-lieux de la vie nocturne, Bastille, Oberkampf, rue de Lappe côtoient les nouvelles institutions culturelles telles que l'Opéra Bastille, réalisé par l'architecte Carlos Ott et inauguré en 1989.


Rue du Faubourg Saint Antoine - Paris 11

Café Charbon rue Oberkampf - Paris 11


À l'aube du Moyen-Âge, la rive droite de Paris, plaine marécageuse libérée par le repli d'un bras primitif de la Seine, est constituée de vastes étendues incultes. En 1190 l'enceinte Philippe Auguste détermine les frontières de la ville. Au-delà des remparts, l'étendue des terres agricoles, traversée par l'antique voie romaine qui relie Paris à Meaux et Melun, est à peine troublée par la présence de modestes hameaux, prémices des faubourgs. 

En 1198, Foulques de Neuilly, curé de Saint Baudile à Neuilly sur Marne, fonde un petit ermitage destiné aux prostituées repenties. La communauté religieuse change de vocation en 1204. Eudes de Sully, évêque de Paris, érige le monastère en abbaye cistercienne de femmes dont l'église est consacrée à saint Antoine. La désormais abbaye de Saint Antoine des Champs se dote d'un système défensif important, enclos fortifié, fossés remplis d'eau de la Seine canalisée, hommes en armes. L'abbesse est surnommée "la Dame du Faubourg". Le long de la route de Chelles vers l'Est qui deviendra le chemin de Vincennes puis la chaussée Saint Antoine et finalement la rue du Faubourg Saint Antoine, les marais asséchés libèrent des terres. Cultivées, elles assurent un revenu important à la communauté.

En 1229, l'abbaye Saint Antoine des Champs est érigée en abbaye royale par Saint Louis. Les privilèges royaux favorisent le développement de l'activité artisanale et assure la prospérité de la congrégation. Les artisans organisés en corporations bénéficient de la proximité de la Seine. L'abondance du bois facilement livré par ce biais offre des opportunités aux ouvriers des métiers de l'ameublement. Le 18 août 1239, l'exposition dans l'enceinte de l'abbaye de la "Sainte Couronne d'épines" acquise auprès de Baudouin II, empereur de Constantinople, assoie la réputation de l'abbaye Saint Antoine des Champs.

La nouvelle muraille défensive Charles V, construite entre 1356 et 1383, scandée de bastions, cernée de fossés remplis d'eau, redéfinit les limites de la ville. Le 22 avril 1370 est posée la première pierre de la Bastille. La bastide originelle à deux tours assure la défense de la Porte Saint Antoine et des remparts de l'Est. La forteresse rapidement développée, devient également un arsenal, deux tours rehaussées, six autres construites. Le chantier s'achève en 1383. 

Au-delà de l'enceinte, se déploient champs et vignes, terres agricoles, rares hameaux, quelques moulins, les collines de Charonne, Belleville et Ménilmontant. Les fortifications autour de l'Abbaye Saint Antoine des Champs, des fiefs de Popincourt, de la Roquette prennent de l'ampleur. De 1420 à 1436, en pleine guerre de Cent ans (1337-1453) qui opposent les Plantagenêt et les Valois, Paris est occupé par les troupes anglaises. Elles entretiennent des garnisons à la Bastille et à Vincennes. 

En 1471, le roi Louis XI accorde de nouveaux privilèges aux ouvriers de l'Abbaye de Saint Antoine des Champs. Ils sont affranchis de la tutelle des corporations, exemptés de maîtrise et des taxes afférentes. Ces avantages attirent de nombreuses familles d'artisans. L'industrie du bois s'y développe, sans restriction ni réglementation des guildes 


Jardin de la Folie Titon et Église Luthérienne du Bon Secours - Paris 11

Rue de Lappe - Paris 11


L'enceinte Louis XIII, muraille défensive édifiée entre 1586 et 1630, élargit les frontières de la ville. Ce nouveau rempart entraîne en 1633 la destruction de la partie ouest de l'enceinte de Charles V devenue obsolète. Au-delà du mur, aristocrates et grands bourgeois se font construire les premières "folies", maisons de plaisance au milieu des champs : l'hôtel de Mortagne rue de Charonne, de Ventadour, hôtel du Noyer rue de la Roquette, hôtel de Montalembert, la Folie Titon entre les rues de Montreuil et de Charonne. Au milieu du XVIIème, les futures grandes voies du XIème arrondissement, ne sont encore que des chemins de campagne. Deux voies anciennes parallèles traversent le faubourg de part et d'autre, la rue du Chemin Vert et la rue de Ménilmontant actuelle rue Oberkampf. La rue Popincourt conduit vers un hameau constitué au XVème siècle autour de la propriété de Jean Popincourt, président du Parlement de Paris. La rue de la Roquette se dirige vers la résidence secondaire du comte Germain Teste, receveur de la ville. La rue de la Folie-Méricourt doit son nom à la résidence du sieur Marcourt, maître de la corporation des épiciers apothicaires dont le patronyme altéré donnera Méricourt.

La rue de Charonne est un chemin qui mène de Paris au village de Charonne, peuplé de vignerons et de cultivateurs. Elle dessert notamment l'Orangerie du château de Bagnolet, propriété des ducs d'Orléans. Le long de la rue de Charonne, les communautés religieuses acquièrent des terrains et fondent des monastères. En 1636, le couvent des Annonciades de Popincourt s'installe à l'angle des rues Popincourt et Chemin Vert maison d'éducation de jeunes filles. En 1639, les Dominicaines du couvent des Filles-de-la-Croix et à leur suite le couvent des Filles-de-Sainte-Marguerite s'établissent dans le voisinage de la chapelle Sainte Marguerite. En 1648, c'est au tour du prieuré des Bénédictines de Notre Dame du Bon Secours, au 99/101 rue de Charonne. La communauté fondée par Claude de Bouchavanne, veuve de Viguier, conseiller du roi, accueille les épouses rebelles, enfermées à la demande de leur mari. En 1652, le couvent des Bénédictines de la Madeleine de Traisnel se fixe au 100 rue de Charonne. L'ensemble, constitué du quartier des couvents et des domaines des folies, est rattaché au territoire de la ville en 1656. 

En 1670 Louis XIV ordonne la démolition de l'enceinte Louis XIII et des derniers vestiges de l'enceinte Charles V afin d'ouvrir la ville. Des "boulevards", terme militaire, référence aux retranchements, sont aménagés sur l'ancien tracé de la muraille. Cette promenade plantée élégante est à l'origine du boulevard du Temple, du boulevard des Filles du Calvaire et du boulevard Beaumarchais. Les Hospitalières de la Charité Notre-Dame, congrégation fondée en 1625, et dont la maison mère, l'hôpital de la place Royale se trouve sur l'actuelle place des Vosges, ouvrent un second établissement en 1690. Le couvent des Hospitalières de la Roquette, maison de convalescence dispose d'un vaste enclos constitué de jardins, terres maraîchères, vignes, vergers. 


Cour industrielle du Faubourg Saint Antoine - Paris 11

Entrée du square de la Roquette, ancien portail de la prison de la Petite Roquette - Paris 11


Au XVIIIème siècle, le territoire du futur Xème arrondissement se compose de trois entités contrastées. Au Nord, se trouvent les enclos conventuels et les villégiatures bourgeoises. Les abords du boulevard du Temple, festifs, sont animés par des cabaretiers, des bateleurs qui oeuvrent dans des baraques de fortune. Ils sont remplacés dès le milieu du XVIIIème par de véritables théâtres et cafés. Devenu un rendez-vous élégant, le boulevard est pavé et éclairé à partir de 1778. Troisième quartier, le Faubourg Saint Antoine ouvrier et artisan dont l'entrée se trouve place du Trône future place de la Nation. Ébénistes, menuisiers, chaudronniers, ferronniers tiennent commerce dans les ruelles étroites qui débouchent sur les grands axes. Les fabriques et les ateliers se cachent dans des arrière-cours dissimulées derrière des immeubles de rapport de cinq à six étages. 

Le drainage des marécages le long des fossés permet le développement de lotissements entre les rues du Faubourg Saint Antoine, des Fossés du Temple, de la Folie-Méricourt, de Ménilmontant. En 1746, Jacques de Vaucanson (1709-1782) inventeur et mécanicien français investit l'ancien Hôtel de Mortagne où il installe ses ateliers et ses collections d'automates. La maison devient premier musée des Arts et Métiers en 1783. L'abbaye de Saint Antoine s'agrandit en 1767 et finance ces deux ailes supplémentaires en vendant des terrains sur lesquels se développe le quartier d'Aligre. 

En 1785, la construction du Mur des Fermiers Généraux entoure Paris d'une barrière d'octroi où est prélevée une taxe sur les denrées alimentaire. L'enceinte fiscale passe sur le territoire du futur XIème arrondissement par la barrière du Trône, la barrière de Ménilmontant,  la barrière de Charonne, la barrière des Rats, la barrière des Amandiers, la barrière de Ménilmontant, la barrière de Belleville. L'entreprise Réveillon a racheté en 1763 une partie de la Folie Titon morcelée pour y implanter une fabrique de papier-peint. En 1789, l'entreprise emploie trois-cents ouvriers lorsqu'éclate "l'affaire Réveillon". Cette révolte populaire au sein de la manufacture du 26 avril au 28 avril 1789, à la suite d'une menace de réduction des salaires, préfigure les évènements de la Révolution. Le Faubourg Saint Antoine ouvrier devient l'épicentre des premiers soubresauts de la contestation avec notamment la prise de la Bastille. 

En 1790, la nationalisation des biens du Clergé initie le démantèlement des domaines détenus par les anciennes congrégations religieuses. La spéculation immobilière créé de nouvelles rues tandis que le lotissement des terrains engendre la disparition progressive des maisons de campagne intégrées au tissu urbain. L'urbanisation du cœur de l'arrondissement se précise au début du XIXème siècle et plus particulièrement sous le Premier Empire (1804-1814).


Passage Lhomme - Paris 11

Café L'Armagnac rue de Charonne - Paris 11


La question de l'alimentation de la ville en eau, problème récurrent des grandes cités, est abordée dès 1802 avec la remise au goût du jour d'un projet de canalisation de l'Ourcq, affluent de la Marne. L'inauguration du Bassin de la Villette, mis en eau en 1808,  doit être suivi par la construction du Canal Saint Martin pour le relier au port de l'Arsenal. Les aléas de l'Histoire retarde cette entreprise. Le canal ne sera développé que sous la Restauration, pour être achevé en 1826. 

Sous l'Empire, par mesure d'hygiène, cinq abattoirs officiels voient le jour afin de remplacer les innombrables et insalubres tueries parisiennes. Le chantier des abattoirs de Ménilmontant, situé entre les rues du Chemin-vert, Saint-Maur, Saint-Ambroise et l'avenue Parmentier, débute en 1810. Conçus sur les plans des architectes Happe et Vauthier, ils ouvrent en 1818 pour ne fermer qu'en 1867, remplacés par les abattoirs du marché aux bestiaux de la Villette. Place de la Bastille, un projet de fontaine monumentale envisage de fondre les canons des Espagnols vaincus pour couler un éléphant de bronze. En 1811, la maquette en plâtre à taille réelle est installée. Avec la chute de Napoléon, le bronze verra jamais le jour.

À l'Est de l'arrondissement Ménilmontant et Charonne, en 1804, est implanté le cimetière du Père Lachaise sur l'ancien domaine du confesseur de Louis XIV. La rue de la Roquette est prolongé en 1827 jusqu'à l'entrée principale, traversant ainsi certaines parcelles de l'ancien enclos des Hospitalières de la Charité. À l'Ouest de l'arrondissement, dans les années 1810-20, la portion du boulevard du Temple à proximité de la place du Château-d'Eau, à l'emplacement de l'ancienne porte du Porte, est investie par de nombreux théâtres, cabarets et cafés-concerts. Surnommé le boulevard du Crime, cet espace dédié aux arts de la scène entretient le goût populaire pour les pièces mélodramatiques, associant faits divers, assassinats et vols. La place du Château-d'Eau voisine fait l'objet d'une réhabilitation. En 1811, la fontaine dite du Château-d'Eau, dessinée par Pierre-Simon Girard (1765-1836), est alimentée par les eaux du tout nouveau bassin de la Villette.

Les industriels François Richard (1765-1839) et Joseph Lenoir-Dufresne (1768-1806), manufacturier d’étoffes, investissent les bâtiments nationalisés de l'ancien couvent Notre-Dame du Bon Secours. Leur filature de coton connait un fort succès grâce à l'interdiction du commerce du coton anglais. Au décès de son associé, François Richard ajoute à son patronyme une partie de celui-ci. Il devient François Richard-Lenoir. En 1810, quinze-mille ouvriers travaillent dans les deux manufactures en Normandie et en Picardie, trois-mille-cinq-cent à Paris. L'entreprise est ruinée sous la Restauration (1814-1830) par les nouvelles taxes sur le coton.


Rue Oberkampf - Paris 11

Cité Joly - Paris 11


La construction de la prison de la Petite Roquette débute en 1825 sur les anciens terrains du couvent des Hospitalières de la Roquette. Inaugurée en 1830, cette prison accueille essentiellement femmes et délinquants mineurs. Juste en face, la Grande Roquette, dépôt des condamnés est ouverte en 1836. Elle réunit les condamnés au bagne en attente de départ vers la Nouvelle Calédonie et les condamnés à mort. La guillotine est dressée à l'entrée lors des exécutions capitales

Sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), le XIème arrondissement évolue. Place de la Bastille est dressée, entre 1835-1840, la colonne de Juillet dessinée par l'architecte Jean-Antoine Alavoine, surmontée du Génie de la Liberté, bronze doré d'Auguste Dumont. Elle commémore les trois journées de la révolution de Juillet 1830, dite Les Trois Glorieuses, la chute de Charles X. L'éléphant en plâtre impérial est démoli en 1847.

Au milieu du XIXème siècle, le territoire du XIème arrondissement est entièrement urbanisé. Le Faubourg Saint Antoine, d'une grande densité, se distingue par le nombre de cours à l'arrière d'immeubles de rapport typiquement faubouriens. Passages, impasses, cités abritent petit commerce, nouvelle industrie, artisanat et population ouvrière. Le passage du Cheval Blanc, la cour de l'Industrie, le passage du Chantier 
passage Lhomme nous sont parvenus presque intacts. 

Au Nord de l'arrondissement, le lotissement de l'hôtel de Mortagne fait disparaître l'un des derniers domaines. En 1850, la rue Richard-Lenoir est ouverte sur un terrain cédé à la Ville de Paris par la veuve de Ledru-Rollin, propriétaire de l'ancien couvent de Notre-Dame de Bon Secours devenu filature de l'industriel François Richard. 



Place de la République - Paris 11

Palais de la Femme rue de Charonne - Paris 11


Au cours du Second Empire (1852-1870), les grands travaux menés par le baron Haussmann, préfet de la Seine depuis 1853 transforme radicalement le XIème arrondissement par la percée de larges voies rectilignes à travers l'ancien tissu urbain. En 1860, l'annexion des communes limitrophes au territoire de la ville englobe les faubourgs. Les grands travaux haussmanniens participent de l'évolution sociologique de l'arrondissement. Les promoteurs investissent la ville et font construire des immeubles plus cossus que les simples maisons de rapport faubouriennes. Les populations les plus modestes sont repoussées à la périphérie de la ville

La place du Château d'Eau, future place de la République, est aménagée entre 1854 et 1866. En 1854-55, la caserne du Prince-Eugène est construite sur les plans de Gabriel Davioud par un architecte militaire commandant du Génie, soit Legrom soit Degroves.  Ouverte en 1857, elle est achevée en 1860. Par la suite, elle prend le nom "caserne du Château-d'Eau", puis "caserne Vérines".  En 1866, Davioud réalise sur la même place les Magasins réunis ensemble de galeries, de boutiques.

En 1857, l'avenue des Amandiers, future avenue de la République, court de la place du Château-d'Eau à la rue de Malte, avant de connaître une extension progressive jusqu'en 1882 jusqu'au cimetière du Père Lachaise. Cette même année, débute le percement du boulevard du Prince Eugène, futur Voltaire ainsi que l'amorce de la caserne Parmentier. La place du Prince Eugène, future place Voltaire puis place Léon Blum depuis 1957, est ouverte à cette occasion. La mairie du XIème arrondissement édifiée sous la houlette de l'architecte Antoine-François Gancel est inaugurée en 1865. L'aménagement du boulevard de la Reine Hortense, futur Richard-Lenoir, rendu possible par la couverture d'une partie du Canal Saint Martin décidée en 1849, débute en 1859 pour s'achever l'année suivant. Le terre-plein central est occupé par quinze squares, dessinés par Davioud. À partir de 1864, se tient chaque année durant la Semaine Sainte, la foire au jambon et à la ferraille, ancêtre de la foire de Chatou.

En 1864, ouvre le premier tronçon de l'avenue Philippe Auguste entre la rue de Montreuil et le boulevard de Charonne. Sur le boulevard du Temple, lieu de mixité sociale, cafés, théâtres, salles de spectacles et cirques prennent un essor particulier. Entre 1863 et 1868 l’architecte Théodore Ballu (1817-1885) dirige le chantier de la nouvelle église Saint Ambroise bâtie sur les terrains de l'ancien couvent des Annonciades de Popincourt, emplacement approximatif d'une chapelle primitive.



Passage Lhomme - Paris 11

Rue Popincourt - Paris 11


Sous la Troisième République (1870-1940), les nouveaux boulevards changent de noms, le Prince Eugène devient Voltaire, la Reine-Hortense devient Richard-Lenoir. En 1875, la rue Alexandre Dumas est achevée, la rue Faidherbe entre 1890 et 1899. La rue Chanzy ouverte vers 1885 est prolongée en 1889 jusqu'au boulevard Voltaire. L'avenue Ledru Rollin se déploie par tronçons successifs, en dix étapes de 1806 à 1931. La place du Château d'Eau devient place de la République en 1879. En 1883, le monument hommage à la République, oeuvre des frères Léopold Morice et Charles Morice est inauguré.

Au XXème siècle, les cours artisanales et passages industriels entretiennent la mémoire des artisans des métiers du bois et du métal, de l'ameublement. Pourtant, chaudronniers de la rue de Lappe, ferronniers, ébénistes du faubourg, tapissiers, laqueurs vernisseurs ont déménagé en périphérie de Paris dès les années 1960. Le XIème arrondissement est devenu le terrain de prédilection des entreprises créatives, studio de graphiste, cabinet d'architecte, maison de design... 

Désormais, son histoire est marquée par le septuple attentat qui frappe Paris le 13 novembre 2015 et l'attaque terroriste au Bataclan durant un concert du groupe Eagles of Death Metal.



Rue de Charonne - Paris 11