Paris : 5 rues parisiennes iconiques qui méritent le détour, 5 alternatives aux artères touristiques trop fréquentées

 

La rédaction a sélectionné 5 rues parisiennes iconiques à découvrir pour ceux qui souhaitent faire un pas de côté. Vous connaissez par cœur l'avenue des Champs Élysées, la rue de Rivoli, le boulevard Saint Germain, l'avenue Montaigne, voici 5 alternatives, 5 voies riches de leur histoire, de leur architecture, de leur atmosphère avec un petit supplément d'âme. Elles célèbrent l'essence de la ville, sa pluralité, du Vieux Paris médiéval à la réinvention de la Capitale à la fin du XIXème siècle. Rues habitées, rues culturelles, rues monumentales, elles incarnent les facettes contrastées de la Ville Lumière, les atmosphères d'une cité vivante. 


1/ Rue Réaumur - Paris 2
Métro Bourse ligne 2 / Sentier ligne 3 / Arts et Métiers lignes 3, 11

La rue Réaumur, séquence paradoxale à la fois homogène et originale de façades monumentales, tranche avec l’uniformité de l’architecture haussmannienne par la richesse et l'originalité des propositions esthétiques. La première section de l'artère est percée de 1854 à 1858, entre la rue du Temple et la rue Saint-Denis. Le chantier du second tronçon, compris entre les rues Saint-Denis et Notre-Dame-des-Victoires, débute en 1885 pour s'achever par une inauguration sous l'égide du président Félix Faure en 1897. Le projet de cette deuxième portion, imaginé dès 1864, repoussé, ne prend forme que sous la IIIème République. Elle relève pourtant du programme impérial de modernisation de la ville. Sa réalisation tardive survient alors que s'assouplit de nouveau le règlement d'urbanisme, ouverture qui permet aux architectes de s’émanciper des canons établis par le baron. La rupture avec ses contraintes particulières s'amorce dès 1882. L’assouplissement des strictes règlementations à la suite des décrets de 1882, 1884 puis 1902 favorise la créativité. La fin du XIXème siècle et le début du XXème marquent une période de transition dans l’évolution du paysage urbain. 



2/ Rue de l’Abreuvoir - Paris 18
Accès Place Dalida, 16 rue Girardon, rue des Saules
Métro Lamarck-Caulaincourt ligne 12

La pittoresque rue de de l’Abreuvoir, chemin préservé du Vieux Montmartre, inspire les photographes du monde entiers et les artistes, à l’instar, dès 1914 de Maurice Utrillo. La gracieuse venelle serpente sur le flanc de la Butte, invitation à la flânerie. Les courbes de l’ancienne sente de terre, la perspective sur le Sacré-Cœur et le Château d’eau du square Carpentier définissent un sujet pictural de choix. Malgré la disparition d’une partie des vieilles maisons typiques, la rue de l’Abreuvoir conserve le charme et le tracé d’un vieux chemin villageois. 



3/ Rue Mouffetard - Paris 5
De la rue Thouin aux rues Censier et Pascal
Métro Place Monge ligne 5

La rue Mouffetard, surnommée affectueusement la Mouffe forme un ensemble pittoresque, ponctué de nombreux lieux de mémoire. Aujourd’hui bordée essentiellement de maisons de bourg préservées, datées du XVIème siècle au XIXème, elle a conservé le charme unique du Vieux Paris, volontiers piétonnier. Le foisonnement des commerces de bouche et artisans lui confèrent une atmosphère de sympathique marché permanent. Cette joyeuse effervescence perpétue la tradition née autour du parvis de Saint Médard. Rue Mouffetard, boulangeries, boucheries, épiceries, traiteurs, cavistes, maraîchers, primeurs disputent le pavé aux brasseries, cafés, et autres échoppes de restauration rapide.



4/ Rue Chanoinesse - Paris 4
Métro Cité ligne 4

La rue Chanoinesse a longtemps été l’artère principale de l’ancien Cloître Notre-Dame, vieux quartier du nord-est de l’île de la Cité, prolongée à partir du XIIIème siècle au-delà du cloître par la rue des Marmousets. Désormais, son charme singulier, sa situation attenante à la cathédrale et ses bistrots photogéniques attirent les touristes du monde entier. Légendes urbaines, faits divers sanglants, résidence de nombreux hommes de lettres, mémoire du Paris médiéval, la rue Chanoinesse séduit aussi bien par ses caractéristiques pittoresques que son riche patrimoine lié notamment à l’enclos canonial. 



5/ Rue Mallet-Stevens - Paris 16
Accès 9 rue du Docteur Blanche
Métro Jasmin ligne 9

La rue Mallet-Stevens, dans le quartier d’Auteuil, illustre avec force les théories architecturales et esthétiques développées par Robert Mallet-Stevens (1886-1945) dès 1917. Auteur de l’ensemble du lotissement initial commandité par l’homme d’affaires Daniel Dreyfus, l’architecte a choisi de déployer la voie sur le modèle des villas parisiennes. L’impasse inaugurée le 20 juillet 1927 débute au numéro 9 de la rue du Docteur Blanche. Page d’histoire à ciel ouvert du mouvement moderne, elle incarne l’élan de renouveau formel de l’architecture résidentielle durant l’Entre-deux-guerres à Paris. La séquence homogène conçue comme un espace en creux sculpté par l’architecte, est l’une des oeuvres majeures de Robert Mallet-Stevens. Chaque résidence privée - cinq hôtels et une maison de gardien - appartient à un grand ensemble, un corps architectural indivisible, moderne, rationnel, spectaculaire.