Ailleurs : Rue de Tunis à Sète, une ruelle dédiée au street art, symbole du vivre ensemble et de la création locale

 

Les interventions des street artists et la végétalisation initiée par des riverains à la main verte transfigurent la rue de Tunis à Sète. Depuis 2013, cette voie du quartier populaire des Quatre Ponts, entre le quai Rhin Danube et la rue Pierre Semard, se raconte en couleurs au gré des fresques, des trompe-l’œil, des collages et autres oeuvres signées de graffeurs venus du monde entier. Jace, Swed, Sock Wild Sketch, Bault, Maye ont tous laissé des traces de leur passage. Hier venelle sans charme, sur le chemin qui mène à la gare, la rue de Tunis embrasse désormais une vocation plus souriante, laboratoire de création, symbole d'un esprit bohème, de convivialité et de bien vivre ensemble. Façades de maison, portes de garage, murs aveugles, les graffitis ont transformé la voie en un lieu attractif, véritable musée à ciel ouvert, site emblématique de la politique culturelle de la ville favorable à l'art urbain. 







Les oeuvres de la rue de Tunis à Sète, voie piétonnisée, embellissent le quotidien. Les actions bénévoles menées par les habitants du quartier sont soutenus par les créateurs locaux parmi lesquels les street artists Naouis, Réka, Depose, ou encore les peintres Agnès Mottelet, Alain Zarouati, le doyen Raymond Crosa-Vanneyre. 

À travers ses oeuvres, éphémères, accessibles à tous, participent d'une perception nouvelle de la ville, géographie sensible. La rue de Tunis invite à la flânerie, au partage, à l'échange. Les fresques monumentales capturent la lumière, les interventions plus modestes s'annoncent tels des préludes.

Ce microcosme coloré et festif accueille chaque année festivals, vide-greniers et ateliers, avec les enfants du quartier, les élèves de l'école des Beaux-arts et les artistes du Miam - Musée international des arts modestes. Il y a le festival de poésie Voix vives, le rendez-vous estival des Puces de la rue de Tunis, les Vignonades, le K-live.






L'association de riverains "Pour la rue de Tunis" participe de l'intense vie locale par le biais d'activités culturelles. Josy Corrieri et Pascal Larderet, fondateurs de la compagnie Cacahuète, troupe de théâtre et de spectacles de rue, figures incontournables de la rue de Tunis, ont créé le Petit lieu, espace de culture et d'art, galerie, salle de spectacle et de répétition, résidence artistique. La boutique voisine, Discomaniaks, une institution animée par Pascal Larderet, conserve près de 50 000 vinyles. 

La ruelle fait des émules et les oeuvres tendent à se diffuser progressivement vers les rues adjacentes à l'instar de la rue Fondère. 



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.