Paris : Tombe de Michel Galabru (1922-2016) au Cimetière de Montmartre, sépulture fleurie d'un grand comédien de théâtre et de cinéma - XVIIIème arr


La tombe de Michel Galabru (1922-2016), division 32, cimetière de Montmartre, attire les hommages fleuris des admirateurs endeuillés. Il est repose auprès de son épouse Claude Etevenon-Galabru (1943-2015). Le couple a été rejoint en 2018 par leur amie, la comédienne Jacqueline Jehanneuf (1925-2018). Comédien prolifique, d'une grande popularité, il impose au cinéma comme au théâtre sa faconde truculente et sa grande sensibilité, entre sens de la comédie et talent pour le drame. En soixante-dix de carrière, il a joué dans plus de 250 films, des grands rôles aux "nanars" revendiqués, tournés dans un souci pécunier. Homme de théâtre, Premier prix du conservatoire, pensionnaire de la Comédie Française durant sept ans, Michel Galabru brille aussi bien dans les pièces de boulevard, que Molière, Jean Anouilh ou Marcel Pagnol. En 1984, il rachète le théâtre Maubel laissé à l'abandon depuis les années 1970 qui devient théâtre Montmartre-Galabru. L'année suivante, c'est au tour du théâtre de Dix heures. 

Michel Galabru décède le 4 janvier 2016, à l'âge de 93 ans, à son domicile montmartrois. Les obsèques religieuses sont célébrées en l'église Saint Roch dans le IIème arrondissement de Paris, en présence de sa famille, ses amis, des personnalités du monde du spectacle et une foule d'admirateurs anonymes venus lui rendre un dernier hommage. 




Michel Galabru nait le 27 octobre 1922 à Safi, alors Protectorat français au Maroc, où son père Paul Galabru (1892-1988), ingénieur et professeur à l'École nationale des ponts et chaussées, travaille sur le chantier de construction du port. Il passe les sept premières années de son existence. La famille retourne en France, dans l'Hérault, puis passe quelques années au Havre. Le jeune Michel, passionné de sport, aspire à devenir footballeur professionnel avant de s'orienter vers le métier de comédien, inspiré par sa tante Suzon chez laquelle il passe ses vacances au Bousquet-d'Orb, et l'exemple de Sacha Guitry. 

Durant la Seconde Guerre Mondiale, en 1942, à l'âge de vingt ans, il est envoyé par le Service du travail obligatoire (STO) comme ouvrier dans un camp de travail à Klagenfurt en Autriche, puis comme forgeron en Yougoslavie. Accusé de sabotage, il est expédié dans un camp disciplinaire dont il sera libéré par les Partisans yougoslaves de Tito. 

De retour en France, Michel Galabru prépare le Conservatoire national d'art dramatique. Il intègre l'institution en 1947 où il suit l'enseignement de Denis d'Inès. Premier prix du Conservatoire, il rejoint la troupe de la Comédie française en 1950. Il interprète durant sept ans les rôles du répertoire classique du Français, Molière, Shakespeare, Marivaux, Feydeau, Courteline, Jules Romains.

Il rencontre le grand public avec un rôle marquant au cinéma dans le film "La guerre des boutons" (1962) d'Yves Robert. Sa carrière prend un tournant avec "Le gendarme à Saint-Tropez" (1964) de Jean Girault et son interprétation de l'iconique adjudant Gerber. Sa notoriété explose. Michel Galabru met son talent au service de la comédie. Il tourne sous la direction de Jean Girault, Jean-Pierre Mocky, Georges Lautner, Bertrand Blier, Claude Zidi.

Il joue dans de nombreux succès populaires, les cinq suites du Gendarme de Saint Tropez, "Le Viager" (1972) de Pierre Tchernia, "Le Grand Bazar" (1973) de Claude Zidi, "La cage aux folles" (1978) d'Edouard Molinaro, "Flic ou voyou" (1979) de Georges Lautner, "Les sous-doués" (1980) de Claude Zidi, "Papy fait de la résistance" (1983) de Jean-Marie Poiré.




C'est dans des rôles dramatiques que Michel Galabru séduit la critique et démontre toute l'envergure de son talent : "L'Ibis rouge" (1975) de Jean-Pierre Mocky, "Le juge et l'assassin" (1976) de Bertrand Tavernier pour lequel il est distingué d'un César du meilleur acteur en 1977, "Le choix des armes" (1981) d'Alain Corneau, ""Subway" (1985) de Luc Besson ou encore "Uranus" (1990) de Claude Berri.

Le théâtre demeure une grande passion durant toute sa carrière. En 2008, il est distingué par le Molière du comédien pour son interprétation dans "Les chaussettes - Opus 124", pièce de Daniel Colas. Il habite la scène jusqu'à la fin de sa vie avec notamment un dernier seul-en-scène autobiographique, "Le Cancre" au sein de son théâtre Montmartre-Galabru. Les représentations sont interrompues en novembre 2015 quelques semaines avant sa disparition. 

Tombe de Michel Galabru
Division 32

Cimetière de Montmartre
20 avenue Rachel - Paris 18
Horaires : Du 16 mars au 5 novembre de 8h à 18h - Du 6 novembre au 15 mars de 8h à 17h30
Métro Place de Clichy lignes 2, 13 / Blanche ligne 2



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.