Paris : Cimetière des Batignolles, une vaste nécropole méconnue ouverte au XIXème siècle et enjambée par le périphérique depuis 1969 - XVIIème arr

 

Le cimetière des Batignolles dépend de la conservation du cimetière de Montmartre. Au Nord-Est du XVIIème arrondissement, au Sud de Clichy le long du boulevard Victor Hugo, il est traversé, depuis 1969, par le périphérique, entre les portes de Clichy et de Saint-Ouen, qui enjambe la partie la plus ancienne de la nécropole. Moins réputé que les grandes nécropoles de Montmartre ou du Père Lachaise, il s'étend pourtant sur 11 hectares. Les 32 divisions accueillent 15 000 sépultures. Le site compte environ 900 arbres de 47 essences, marronniers, érables, frênes, sophoras et platanes. De nombreux chats, nourris et stérilisés par des associations, y ont élu domicile. 

Au cimetière des Batignolles, reposent un certain nombre de défunts renommés, le poète Paul Verlaine, le surréaliste André Breton, la femme d'affaires Hélène Rochas, le jazzman Ray Ventura, la comédienne et courtisane Émilienne d'Alençon, l'homme de théâtre André Barsacq, le réalisateur Jean Boyer et son père le chansonnier Lucien Boyer, le peintre nabi Édouard Vuillard. De nombreux artistes du XIXème siècle, plus ou moins retombés dans l'oubli, comédiens, courtisanes, hommes de lettres, compositeurs, y reposent pour l'éternité. Bien que n'étant pas comparable au cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois, les divisions 24 et 25 se distinguent néanmoins par la présence importante de défunts issus de la diaspora russe et ukrainienne.








Le cimetière des Batignolles voit le jour au lendemain de la création de la commune Batignolles-Monceaux, détachée du territoire de Clichy-la-Garenne en 1830. Cette nécropole communale s'ancre sur une parcelle réquisitionnée dans la plaine de Clichy, à la frontière des deux villes. La première inhumation se déroule le 22 août 1833. Entre 1833 et 1860, 17 658 défunts rejoignent le cimetière. Le cimetière est agrandi une première fois en 1847. 

Lors de l'annexion des Batignolles au territoire de la Ville de Paris en 1860, l'accroissement de la population ainsi que l'accueil des concessions temporaires de tous les arrondissements rendent une extension nécessaire. En 1883, 7 hectares sont ajoutés. 







Le boulevard périphérique de Paris est développé entre 1959 et 1973 sur l'ancien tracé des anciennes fortifications, notamment l'enceinte de Thiers édifiée dans les années 1830, démolie entre 1919 et 1929. En 1969, afin que le périphérique puisse traverser le cimetière des Batignolles, un viaduc, long de 44 mètres, surplombe la portion la plus ancienne. 

La sépulture de Paul Verlaine (1844-1896), caveau familial, se trouvait alors dans cette partie de la nécropole, dans la 20ème division. La pollution et le vacarme des voitures ayant rendu la section tout à fait lugubre, le tombeau du célèbre défunt est transféré le 30 mai 1989 vers la 9ème division, sur le rond-point central.







La parcelle au-delà du viaduc comporte des tombes antérieures au début du XIXème siècle. Certains monuments à l'abandon, en ruines et dangereux, ont été rasés laissant des dents creuses dans l'alignement des tombeaux. 

Le poète et romancier Blaise Cendrars (1887-1961), inhumé dans la 5ème division, a quitté le cimetière des Batignolles pour celui de Tremblay-sur-Mauldre, où se trouvait sa "maison des champs", en 1994. 

Cimetière des Batignolles
8 rue Saint-Just - Paris 17
Tél : 01 53 06 38 68
Horaires d’ouverture 
Pour la période du 6 novembre au 15 mars : Du lundi au vendredi de 08h00 à 17h30 - Le samedi de 08h30 à 17h30 - Dimanche et jours fériés de 09h00 à 17h30
Pour la période du 16 mars au 5 novembre : Du lundi au vendredi de 08h00 à 18h00 - Le samedi de 08h30 à 18h00 - Dimanche et jours fériés de 09h00 à 18h00
Métro Porte de Clichy lignes 13 et 14



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.