L'Église luthérienne de l'Ascension, lieu de culte protestant au 47 rue Dulong dans le XVIIème arrondissement, appartient à l'Église protestante unie de France. Son histoire s'inscrit dans celle du village des Batignolles. Construite en 1866, elle fait l'objet d'embellissements importants en 1910, sous la houlette des architectes Jean Naville (1871-après 1938) et Henri Chauquet (1872-1957). Ils dessinent une nouvelle façade néo-gothique. À l'intérieur, la création d'une voûte de bois permet d'installer des vitraux signés par l'atelier Charles Champigneulle.
À partir des années 1830, la communauté protestante se développe à Paris et en banlieue sous l'afflux d'une migration allemande, notamment dans les futurs IXème et XVIIème arrondissements. Le 25 décembre 1835, le Temple des Batignolles, situé au 44 boulevard des Batignolles, ouvre ses portes aux fidèles. Un second voit le jour une trentaine d'années plus tard. En 1866, la Mission allemande auprès des ouvriers immigrés fait construire, rue Dulong, l’église luthérienne de Batignolles-Monceau. Un orgue de la manufacture Gebrüder Link est installé en 1874.
Les architectes Jean Naville et Henri Chauquet modifient le sanctuaire originel en 1910. Entre 1907 et 1910, le duo dresse les plans de plusieurs lieux de culte luthériens à Paris, parmi lesquels l'église Saint-Marcel, dans un style néo-roman byzantin. Ils interviennent sur l'église de Batignolles-Monceau la dotant d'une façade néogothique et d'une voûte en bois. Plan rectangulaire, les quatre travées se terminent en cul-de-four. Le temple change de vocable et devient église de l'Ascension, inaugurée le 24 avril 1910.
L'église luthérienne de l'Ascension, d'une grande sobriété, dispose néanmoins d'éléments ornementaux remarquables. Une reproduction du "Christ au roseau" (1636), tableau de Guido Reni (1575-1642) dont l'original est conservé au Louvre, orne l'axe du choeur.
L'église dispose de dix verrières datées de 1910, oeuvres de l'atelier Charles Champigneulle, fondé par une lignée de maîtres-verriers vers 1868, à Metz, lors de la reprise de la très réputée maison de peinture sur verre de Laurent-Charles Maréchal. L'Ouest est consacré à la Vie de Jésus avec les scènes suivantes, Jésus au milieu des Docteurs et Tempête apaisée, la Cène et Jésus au désert, Jésus guérissant les malades et les Pèlerins d’Emmaüs. Les tympans sont ornés de vitraux représentant un jeune martyr entouré d’un lion, d’un loup, d’un bœuf et de moutons, un Agneau pascal, des Grappes de raisin, complété par des grisailles ornementales. À l'Est, se trouvent des symboles chrétiens, une Lampe à huile allumée, une Bible ouverte, l'Alpha et l'Oméga, la Colombe du Saint-Esprit, les Anges musiciens.
Église luthérienne de l'Ascension
47 rue Dulong - Paris 17
Métro Rome ligne 2
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
Bibliographie
Plan local d'urbanisme Paris 17
Le guide du promeneur 17è arrondissement - Rodolphe Trouilleux - Éditions Parigramme
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