L'ancienne gare de Charonne Voyageurs, station de la Petite Ceinture ouverte aux usagers de 1862 à 1934, puis réservée aux trains de marchandises, est aujourd'hui un lieu culturel et solidaire. La Flèche d'Or originelle, salle alternative de concerts, a vu le jour en 1995. L'établissement fermé en 2016, racheté par la Ville de Paris en 2021, embrasse de nos jours une vocation associative protéiforme. Le site a fait l'objet d'un chantier d'envergure entre février et juin 2024, rénovation des espaces d'accueil du public, mise aux normes de sécurité et restauration des éléments patrimoniaux, menuiseries intérieures, restitution des baies bouchées auparavant, conservation des vestiges variés.
La gare de Charonne Marchandises est inaugurée le 15 septembre 1855, le long des fortifications sur l'actuel site du Jardin de la gare de Charonne. Il s'agit alors de la première gare de marchandises sur le parcours de la ligne circulaire de la Petite Ceinture. La commune de Charonne est rattachée au territoire de la Ville de Paris en 1860. Le trafic s'intensifie et la gare fait l'objet d'agrandissements successifs en 1870 et 1888.
La première gare Charonne Voyageurs, mitoyenne de la gare Marchandises, voit le jour en 1862. Face à l'essor du nombre d'usagers, le Syndicat de Ceinture décide de son déplacement à quelques centaines de mètres afin de bien différencier les flux. Une structure définitive remplace en 1878, à l'occasion des travaux entrepris pour l'Exposition Universelle, l'installation en bois provisoire. Le bâtiment construit correspond au modèle caractéristique de la ligne de la Petite Ceinture, à cheval au-dessus des voies, deux escaliers menant aux quais. Particularité, une troisième voie centrale, inaugurée en 1900 pour l'Exposition Universelle, s'ajoute aux deux voies à quai. Elle permet de doubler dans le sens Sud-Nord. Les grands trains express européens l'empruntent régulièrement.
La gare de Charonne Marchandises, agrandie en 1908, atteint une dizaine de voies. Elle sera démolie lors de la conception de la ZAC Gare de Charonne en 1979 qui voit la construction de logements sociaux sur l'ancien site à partir de 1981.
La gare de Charonne Voyageurs ferme au transport du public le 23 juillet 1934. Elle poursuit néanmoins une activité de fret notamment dans le cadre des messageries de la SNCF, Sernam. Elle est empruntée par des trains de marchandises, des trains express européens tels que le Train Bleu et la Flèche d'or ainsi que des trains spéciaux en circulation sur la Petite Ceinture jusque dans les années 1980.
En 1995, la gare de Charonne Voyageurs, alors désaffectée, est investie par des étudiants de l'École des Beaux-Arts de Paris. Transformé en café-concert, le site prend le nom de Flèche d'or, en référence à l'ancienne ligne train et ferry qui reliait Paris et Londres par Calais et Douvres, de 1926 à 1972.
La salle connait un âge d'or entre 2005 et 2008 et devient mythique notamment pour le flair de sa programmation entre rock, folk, pop la semaine et électro clubbing le week-end. Mais les soucis s'accumulent, fermetures administratives, désaccords entre associés, licenciements, procès, changements de formule, manque de rentabilité. La Flèche d'or ferme ses portes définitivement en 2016.
L'ancienne gare de Charonne Voyageurs fait l'objet d'un rachat par le groupe Keys Asset Management en 2018. Un projet de pub irlandais, franchise du groupe O' Sullivan, n'aboutit pas en 2019. L'année suivante, le Conseil de Paris se prononce pour un rachat par la Mairie. Il se concrétise en 2021. Désormais huit collectifs animent le site, Curry Vavart, Gare XP, Collectif Mu, DOXA ESTA, Pieg, Ancoats, DOC et ObliQ, à la fois café associatif, cantine solidaire, espace de travail collaboratif et de création, lieu artistique développant expositions et concerts.
Ancienne gare de Charonne Voyageurs - Flèche d'Or
102 rue de Bagnolet - Paris 20
Métro Alexandre Dumas ligne 2
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
Bibliographie
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