Paris : 6 places romantiques à Paris, places iconiques, places méconnues, 6 lieux où déclarer votre amour

 

La rédaction a sélectionné 6 places parisiennes romantiques, cadres idylliques propices aux serments les plus tendres, lieux emblématiques ou méconnus comme autant de délicieuses surprises. Paris, ville de l’amour, a hérité cette réputation flatteuse d’une activité pour le moins vénale, celle des courtisanes de la Belle Epoque. La notoriété de ces demi-mondaines prestigieuses a traversé les frontières. Les grandes horizontales évoluent alors dans les milieux les plus fortunés où leurs charmes font tourner la tête des bourgeois, et ruinent des marquis. Au XVIIème siècle Marion de Lorme et Ninon de Lenclos initient cet art de l’amour qui perdure au milieu du XIXème siècle, avec la Castiglione, la Païva, Marie Duplessis, Céleste Mogador puis la belle Otero, Liane de Pougy, Emilienne d’Alençon. Il en va de Paris comme de Venise dont les fameuses Vénus mercenaires du XVIème et du XVIIème siècle proposaient une toute autre idée du romantisme. Lieux iconiques ou plus atypiques, places royales ou placettes discrètes, voire tout à fait confidentielles, entre le Paris historique et le Paris pittoresque, le choix est cornélien. Les parcours romantiques aux charmes intemporels rivalisent avec les itinéraires insolites hors des sentiers battus. Pour déclarer sa flamme à sa tendre moitié, les voies moins encombrées du Vieux Paris bucolique propose des atmosphères uniques, des places méconnues propices aux épanchements et aux serments les plus tendres. La ville possède ce je ne sais quoi propice aux serments d’amour, aux confidences sentimentales et aux promesses de passion éternelle. Malgré le potentiel hautement instagramable des 6 places romantiques que nous vous présentons, il serait sage de mettre de côté son smartphone afin de se laisser gagner par la poésie des lieux et d’apprécier l’instant. Sans oublier de respecter les lieux, en évitant par exemple les cadenas d’amour, un fléau destructeur qui abime irrémédiablement le patrimoine. Voici 6 places romantiques où se laisser charmer par la carte postale.





Accès 2-20 rue de Harlay / 28-29 rue Henri-Robert - Paris 1
Métro Cité ligne 4

Laissée un temps à l'abandon, menacée même de destruction, aujourd'hui entièrement restaurée, la place Dauphine est l'un des endroits les plus avenants de la Capitale. Bordée de galeries, de librairies, de petits cafés pimpants, à l'abri des regards et des bruits de la ville, ses charmes séduisent aussi bien les touristes que les Parisiens mithridatisés. Seconde place royale datant du XVIIème siècle, contemporaine de la place des Vosges, sa création s'inscrit dans le prolongement du plan d'urbanisation désiré par Henri IV incluant la construction du Pont Neuf, l'édification de la pointe de l'île de la Cité, qui a notamment donné naissance au square du Vert Galant dont je vous parlais ici et le percement de la rue Dauphine. Baptisée en hommage au Dauphin, futur Louis XIII né en 1601, elle a longtemps été une place de change et de bourse, où orfèvres, lunetiers et graveurs tenaient commerce. Le poète surréaliste André Breton la surnommait le sexe de Paris en hommage à sa conformation triangulaire, les bras de la Seine figurant, dans cette image, les jambes d'une femme alanguie. Célébrée par les artistes, prisée des stars - Yves Montand et Simone Signoret ont longtemps habité au numéro 15 - la place Dauphine est une pépite au romantisme de carte postale indéniable.





Accès rues Caron, Necker, d'Ormesson et de Jarente - Paris 4
Métro Saint Paul ligne 1

La place du Marché Sainte Catherine, jolie enclave pavée du Marais, déploie des charmes champêtres sous les mûriers de Chine qui l’ombragent. L’atmosphère des villages parisiens y trouve sa pleine expression dans la quiétude d’un lieu presque piéton tant les voitures s’y font rares. Les amoureux s’y bécotent sur les bancs publics. Les Parisiens déjeunent en terrasse. Les amateurs de théâtre populaire s’y pressent. Les riverains grognent que cela fait bien trop de monde, trop de bruit. Ceinte d’immeubles édifiés à la fin du XVIIIème siècle au moment de sa construction, la place forme un ensemble homogène à l’esthétique classique. A la veille de la Révolution, la place du Marché Sainte Catherine est percée afin d’abriter un nouveau marché couvert. Elle doit son nom aux halles inaugurées en 1789 et disparues en 1939 ainsi qu’à l’ancienne Couture Sainte Catherine, un important prieuré historique du Marais dont il reste peu de traces.





Accès rue de Birague / rue du Pas de la Mule / rue de Béarn / rue des Francs Bourgeois - Paris 4
Métro Chemin Vert ligne 8 ou Saint Paul ligne 1

La place des Vosges, établie par la volonté du roi Henri IV, à deux pas de la Bastille, sous le nom de place Royale, est la plus ancienne de Paris. Tracée juste avant la place Dauphine dont je vous parlais ici, sœur de la place Ducale de Charleville Mézières, construite celle-ci en 1606 par Clément Métezeau, frère de Louis Métezeau l’un des architectes de la place parisienne, elle présente un exemple rare d’unité de style préservé. Elle constitue lors de son édification une ouverture dans le tissu urbain compact du Marais médiéval aux limites de la ville. L’idée originelle portée par Henri IV est de créer une enclave marchande et artisanale autour de manufactures censées concurrencer celles de Lyon et Milan. Mais propriétaires de terrains et aristocrates en décident autrement. Ils transforment cette place publique en enceinte résidentielle à caractère privé. Depuis ses origines, la place Royale devenue place des Vosges accueille sur ses rives, personnalités du monde politique, médiatique et artistique. Madame de Sévigné, Bossuet, Victor Hugo, le duc de Sully, Colette, Isadora Duncan, Georges Simenon, Francis Blanche, Jean-Edern Hallier, DSK, Jack Lang, depuis peu Xavier Niel, la place des Vosges est le rendez-vous des puissants et des célèbres. Elle est aussi celui des amoureux du monde entier, séduits par sa photogénie. 





Accès rue Norvins / rue du Mont-Cenis - Paris 18
Métro Anvers ligne 2 ou Abbesses ligne 12

La place du Tertre, dévolue au tourisme, désertée par les Parisiens, peinte par Utrillo, photographiée par Doisneau, est un lieu réputé dans le monde entier. Site historique de la Commune de Paris, elle porte encore le souvenir de la bohème 1900, celles des peintres aux noms bientôt célèbres, celles des cabarets, des poètes et des chansonniers. A deux pas de la Basilique du sacré Cœur, la nostalgie fait commerce et le mythe rapporte gros dans un enchevêtrement de chevalets et de tables à nappes vichy. Au cœur de l’ancien village de Montmartre, cette vieille place communale a su conserver le charme architectural des maisonnettes à deux ou trois étages datant du XVIIIème et du début du XIXème siècle. Le folklore séduisant de l’endroit en a fait l’un des lieux les plus visités de Paris. La place du Tertre ne retrouve la quiétude que tard dans la nuit et il faut bien avouer qu’au petit matin, elle a encore bien du chien. 





Accès rue des Pyrénées / rue du Guignier - Paris 20
Métro Jourdain ligne 11

La place du Guignier témoigne d’une atmosphère de joli village de Ménilmontant préservé. Ce lieu hors du temps déploie les charmes d’un décor idéal, coquettes bâtisses aux couleurs pastel, glycines foisonnantes, arbres soignés. Anciens réverbères et bancs propices à la rêverie complètent la mise en scène d’une coquetterie de carte postale. La rue du Guignier existait déjà en 1812 bien avant la place. Elle hérité son nom d’un ancien verger de cerisiers sauvages, les guigniers. Ouverte en 1843 sous l’appellation de passage du Guignier, la future place est classée par décret dans la voirie parisienne le 23 mai 1863. A l’occasion d'une jonction de la rue des Pyrénées sur le tronçon de l'ancienne rue de Puebla, les immeubles du côté impair du passage sont démolis. Le triangle formé par ses percées devient une place par arrêté du 1er février 1877, dont la dénomination actuelle est entérinée également par décret le 7 décembre 1883. Deux fois par semaine, un marché y prend ses quartiers. 





Accès 14 rue Ravignan / rue Garreau - Paris 18
Métro Abbesses ligne 12

La place Emile Goudeau, à Montmartre, joue sur les pavés en pente à l'ombre des marronniers. Malgré la foule s'y pressant, l'endroit conserve un charme certain. Une fontaine Wallace rafraîchit les nombreux flâneurs qui babillent dans toutes les langues du monde. La vue sur Paris tout en bas, presque dans la vallée, y est spectaculaire. La place Emile Goudeau trouve son nom définitif en février 1911. Elle rend hommage au poète, journaliste, romancier et chansonnier Emile Goudeau (1849-1906) fondateur du club littéraire des Hydropathes (de ceux que l'eau rend malade) qui comprenait une bande de joyeux drilles dont Alphonse Allais, Jules Laforgue, Charles Cros ou encore Jules Jouy. Célèbre pour sa cité d'artistes, Le Bateau-Lavoir qui abrita les débutants devenus par la suite gloires de l'art de la fin du XIXème siècle et du début du XXème tels que Renoir, Picasso, Modigliani, Reverdy, Derain, Braque, Max Ernst, les Dadas… Peintres, sculpteurs, écrivains, poètes, gens de théâtre ont fait briller ici l'étoile artistique de Montmartre.



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.