Spectacle : Tristan Lopin pense comme une nana - Comédie des 3 Bornes et au Théâtre du Marais à partir du 20 janvier 2017



Romantique contrarié, Tristan Lopin, éternel célibataire en quête du prince charmant, n'en est pas à une contradiction près. Sans filtre, son personnage très peste de délicieux cabotin possède ce petit grain de folie contagieuse qui fait mouche. Epinglant les travers de sa génération, il nous embarque dans sa vie qui ressemble furieusement à la nôtre. Les ex, les peines de cœur colmatées à grand renfort de Nutella - à la petite cuiller s'il-vous-plaît -, les potes relous, la famille, dans ce seul en scène empreint d'autodérision, le jeune humoriste se révèle sensible et culotté, original et tout simplement irrésistible de drôlerie. Gouailleur, excessif, soupe au lait, Tristan Lopin pense vraiment comme une nana !




Après des études de cinéma à l'ESRA, Tristan Lopin devient costumier. Il rencontre Bérengère Krief qui séduite par son humour lui suggère de se lancer dans le one-man-show. Lors de cours de théâtre, il fait la connaissance celui qui est aujourd'hui son metteur en scène Yoann Chabaud. Il lance alors sa chaîne Youtube sur laquelle il réalise des sketches traitant aussi bien de la vie quotidienne que de sujets sociétaux ou plus politiques tels que le mariage gay, la manif pour tous et dernièrement la primaire de la droite - à mourir de rire c'est ici . Son tempérament explosif séduit très vite les internautes et il cartonne sur Facebook par là.

Au tout petit théâtre de la Comédie des 3 Bornes, on est presque en famille sans pour autant se connaître. C'est d'ailleurs Tristan lui-même qui nous accueille en nous offrant des Carambars. Le ton est donné, la soirée est placée sous le signe d'une vraie rencontre. Auteur-interprète, Tristan Lopin incarne la jeune génération d'humoristes passés par Youtube, une relève proche de son public. Sur les planches, son humour piquant reste égal à lui-même et les thèmes se rapprochent de ceux abordés dans ses vidéos. En revanche, les sketches de ce one-man-show sont totalement inédits sur la Toile. Bonheur !




Aisance sur scène et belle présence, armé son débit mitraillette et de sa bonne bouille, Tristan entraîne les spectateurs à sa suite avec une énergie communicative, un peps bouillonnant. Du rire franc au gloussement - c'est mon côté dinde -  les anecdotes criantes de vérité dont il ponctue ses sketches tombent toujours juste. C'est très bien vu jusque dans la caricature. Facétieux mais rigoureux dans l'écriture, Tristan Lopin joue sur des ressorts comiques imparables, une gamme qui va du burlesque au plus fin. Il n'hésite pas à s'afficher au naturel et donne de sa personne lorsqu'il se lâche sur du Britney Spears, enchaîne une choré endiablée sur du Beyoncé. Le rythme est soutenu, le timing des vannes au taquet.

Dans cette atmosphère d'intimité, la sincérité et la fantaisie de Tristan Lopin fonctionnent à merveille. Impossible de rester indifférent devant cette créativité survoltée, cette fraîcheur touchante. Ce p'tit gars plein d'avenir est lumineux. Remède anti-morosité radical, ce seul en scène fait travailler les zygomatiques plus que de raison. Hilarité garantie. Ca fait du bien par ces temps de sinistrose.


















Pour découvrir ou redécouvrir Tristan Lopin, je ne saurais trop vous conseiller ses vidéos ainsi que sa page Facebook où elles sont relayées. Le spectacle était complet à la Comédie des 3 Bornes et devant l'afflux de demandes, des dates ont été ajoutées tous les mercredis du mois de décembre. Et pour ceux qui auraient loupé l'occasion, dès janvier, dans une plus grande salle tenue encore secrète - ce suspense de ouf ! - Tristan reviendra avec son spectacle Tristan Lopin pense comme une nana. Stay tuned ! 

Tristan Lopin pense comme une nana
De et avec Tristan Lopin
Mise en scène de Yoann Chabaud

Comédie des 3 bornes
32 rue des Trois Bornes - Paris 11
Page Facebook

A partir du 20 janvier 2017
Tristan Lopin, dépendance affective
Théâtre du Marais
37 rue Volta - Paris 3
Tél : 01 71 73 97 83



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.