Les bonbons chinois - Mian Mian : Au début des Bonbons Chinois, la narratrice Xiao Hong n’a pas 18 ans lorsque sa
meilleure amie s’ouvre les veines. Profondément traumatisée, l’adolescente
quitte le lycée se réfugie dans le chocolat et part suivre une formation de chanteuse
dans une troupe de jeunes artistes. Lors d’une tournée loin de sa famille, elle
poignarde un agresseur qui en réchappe, échoue en prison dont elle est libérée
rapidement. Devenue chanteuse dans des cabarets à entraîneuses, elle rencontre Saining guitariste de rock, sensible et
fragile comme elle. Ensemble, ils sortent tous les soirs de raves parties en
boîtes glauques, de bars sinistres en concerts de rock. Des nuits où règnent la
prostitution et la drogue. Ils plongent
petit à petit dans l’alcool et l’héroïne. Descente aux enfers en marge de la
société, portrait d’une jeunesse nihiliste qui se laisse entretenir par des
parents aisés et refuse toute responsabilité.
Mian Mian et sa narratrice, un double troublant, décrivent le
naufrage d’une certaine jeunesse post-maoïste, celle de Den Xiaoping, une génération
perdue dont l’auteur dresse un portrait acide et sans complaisance. Les protagonistes
dérivent entre Shanghai, Shenzhen et Pékin sur fond de sexe, drogue et musique,
dans une quête d’amour désespérée, une quête de soi. Elle évoque cette fureur
de vivre avec la poésie du désespoir, alternant les descriptions très crues d’une
rare violence émotionnelle et des passages au lyrisme délicat, exaltant le contraste
entre une écriture translucide, fragile et le propos d’une rare brutalité. Le texte
fluide empreint d’une sensibilité à fleur de peau, d’une tendresse émouvante est
d’une modernité puissante.
Livre charnel et poétique qui
exalte la pureté sensuelle de l’amour, étrange roman d’amour dans lequel où que
se pose le regard affleure un désespoir profond, Les bonbons chinois évoque les milieux underground pour mieux
capter l’essence du mal-être existentiel de cette jeunesse chinoise
désenchantée. Le tableau criant de réalisme, portrait désabusé, sonne comme la
confession poignante d’une génération à laquelle Mian Mian prête sa voix, un
témoignage à la fois douloureux et léger, sordide et lumineux.
Les bonbons chinois de Mian Mian - Traduit du chinois par Sylvie Gentil
- Editions de L’Olivier - Collection de poche Points
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