Ailleurs : Villa Camélia à Deauville, une maison de villégiature caractéristique de la construction de la station balnéaire nouvelle, officiellement créée en 1864

La Villa Camélia, l'une des plus anciennes de Deauville, a été édifiée lors du développement de la station balnéaire au début des années 1860. Deauville dispose d'un patrimoine architectural remarquable, plus de trois-cents villas recensées, entre le front de mer et le centre-ville. Mémoire de la Belle Époque, ce panorama urbain unique se compose de villas construites au XIXème siècle pour l'aristocratie et la bourgeoisie aisée. À l'instar d'un ensemble de maisons élégantes déployées le long de l'actuel boulevard Eugène Cornuché, la Villa Camélia voit le jour vers 1864, sur les plans de l'architecte Desle-François Breney (1804-1891). Son premier propriétaire, le marquis de Salamanque (1911-1883) - José de Salamanca y Mayol - homme politique espagnol, financier, entrepreneur, pionnier des chemins de fer, fréquente assidument la station balnéaire. La maison de villégiature change de nom au gré des acquéreurs, Villa Salamanca, puis Villa Poilly et enfin Villa Camélia. 

Fermée durant de nombreuses années, la Villa Camélia est achetée au début des années 2000 par l'émir de Dubaï, Mohammed ben Rachid Al-Maktoum, dont la passion pour les chevaux le conduit souvent à Deauville pour les courses et les ventes de yearlings. La maison de villégiature, restaurée avec faste a retrouvé ses éléments d'origine, décor de lambrequins et garde-corps en bois à motifs ajourés, épi de faîtage en bois, et une nouvelle vocation. Aujourd'hui résidence locative, la Villa Camélia accueille les vacanciers de passage.





Deauville dispose d'un patrimoine architectural remarquable, plus de trois-cents villas recensées, entre le front de mer et le centre-ville. Mémoire de la Belle Époque, ce panorama urbain unique se compose de villas construites au XIXème siècle pour l'aristocratie et la bourgeoisie aisée. Le duc Charles de Morny (1811-1865) et son médecin privé, docteur Joseph-Francis Olliffe (1809-1869) s'associent, au début des années 1860, afin de créer une station balnéaire moderne, Deauville. Les terrains gagnés sur les marais asséchés au pied de la colline où s'est développé l'ancien village de Dosville, permettent d'ériger une ville nouvelle. À partir de 1861, l'architecte Desle-François Breney trace le plan de la cité. Il réalise les premières villas, la villa Sergevna pour le duc de Morny, le Victoria Lodge du Dr Olliffe ou encore la villa Élisabeth pour le banquier Armand Donon. Breney définit les nouveaux standards entre esthétique Second Empire et régionalisme. 

La brique de couleurs, privilégiée par l'architecte, résiste mieux à la corrosion de l'air iodé que le calcaire. Les soubassements de pierre et de brique disposées en damier protègent les fondations. Les bâtisses se dotent de nombreuses ouvertures afin de profiter des paysages et de la lumière de la Côte fleurie. Façades à pan de bois, tourelles, épis de faîtage en céramique, témoins du savoir-faire des artisans locaux, tuiles plates caractéristiques, les architectes imaginent un vocabulaire plastique deauvillais.





La chute du Second Empire en 1870 marque un désamour progressif des élites parisiennes et internationales envers Deauville. Difficiles à entretenir, fermées la plupart du temps, les villas sont peu à peu abandonnées. Au début des années 1910, l'entrepreneur Eugène Cornuché (1867-1926) et le maire Désiré Le Hoc (1851-1919) relancent la station balnéaire grâce à des investissements, la création d'un nouveau casino luxueux et d'un hôtel prestigieux, Le Normandy auquel les nouveaux visiteurs accordent leurs faveurs. 

Avec les congés payés, avancée sociale accordée par le gouvernement de Léon Blum en 1936, Deauville séduit une nouvelle clientèle. Au cours des années 1960-70, les plus anciennes villas, aménagées, deviennent des pensions, des résidences de vacances pour les classes moyennes. Seconde vie et renaissance d'un patrimoine architectural. 

Villa Camélia 
2 rue Robert Fossorier / boulevard Eugène Cornuché - 14800 Deauville



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.