Ailleurs : Église Saint Augustin de Deauville, un lieu de culte paroissial édifié à l'occasion de la création de la nouvelle station balnéaire en 1864

 

L'église Saint Augustin de Deauville, inaugurée en 1865, consacre la création de la nouvelle station balnéaire sous l'impulsion du duc Charles de Morny (1811-1865) et de son associé, également son médecin personnel, le docteur Joseph-Francis Olliffe (1808-1869). Les architectes Desle-François Breney (1804-1891) et Anatole Jal (1823-après 1888) conçoivent un ouvrage en plan allongé à trois vaisseaux, orienté vers le Sud-Sud-Est. Ils choisissent d'associer la brique et la pierre calcaire. Aujourd'hui, après extension à la fin des années 1920, le vaisseau central se déploie sur huit travées. Des baies cintrées percent les parties hautes. L'esthétique générale, témoigne du goût de l'éclectisme Second Empire, variation de styles, néo-gothique, néo-roman, en particulier pour le programme décoratif. L'entrée principale du sanctuaire se trouve au Nord sous le clocher-porche élevé sur trois niveaux. La nef se pare de bas-côtés que rythment des contreforts en sifflet. Elle s'achève en un chevet caractérisé par une abside semi-circulaire. Un faux transept ouvre sur deux sacristies latérales placé autour du chevet, auquel est adossée une chapelle axiale.  








Depuis la Révolution puis le Concordat, la paroisse de l'ancien Dosville est rattachée à celle de Bénerville. Lors de l'avènement du nouveau Deauville, la ville obtient le rétablissement du culte communal. L'église historique Saint Laurent sur les hauteurs du vieux village, trop exiguë, vétuste et excentrée, n'est pas en mesure de recevoir les paroissiens de la nouvelle ville. La Société immobilière de Deauville, représentée par le banquier Armand Donon (1812-1902) et le docteur Joseph-Francis Olliffe, cède une parcelle à la municipalité afin d'y édifier une église paroissiale flambant neuve. Le saint sous le patronage duquel est placé le lieu de culte fait référence au prénom du duc Auguste Charles Louis Joseph de Morny, fondateur du nouveau Deauville.

La Ville recourt aux services des architectes Desle-François Breney (1804-1891) et Anatole Jal (1823-après 1888). Sur le plan originel, la nef comporte cinq travées. Les dons se multipliant, le budget permet d'étendre à sept travées. M. Kammer sculpte l'encadrement du porche. Jules Franceschi (1825-1893) réalise la statue de saint Augustin qui orne le tympan. 







Le duc Charles de Morny (1811-1865) pose la première pierre le 30 août 1864 lors d'une cérémonie évoquée par un vitrail de la nef. L'église est consacrée le 3 août 1865 par l'évêque de Bayeux, monseigneur Charles-Nicolas-Pierre Didiot (1797-1866), en présence de la duchesse de Morny en grand deuil, le duc étant décédé prématurément à l'âge de cinquante-trois ans, le 10 mars 1865. 

En 1866, le peintre Jules Jollivet (1803-1871) intervient sur la façade principale, grâce au mécénat de la duchesse de Morny, et y ajoute neuf plaques, neuf peintures sur lave émaillée. À la jonction du choeur et de la nef, se trouve alors une fresque du peintre Louis Brodier entre l'arc triomphal et la voûte en cul-de-four. En 1885, les premières verrières du peintre-verrier Louis-Charles-Marie Champigneulle (1853-1905) rejoignent la nef. 

Au début du XXème siècle, des tableaux, représentations des vies de saint Augustin et saint Laurent, patrons des deux églises deauvillaises, s'ajoutent au programme décoratif des parties hautes de la nef. 







En 1929, le conseil municipal de Deauville vote l'agrandissement de l'église Saint Augustin. Le chantier est confié aux architectes Paul et Raymond Delarue. L'extension du sanctuaire comprend l'ajout de trois travées dans la nef, un transept, une chapelle axiale, un déambulatoire afin de relier les bas-côtés, deux sacristies latérales. La fresque de Louis Brodier disparaît dans le cadre de ce réaménagement. Le chantier prend fin en 1931. 

Église Saint Augustin de Deauville
Square de l'Église - 14800 Deauville



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.