Ailleurs : Hippodrome de Deauville - La Touques, une institution historique, un champ de courses hippiques patrimonial

Vers 1930 

L'hippodrome de Deauville - La Touques fait vibrer le coeur de la station balnéaire moderne, développée au XIXème siècle, sous l'impulsion du duc Charles de Morny (1811-1865), demi-frère de Napoléon III et homme de cheval. Champ de courses prestigieux inauguré en 1864, il s'étend aujourd'hui sur soixante-quinze hectares dont vingt dédiés aux trois pistes, deux en gazon et une en sable fibré auxquelles s'ajoutent trois terrains de polo. Les infrastructures de l'hippodrome de Deauville La Touques associent la modernité et la tradition d'une institution historique. Elles permettent d'accueillir près de dix-mille visiteurs, deux-mille en tribunes. Chaque année s'y tiennent des prix d'envergure internationale, Prix Rothschild, ARC Prix Maurice de Gheest, Al Rayyan Cup Prix Kesberoy & Doha Cup Prix Manganate, Prix Jacques Le Marois Aga Khan Studs et en clôture de la saison estivale, le Lucien Barrière Grand Prix de Deauville. 

Vers 1913

Vers 1920

Vers 1920

1923

Vers 1920


Au XIXème siècle, l'aristocratie et la haute bourgeoisie se prennent de passion pour les courses hippiques venues d'Angleterre. Les stations balnéaires à la mode, soucieuses de procurer des loisirs élégants aux villégiaturistes, initient des événements hippiques et font construire des hippodromes. Dès 1859, des meetings s'organisent sur la plage de Trouville-sur-Mer. Mandaté par le duc de Morny et son associé le Dr Olliffe, l'architecte Desle-François Breney (1804-1891) trace les premiers plans d'urbanisme de la future station balnéaire de Deauville, édifiée sur des marais asséchés au pied d'une colline où se trouve l'ancien village de Dosville. 

Le duc de Morny tient à célébrer la tradition du Pays d'Auge réputé pour ses élevages de demi-sangs et de purs-sangs. Il encourage l'architecte à placer un hippodrome au cœur de la ville moderne, dédiée aux loisirs. Le chantier des tribunes de fer et de bois est confié à l'architecte Saint Germain, qui s'est illustré auparavant avec la réalisation des infrastructures de l'hippodrome de Vincennes en 1863.

Inauguré officiellement le 28 août 1864, l'hippodrome Deauville La Touques ouvre ses portes avant celles de l'église paroissiale Saint-Augustin de Deauville en 1865. La Coupe de Deauville est créée en 1866 suivie du Grand Prix de Deauville en 1871. 

En 1880, l'architecte trouvillais Delarue dresse les plans du Pavillon des Balances dans un style régionaliste anglo-normand. Il s'inspire de l'architecture vernaculaire de la seconde moitié du XVIIIème siècle, faux pan de bois en façade, toit recouvert de tuiles plates et remarquable plafond de châtaigner à l'intérieur. Entre chaque course, le bâtiment accueille les jockeys, les propriétaires et les entraîneurs. À cette même époque, les joueurs de polo investissent le centre du champ de course. Le Deauville international Polo Club est officiellement fondé en 1907.


Vers 1930

Vers 1930

1936

1938


Les courses hippiques et le prestigieux Meeting de Deauville d'août attirent les amateurs du monde entier. Ce succès rend nécessaire l'aménagement des installations. En 1913, afin de faire face à l'affluence, les tribunes de bois originelles sont remplacées par des infrastructures modernes de béton et de brique. Une piste en ligne droite est tracée la même année.

En 1921, la Société d'Encouragement des Champs de Courses se porte acquéreur des terrains situés au Sud de l'hippodrome. L'architecte Charles Adda (1873-1938), futur auteur des Bains pompéiens construits entre 1923 et 1924, est mandaté pour réaliser d'importants aménagements. Il réalise un ensemble d'écuries ainsi que quatre villas. La même année, les courses d'obstacle cessent à Deauville. 

Au début des années 1980, le centre d'entraînement, situé au centre des champs de course, jusqu'alors en activité deux mois par an, étend son activité. Désormais ouvert toute l'année, les installations prennent de l'ampleur avec la construction de cent-vingt boxes supplémentaires en 1984. Quatre-cents chevaux sont pensionnaires à l'année, sept-cents lors des évènements d'été. La préparation sur place draine vers Deauville les meilleurs entraîneurs et assied la réputation d'excellence de la ville dans le monde des courses hippiques. En 1991, de nouvelles courses sont organisées en octobre. 

En 1995, le site fait l'objet d'une vaste campagne de rénovation avec une modernisation des tribunes, l'ajout d'un restaurant panoramique et la modification du rond de présentation. 

Le 6 juillet 2003, l'hippodrome de Deauville La Touques est le premier en France à inaugurer une piste de 2000 mètres en PSF, sable fibré mélange de sable et de fibres synthétiques permettant le déroulement des courses en toute occasion météorologique. Durant l'hiver 2003-2004, se tient le premier Meeting d'hiver. 

L'hippodrome de Deauville La Touques innove et programme des courses le matin à partir de janvier 2007. À la suite de cette mesure, il devient l'hippodrome accueillant le plus grand nombre de courses de galop sur plat en France. 

En 2021, la piste en PSF et le rond de présentation sont doté d'un éclairage LED afin de favoriser l'essor des courses en soirée. 

Hippodrome de Deauville - La Touques
45 avenue Hocquart-de-Turtot - 14800 Deauville



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.