Le Temple des Batignolles dresse sa façade néo-romane au 44 boulevard des Batignolles. Le temple en bois originel est inauguré en 1834 au sein du village Batignolles-Monceau. Il fait place à un bâtiment en pierre ouvert au culte en 1898, au coeur du XVIIème arrondissement de Paris, nouvelle frontière administrative tracée en 1860 lors du rattachement des communes limitrophes au territoire de la Capitale. Membre de l'Église protestante unie de France, cette paroisse réformée mène dès le XIXème siècle, une activité missionnaire. Elle favorise la création de sept nouveaux temples à Paris et en banlieue : Belleville en 1855, Passy-Annonciation en 1862, Neuilly-sur-Seine en 1865, Étoile en 1874, Montmartre en 1875, Bois-Colombes en 1884, Clichy en 1883.
En 1834, sous la houlette du pasteur libéral Athanase Coquerel, des fidèles protestants de la commune des Batignolles-Monceau - fondée en 1830 par un détachement de terrains relevant de Clichy - réunissent les fonds nécessaires à l'acquisition d'une parcelle de 490m2. Le terrain au pied des fortifications, entre les barrières de Clichy et de Monceau, se situe alors au n°38 du boulevard extérieur, futur boulevard des Batignolles.
Un premier temple en bois, susceptible d'accueillir jusqu'à 250 fidèles, est inauguré le 25 décembre 1834. L'année suivante, le diaconat ouvre une école au sein de l'église et finance l'achat d'un piano-orgue. L'importante migration allemande dans les années 1840 influe sur l'évolution démographique de la commune et des quartiers parisiens voisins. La communauté protestante s'accroit.
Le pasteur Louis Vernes (1815-1906) est nommé pasteur titulaire de l'église réformée des Batignolles en 1851. Il demeure en poste jusqu'en 1898. Désormais autonome, la paroisse achète un terrain contigu. Les campagnes successives d'extension du temple des Batignolles portent la jauge à 450 fidèles. Elles se révèlent insuffisantes. La population s'accroit rapidement à partir de l'annexion de la commune de Batignolles-Monceau au territoire de la Ville de Paris en 1860.
Un projet de reconstruction du temple voit le jour en 1895. Le conseil presbytéral confie sa réalisation à l'architecte Félix Paumier (1854-1921), fils d'Henry Paumier (1821-1899) pasteur créateur de la paroisse de Plaisance en 1855, président du consistoire de l'Église réformée de Paris. Le plan reprend à l'identique celui du temple protestant de Dijon. La première pierre est posée le 16 novembre 1896, le nouveau temple inauguré le 27 novembre 1898.
La façade en pierre de taille du Temple des Batignolles s'élève sur deux niveaux. Une triple arcade en plein cintre au second niveau surmonte un portail à voussures au premier. Des fenêtres en plein cintre percent les murs latéraux en moellons. La tour-clocher est en partie intégrée à la façade sur le côté droit. La cloche porte l’inscription suivante : "Le pasteur Vernes m’a placée dans ce temple pour dire à toute âme qui cherche Dieu : Le Maître est ici et il t’appelle. Je m’appelle ÉSPERANCE."
Le Temple des Batignolles se déploie en plan basilical. Il se compose d'une nef à vaisseau unique, d'un transept et d'une abside peu profonde. Les structures en linteaux métalliques qui soutiennent les murs intérieurs en briques reprennent un procédé innovant et économique, employé notamment au sein de la basilique Sainte-Clotilde dans le VIIème arrondissement ainsi que l'église Notre-Dame du Travail dans le XIVème arrondissement. La voûte en croisée d'ogives répond à une abside à croisée d'ogives. L'orgue à transmission pneumatique, placé en 1898, est l'œuvre du facteur Joseph Merklin, dernier instrument réalisé cet artisan qui prend sa retraite le 12 novembre 1898.
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la paroisse finance la construction d'un presbytère en fond de parcelle.
Depuis 1972 et la subdivision des élévations, le rez-de-chaussée abrite des salles de réunion tandis que le temple se trouve au premier étage.
Église réformée des Batignolles / Temple des Batignolles
44 boulevard des Batignolles - Paris 17
Métro Rome ligne 2
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
Bibliographie
Plan local d'urbanisme Paris 17
Le guide du promeneur 17è arrondissement - Rodolphe Trouilleux - Éditions Parigramme
Le guide du patrimoine Paris - sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos - Hachette
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