Ailleurs : Collégiale Notre Dame des Anges, principale église catholique de L'Isle sur la Sorgue, réputée pour ses remarquables décors baroques XVIIème

 


La Collégiale Notre-Dame des Anges, établie dans le coeur historique de L'Isle-sur-la-Sorgue, ancien quartier de Ville Boquière, se distingue par ses élégantes façades austères qui contrastent avec ses riches décors intérieurs. Son style composite, chevet représentatif du gothique comtadin, clocher de style Renaissance, témoigne d'une conception par étapes successives. La collégiale fait l'objet d'une reconstruction totale à partir de 1645 sur les vestiges d'une ancienne église romane du XIIème siècle remaniée au XVème dont il reste peu d'éléments. Le plan simple est constitué autour d'une vaste nef unique, longue de 38 mètres, large de 27. Elle distribue six travées flanquées de chapelles latérales autonomes logées entre les contreforts et s'achève sur une abside profonde de 13 mètres. Le choeur plus étroit est antérieur.

Le décor, ensemble baroque du XVIIème, comporte deux-cent-vingt-deux figures d'anges. Parmi les oeuvres remarquables, se trouvent des statues des saints patrons de la ville, saint Laurent, saint Pancrace, saint Roch, un tableau de l'Assomption de Marie (1630) par Reynaud Levieux. Au Nord du choeur, l'orgue daté de 1648-49 oeuvre du facteur Charles Leroyer, a été modifié dans un style italien par Menstati en 1825. Un instrument factice a été placé en symétrie côté Sud. La grille du choeur provient de l'ancienne synagogue incendiée au cours de la Révolution, en 1793, lors de l'annexion des états pontificaux aux territoires de la République française. 








La Collégiale Notre-Dame des Anges a été classée au titre des monuments historiques par arrêté du 4 avril 1911. L'église romane originelle du XIIème siècle est érigée en collégiale, par l'évêque de Cavaillon en 1212. Elle placée sous l'autorité d'un chapitre de chanoines mené par le prévôt afin de contrebalancer le pouvoir du consulat seigneurial. Le titre est confirmé par le pape Honorius III en 1222. 

Une première reconstruction du chevet et du clocher se déroule entre 1485 et 1540. La présence entre 1460 et 1470 à L'Isle-sur-la-Sorgue de Blaise Lecuyer, maître maçon établi à Carpentras, auteur de nombreux édifices dans la région à cette période, suggère qu'il aurait peut-être dessiné les plans du clocher. Le chevet gothique répondant à un plan octogonal selon le style local, est achevé en 1520. Le chantier du clocher, au Sud, élevé dans un style hybride - premiers niveaux gothiques, et deux derniers Renaissance - aboutit en 1538. 








Le projet de restauration de la nef est remis en question à la suite d'un effondrement de la travée, entre le choeur et la nef, survenu en 1633. Les dommages sont tels qu'une reconstruction totale de la nef et des chapelles latérales s'avère nécessaire.

L'architecte François Royers de la Valfenière (1575-1667) trace les plans. Le chantier s'étend de 1647 à 1668. Faute de budget, la collégiale est tout d'abord couverte d'une voûte de bois provisoire. En 1670, le prévôt de Casal finance la voûte de pierre. L'évêque de Cavaillon, Jean-Baptiste de Sade, consacre la nouvelle collégiale le 29 mai 1672, sous le titre de Notre-Dame des Anges et le patronage de l'Assomption. 

Les travaux d'embellissement se poursuivent jusqu'au début du XVIIIème siècle. À partir de 1688, Jean Péru (1650 -1723) sculpteur héritier d'une lignée d'artistes avignonnais, réalise vingt-deux statues allégoriques, représentatives de l'art baroque.








À la Révolution, les couvents - jusqu'au nombre de cinq à L'Isle-sur-la-Sorgue - sont fermés et les congrégations chassées. Dès 1791, la Collégiale devient le dépôt des oeuvres spoliés et des éléments prélevés dans les monastères, tels que boiseries, tableaux, sculptures, ferronneries. 

De 1994 à 2016, une campagne de restauration d'envergure concernant les façades, les toitures, les contreforts, les gargouilles, redonne tout son lustre à la Collégiale Notre-Dame des Anges.

Collégiale Notre-Dame des Anges 
Place de la Liberté - 84800 L'Isle-sur-la-Sorgue
Horaires : Du lundi au vendredi de 10h à 12h - De 15h à 17 h - Fermé le samedi et le dimanche



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.