Paris : Immeuble Louis-Philippe au 27 rue Victor Massé, architecture néo-renaissance, programme décoratif foisonnant - IXème

 


L'immeuble de style Louis-Philippe à double façade, 27 rue Victor Massé et 34 rue Henry Monnier, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 30 décembre 1977. La protection porte sur les façades et la toiture. D'inspiration néo-renaissance, il a été édifié entre 1847 et 1850 dans le cadre d'un projet d'ensemble comportant trois immeubles sur la rue Victor Massé, alors rue Laval, aux numéros 23, 25 et 27. Attribué aux architectes D'Avrange et Durupt, au sujet desquels aucun élément n'est disponible en ligne, ces édifices répondent à une mode architecturale développée en parallèle du mouvement romantique et le goût pour l'historicisme. Cette esthétique éclectique incorpore des éléments empruntés aux répertoires néo-renaissance, néogothique, Louis XIII, Rocaille. 








Le style Louis-Philippe, du nom du souverain régnant durant la Monarchie de Juillet (1830-1848), donne naissance à partir des années 1840 à des projets caractérisés par l'importance du programme décoratif, foisonnement de formes, profusion de motifs ornementaux. L'influence de l'architecte Viollet-le-Duc (1814-1879), en écho aux grandes entreprises de restauration, de conservation du patrimoine menées à cette époque, s'impose jusque dans les constructions résidentielles.

Les immeubles privés adoptent en façade une surabondance de détails, pilastres composites, frises de guirlandes fleuries, candélabres, figures humaines, bestiaire varié. La recherche de pittoresque conduit à des associations audacieuses. La surcharge de mise n'exclut pas la finesse d'exécution tel que l'illustre le décor du 27 rue Victor Massé. Dans le quartier de la Nouvelle Athènes, le style Louis-Philippe fait des émules et de nombreuses bâtisses conservées en perpétuent le souvenir. 









Au numéro 25, Théo Van Gogh réside un temps. Il reçoit son frère, Vincent, lors de son deuxième séjour à Paris en mars 1886. Ils déménagent par la suite au 54 rue Lepic en juin 1886. Au rez-de-chaussée du numéro 25, Berthe Weill (1865-1951) marchande d'art, ouvre en 1901 une galerie qui contribue grandement à la reconnaissance de l'art moderne. Berthe Weill est la première à Paris à vendre des tableaux de Pablo Picasso et Henri Matisse. Elle expose les Fauves, Maurice de Vlaminck, André Derain, Kees van Dongen, les avant-garde, Suzanne Valadon, Marie Laurencin, Valentine Prax, Diego Rivera, Georges Braque, Maurice Utrillo. En 1917, elle orchestre la seule exposition de Modigliani tenue de son vivant. Au numéro 23 rue Victor Massé, Thomas Couture (1815-1879) tient son atelier où il dispense son enseignement notamment à Pierre Puvis de Chavannes, Édouard Manet, Charles Caryl Coleman.

Immeuble Louis-Philippe
27 rue Victor Massé / 34 rue Henry Monnier - Paris 9
Métro Pigalle lignes 2, 12




Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 


Bibliographie
Le guide du patrimoine Paris - sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos
Grammaire des immeubles parisiens - Claude Mignot - Parigramme
Le guide du promeneur 9è arrondissement - Maryse Goldemberg - Parigramme