Le square d'Anvers, ouvert en 1877, occupe des terrains dont l'histoire ne manque pas d'intérêt. A cet emplacement au XVème siècle, se trouve le débouché du chemin du Pressoir Bénédicité, pressoir propriété de l'abbaye de Saint Denis du XIVème au XVIIIème siècle, situé au niveau de l'actuelle place Charles Dullin. La nationalisation des biens du Clergé à la Révolution en sonne la disparition. Au cours du règne de Napoléon Ier (1769-1821), la Ville de Paris mène une politique d'embellissement et d'assainissement. Canaux d'approvisionnement en eau, égouts, fontaines à boire, et création d'abattoirs officiels participent du grand projet hygiéniste. Un décret impérial de 1810 interdit l'abattage des animaux au sein de la ville. Les "tueries", lieux non-réglementés sont fermés. Cinq grands abattoirs sont créés aux frontières de Paris, par-delà les fortifications. Les abattoirs de Montmartre, dits aussi abattoirs de Rochechouart sont inaugurés en 1818. Ils sont désaffectés à la suite de l'inauguration des abattoirs généraux de la Villette en 1867.
Le square d'Anvers est aménagé sur les terrains libérés par leur démolition. L'opération dégage une parcelle de 37 000m2. A partir de 1868 sur le terrain laissé vacant, est construite la place Turgot, achevée en 1871. Elle devient place d'Anvers en 1877 en souvenir d'une victoire française lors du siège de la ville d'Anvers en Belgique en 1832 lors de la guerre belgo-néerlandaise. Dans le même temps, l'architecte Napoléon Alexandre Roger (1806-1883) édifie le lycée Charles Rollin. L'établissement fondé par la communauté de Sainte Barbe en 1821, intègre les nouveaux locaux en 1876. Il prend le nom de lycée Jacques Decour en 1944.
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