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| Yayoi Kusama - Dots obsession (Infinity Mirrored Room) (1998) |
L’exposition « Constellations » au Musée d'Art moderne de Céret met en scène quarante artistes contemporains de toutes les générations, parmi lesquels dix travaillent sur le territoire Occitanie. L’évènement orchestré par Clément Nouet, directeur du Mrac Sérignan réunit une soixantaine d’œuvres issues des collections permanentes de trois institutions de la région, le Mrac Sérignan, Les Abattoirs Frac Occitanie Toulouse, le Frac Occitanie Montpellier.
Sélectionner des pièces, réunir des productions, trouver un angle commun, le commissaire d’exposition a choisi de poser les œuvres d’art contemporain en regard des collections d’art moderne du Musée de Céret, à l’exclusion des artistes fortement présents dans le parcours permanents comme Supports / Surfaces. Ce principe de transversalité noue un dialogue entre art moderne pour lequel les visiteurs se sont déplacés et art contemporain auquel « Constellations » propose une forme d’initiation accélérée.
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| Rolf Julius - For Cello (2004) / Four large black (2004) |
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| Frédéric Bruly Bouabré - Vision solaire dans l'ordre des persécutés en date du 11 mars 1948 (1995) Pierre Soulages - Peinture 222 x 400 cm (1984) / Renaud Auguste-Dormeuil - Série The day before (2004) |
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| Renaud Auguste-Dormeuil - Série The day before (2004) |
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| Yayoi Kusama - Dots obsession (1998) |
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| Yayoi Kusama - Dots obsession (1998) |
Peintures, sculptures, dessins, vidéos, installations, photographies questionne les liens, l’héritage, les influences. Ces oeuvres célèbrent l’éclectisme des collections. La richesse des fonds conservés par les équipements culturels d’un même territoire témoigne de l’engagement de la région Occitanie pour l’art contemporain. L’approche détachée de l’idée de thématique comme fil conducteur, embrasse le flux des ruptures, des échos, provoque confrontations et chocs. Exposition contemplative, invitation à la rêverie, la narration de « Constellations » fait appel aux imaginaires. Les univers personnels de chaque artiste composent les galaxies parcourues d’étoiles, clés de nouvelles interrogations.
Au Musée de Céret, Clément Nouet s’est inspiré d’une réflexion de Gaston Bachelard, extraite de « L’air et les songes – Essai sur l’imagination du mouvement » (1943) pour concevoir une exposition éclectique qui fait à la capacité d’émerveillement du visiteur. « Sur cet immense tableau d’une nuit céruléenne, la rêverie mathématique a écrit des épures. Elles sont toutes fausses, délicieusement fausses, ces constellations ! Elles unissent, dans une même figure, des astres totalement étrangers. Entre des points réels, entre des étoiles isolées comme des diamants solitaires, le rêve constellant tire des lignes imaginaires. »
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| Henri Codax - Sans titre (2012) / Ann Veronica Jansses - Clementine (2013) Bruno Peinado - Love lost (2016) / Tatiana Trouvé - Sans titre (2010) |
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| Dominique Figarella - Document (1) (2004) |
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| Tjeerd Alkema - Statue de Saint Vincent B (1977) |
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| Masaki Nakayama - Body Scale (1977) / Marion Baruch - La sandale de Socrate (2017) Alain Jacquet - First breakfast (1972) / Tjeerd Alkema - Statue de Saint Vincent B (1977) |
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| Alain Jacquet - First breakfast (1972) |
La nuit étoilée, lieu de création libéré de la notion d’espace et de temps, produit une pensée émancipée des contraintes matérielles, propice aux projections fantasmagoriques, en résonance avec l’infinité du monde. Le parcours scénographique de l’exposition vient questionner la place de l’Homme dans l’univers. Nous sommes tous constitués de poussière d’étoiles, issus du grand magma originel. La monstration invite à alterner les points de vue, lever la tête vers le ciel pour regarder les étoiles, baisser les yeux depuis les étoiles pour observer la Terre.
Elle associe des oeuvres qui n’étaient pas destinées à se rencontrer. Pas de côté et refus de l’expérience linéaire, chaque salle raconte sa propre histoire, pas de côté. Les rapprochements inattendus, cocasses, surprenants, évidents, traduisent le dynamisme, la pluralité de l’art contemporain et une capacité renouvelée à surprendre. L’interprétation laissée libre illustre la diversité des représentations plastiques. L’art contemporain revendique un statut de lien, entre l’artiste, le monde, les visiteurs. Cette immersion poétique interroge, interpelle, trouble.
Le visiteur se trouve happé dans l’œuvre même comme dans l’installation immersive à l’échelle d’une salle « Dots obsession » de Yayoi Kusama. L’espace carrelé de miroirs engendre une perte de repères et l’intensité du rouge une sensation de déconnexion de la réalité.
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| Nina Childress - H. Escalier (2002) / Djamel Tatah - Sans titre (1993) Johan Creten - Les Trois Grâces (1991) / Tania Mouraud - Who's the enemy (2017) |
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| Nina Childress - H. Escalier (2002) / Djamel Tatah - Sans titre (1993) |
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| Tania Mouraud - Who's the enemy (2016) / Johan Creten - Les Trois Grâces (1991) Christian Robert-Tissot - Sans titre (amateur) (2007) |
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| Tania Mouraud - Who's the enemy ? Série écriture de deuil (2016) |
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| Christian Robert-Tissot - Sans titre (amateur) (2007) Johan Creten - Les Trois Grâces - Série Odore di Femmina (1991) |
Le grand néon de Christian Robert-Tissot « Amateur » se penche sur la question de l’amateurisme dans l’art. L’artiste contemporain semble poursuivre la recherche sur le mot, le texte explorés par Picasso dans des œuvres représentées au Musée de Céret. « Les Trois Grâces » de Johan Creten, bustes de femmes en céramique embrassent la thématique classique de la figure féminine en décalant le regard par un raffinement ornemental qui ouvre sur un propos sur la place de la femme dans l’histoire de l’art.
« Constellations » convie le visiteur au voyage par un jeu de ruptures qui soulignent les contrastes entre les oeuvres, portent l’accent sur la diversité des styles, des techniques, des pratiques et des médiums. Pluie d’étoiles, invitation à s’amuser, il s’agit de prendre plaisir à aborder l’œuvre de certains artistes présents dans les collections publiques des trois institutions de la région Occitanie et donner envie de découvrir à leur tour ces musées.
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| Hubert Duprat - Sans titre (2008) / Mimosa Echard - A/B23 (2017) Laurette Atrux-Tallau - Sans titre (2009) / Andrea Büttner - Phone Etching (2015) Belkacem Boudjelloulu - Les coquelicots (1996) |
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| Mimosa Echard - A/B23 (2017) |
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| Laurette Atrux-Tallau - Sans titre - Série des sculptures à modules peints (2008) |
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| Abdelkader Benchamma - Sculptures (2009) Hubert Duprat - Sans titre (2008) |
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| Jessica Warboys - Sea painting, les Orpellières (2012) |
L’exposition explore également la part du hasard dans la création artistique, marquée par les flux, les forces de la nature. Mimosa Echard, lauréate du prix Marcel Duchamp 2022, présente une œuvre d’une beauté stupéfiante, agglomérat aléatoire d’éléments naturels, fleurs, végétaux, pollens, insectes capturés dans une matière transparente.
Jessica Warboys a inventé un protocole chamanique de danse autour d’une grande étoffe posée sur une plage à la montée de la marée. Elle jette des pigments dans un rituel de retour à la nature qui convoque les puissances de la création tandis que les vagues et le mouvement du corps créé des motifs sur le tissu. A trois reprises, Dove Allouche reprend la même chorégraphie de flamenco, des feuilles de papier saisissant les pas de la danse, jamais tout à fait les mêmes malgré la rigueur de l’artiste, impossible mimétisme, absolu inatteignable. Laurette Atrux-Tallau imagine des sculptures d’une poésie folle, dont l’apparence précieuse, contraste avec les matériaux pauvres, cure-dents, piques à brochette, éléments prosaïques révélés en cartel.
« Constellations » donne à vivre, à ressentir l’art contemporain, ses beautés, ses techniques, ses artistes. L’exposition fait appel au ressenti le plus intime, à l’émotion, la sensibilité.
Artistes : Tjeerd Alkema, Dove Allouche, Jean-Marc Andrieu, Laurette Atrux-Tallau, Renaud Auguste-Dormeuil, Marion Baruch, Abdelkader Benchamma, Christian Boltanski, Belkacem Boudjellouli, Frédéric Bruly Bouabré, Andrea Büttner, Nina Childress, Henry Codax, Johan Creten, Philippe Decrauzat, Hubert Duprat, Joan Duran, Mimosa Echard, Richard Fauguet, Dominique Figarella, Roland Flexner, Dominique
Gonzalez-Foerster, Alain Jacquet, Ann Veronica Janssens, Véronique Joumard, Rolf Julius, Yayoi Kusama, Bertrand Lamarche, Yvan Le Bozec, Tania Mouraud, Masaki Nakayama, Bruno Peinado, Anne et Patrick Poirier, Christian Robert-Tissot, Kristina Solomoukha, Pierre Soulages, Djamel Tatah, Tatiana Trouvé, Jessica Warboys
Constellations
Jusqu'au 26 novembre 2023
8 boulevard Maréchal Joffre - 66400 Céret
Tél : 04 68 87 27 76
Horaires : Juillet-août tous les jours de 10h à 19h - Du 1er septembre au 30 juin ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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| Yvan Le Bozec - La galaxie Youkali / Diffuse Nebula (2005) |
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