"La Punta dell'orecchio", dit aussi "L'oreille aux secrets" de Lucas Mancione, artiste natif de Sète, a rejoint en 2022 le nouveau jardin Richelieu, aménagé sur un ancien terrain militaire au-dessus du cimetière marin. Sculptée dans le marbre de Caunes-Minervois, l'oreille pointue a été réalisée en deux étapes de deux mois chacune dans le cadre d'une résidence d'artiste, initiée à l'instigation de l'association des Marbrières de Caunes, présidée par Albert Dilax, et de l'Ecole des Beaux-Arts de Sète. Cette dernière oeuvre au rayonnement d'un patrimoine naturel et d'un savoir-faire. Partenariat entre les villes de Sète et de Caunes, le projet commun ancré dans la région et son environnement a permis à Lucas Mancione de produit une oeuvre monumentale dans un matériau noble tout à fait unique.
Lucas Mancione, plasticien et musicien, né en 1971 à Sète, assoie sa pratique sur le jeu de composition et de décomposition. Son expérience de la musique résonne dans son travail plastique. Formé à l'École des Beaux-Arts de Montpellier, diplômé en 1996, il rejoint les États-Unis dans les années 1990, attiré par une forme de liberté promise aux artistes. Cette période de son art est marquée par les dessins à la bande magnétique. Roland Flexner, dont il est proche, lui conseille de rompre avec la figuration. Lucas Mancione réalise des films, des collages d'inspiration dadaïste, selon la méthode du cut up. Désormais, il vit et travaille à Paris. Peinture, dessin, vidéo, collage, sculpture, il explore les outils numériques et ceux plus traditionnels, ciseaux, crayons, stylos, calques. Il a fondé le groupe les Sans Pattes avec Robert Combas.
En 2012, Lucas Mancione rejoint Caunes et l'atelier de plein air de Thierry Auneau, maître d'oeuvre, à l'occasion de la résidence artistique initié par l'association "Les Marbrières de Caunes et les communes de Sète et Caunes. Assisté par le sculpteur suisse Matteo Polli, il travaille lui-même le bloc de marbre en deux sessions de deux mois. Au contact du marbre, Lucas Mancione renoue avec le dessin.
L'association "Les Marbrières de Caunes" orchestre des résidences d'artistes dans l'Aude depuis 2008. Elle soutient la politique culturelle menée par la ville de Caunes afin de favoriser la création artistique, valoriser le patrimoine, provoquer la rencontre entre l'artiste, la commune et le public. Le projet réunit les conditions favorables à la production d'oeuvres sculptées dans le marbre de Caunes-Minervois. Ce marbre de Languedoc, de couleur rose pâle à rouge sang, veiné de blanc, exploité depuis la Rome antique, représente un patrimoine naturel remarquable. Les oeuvres "Coeur du monde" de François Michaud, "Le Pétale" de Jacques Duault et "L'Argent Double" d'Eric Stambirowski, dit Stambi ont précédé "La Punta dell'orecchio" de Lucas Mancione.
L'oeuvre, prêtée pour un an à la ville de Caunes, est établie temporairement Porte de Narbonne à l'occasion de la fête de la sculpture et du marbre 2012. Lucas Mancione dote "La Punta dell'orecchio" d'un équipement sonore informatisé, dispositif qui enregistre les passants. Oeuvre dans l'oeuvre, production aléatoire, fruit du hasard et des interactions des passants. Devant le succès et l'intérêt manifesté par le public, la municipalité de Caunes commande une sculpture jumelle, afin de l'installer de façon pérenne sur le territoire de la commune. L'oeuvre acquise par la ville auprès de l'artiste, Lucas Mancione, entérine le lien culturel entre Sète et Caunes.
En septembre 2013, l'oreille originale quitte Caunes pour Sète. Elle rejoint les abords du Parc aquatechnique. Elle est déplacée en 2021 au coeur du nouveau jardin Richelieu, ancienne friche au pied du fort, en contrebas du chemin de Saint-Clair. Site depuis lequel s'ouvre vue panoramique sur le port de Sète, la Méditerranée. Lucas Mancione demeure propriétaire de l'oeuvre installée sur les hauteurs de Sète
La Punta dell'orecchio - Lucas Mancione
Jardin Richelieu - Chemin de Saint-Clair - 34200 Sète
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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