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| John Armleder - All Night Party (Furniture Sculpture) (2003) - Universal Disco Balls (2006) (strictly un-edited) / Large image (2006) |
John Armleder, plasticien originaire de Suisse, figure singulière de l'art contemporain, investit les espaces du Mrac Occitanie. Le titre de l'évènement, "Yakety-yak", les blablas, flux aléatoire de la parole, renvoie à la théorie de l'accident développée par l'artiste. Selon ce précepte fondateur, les œuvres, fruits des circonstances historiques, sociales, économiques mais également des accidents purement matériels, échappent à leur créateur. Enfant de l'après-guerre et soixante-huitard libertaire, John Armelder façonne depuis plus demi-siècle une image de dandy inclassable, personnage malicieux et élégant. A la fois plasticien, collectionneur, éditeur, libraire, galeriste, il incarne par le biais de sa pratique multiple, la transdisciplinarité pas exempte d'humour ou de poésie de toute une génération. Au Mrac Occitanie, Clément Nouet, directeur du Mrac Occitanie et commissaire de l'exposition "Yakety-yak" orchestre une expérience singulière, rafraîchissante où l'humour embrasse la voie de la provocation conceptuelle. Impertinent optimiste dans un monde morose, John Armleder semble éprouver une certaine jubilation à revendiquer le manque de sérieux comme remède aux contemporanéités anxiogènes.
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| John Armleder - Sans titre (Furniture Sculpture) 1988/2023 |
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| Johan Armleder - Waste (2008) |
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| John Armleder - Arlequin (2014) Arkhangelsk (2014) - Appeau (2014) |
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| John Armleder - Flower Field (2022) / Yakety Yak (2022) |
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| John Armleder - Flower Field (2022) |
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| John Armleder - Eigashima (2022) |
Peinture, sculpture, installation, performance, design, concerts, performances, les œuvres farouchement protéiformes de John Armleder s'articulent autour de références majeures, et autant de relations amicales nouées au fil des décennies. Relation quasi filiale avec Andy Wahrol, ou John Cage dont les expériences musicales les versions de 4'33" lui révèlent un "modèle idéal". Au sein de Fluxus, dans les années 1960, il mène une réflexion sur l'abolition des frontières entre l'art et la vie, la mise en scène des éléments du quotidien, le refus de "l'art beau". Il nourrit l'idée d'un art qui se partage et s'expérimente, jusqu'à intégrer le public dans des performances néo-dada. Cette expression libre, à rebours des préceptes de "la culture sérieuse", s'inscrit dans un engagement politique et social. En 1969, avec Patrick Lucchini et Claude Rychner, ses complices de Fluxus, John Armleder fonde le groupe Ecart. En parallèle de leur oeuvre personnelle, ils imaginent dans un local genevois un lieu de rencontres pluriel, galerie, librairie, maison d'édition.
Les trois peintures produites à l'occasion de l'exposition qui se tient au Mrac Occitanie illustrent une technique qui évoque l'action painting. Entre les séries "Pour paintings", peintures écoulement et "Puddle paintings", peintures flaques, la position de la toile change. A la verticale lors du versement des produits pour le premier cycle, déposée à plat au sol pour le second. Les "Puddle paintings" procèdent d'un double hasard. Les coulées sur la surface forment des strates de matière, composées de façon aléatoire.
L'agglomération de peinture acrylique, vernis et autre revêtements liquides destinés aux extérieurs, paillettes, confettis, poudres colorées et d'éléments décoratifs englués dans les produits successifs constitue un premier canevas. Lors du redressement de la toile à la verticale, la matière coule, plisse, se répand en rigoles, craquelures, bulles, magma en éruption. Au cours de la verticalisation les couches successives se mêlent, phénomène physique qui induit des réactions chimiques. L'action artistique se soumet à l'évolution hasardeuses des propriétés plastiques.
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| John Armleder - Vue d'ensemble |
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| John Armleder - Furniture Sculpure n°105 (1986) |
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| John Armleder - Scalp (2023) / Opar n°7 (2007) |
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| John Armleder - Furniture Sculpture n°105 (1986) Hang it all (2022) |
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| John Armleder - Hang it all (2022) |
"Furniture sculptures" sculptures mobiliers, série d'oeuvres hybrides, croise pratique picturale et mobilier de designers, dans des juxtapositions de toiles abstraites signées John Armleder et des bancs de Jean Prouvé, des sofa d'Ublad Klug et Ueli Berger, un lit Onos de Superstudio. Dans une rupture avec le récit moderniste de l'autonomie de l'art, il initie des rencontres dégagées de tout principe de hiérarchie, tableaux, assiettes, tubes néon, planches de surf, sapins de Noël synthétique et boules à facettes.
Processus hybride, clins d'œil, appropriations et citations, John Armleder donne à penser les circonstances qui prennent le pas sur la volonté de l'artiste au cours de la production. Sa pratique relève de la veine duchampienne des ready-made, par le détournement des objets usuels quotidiens. Son cheminement plastique établit un principe d'équivalence étendue et généralisée. Les objets les plus banals sont élevés au rang d'œuvres.
Associé tour à tour à Néo Géo, à l'appropriationnisme, à la Commodity Sclupture, John Armleder embrasse une logique de transgression par l'absence de maîtrise du processus créatif qu'il revendique comme aléatoire. Les circonstances génèrent les œuvres. L'artiste accepte la perte de contrôle. La série des "Puddle paintings", les peintures flaques, qui fait suite au cycle "Pour paintings", peintures, initié dans les années 1980. L'artiste déclenche des accidents, initie les imprévus, convoque les heureux hasards. Il ajuste les doses de lâcher-prise, l'inattendu et l'expressivité sans subjectivité.
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| John Armleder - Vue d'ensemble |
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| John Armleder - Smoothe II (Furniture Sculpture) - (2019) |
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| John Armleder - AH (Enil Aekat) (Furniture Sculpture) (2006) |
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| John Armleder - Sans titre (Furniture Sculpture) (2001) |
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| John Armleder - Universal Disco Balls (2006) (strickly un-edited) / Large image (2006) |
Associé tour à tour à Néo Géo, à l'appropriationnisme, à la Commodity Sclupture, John Armleder embrasse une logique de transgression par l'absence de maîtrise du processus créatif qu'il revendique comme aléatoire. Les circonstances génèrent les œuvres. L'artiste accepte la perte de contrôle. La série des "Puddle paintings", les peintures flaques, qui fait suite au cycle "Pour paintings", peintures, initié dans les années 1980. L'artiste déclenche des accidents, initie les imprévus, convoque les heureux hasards. Il ajuste les doses de lâcher-prise, l'inattendu et l'expressivité sans subjectivité.
Exposition installation, John Armleder sature l'espace pour mieux déconstruire au fil d'une démarche synthétiques les genres, les médiums. Il initie des glissements entre les pratiques, entre l'art et le décor.
John Armleder. Yakety Yak
Jusqu'au 24 septembre 2023
Mrac Occitanie - Musée régional d’art contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
146 avenue de la plage - 34410 Sérignan
Tél : +33 (0)4 67 17 88 95
Horaires :
- Été juillet et août : Du mardi au vendredi de 11h à 9h - Samedi et dimanche de 13h à 19h. Dernière entrée au musée à 18h30.
- Septembre à juin : Du mardi au vendredi de 10h à 18h -Samedi et dimanche de 13h à 18h. Dernière entrée au musée à 17h30.
Fermé le lundi et les jours fériés.
Fermeture exceptionnelle du Mrac les 24 et 31 décembre à 16h.
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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