Humour : Karim Duval - Y - En tournée dans toute la France


Centralien devenu ingénieur informatique presque par hasard, Karim Duval a tout plaqué en 2012 pour vivre de sa passion et se consacrer à la scène. Pur produit de la génération Y, les personnes nées entre 1980 et 2000, il quitte alors avec enthousiasme son statut de cadre sup pour embrasser celui d’intermittent du spectacle. Aujourd’hui dans son seul-en-scène sobrement intitulé « Y », il brocarde allègrement les ridicules et les contradictions des Millenials. Lucidité caustique et bonne dose d’autodérision, il joue avec l’époque et les codes d’une société en pleine mutation, décrypte avec ironie les mœurs d’une génération toujours au bord de la crise existentielle. Le stand-uper assume son appartenance à cette caste pour mieux peindre une satire exquise du microcosme des bobos urbains CSP+ surdiplômés, ces bons élèves dont il fait partie et qui vivent mal le manque de sens. A l’occasion du confinement, Karim Duval a élargi son public grâce aux vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, Youtube, Facebook, Instagram et plus étonnant, LinkedIn, la plateforme normalement dédiée au monde du travail et où il est l’un des rares humoristes à s’exprimer. 

Drôle, cynique, Karim Duval se distingue par l’acuité du regard porté sur ses contemporains, les Y, dont il dessine avec pertinence les archétypes, un certain entre-soi, un statut social, des revenus. Passés par les prépas et les grands écoles, formatés par l’académisme, le désarroi des Millenials cache une forme de vacuité. La bonne conscience écologique, ils se l’achètent avec les tomates bio. Ils revendiquent des modes de consommation alternatifs surtout pour le faire savoir, défenseurs des abeilles mais tueurs de guêpes empêcheuses d’apéro. Au premier plan de la révolution numérique, cette génération ultra connectée percluse de contradictions se déconnecte en méditant avec l’application Petit Bambou. 



De l’open space aux espaces de co-working, Karim Duval décrypte l’univers des start-ups où le franglais est roi. La novlangue déconnectée de la réalité a envahi l’entreprise au quotidien. Les Millenials exercent des travails tellement conceptuels que personne ne les comprend et qu’il devient impossible de les expliquer en soirée. Les bullshit jobs, titres à rallonge incompréhensibles, anglicismes inexplicables, acronymes bidons, se multiplient. 

En proie aux atermoiements, les Y rêvent de liberté, d’accomplissement personnel et professionnel. Ils voient les licenciements et ruptures conventionnelles de contrat comme des opportunités pour tout lâcher, se lancer dans des reconversions insolites longuement mûries. Business plan en poche, ces cadres se tournent vers des métiers manuels, deviennent artisans, plombiers, ébénistes, choisissent de vendre des cookies, d’ouvrir une fromagerie dans les Pyrénées. Un privilège. L’inverse n’existe pas. 

Un naturel certain, une présence en scène et un sens de l’interprétation Karim Duval impose une rythmique imparable. Son art du bon mot mâtiné de réflexions sociologiques et philosophiques embarque le public au fil de textes percutants plein de malice, parodie joyeuse du monde tel qu’il va. Savoureux !


Karim Duval « Y »


DATES À VENIR

vend. 02 déc. Montreux Comedy Festival / Auditorium Stravinski

sam. 03 déc. Montreux Comedy Festival / Auditorium Stravinski

ven. 09 déc. Tigery (91) / Le Silo

sam. 10 déc. Saint-Rémy-les-Chevreuse / Espace Jean Racine

lun. 12 déc. Paris / Le Théâtre Libre

ven. 16 déc. Nantes / Cité des Congrès

mar. 27 déc. Paris / Le Théâtre Libre

dim. 15 janv. Metz / L'Arsenal

ven. 20 janv. Montrond-les-Bains (42) / Auditorium Les Foréziales

lun. 23 janv. Paris / Le Théâtre Libre

ven. 27 janv. Levallois-Perret / Salle Ravel

sam. 28 janv. Tours / Centre des Congrès

jeu. 02 févr. Bordeaux / Théâtre Fémina

mer. 08 févr. Nancy / Salle Poirel

jeu. 09 févr. Sausheim / Espace Dolfus Noack

lun. 20 févr. Paris / Le Théâtre Libre

sam. 04 mars Rennes / Le Ponant (Pacé)



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.