Ailleurs : Tombe de Vincent Van Gogh, dernière demeure du peintre et de son frère Théo Van Gogh à Auvers-sur-Oise

 

La tombe de Vincent Van Gogh (1853-1890) se trouve au cimetière d’Auvers-sur-Oise. Le peintre séjourne dans ce coquet village du Val-d’Oise, à trente kilomètres de Paris durant soixante-dix jours, les derniers. Au cours de cette période très prolifique, il peint près de quatre-vingt tableaux parmi lesquels de célèbres chefs-d’œuvre « Le Portrait du docteur Gachet » et « L’église d’Auvers-sur-Oise ». Sa sépulture se trouve le long du mur du cimetière municipal, à gauche de l’entrée. Vincent Van Gogh repose aux côtés de son frère Théo, leurs dernières demeures unies par un tapis de lierre. Le sarment originel, symbole d’amitié et de fraternité, a été prélevé dans le jardin du docteur Gachet. Les tombes jumelles d’une grande simplicité sont marquées par de discrètes stèles. Au fil des ans, le cimetière est devenu lieu de pèlerinage pour les amateurs d’art. La modeste nécropole d’Auvers accueille chaque année près de deux-cent-mille visiteurs.






Village pittoresque, Auvers-sur-Oise a séduit de nombreux peintres. Le docteur Paul Gachet (1828-1909), collectionneur et mécène des impressionnistes, peintre également sous le pseudonyme de Van Ryssel en référence à ses origines flamandes, acquiert une maison en 1872 pour son épouse malade des poumons. Proche de Camille Pissarro qui réside à Pontois non loin depuis 1872, le médecin fréquente un grand nombre d'artistes Charles-François Daubigny, installé à Auvers dès 1871, Armand Guillaumin, Camille Corot, et l’avant-garde impressionniste, notamment Paul Cézanne.  

Un petit chemin escarpé sinue à travers le village vers le cimetière établi le long du champ où Vincent Van Gogh a peint « Champ de blé aux corbeaux », lieu où il se donne la mort en se tirant dans la poitrine le 27 juillet 1890. Le peintre agonise deux jours à l’auberge Renoux. A son chevet, le docteur Gachet, l’ami fidèle, ne peut rien pour le sauver. Il fait mander Théo Van Gogh (1857-1891) à Paris qui rejoint Auvers en urgence. Vincent décède le 29 juillet 1890. Il est inhumé le 30 juillet dans une première concession au cimetière municipal d’Auvers-sur-Oise, achetée par son frère. 

Six mois plus tard, interné dans une maison de santé, Théo meurt de la syphilis le 25 janvier 1891 à Utrecht. En 1905, Johanna Van Gogh (1862-1925), sa veuve, acquiert une double concession au cimetière d’Auvers pour la somme de 429 francs afin que les deux frères soient réunis dans la mort. La tombe de Vincent est alors déplacée, là où elle se trouve encore. En 1914, la dépouille de Théo Van Gogh, transférée depuis le cimetière d’Utrecht, rejoint celle de son frère à Auvers-sur-Oise. Paul Gachet (1873-1965) le fils du docteur entretient la tombe et plante du lierre issu du jardin familial, symbole d’amitié.






De 2016 à 2018, l’Institut Van Gogh a mené une campagne de financement afin de réunir les fonds nécessaires à la préservation de la tombe de Vincent van Gogh et la restauration du cimetière. Avec l’aide de la ville, du département, de la région et de mécènes, 600 000 euros ont permis de lancer des travaux de rénovation sous la houlette d’un architecte des monuments historiques.  

Tombe de Vincent Van Gogh

Cimetière d’Auvers-sur-Oise
Avenue du Cimetière - 95430 Auvers-sur-Oise
Horaires : Ouvert tous les jours de 10h à 19h30
Tél : 01 30 36 70 30

Les figures célèbres qui reposent au Cimetière d’Auvers-sur-Oise

Émile Boggio (1857-1920), peintre postimpressionniste
Léonide Bourges (1838-1910), peintre, élève de Daubigny
Madame Chevalier, gouvernante et cuisinière de la famille du docteur Gachet 
Guillaume Cornelis van Beverloo, dit Corneille (1922-2010), peintre
Otto Freundlich (1878-1943) - Cénotaphe, le peintre est mort assassiné au camp d’extermination nazi de Sobibor en Pologne. Jeanne Kosnick-Kloss, son épouse, peintre et sculptrice, repose dans cette tombe
Norbert Gœneutte (1854-1894), peintre 
Douglas Jones (1926-1964), peintre
Fanny-Louise Lecomte (1836-1894), peintre, élève de Carolus-Duran
Achraf Al-Sadat Mortezaï dite Marzieh (1924-2010), chanteuse iranienne
Eugène Murer (1846-1906), restaurateur à Auvers-sur-Oise, modèle de Renoir, puis peintre
Éliane Richepin (1910-1999), pianiste
Charles Sprague Pearce (1852-1914), peintre américain, élève de Bonnat
Jean-Baptiste Yollant (1852-1894), architecte



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.