Vers 1635, Zanobi Lioni, riche financier italien, fait édifier un pavillon à proximité d’Auvers dans le style des villas italiennes de la Renaissance. Il souhaite adapter l’expérience architecturale florentine à sa nouvelle demeure nobiliaire de campagne. L’architecture intègre des éléments antiques, une ordonnance, un programme décoratif luxuriant mais précis et calibré. La prédominance de la nature éclaire la vocation de repos et de divertissement. Le domaine ouvre de larges perspectives sur la vallée de l’Oise, paysage dont la beauté a été célébrée par de nombreux artistes. Les jardins développés sur trois terrasses successives sont marqués par l’omniprésence de l’eau, sous la forme de fontaines, de bassins. Le Nymphée créé au XVIIème siècle, probablement selon le souhait de Zanobi Lioni, procède de cette même quête esthétique de l’élément liquide.
Jean de Léry (de Leyrit), conseiller et maître d’hôtel de Louis XIV, président trésorier de France et général des finances se porte acquéreur de la villa en 1662. Le palazzio originel devient à sa demande château à la française, de style classique. Le pavillon italien originel se flanque de deux orangeries, l’une au sud et l’autre au nord dans laquelle est intégrée le Nymphée. Au cours du XVIIIème siècle, le château de Léry est remis au goût du jour à plusieurs reprises par ses propriétaires successifs. En 1756, les travaux préservent la façade nord de style Louis XIII mais ajoute au sud deux nouveaux pavillons. Le château est vendu en 1762 au prince Louis François de Bourbon-Conti, féru de chasses en forêt de l’Isle-Adam. Il mène la restauration du Nymphée et fait inscrire ses initiales dans des médaillons de coquillages.
Acquis par le Conseil Général du Val d’Oise en 1987, le Château de Léry fait l’objet d’une rénovation extensive afin de devenir une institution muséale. Un parcours de visite est créé ainsi que des espaces propices à l’organisation d’expositions temporaires. La restauration débute février 1989 sous la direction de Pierre-André Lablaude architecte en chef des Monuments historiques et Charles Maj architecte des Bâtiments de France. Afin de redonner son lustre au château assoupi, ils s’inspirent des gravures du XVIIème et du XVIIIème siècles
La dernière étape du programme en 1992 s’ouvre sur la restauration de l'orangerie Nord, du nymphée et la restitution des jardins Sud ainsi que l'agencement des intérieurs du château. Le Château d’Auvers ouvre ses portes au public en mai 1994. Il fait l’objet d’une inscription partielle à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, par arrêté du 23 juillet 1997.
Nymphée du Château d’Auvers
Enregistrer un commentaire