Mâcon, la plus méridionale des villes de Bourgogne, se blottit entre les monts du Beaujolais et les coteaux mâconnais. Sur les rives de la Saône, la cité brille par la diversité de son patrimoine architectural reflet d’une riche histoire, vieille de plus de quatre mille ans. Fondée au IIème siècle avant JC par les Celtes, l’antique Matisco devient une ville prospère au Moyen-Âge. Géographie et géopolitique se penchent sur son berceau afin que le commerce y prenne son essor. Placée à la frontière du royaume de France et du Saint-Empire romain germanique entre 843 et 1600 et bordée par la Saône, la cité offre des débouchés aux marchands et développe des infrastructures propices, notamment un port fluvial important. Grâce aux brassages de population et à un terroir généreux, la gastronomie mâconnaise rayonne et acquiert une réputation au-delà des frontières bourguignonnes. La qualité des vins issus des vignobles voisins, des crus fameux tels que le saint-véran ou le pouilly-fuissé, ne devrait pas éclipser les vertus gourmandes des produits locaux, le fromage de chèvre AOP Mâconnais, les escargots de Bourgogne, la gaufrette, la quenelle, l’andouillette mâconnaise, ou encore les œufs en meurette.
Chef-lieu du département de la Saône-et-Loire depuis 1790, la ville a su conserver l’authenticité d’un caractère patrimonial. Le centre-ville propice à la flânerie déploie un certain charme méridional aux façades colorées et toits de tuiles romanes. Les ruelles de la vieille cité évoquent au fil des pas, Moyen-Âge, Renaissance, Siècle des Lumières, Second Empire, IIIème République. Les anciens hôtels particuliers, du XVIIIème et XIXème siècles, souvent devenus propriétés de la Ville, ont retrouvé leur splendeur et des vocations alternatives intéressantes parfois même surprenantes. L’Office du tourisme de Mâcon a imaginé un parcours à travers la ville, le « Tracé de la plume ». Son nom rend hommage à un natif fameux, l’homme de lettres et politicien Alphonse de Lamartine (1790-1869). Marquée au sol par des plumes de bronze, la promenade se déploie en vingt-huit étapes et points d’intérêt. Histoire, architecture, littérature, gastronomie, le patrimoine de la cité Lamartinienne s’y redécouvre, valorisé par des campagnes de restauration - la cathédrale Saint-Vincent, la Maison de bois - que s’attache à mener la municipalité. Une application mobile gratuite « Tracé de la plume » est disponible sur l’App store. La rédaction vous propose une balade en cinq étapes clés à travers la ville de Mâcon.
Hôtel Montrevel, Hôtel de Ville
Quai Lamartine / rue Carnot / place Saint-Pierre - 71018 Cedex Mâcon
Entre 1746 et 1751, Abel-Michel Chesnard de Layé, distingué notable mâconnais, fait édifier une résidence privée au coeur de la vieille ville. Cet hôtel particulier originel, corps central du bâtiment actuel, revient en héritage en 1753 à son fils, Pierre-Anne Chesnard de Layé. En 1767, Florent-Alexandre-Melchior de La Baume (1736-1794), quatorzième et dernier comte de Montrevel qui lui donne son nom, s'en porte acquéreur. La résidence s'agrandit de deux ailes. L'inédite salle de la Comédie, de nos jours salle du Conseil municipal, accueille les divertissements d'une cour brillante. La municipalité rachète l’hôtel particulier en 1793, un an avant la disparition du comte, guillotiné à Paris. Après aménagements propices au fonctionnement d’une administration, l’Hôtel Montrevel devient Hôtel de Ville. En 1880, François Martin alors maire de Mâcon fait ajouter deux nouvelles ailes en retour sur la rue Carnot. Inscrit au titre des monuments historiques le 29 décembre 1941, il conserve un ensemble d’éléments remarquables : boiseries du salon des mariages, portraits en médaillon des grands philosophes antiques dans l’ancienne bibliothèque, armoiries des villes du département dans le salon d’honneur, escaliers du hall d’entrée et sa belle rampe en fer forgé.
Eglise Saint Pierre de Mâcon
Place Saint-Pierre - 71000 Mâcon
L’église Saint Pierre de Mâcon est le plus vaste édifice religieux de la ville. La bâtisse se déploie sur soixante-quinze mètres de long, trente mètres de large, et s’élève à dix-huit mètres de hauteur à la clé de voûte. De style néo-roman, construite au XIXème siècle dans le quartier de l’Hôtel de Ville, son esthétique est marquée par les principes d’historicisme ou d’éclectisme, caractéristique de cette époque. L’architecte André Berthier (1811-1873), élève d’Henri Labrouste aux Beaux-Arts de Paris et de Viollet-le-Duc, architecte diocésain d’Autun de 1855 à 1857, en conçoit les plans. La façade à trois étages est rythmée par trois portails plein cintre surhaussés, marqués par des tympans ornés de bas-reliefs en pierre. Elle est surmontée de deux clochers élégants chacun coiffé d’une flèche en pierre. A l’intérieur, se trouvent trois œuvres classées remarquables : le bas-relief d’autel en marbre de la chapelle Notre-Dame-de-Lorette sculpté par Perrache, le marbre funéraire d’époque Renaissance du tombeau de la famille Beauderon de Senecé, ainsi que l’orgue de chœur installée en 1866 et signé Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899) l'un des plus importants facteurs d'orgue du XIXème siècle. L’instrument a été entièrement restauré en 2013 par Nicolas Martel, facteur d'orgues implanté dans le Jura. Retrouvez l’article complet consacré à l’église Saint-Pierre de Mâcon ici.
Crédit Creative Commons Chabe01 |
Enregistrer un commentaire