Ailleurs : Hôtel Senecé, siège de l'Académie des Arts, Sciences et Belles Lettres de Mâcon, rare demeure privée de la ville ouverte au public

 


L’Hôtel Senecé, majestueux hôtel particulier édifié au début du XVIIIème siècle, est l’une des rares demeures privées de Mâcon ouverte au public. Propriété et le siège de l’Académie des Arts, Sciences, et Belles Lettres de Mâcon dont Alphonse de Lamartine (1790-1869) homme de lettres et politicien, fut membre éminent durant cinquante-huit ans, l’hôtel particulier a traversé les siècles. Des visites guidées se tiennent le mardi et le jeudi pour découvrir les élégants salons, accessibles par un escalier remarquable. Les pièces issues des collections de l’Académie, mobilier, tapisseries d’Aubusson, artisanat d’art, animent les espaces disponibles à la location pour des séminaires, des expositions, des show-rooms. Les bibliothèques richement pourvues ouvrent le mardi. Et l’ancienne cuisine ne manque pas d’intérêt.








Jacques Delaporte de Marnay initie la construction d’un hôtel particulier dans le cœur historique de Mâcon. Le corps central de l’Hôtel de Marnay, de style Régence en pierre de taille régionale, est édifié entre 1710 et 1720. Le fils du commanditaire, Jean Delaporte de Marnay fait ajouter de 1748 à 1755, les deux ailes qui enserrent une cour. La surface de l’hôtel se porte à sept-cent mètres carrés. Il se caractérise par un rez-de-chaussée surélevé dans le corps central, un premier étage noble, une belle charpente sous les combles et des sous-sols voûtés.

Au décès de Jean Delaporte de Marnay en 1759, l’hôtel échoit à deux cousins au cinquième degré. Le premier Jean Salomon Bernard de Chatenay est devenu seigneur de Senecé par alliance à la suite de ses noces le 16 août 1741 avec Jeanne Marie Bauderon de Senecé, petite-fille du poète Antoine Bauderon de Sénecé (1643-1737). L’Hôtel de Marnay devient Hôtel de Senécé à cette occasion. Le second cousin, Philippe Aymard seigneur de Francheleins dans l’Ain transmet à sa mort, sa part de la demeure familiale à sa fille. Elle les revend le 23 janvier 1803 à son cousin Jean Etienne Claude Bernard de Senécé, fils de Jean Salomon Bernard de Chatenay. Il fait fermer la cour par une grille en fer forgé dont l’entrée désormais s’orne d’un arc en plein cintre.

L’Académie des Arts Sciences et Belles Lettres de Mâcon fondée le 9 septembre 1805, se porte acquéreur de l’Hôtel de Senecé en mai 1896. La vénérable bâtisse où se tiennent les séances mensuelles accueille rapidement le siège de l’institution porteuse d’une mission, valoriser le patrimoine intellectuel et architectural de la ville. Lieu privilégié de conservation des bibliothèques et des collections, il arrive que des curiosités refassent surface, telle cette momie soigneusement rangée dans un réduit peu accessible et redécouverte dans les années 1960. La bibliothèque offerte par Paul Maritain, cousin du philosophe Paul Maritain (1882-1973) membre de l'Académie fait partie des trésors de l’Académie. Dans l’un des petits salons, une cheminée peinte en noir porte encore le deuil de Louis XVI. 








Le bâtiment et la cour sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 22 novembre 1962. A l’occasion du centenaire de la mort de Lamartine, un musée dédié au poète est créé en 1969. A la fin des années 1980, la Ville de Mâcon mène une vaste campagne de restauration de l’Hôtel Senecé. Durant cinq années, la municipalité s’attache à lui rendre tout son lustre pour un budget de 6 millions de francs. Le chantier s’achève en 1992. Le Musée Lamartine ferme définitivement le 12 juin 2016. La collection est transférée au Musée des Ursulines

L’Hôtel Senecé accueille désormais au premier étage un showroom de la marque créateur B+B, vêtements non binaires, un espace de découverte ouvert au public le mercredi, le jeudi et le vendredi de 14h à 19h, le samedi de 10h à 19h.

Hôtel Senecé 
41 Rue Sigorgne - 71000 Mâcon



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.